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Hospital for me !

Samedi 4 juillet 2020, neuf heures et vingt-deux minutes du matin.
Comme un coup de poignard dans l’abdomen.
J’étais allongé, je m’octroyais presque une grasse matinée.
Il faut dire que ces derniers temps ont été particulièrement compliqués.
Douleur terrible, force dix sur une échelle de dix.
Mais la bête est particulière, elle serre les dents, voire grince des dents.
Et elle s’accroche, sans hurler, mais en restant la plus immobile possible.
Diète immédiate et repos en autoprescription.
Dimanche atroce, toujours douleur 10/10.
Lundi idem, le paracétamol est totalement inefficace.
Mardi matin, deux kilomètres aller-retour à pied pour déposer des papiers.
La randonnée de ma vie ! Faiblesse extrême, arrêt tous les vingt-cinq mètres.
Mais mission accomplie, et bien revenu au bercail.
Mercredi passe, la douleur trépasse, un peu, six sur dix.
Je passe plein de détails, car c’est toute une histoire…
Jeudi matin, je vois ma généraliste, pour lui causer un nouveau stress.
— Appendicite, foncez aux Urgences !
Et elle me remet une lettre en ajoutant :
— Je suppose que vous n’irez pas, je vous fais aussi une ordonnance pour des analyses ?
Bien vu, ma Madonne du stéthoscope, vous me connaissez très bien !
Je fonce au labo central pour une prise de sang.
Je stresse un peu la technicienne qui oublie un tube, elle me pique une deuxième fois.
Ensuite, j’ai un rendez-vous, surréaliste compte tenu de la lettre dans ma sacoche.
Il se tient justement à l’hôpital, mais je rentre tranquillement chez moi.
J’ai mes résultats, c’est la section « Protéine C réactive » (CRP) qui me saute aux yeux.
Le maximum autorisé est de cinq, et j’ai… Cent soixante-six !
Mon téléphone sonne, c’est ma toubib :
— J’ai vos résultats, foncez aux Urgences, je crains un choc septique !
Elle espère un miracle, que je l’écoute.
Mais ma décision est prise.
Je fais des préparatifs et me couche, toujours la douleur au ventre, 6/10.
Vendredi 10 juillet 2020, sept heures du matin, je suis admis aux Urgences de l’hôpital.
Mon brancard aura été un peu partout, et j’étais dans une véritable cour des Miracles.
On m’annonce qu’on m’a trouvé une chambre dans le service spécialisé le plus adapté à ma situation.
Vingt et une heures trente, je prends possession de ma suite individuelle.
Le diagnostic, un abcès, bien profond, comme un Macron enkysté dans la France.
Mais ma pathologie principale rend la situation compliquée, comme pour la France.

Je vous devais quelques explications quant à ma discrétion ces derniers temps.
Et me voilà parti vers de nouvelles aventures qui me permettront peut-être d’avoir de la matière à écriture.
En attendant, il y a probablement bien plus malheureux que moi.
Je suis chouchouté par une équipe soignante adorable.
Et plutôt que de vous montrer un cathéter ou mes perfusions, j’opte pour la vue de ma fenêtre :

Vue de ma chambre d'hôpital

© PF/Grinçant.com (2020)

14 commentaires sur “Hospital for me !”

  1. Avatar photo

    Je surveille la ville…
    D’ailleurs l’hélicoptère du SAMU arrive, et sa plateforme d’atterrissage est sur le toit, à gauche sur la photo.
    Probablement encore une personne à sauver !

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    Que l’équipe médicale puisse vous soigner et que vous puissiez reprendre vos brèves et vos randonnées, ce qui voudrait dire que vous êtes en forme… Je suis soulagé d’avoir de vos nouvelles, de pouvoir vous lire…
    Courage, courage, Macron(1) a besoin de vous pour grincer à défaut de danser !

    (1) Pour moi Macron/Micron est un fanatique…
    « Les fanatiques grinceront les dents et ne pourront pas mordre (…) »
    d’Alembert (Jean Le Rond d’) 1717-1783, Lettre à Voltaire, 13 mai 1759.

    1. Avatar photo

      Oui, ces derniers temps je me suis coupé de presque tout, blog compris.
      Voilà déjà une explication — partielle — pour les huit derniers jours.

      Demain matin, je vais entamer mon dixième jour sans aucune alimentation, et à l’hôpital je suis même privé d’eau, hydratation seulement par perfusion. Mais ce matin j’ai réussi à négocier une carafe d’eau pour la journée. Dans la vie, les « challenges » peuvent devenir hallucinants. Et j’en ai plein d’autres à remporter sur ce coup.

      L’équipe médicale est vraiment super. Une fois de plus, chapeau bas à cet hôpital.

      Pour les randonnées, en chambre ça limite encore plus qu’en confinement. Et j’ai mon porte-perfusions à trimballer, en plus c’est un modèle assez lourd.
      Inconvénient d’être un « randonneur », j’ai droit matin et soir à une injection d’anticoagulant dans une cuisse, et pas évident de trouver du gras, au moins à cet endroit.

      On va voir pour la suite.
      Demain, des décisions à prendre, journée importante.

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    Bonsoir,

    Moi aussi je m’étais fait discret ces derniers temps, mais rien à voir avec des raisons sanitaires.

    Je ne peux que vous apporter mon soutien dans cette épreuve.

    La santé est le bien le plus précieux que nous possédons et que nous sommes pourtant trop nombreux à négliger, jusqu’au moment où de bonne, elle passe à moins bonne, voire à mauvaise.
    Oui, il y a des facteurs externes qui l’obèrent, raison de plus pour se préserver.

    Bon courage pour passer ce cap et retrouvez une certaine forme.

    Vous avez bien raison de souligner le travail de l’hôpital public et surtout de son personnel si souvent décrié, quand il n’est pas carrément objet de la vindicte populaire et/ou étatique.

    1. Avatar photo

      Merci pour votre soutien, Flavien.
      Oui, la santé est notre bien le plus précieux, et l’on s’en rend souvent compte trop tard.

      Ce nouvel épisode va probablement me permettre de faire une série sur l’hôpital qui le mérite bien, je le vérifie une fois de plus.
      Il faut que je m’organise, car je suis en mode « couteau suisse » question informatique/Internet.

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    Nous commencions à nous douter que quelque chose n’allait pas, le silence était trop long. Vous souhaitons courage, force, patience, et à bientôt sur votre blog.

    1. Avatar photo

      Il m’est arrivé de disparaitre plus longtemps sur les huit années d’existence du blog.
      Bon, là il est vrai que j’assurais le strict minimum, à savoir l’aspect technique.
      Je vais essayer d’être un peu actif, au moins dans ce domaine, de ma chambre d’hôpital.

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    Je vous souhaite un bon rétablissement.
    L’habitude de vous lire fait que ce brusque arrêt, cette absence, a créé comme un manque. Finalement, vous êtes devenu quasiment… indispensable !!! au bien-être de ceux qui vous lisent. Au plaisir de continuer à partager vos points de vue.

    1. Avatar photo

      Voilà qui fait plaisir à lire, merci. :-)
      Il parait que personne n’est indispensable. Ce qui est certain, c’est que ce blog ne me survivra pas pour diverses raisons, j’ai donc intérêt à « durer ».

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        Être indispensable, même si le terme vous semble un peu fort est pour moi synonyme de valorisation et d’estime personnelle. Sans être prétentieux, ce mot signifie qu’à notre époque où tout le monde réfléchit à votre place, il semble nécessaire d’avoir des avis, des esprits critiques pour ouvrir les yeux de ceux qui ne veulent rien voir et…… vous en faites partie !
        Personnellement, j’aime me sentir indispensable, cela aide à surmonter les aléas de la vie et à aller de l’avant quand cela ne va pas trop bien et surtout à se sentir utile. Bonne suite pour vous.

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      A voir la tête de ma toubib, c’était probablement moi le moins inquiet. :-)
      On s’occupe bien de moi. Pour le moment c’est drastique, mais j’espère que ça va s’arranger.

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    Tenerife vous soutient !
    ¡ Animo y gana !
    Et encore une nouvelle expérience !
    La vie est pleine de rebondissements, et savoir rebondir, vous maîtrisez !
    Bien que vous en baviez, vous réussissez à nous délecter avec vos écrits !
    Vivement la suite !

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      Effectivement, encore une expérience qui va être particulièrement enrichissante humainement, en plus de l’être médicalement.
      En plus, d’après les dernières nouvelles/les nouveaux événements, aujourd’hui je rebondis plutôt bien. :-)

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