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Santé : Aujourd’hui, chiffres ET images !

Récemment, j’évoquais l’effet des chiffres des analyses biologiques sur la Santé, ou l’inverse.
Aujourd’hui, prise de sang bimestrielle, le grand jeu !
Prélèvement sur le dos de la main droite, comme d’habitude, à 7h15.
J’ai scruté les résultats via Internet, quasiment en temps réel.
Le fameux « *** COMPLET *** » était inscrit sur le document PDF à 11h51.
Six pages de chiffres à éplucher, mais bon, j’avais déjà lu l’essentiel.
C’est la Parathormone (PTH intacte) et la 25-OH Vitamine D qui se sont fait attendre.
Disons que c’est stable, mais j’ai les Triglycérides qui partent en vrille.
La faute à l’hôpital et à un enchainement infernal…
Lors de mon hospitalisation de juillet, ils m’ont imposé des… biscottes !
Puis j’ai eu droit à une petite — 8 grammes — portion de beurre…
Et devinez quoi ? Une fois sorti
Ben je me suis mis aux biscottes et au beurre !
Sauf qu’une motte de 250 grammes me fait environ 3 ou 4 jours.
Et quand je tartine, je tartine, croyez-moi !
Bon, au moins, je sais ce qu’il faut corriger.

Et cet après-midi, une autre joie, un scanner !
Après les chiffres, les images !
Sauf que je n’ai pas le droit de les voir, ces images !
Mon intérieur ne m’appartient pas !
C’est pourtant amusant de se voir découpé en rondelles tel un saucisson.
L’an dernier, par erreur, j’avais récupéré le CD d’un précédent scanner.
Et je m’étais exploré de l’intérieur, un curieux voyage qui m’a changé de mes randonnées habituelles.
Mais aujourd’hui, j’ai eu une curieuse surprise bien de notre époque.

Accueil SCANNER-IRM de l'hôpital

 Monsieur, ce sera un scanner en téléconsultation !
Et l’on me tend un formulaire d’autorisation à signer avec « Lu et approuvé ».
J’ai fait la gueule derrière mon masque, et ça a quand même dû se voir.
 Si vous refusez, l’examen ne sera pas fait !…
Piégé, j’en ai besoin pour une intervention au bloc jeudi !
Bon, d’un autre côté, un radiologue, ça regarde un écran, alors qu’il soit à distance…
Sauf que je ne sais pas d’où il me mate…
Avec son smartphone, d’une plage sur une île paradisiaque, les doigts de pieds en éventail ?

Du coup, je vais terminer ma journée légèrement frustré.
Après les chiffres, j’aurais bien aimé avoir les images.
Et même le compte-rendu m’est refusé.
Heureusement, j’ai demandé à ce qu’une copie soit adressée à mon médecin traitant.
Un moyen détourné de l’obtenir par la suite.

Avec la médecine actuelle, je me sens de plus en plus « dématérialisé »…
Ça en est presque inhumain !

© PF/Grinçant.com (2020)

5 commentaires sur “Santé : Aujourd’hui, chiffres ET images !”

  1. Avatar photo

    Dès notre naissance nous appartenons à l’État.

    Numéro de sécu… et nom de famille.

    Ce nom de famille est basé sur les règles de l’Amirauté britannique…

    Chaque naissance permet à l’État d’ouvrir une ligne de crédit sur notre dos.

    1. Avatar photo

      Remarquez, ce numéro m’est bien utile, et je le connais par cœur, ce qui n’était pas le cas avant le début de mes (gros) problèmes de santé (octobre/novembre 2018).

      Amusant, maintenant, à l’hôpital, pour l’enregistrement (consultation, examen), on ne me demande même plus ma carte Vitale. Mon prénom et ma date de naissance suffisent.

  2. Avatar photo

    Quelle chance d’avoir droit au beurre, moi c’est niet depuis 2,5 ans… À la place du beurre c’est de charmantes gélules de tous les coloris qui accompagnent mon café et mes cracottes. Mais… j’ai droit à 1 cuillère à café de confiture.
    Alors moi, la lyonnaise/savoyarde d’origine : adieu les sauces, les tartiflettes, les fondues, le saucisson brioché bouhhhh. Et ça pour ma 1ère pathologie.

    Et je rebondis sur les hôpitaux : je connais, c’est presque ma résidence secondaire… et là-bas il n’y a pas de belles images à shooter. Quant à l’humanité, alors là ils doivent la laisser chez eux lorsqu’ils partent bosser.
    Quant aux résultats, pour les obtenir c’est toute une histoire. Et si vous les récupérez et que le labo et médecin traitant vous disent qu’il y a un gros problème, alors vous appelez l’interniste qui vous suit (vous savez, le Dr House, ceux qui s’occupent des personnes qui ont quelque chose, mais on ne sait pas vraiment quoi ou alors c’est considéré comme rare ou auto-immune) et là on vous répond qu’il est en congé, puis on vous dit qu’il vous verra d’ici quelques temps après vos 3 IRM supplémentaires (bien sûr en 3 jours différents)… Alors le numéro que je suis va attendre début octobre pour enfin savoir pourquoi, au lieu du 7 maxi, j’ai 640 dans un anticorps antinucléaire (Ouh, ça fait peur ce mot), mais pas celui de ma maladie actuelle, car lui je l’ai repéré et il est en augmentation (mais « toooouuuttttt va bien » au dernier rendez-vous).

    Avant j’acceptais d’être considérée comme un « bout de viande », mais la bête qui devait sommeiller en moi s’est rebellée depuis quelques mois et du coup ces dieux tout puissants de la médecine me « châtient » par d’acerbes remarques, mais la « bête » est dure, et en plus ils doivent continuer de me suivre, donc le combat n’est pas terminé !
    Du coup, je perds cette précieuse énergie que je devrais utiliser pour gérer les maladies et pathologies associées, mais j’en ai sous le pied et je ne m’avoue pas vaincue.

    Et un conseil, surtout ne pas trop être souriant (même sous le masque on voit dans les yeux le sourire), car on va vous dire que finalement vous gérez bien la maladie ; et à contrario, si vous ne faites que la grimace (sans un mot) après une biopsie mal pratiquée ou une perfusion pour laquelle on vous pique 7 fois puis, n’y arrivant pas on appelle l’anesthésiste, alors on vous dit qu’il faut savoir supporter !

    Bref, quoi que l’on fasse nous restons un numéro parmi tant d’autres et non plus un humain. Et le pompon c’est lorsque le psy du service pluridisciplinaire de médecine interne qu’on vous oblige à voir vous dit en guise de bonjour au 1er rendez-vous « Madame, les douleurs c’est dans la tête ! », euh… je m’assoie ou je tourne les talons et, là encore, la gentille dame que je suis fait un large sourire (c’était avant le masque) et rétorque « Monsieur, je vous offre une semaine de ma vie contre la vôtre et on reparlera de tout cela. » ; je vois un regard interloqué puis après, sans doute avec le cerveau en ébullition, il répond « Eh bien au moins, avec votre caractère, vous allez savoir gérer et accepter la maladie, vous ! »

    Et je ne parle pas des moult contrôles de la Sécu. Je suis une personne qui coûte cher et creuse le trou (et pas celui de ma tombe pour l’instant) et ça c’est pas pour leur plaire. Bref, j’aurais un roman à écrire sur tout le parcours. Alors je m’arrête là pour ce soir.

    Bon, je ne veux pas vous saper le moral, mais je crois qu’une fois que l’on sait comment on sera traité, eh bien il faut alors puiser dans nos ressources internes, notre imaginaire, nos souvenirs (photographiques ?) pour s’évader un peu en esprit et croiser les doigts. Puis, quand même, fort heureusement, de temps en temps, à travers ce monde inhumain, on arrive à trouver 1 ou 2 personnes bienveillantes, et alors on oublie quelques instants ces robots. Tout est à puiser dans nos ressources internes. Je refuse de perdre mon sourire, ma force de caractère et ma combativité, car ce sont des éléments qui permettent de continuer à avancer.

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      Respect Madame pour votre force de caractère et ce « mode de dérision  » que vous affichez à travers vos propos.
      En ne vous avouant pas vaincue, vous donnez beaucoup de courage à tous ceux qui luttent, quelque soient leurs difficultés existentielles.
      Merci.

    2. Avatar photo

      À l’heure où vous postiez votre commentaire, j’étais justement… à l’hôpital !
      Et comme je suis incorrigible, je fais quand même des photos. ;-)

      Ma chambre ce matin :

      À l'hôpital, ma chambre ce matin, 11/09/2020

      La vue, à travers la fenêtre anti-suicide :

      Vue de ma chambre d'hôpital, ce matin, 11/09/2020

      Concernant le beurre, c’est un dérapage, mais je vais corriger le tir.
      Je dois aussi me priver de plein de choses, mais je transgresse et m’adapte. Les « chiffres » m’aident d’ailleurs à (me) piloter.
      Si cela peut vous consoler, j’en suis à 8 médicaments par jour, et je viens de compter ce qu’il y a dans mon pilulier pour demain : 19 comprimés/gélules à avaler.

      Merci pour votre contribution/témoignage qui sent vraiment le « vécu », c’est le moins que l’on puisse dire.

      Non, vous ne me « sapez » pas le moral, d’autant que mon expérience est visiblement différente de la vôtre.
      J’ai la chance d’être tombé sur un hôpital — un 1 000 lits — assez exemplaire.
      Les chambres sont presque toutes refaites/modernisées ET individuelles.
      Le personnel est attentionné, charmant, aux petits soins, c’est le cas de le dire.
      À aucun moment je n’ai eu l’impression d’être traité comme un « bout de viande ».
      Par contre, il est vrai que cela dépend fortement du médecin sur lequel on tombe et aussi de la personne qui dirige le service à un instant T.

      Bon, aujourd’hui je me suis encore cassé le nez, je suis reparti sans les comptes-rendus qui m’avaient pourtant été promis, dont un concernant une hospitalisation du 10 au 17 juillet.
      L’imagerie médicale est particulièrement réfractaire — hors PET-Scan — à l’information du patient.

      J’ai aussi une expérience de « suivi psychologique », dans le cadre de mon parcours « pré-greffe », et je dois dire que, là aussi, c’est plutôt positif.
      J’en suis à ma deuxième psychologue clinicienne, et je dois admettre que leur tâche n’est pas facile, devant intervenir (notamment) en Néphrologie et en Oncologie.
      D’ailleurs, pour la première, j’avais souvent l’impression d’inverser les rôles et de la déstresser.
      Mais il faut dire que je suis un « candidat » particulier pour cette profession. ;-)

      Pour les médecins, il y a une part de chance, mais aussi de « management ».
      Je surveille et discute/négocie presque tout, et ça a plutôt l’air de leur plaire de ne pas tomber sur un patient « lambda ». Je suis un malade « actif », et ils apprécient.
      Bien sûr, il y a des têtes de con, mais pour ma part je n’y ai pas été confronté dans cet hôpital.

      Hier, j’ai observé ce qui se passait en « salle de réveil » (qui ne sert pas qu’à ça, c’est un vrai « sas ») — bloc opératoire de 12 salles —, ça grouillait de soignants et tout se déroulait visiblement très bien, dans une bonne ambiance.
      Seul moment curieux, c’est en salle d’opération : on a scanné le code-barre sur mon bracelet, donc l’impression d’être un « numéro », mais en fait c’est sécurisant.

      Ce qui est essentiel, c’est de garder la tête sur les épaules, de rester soi, de se battre et de tout faire pour garder le moral.

      Maintenez le cap, restez combative, et courage. ;-)

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