Aller au contenu

Suicide au ribs de bœuf

Samedi 9 mai, le déconfinement était en approche.
Dans mon rayon d’un kilomètre, j’ai réussi à en faire quatre.
Et, sur le retour, je me suis dis : « Si j’entrais dans cette supérette U Express ? »
Je n’avais pas coché la case pour des achats de première nécessité, mais bon.
J’avais comme une envie d’acheter un truc pas ordinaire pour ma « libération ».
À peine dans le magasin, dans l’allée principale, un frigo me tend les bras.
Et je vois à l’intérieur des emballages bien colorés.
Des étuis en carton qui font très « festifs ».

Serait-ce un truc pas ordinaire ?
De quoi me déconfiner en beauté ?
Avec un emballement des papilles ?

Alors, il faut vous dire que j’ai des problèmes de vue depuis mon hospitalisation.
J’ai perdu la vision dite « de précision ».
C’est plus tordu que la presbytie, et c’est pénalisant.
Lire les étiquettes est devenu vraiment problématique.
D’habitude, j’utilise un mode « loupe » avec la caméra de mon smartphone.
Mais là, j’ai fait l’impasse, j’ai fait confiance.

J’ai cependant cherché la composition, mais impossible de la lire.
Alors je me suis contenté de l’étiquette blanche, avec le poids et le prix.

Prix & Poids Ribs de bœuf sauce barbecue

Et tiens donc, du bœuf ? D’habitude, les ribs, c’est plutôt du porc…
Et normalement ça a un goût légèrement sucré.
« Marinade barbecue »
Finalement, ça devrait aller, j’ai bien une sauce « barbecue » dans mon réfrigérateur.
Je me laisse tenter, et j’embarque donc la chose.

Dimanche 10 mai, début de soirée.
Je prends une loupe pour lire les conseils de préparation.
Je sors un pouvant aller au four.
Ce sera plus rapide qu’au grill/barbecue.
Dix minutes par face à 230 °C.
Comme je n’ai pas de fraises en accompagnement, j’ajoute des châtaignes.
Directement dans le plat.
Et j’enfourne tout ça en me frottant les mains et en sifflotant.

Ah, c’est normalement terminé !
C’est le moment de sortir cette merveille industrielle !
Et finalement, ça n’a pas l’air si mal :

Les « Ribs » sortis du four, avec des châtaignes

20h30, je commence à déguster ce “ribs” de déconfinement…
Et très vite, j’ai comme un problème !
C’est atrocement salé !!!

Étant insuffisant rénal, je dois faire très attention.
Je ne rajoute jamais de sel, et j’évite normalement les plats préparés.
Mais là, je ne m’attendais pas à ça, pas à ce point !

Toujours avec ma loupe, je scrute l’emballage, et je cherche la composition :

« Plat-de-côte de bœuf désossé cuit dans une sauce goût fumé.
Ingrédients : viande bovine origine France 85 %, eau, sucre, poudre de tomates, sel, fibres de pousses de bambou, maltodextrines de pomme de terre, extraits de levure, plantes aromatiques, épices, arômes, arômes de fumée, acidifiant : acide citrique. Traces de gluten, de soja et de céleri. »

Plat-de-côte de bœuf désossé cuit dans une sauce goût fumé — Ingrédients

Bon, le sel est en cinquième position…
Mais il y en a combien ???

Toujours muni de ma loupe, je pars à la recherche de l’information.
Et là, au verso, dans le coin inférieur gauche, je tombe enfin sur l’encart qui m’intéresse.
3,5 cm de haut sur 3 cm de large.
Même pas 2,66 % de l’emballage !!!
Avec les couleurs qui vont avec, c’est presque illisible.
Surtout pour quelqu’un comme moi.
Et, dans les « Valeurs nutritionnelles moyennes pour 100 g »
« Sel : 1,7 g !!! »

Tendre & Plus — Ribs bœuf — Valeurs nutritionnelles moyennes pour 100 g

Ce « plat » fait 626 grammes, abstraction faite de mes châtaignes.
Cela nous fait donc 10,642 grammes de sel !
En mars 2016, j’avais fait un Comparatif grinçant des eaux pétillantes-gazeuses.
Et, pour illustrer, j’avais rempli un bouchon de bouteille de sel :

Bouchon de bouteille d'eau rempli de sel de table, pesée
Balance correctement tarée,
c’est uniquement le poids du sel

Rendez-vous compte, dans ce plat de 626 grammes, il y a 1,33 bouchon de sel de cuisine !!!
Alors, contrairement à ce que j’annonce dans mon titre, je ne vais pas me suicider.
Et je vais laisser ce « Plat-de-côte » de… côté !
Il est maintenant au réfrigérateur, avec un couvercle.
Et j’ai passé la nuit à réfléchir à qui je pourrais inviter, parmi mes ennemi(e)s.
D’autant que, pour les diabétiques, pour faire bonne mesure, il y a aussi 25,66 grammes de sucre dans cette « préparation » presque… criminelle !

Vignette : « Sur la bête, c’était là, sans sel ajouté. »

© PF/Grinçant.com (2020)

2 commentaires sur “Suicide au ribs de bœuf”

  1. Avatar photo

    Que répondre à cette analyse…
    1,7 g de sel/100 g c’est beaucoup trop. Mais il y a pire parfois avec des produits à 1,9 voire 2,3, j’en ai vu dans les grandes surfaces quand j’y passe, par simple curiosité, vu que je n’achète pas d’alimentation dans ces usines à malbouffe.

    En clair, ce plat vous en avez pour 2 personnes, soit plus de 5g par part.
    Rajoutez le sel des légumes, le pain, et vous atteignez voire dépassez les 6 g/personne avec juste… un plat.

    6 g/personne et par jour, c’est la norme préconisée… Si vous n’avez pas de problème d’hypertension, rénaux, etc., etc.

    Conclusion, soit vous laissez tremper dans deux eaux de lavage vos « ribs », soit vous les donnez aux chiens, encore que vu la dose de sel pas sur qu’ils en veulent, soit vous vous en débarrassez…

    À titre perso je regarde toujours le taux de sel — en plus des taux de graisses — et n’achète pas un produit qui dépasse les 1,2 g/100 g, y compris et surtout pour des plats préparés, la charcuterie et le fromage.
    Pour le sucre en général, vu que j’achète du BIO, il n’est pas de même facture que le sucre blanc industriel, mais je fais attention au taux de glucides global.

    Sur ce, bon dessert vu que vous n’avez plus de plat à manger ;)

    1. Avatar photo

      Comme cela fait des années que je ne mets pas de sel dans mes plats ni n’en rajoute, je suis peut-être devenu trop « sensible ».
      J’imagine que ce type de préparation a été savamment étudiée/goûtée avant d’être mise sur le marché, et que beaucoup de consommateurs doivent apprécier, alors même que c’est carrément dangereux.
      Là, ça m’a sauté aux papilles, et même au nez.
      C’est dommage, car ça avait l’air vraiment sympa, et en plus c’était vraiment « tendre », comme l’annonce carrément le nom de la marque (“Tendre & Plus”).

      Comme vous le dites, en un seul repas on peut ainsi largement dépasser la dose maximale conseillée, alors imaginez avec trois « repas » par jour… :-/
      Je souligne aussi les 40 grammes de sucre cachés dans ce plat, soit l’équivalent de 8 morceaux de sucre type « numéro 4 », le plus courant. C’est effrayant !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *