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Bloguer est aussi devenu un piège

Derrière les volets clos du blogueurMais que se passe-t-il derrière ces volets clos ?
Bonne question !
S‘exprimer, et tout — ou presque — peut se retourner contre vous.
Se taire, et on laisse libre cours aux inquiétudes, interrogations, suppositions…

Petit à petit, je me suis mis à utiliser le « Je »…
Pour « humaniser » davantage, pour apporter plus de proximité.
Le hic, c’est que parmi vos « amis », se cachent des ennemis.
Et que les gens qui vous connaissent — plus ou moins — peuvent vous suivre, voire vous traquer.
Beaucoup sont satisfaits de voir un nouveau texte, de nouvelles photos.
Mais d’autres se disent : « Ah zut, il est encore en vie ! » ou alors « Il bouge encore celui-là ! »
Pour ces « autres », le silence du blogueur est rassurant, presque jouissif.
Et quand je parle — dilemme — d’une tuile qui m’arrive, il doit y avoir de la jubilation.

Parfois — et c’est le cas en ce moment —, je me dis qu’il vaut mieux se taire.
« Tout ce que vous dites pourra être retenu contre vous » : alors, en l’écrivant/le publiant !…
Et, dans notre société, cela peut aller très loin, et cela va d’ailleurs de plus en plus loin.

Il est des moments où je me dis qu’il vaut mieux différer un sujet, parce que je suis « en plein dedans ».
Ou bien qu’il vaut mieux carrément ne pas en parler, car il y aura des conséquences personnelles.
Des conséquences parfois difficiles à imaginer, avec de l’acharnement, de l’ubuesque.

IRL — comme l’on dit —, des gens me fuient/m’ont lâché, parce que je suis un blogueur « grinçant ».
« D’accord avec toi, mais tu nous fais peur… »
Et ne parlons même pas des risques auprès des « institutions », du « Système »…

Mais le plus souvent nous sommes dans les non-dits.
Ça coince, ça disparaît, ça attaque, mais on ne sait pas pourquoi.
Le comprendre et le dire publiquement risque d’attirer encore plus de représailles.

Alors, bien sûr, je me suis exposé de plus en plus, et je ne dois pas m’en étonner.
Je dois même le prendre comme un signe de reconnaissance, comme une distinction.
Sans toutefois — hélas — pouvoir compter sur un minimum de solidarité, ou même espérer un (tout) petit remerciement.

Le hic, c’est que je ressens de plus en plus de mauvaises ondes.
Des corbeaux tambourinent à la porte du blog pour essayer de le hacker, le saccager, le discréditer.
D’autres font preuve d’une telle connerie lapidaire que les coups laissent quand même des traces.

En plus, IRL comme avec le « virtuel » — et je ne parle pas des réseaux sociaux que je fuis comme la peste —, je perçois/reçois ces « ondes ».
Et comme je suis une sorte d’hypersensible…
C’est même physiquement que je sens des toxines, du mauvais jus : forcément, à force…

J’ai dit que je ne vous lâchais pas, mais bon, force est de constater que je fais comme un « break », que je lâche prise.
Et que, du fait de ce que j’explique plus haut, je n’expose pas (toutes) les raisons.
Enfin bon, jusqu’au moment où je m’y recolle(rai).

Là, je suis en phase « Reset », RAZ, « Reboot », « réinitialisation »…
J’aimerais en dire plus, mais mieux vaut en dire moins, enfin pour le moment.
Histoire de frustrer le roi Ubu lui-même, ou ses avatars, avortons et consorts.

Sachez que je suis aussi responsable juridiquement de ce qui est dit dans les commentaires.
Mais si vous avez des choses constructives, intelligentes à dire…
Surtout, ne vous gênez pas !

Vignette : « Jolis volets, que c’est intriguant ! » © PF/Grinçant.com (2018)

© PF/Grinçant.com (2018)

7 commentaires sur “Bloguer est aussi devenu un piège”

  1. Avatar photo

    J’aimerais que cela ne soit « que » de la paranoïa, mais la nature humaine m’amène à imaginer les conséquences néfastes que vous pouvez ou pourriez subir pour vos activités grinçantes.

    Pour citer Philippe Collin dans son excellent « Panique au Mangin Palace », surtout, ne lâchez rien !

    1. Avatar photo

      Oh que non, ça n’est pas du tout de la paranoïa !
      Et cela s’ajoute à un contexte de plus en plus glauque.

      Disons que ma perception des choses — relativement au blog — est forcément (très) différente de celle de mes lecteurs, même historiques et assidus. Il faut relier tous les « bouts » — et il en manque — pour voir à quel point cela devient difficile/compliqué.

      J’observe d’ailleurs quelques « ralentissements » sur d’autres sites/blogs que je fréquente (bon, en fait ils sont peu nombreux).

  2. Avatar photo

    Léger changement du titre…
    « Bloguer est aussi un piège » devient « Bloguer est aussi devenu un piège ».

    Ce blog a été créé en 2012, et l’environnement est devenu de plus en plus hostile, même si l’évolution de ma ligne éditoriale n’est pas étrangère au constat.
    J’y reviendrai.

    1. Avatar photo

      Il est parfois sage de prendre du recul pour laisser reposer la pâte.

      De nos jours, seule la rapidité compte, le toujours plus vite, le toujours dernier cri, le toujours plus de rentabilité sont un désastre, tant humanitaire qu’écologique.

      Ce « toujours plus » a aussi un effet pervers (voulu ?) il asphyxie le cerveau qui, dès lors, devient incapable de réfléchir, analyser, déduire et enfin agir (ou plutôt réagir).
      Bref, un conditionnement bien obscène déversé à tour de bras, par les politiques, les financiers, les meRdias, etc., etc. dans leur grande majorité qui — de facto — zombifient à dessein la population qui — à de rares exceptions près — n’en prend pas conscience.

      Il est urgent de ralentir, mais hélas ceux qui osent dirent cela ET dénoncer cette notion du toujours plus — droit dans le mur surtout — sont au mieux placardiser, au pire se voient offrir un ascenseur direct pour l’échafaud.

      C’est clair que vu le positionnement de votre blog et sa ligne éditoriale vous devez en « ramasser » plein la gu…

      Personnellement, j’adopte de plus en plus la théorie de l’ »après moi le déluge », et j’emmerde royalement les « cons » qui ne veulent rien comprendre et préfèrent jouer les toutous ou les moutons, encore que les 2 précités ont surement à la fois plus d’empathie et d’intelligence que la majorité de ceux qui se nomment les « humains ».

      Bon courage, prenez soin de vous et surtout protégez-vous, car comme vous le souligniez, la solidarité n’est plus d’actualité dans la majorité de ce monde.

      Toute ma sympathie et reconnaissance pour votre travail, en souhaitant vous revoir au plus vite et au mieux de votre forme dans toutes les acceptions du terme cela va sans dire.

      1. Avatar photo

        Le problème du « après moi le déluge », pour ce me concerne, c’est que cela signifie l’arrêt du blog — voire sa disparition pure et simple —, et ça n’est quand même pas la piste principale que j’envisage.

        Vous avez glissé le mot « meRdias »… Récemment, j’ai vu sur une « webtélé » — émanation de LFI — une « interview » d’un type qui a pondu un « article » pour dézinguer… Pierre Rabhi ! En utilisant justement les méthodes du venin, du doute et de la disqualification. À gerber, ce que j’ai d’ailleurs failli faire !

        Concernant la « solidarité », ici j’ai pu la mesurer à maintes reprises, mais seulement à sens unique, et il est facile de deviner lequel.
        IRL, j’ai même entendu plusieurs fois que « les emmerdes, tu les cherches quand même »

        Très récemment, une « robe noire » — donc parfaitement intégrée au « Système » — disait devant une présidente d’audience « PF tient un blog au positionnement particulier et a le sentiment d’être persécuté ». Je l’ai coupée en sortant une liasse et en assénant « Ah, mais ça n’est pas seulement un sentiment, c’est une réalité ! »… Le contexte en rajoutait d’ailleurs dans mon affirmation/la démonstration.

        Bref, en ce moment, je suis plus que jamais amené à ruminer, et justement pas comme un mouton… Mais mon « abattoir » est somme toute très particulier…
        Et en cet instant, mon contexte de vie est curieusement adapté à la réflexion…

        PS : Bien évidemment, Flavien, merci pour votre soutien.

  3. Avatar photo

    Bonjour,

    Je souscris globalement au post de Flavien. J’arrive à un âge auquel, constatant la vacuité — pour ne pas dire pire — de la majorité de mes contemporains, je suis devenu fataliste : les choses ne vont pas dans le bon sens (euphémisme), et ça ne va pas s’arranger.

    Néanmoins, je prends plaisir à lire certaines sources, dont ce blog, à apprendre et à partager.

    Faites donc ce « break », prenez de la distance, méditez, prenez soin de vous, personne ne le fera à votre place.

    Lorsque ceci sera fait, revenez -ous, avec la juste distance, même si, j’en suis convaincu, elle sera difficile à conserver.

    Peace

    1. Avatar photo

      Non, ça ne va pas s’arranger, hélas.

      L’existence de ce blog m’amène à me poser des questions passionnantes, voire existentielles.
      Et comme mon « calendrier » est un peu « forcé », je m’adapte…

      Quelqu’un m’a écrit avant-hier « Merci pour votre indéfectible soutien » (il y a de l’IRL), phrase assortie de l’intérêt/de la possibilité de transformer du plomb en… or.

      Cela dit, je ne suis jamais loin d’un clavier, et la « distance » est toute… relative ;¬)

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