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Bivouac hospitalier en chambre 305

Trois chiffres/résultats de mon analyse de sang sont alarmants/terrifiants…
Je demande à ce qu’elle soit refaite, comptant sur une erreur…
Mais non, c’est confirmé, de plus trois avis médicaux m’enjoignent d’y aller !…

À reculons, j’y arrive, à l’entrée des Urgences de cet hôpital.
Vendredi 19 octobre 2018, il est 10h30.
À 11h00, j’entre dans le “Box N° 8”…

Allongé, perfusé, je fais l’objet de toutes les attentions.
D’autres analyses, un électrocardiogramme, deux échographies…
J’entends : « Aux urgences, il faut faire preuve de patience ! »

Puis, à 17h30, je suis orienté vers un service spécialisé.
Et je fais mon entrée en chambre 305.
Là, dans ce couloir, en face du QG de l’équipe de soins.

Les Urgences étaient neuves et l’accueil impeccable.
Cette chambre est neuve, et l’accueil aussi impeccable.
Je suis presque à l’hôtel, mais avec lit et fauteuil spécifiques !

Intérieur de la chambre 305

Par contre, mon équipement de randonneur-photographe a changé.
Et là, je vais devoir bivouaquer, rester statique, prisonnier.
Je passe de ça à ça…

PF en randonnée, début octobre 2018

PF à l'hôpital, le 21 octobre 2018

Une infirmière s’en amusera, en me le remplaçant la première fois…
« Ah, ma collègue s’est fait plaisir, elle vous a mis le plus gros cathéter ! »
Pendant que je faisais la grimace alors qu’elle me piquait avec un nouveau de taille intermédiaire.

Eh oui, mais voilà, on m’en a fait circuler du liquide !
Jusqu’à trois flacons en même temps…
Avec un pied à perfusion devenu comme une extension de mon corps.

Des perfusions massives

Je me suis adapté, tant bien que mal.
TV débranchée — 3 €/jour pour de la pollution — au profit de mon ordinateur.
Et un blog passionnant sur ma desserte.

Le matin, store électrique — comme le lit —  mi-levé.
Petit déjeuner frugal.
Avec pilules et comprimés (presque) anonymes.

Ambiance du matin, à l'heure du petit-déjeuner

Drôle d’ambiance, une première pour moi.
Je m’étais dit : « Jamais, plutôt mourir ! »
Mais j’y suis, à l’hôpital, et les jours défilent…

J’ai observé, écouté, apprécié.
J’étais l’objet de bien des attentions.
Dans ce service public que l’on maltraite tant…

J’en suis seulement sorti le 9 novembre 2018…
Au bout d’une éternité pour moi : 21 jours !
Et même 506 heures.

Et là, je viens de remplir tranquillement le « Questionnaire de sortie »
Je vais le déposer en mains propres après-demain, dans le service concerné.
Et par honnêteté, je rends mon « appréciation » publique…

Alors même que j’ai coché presque partout « Très satisfaisant »
Dans la zone : « Avez-vous des compliments ou des critiques particulières à nous adresser, des suggestions à faire ? »
J’ai mis ceci :

« Personnel du service (spécialisé) absolument remarquable.
Sourires, attention, disponibilité et empathie toujours au rendez-vous.
Une bien belle équipe ! À ce point, c’est étonnant compte tenu du contexte hospitalier global et de la politique de Santé.
Un grand merci également au Dr C. pour sa prise en compte de ma problématique santé : il a su me mettre en confiance.
Malgré toutes mes craintes lors de mon entrée aux Urgences, je suis globalement épaté et vous adresse tous mes remerciements.
Mais ça n’est pas fini pour moi, hélas…:¬/ »

Voilà qui méritait d’être dit, et même…
Écrit !
Encore merci.

Vignette : « Derrière la porte 305, un blogueur » © PF/Grinçant.com (2018)

© PF/Grinçant.com (2018)

Écrit à l’hôpital, en chambre 305 :

14 commentaires sur “Bivouac hospitalier en chambre 305”

  1. Avatar photo

    J’imagine votre angoisse… Difficile de faire bonne figure face à l’inconnu des problèmes médicaux. Je vous souhaite sincèrement un bon rétablissement.

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      Oui, drôles de sensations, avec comme un « mystère » à la clef… Et des suites encore indéterminées…
      J’en fais un billet — même si c’est un sujet casse-gueule — car il y a probablement aussi une logique « bloguesque » dans tout cela. ;¬)

      Merci pour vos souhaits que je sais sincères de votre part.

      PS : Humainement, expérience passionnante (et édifiante aussi, bien sûr).

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    Mes meilleurs vœux de rétablissement, PF !
    Eh, oui ! J’ai récemment vécu quelques épisodes de cette nature et, à chaque fois, j’ai été surpris par l’accueil… dés la prise en charge… notamment par le chirurgien qui m’a ramené à ma chambre parce qu’il n’y avait pas d’infirmier en vue à la fin de la consultation !
    Ce qui m’a impressionné, c’est la bonne ambiance du service (du chirurgien en question jusqu’à la femme de ménage, et qui se parlaient). Mais il est vrai que je me demande au prix de quels efforts ! Par contre, cherchez un spécialiste, même demandé par un (rare) généraliste pour un bobo, autant réserver sa place à la morgue.

    1. Avatar photo

      En salle d’échographie, c’est la (jeune) radiologue qui a sorti mon lit/brancard pour enchainer ses examens…

      Le service où j’étais a une équipe formidable, mais ça n’est pas généralisable à tout l’établissement.
      J’ai entendu/constaté plein de choses, et effectivement ces personnes prennent vraiment sur elles.
      Les infirmières aident ou font aussi le travail des aides-soignantes.
      J’ai été sidéré par l’empathie qui se dégageait de tout cela.
      Il est aussi vrai que le médecin qui « gérait » pendant cette période devait favoriser les choses… La voix/les rires en disaient long…
      Cette équipe était à 80 % « jeune », et motivée (pourvu que ça dure).

      Lors de discussions avec le « petit » personnel médical, j’ai évoqué le mot « passion », et il était rectifié en… « VOCATION ».
      Et dire que l’on essaye de saboter ces gens-là… :¬/

      Je souligne qu’il s’agit bien d’un (vrai) centre hospitalier « public ».

      Pour la morgue, je n’ai pas demandé où elle était, et je ne sais pas si l’ambiance y est aussi sympathique.

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        ‘Scusez! Je n’ai pas été très clair ! Ma dernière phrase fait référence à ma ville, Orléans, véritable Ténéré médical, et pas à l’hôpital.

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    Prompt rétablissement ! Dans ces moments, on est seul, mais seul face à soi-même, et c’est une expérience d’une rare intensité. On se découvre des ressources insoupçonnées. Et demain sera encore plus beau !

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      Exact, et l’on fait encore plus de « ménage », tant dans sa tête que dans sa vie.
      Les fondamentaux changent. J’avais déjà un sens aigu de certaines choses, et là c’est encore pire…

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      Merci.
      Plus que vers un « rétablissement », je m’oriente vers un changement de vie.
      Là, j’ai pas mal de choses à « négocier » — notamment avec moi-même —, et je dois m’adapter.
      Ça passe, ou ça casse. Mais je suis plutôt résistant ;¬)

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    Je ne peux vous souhaiter qu’un bon rétablissement sans séquelles… C’est certain que si vous devez « renégocier » votre vie quotidienne, c’est que votre vie passée a dû vous éreinter, vous entraîner dans un état de fatigue/santé inquiétante… Être le seul à avoir créé et diriger le blog Grinçant comme vous l’avez fait, doit être épuisant à la longue, en plus des mauvaises nouvelles, informations de la part de nos dirigeants, fonctionnaires, de notre société…
    Levez le pied pour reprendre des forces et analyser à tête reposée ce que les médecins ont pu vous dire. Lâchez prise pour établir une check-list logique…
    C’est certain que votre prose, vos billets, vos brèves, vos photos vont manquer à de nombreux lecteurs dont je fais partie, mais cela reste secondaire… Arrêter un rythme de vie et le respecter (plus facile à dire qu’à exécuter)…
    http://www.se-sentir-capable.com/etre-bien-dans-sa-peau/
    Ne pas perdre courage…
    « Pour orienter les esprits et les courages vers la continuation de la guerre. »
    Ch. de Gaulle, Mémoires de guerre, t. I, p. 45.

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      Il y a une synchronicité stupéfiante entre certains « événements » — notamment liés au blog et/ou à mon positionnement — et cette mauvaise nouvelle concernant ma santé. Je suis un peu bloqué pour en parler publiquement, mais c’est édifiant, même si ça n’est pas très recevable médicalement.

      Je n’ai pas dit que j’arrêtais le blog, mais comme je dois mener une réflexion globale dans un contexte dégradé…
      Disons que le « système » veut ma peau — de différentes manières —, et je continue à faire de la résistance, même si cela dépasse l’entendement quant aux répercussions.

      Je réfléchis tout en essayant de me ressourcer/reconstituer.

      PS1 : Notez que le blog n’a pas disparu, mais ça a bien failli être le cas tant il est lié à son… auteur !;¬) C’est un point qui me pose d’ailleurs problème, et j’y réfléchis.

      PS2 : Il est certain que la pression est énorme, mais comme l’on me dit/dira que je le cherche bien…

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    Bonsoir,

    Désolé, je réponds très tardivement, enfin je me manifeste très tardivement pour des raisons bien indépendantes de ma volonté.
    Je vous souhaite, PF, de retrouver la forme au plus tôt.
    La maladie nous touche tous dans nos chairs, mais aussi dans nos âmes, à un moment (de plus en plus hélas, et à plusieurs moments).
    La vie ne nous épargne pas et surtout nos vies ne sont nullement épargnées, et je crois malheureusement qu’un certain chemin vise à nous la pourrir de plus, en plus ce qui génère moult pathologies avec un taux létal qui ne cesse de grimper.

    Je viens moi aussi d’en avoir un petit aperçu, et tout comme vous je ne peux que plussoyer les impressions que vous énoncez et en dresser le même constat.

    Les gens « d’en bas » mouillent leur chemise et essaient de faire au mieux, malgré la difficulté prégnante à pouvoir exercer correctement leur job, et ça on peut le lire sur leur visage.
    Ces « petites mains » qui prennent le plus de risques, le moins de salaire, mais consacre le plus de temps sont aussi paradoxalement celles qui essuient les engueula…, les insultes, bref tout le mal-être que cette société de merd… génère.
    Leur rendre hommage n’est parfois pas superflu, effectivement.

    Ceci étant posé encore une fois, tous mes vœux de prompt rétablissement, et gardez bien à l’esprit que se protéger est essentiel pour durer.

    Certes, ce n’est pas toujours simple, car comme m’ont dit certains — faire comme tu dis, mais tu oublies juste de te l’appliquer —, ça va j’ai pris mon carton jaune, aussi je viens de « payer », donc je vais m’y conformer aussi :)

    1. Avatar photo

      Merci.
      Et je vous adresse les mêmes vœux de (meilleure) santé.

      Une partie de cette « société » passe son temps/énergie à détruire/nuire…
      Tandis qu’une autre — bien plus petite évidemment — s’attache à (tenter de) réparer les dégâts ou à sauver ce qui peut encore l’être.

      Vu avec du recul, c’est totalement ubuesque/ridicule, car c’est un cercle totalement vicieux et mortifère.
      S’il le fallait, j’ai encore eu confirmation de plein de choses dans cette cascade d’épreuves.

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