Je suis content, car, fait exceptionnel, je viens de voir une jeune femme sortir de ma résidence avec un landau.
Son enfant en bas âge n’avait pas de masque, et elle non plus !
Par contre, la vie d’immeuble suit son cours avec ses vilenies et autres trahisons.
Après une foldingue que j’avais croisée dans une tenue surprenante en mai dernier.
Je vous ai aussi raconté un petit incident récent avec un collabo de service.
Et ce week-end, en prenant le café avec une voisine, j’en ai appris une bien bonne.
La semaine dernière, une affichette est apparue dans le hall, sur un bloc de boîtes aux lettres :
« Attention, cas de Covid dans l’immeuble ! »
Bien sûr, c’était anonyme, et l’on ne sait pas si le pluriel s’applique à « cas ».
Cette perle de la bêtise humaine — que je n’ai même pas vue — a été enlevée au bout de deux jours.
Mais ce laps de temps a suffi à agiter les esprits tordus.
Du ramdam a été fait auprès du syndic.
Une pancarte en quadrichromie, bien débile, a été apposée sur un panneau d’affichage :
« À VOS MASQUES, PRÊT… PORTEZ !
Le port du masque est obligatoire dans le département, nous sommes donc tous contraints de le porter : locataires/propriétaires et personnel du syndic.
À défaut, vous risquez une amende de 135 € en cas de contrôle… »
Ah oui, et les bases légales, elles sont où ?
Et qui va verbaliser dans une enceinte privée ?
En attendant, ces comportements pathétiques font une victime bien innocente…
La malheureuse gardienne/chargée de l’entretien est obligée, à partir de cette semaine, d’abandonner sa blouse pour porter, lorsqu’elle sera dans les parties communes, une… combinaison de protection intégrale !
Elle en pleure presque, à la fois de ridicule, de honte, et d’inconfort !
© PF/Grinçant.com (2020)
Je verrais bien une photocopie de votre dispense de port du masque juste à coté de cette pancarte.
J’imagine qu’elle ne tiendrait pas longtemps sur le panneau, contrairement à cette pancarte.
PS : Hier, en discutant avec elle, j’ai appris que la pauvre femme — serviable, efficace et sympa — chargée de l’entretien avait été victime de délation par mails adressés à la direction du syndic, du genre « Elle ne prend pas assez de précautions/ne fait pas assez attention ». Syndic qui, au passage, lui a communiqué les noms des délateurs — avec des surprises pour elle dans le lot — tout en lui remontant les bretelles et en lui imposant cette tenue ridicule à changer deux fois par jour et à mettre dans une poubelle « spéciale Covid ».