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Mémoires d’hôpital, quand les choses les plus simples deviennent un vrai bonheur

Courant juillet, une semaine complète d’hôpital : Hospital for me ! / Sorti !
Entré un vendredi, et je n’avais rien mangé depuis le samedi.
Et devinez, privé de repas, et surtout en « restriction hydrique totale » !
Pas le droit de boire, que des perfusions.
Et pour m’alimenter, tintin.
Qu’est-ce que j’ai pu fantasmer sur la pastèque et la pizza abandonnées dans mon réfrigérateur !
Idem pour mon eau gazeuse bien fraiche, avec une pointe de sirop 0 %.
Et mon expresso italien, avec mon tiroir dédié aux dosettes !
J’aurais pu tricher, et me rendre la nuit à la fontaine à eau, dans le couloir, ou boire au robinet du lavabo.
Voire aller au supermarché voisin, avec mon caleçon, ma chasuble et mon porte-perfusions.
Mais non, je n’ai rien fait de tout cela, j’ai joué le jeu, d’autant que c’était pour mon bien.
Et puis sont arrivés quelques petits événements…
De quoi faire de grands bonheurs !

Le premier verre d’eau

Celui-là, je l’ai négocié, quémandé.
Je parle de ce tout petit verre en « extra » par rapport à celui que l’on m’accordait pour mes médicaments.
Quelle joie quand j’ai vu une infirmière me l’apporter !
Je ne sais si vous pouvez imaginer.

Premier verre d'eau

Le pichet !

Et j’ai encore négocié, pour finalement obtenir, le lendemain, un… pichet !
J’étais « contingenté » : 75 cl maximum par jour.
J’ai fait du gringue aux aide-soignantes, et j’ai eu une récompense…
Un seau à glace improvisé !
Bon, on m’a averti, la glace n’était pas consommable.

Pichet et seau à glace improvisé

Boire le bouillon

Puis mon premier… bouillon !
On me l’a présenté comme une faveur !
Bon, il faut oser appeler ça un bouillon, mais j’ai apprécié.
Et je sentais que les choses allaient s’améliorer, c’était un signe…

Premier bouillon

Divines coquillettes !

Et enfin, le miracle, après dix jours de diète presque totale…
Sur la feuille posée sur le plateau, il était mentionné « Veau »…
Et en levant le couvercle, il n’y avait que des coquillettes !
Pas de beurre, ni de gruyère râpé, et encore moins de parmesan.
Mais qu’est-ce que j’ai apprécié cette assiette pourtant ridicule !
C’était bien le minimum pour une chambre à 680 euros les 24 heures…

Orgie de coquillettes

Le gag des WC

Bon, chambre individuelle tout confort.
Et surtout, en service Gastro-entérologie…
L’équipement utile, voire indispensable, c’est bien les WC, non ?
Dimanche dans la nuit, une aide-soignante se pointe…
« Vous avez tiré la chasse d’eau ? »
Ben oui !
« La sécurité nous a appelées, ça fuit dans l’étage du dessous… »
Et me voilà avec une affichette « Ne pas tirer la chasse d’eau »
Et un pot, à l’ancienne !!!
Bon, j’étais habitué à l’urinal, pour surveiller ma diurèse, mais ça !

Chasse d'eau condamnée

J’ai donc opté pour les toilettes à l’autre bout du couloir.
Ce qui m’a valu une superbe remarque : « Vous n’avez pas de chaussons ? »
Ben non, j’ai oublié mes pantoufles, et de toutes les manières ça n’est pas mon style !
Tous les jours, j’ai seriné pour les WC, en disant que ça faisait désordre dans un service « Gastro ».
Lundi, rien, pourtant la maintenance devait venir.
Mardi, toujours rien, alors que la maintenance avait promis de réparer avant seize heures.
Mercredi, 14 juillet, jour férié, alors la maintenance…
Et enfin, jeudi, 9h30, le miracle, un plombier se pointe !
C’est l’intendance qui n’avait pas fait le bon.
Houla, qu’est-ce qu’il a pesté ce plombier !
Puis il s’est absenté…
Le croyant parti définitivement, j’ai été sidéré par la scène :

Cuvette WC démontée

Mais heureusement, il est revenu pour terminer le travail.
Ah, les joies de vrais WC rien que pour soi !

Et je sortais le vendredi à midi.
Trois semaines plus tard, je pense encore à ces petits bonheurs…

Vignette : « Ni vodka ni gin. »

© PF/Grinçant.com (2020)

2 commentaires sur “Mémoires d’hôpital, quand les choses les plus simples deviennent un vrai bonheur”

  1. Avatar photo

    Si ce n’était pas du réel vécu, on pourrait avancer que c’est une aventure des Pieds nickelés ou une histoire inventée et pour amuser la galerie…
    Une semaine d’hôpital avec beaucoup d’anecdotes… et avec le ventre vide. Vu les coquillettes, vous avez dû les trouver excellentes avec la fringale…

    « S’ils mangeaient du pain au beau temps, les fringales arrivaient avec la pluie et le froid, les danses devant le buffet, les dîners par cœur, dans la petite Sibérie de leur cambuse. »
    Zola (Emile) 1840-1902, l’Assommoir, t. II, x, p. 120.

    1. Avatar photo

      J’en aurais d’autres à raconter pour la seule journée aux Urgences, mais je vais peut-être les garder pour moi, car certaines sont cruelles.

      Pour les coquillettes, je n’en ai pas laissé une seule.
      Mais honnêtement, mercredi je me suis fait un restaurant gastronomique et ça n’avait rien à voir. Un tel écart, ça permet d’apprécier encore davantage les plats d’un vrai cuisinier.

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