Mon téléphone sonne…
« Bonjour, si c’est bien la vôtre, je crois que j’ai abîmé votre voiture, pourriez-vous venir voir ? »
C’est une vieille dame, plutôt simple et sympathique, que je connais un peu, et qui a mon numéro.
Bravant la presque-tempête, je vais sur le parking où est mon carrosse.
À côté de ma fidèle Xantia, une petite voiture « urbaine » garée dos au vent.
Moi, garé face au vent, je remarque immédiatement un joli coup sur ma portière arrière gauche…
Et la voilà qui arrive à ma rencontre…
« Ah, c’est bien la vôtre ! Je suis désolée, en ouvrant la portière, le vent me l’a arrachée des mains, et elle a percuté violemment la vôtre. Si vous le souhaitez, on va faire les papiers… »
À vrai dire, de l’autre côté, j’ai à peu près la même chose, mais commise de manière « anonyme ».
Malgré tout le soin que j’essaye d’apporter à mon vieux véhicule, j’ai maintenant la « stéréo » dans le registre.
Comme je sais qu’elle n’a pas beaucoup de moyens, et que cela risque de générer des tracasseries pour finalement pas grand-chose, je lui dis que « bon, je vais faire avec cette nouvelle “décoration” ».
Apparemment sincèrement consternée, affligée, elle m’invite à prendre un café.
Puis elle me raconte ses déboires avec les assurances. Il est vrai qu’elle a du « vécu » à son âge…
Et elle me remercie pour être « cool » sur ce coup (c’est le cas de le dire).
Avant d’ajouter la phrase qui tue : « Bien sûr, si vous aviez eu une voiture de luxe, ou même neuve, j’aurais trouvé normal de faire un constat… »
Ben voyons !
Ça, c’est bien un raisonnement de « Sans dents » !!!
Décidément, nous n’avons pas le cul sorti des ronces… :-/
© PF/Grinçant.com (2018)
Trop fort !
Finalement, les « sans-dents » ont de la suite dans les idées.
Du même genre que ceux qui vous disent que leur chien a une envie tellement pressante qu’il doit uriner devant chez vous ou dans les parcs. Et puis il vaut mieux qu’il fasse ses besoins dans l’herbe plutôt que chez moi.
Oui, je trouve que cette « chute » va très loin, surtout de la part d’une vieille dame (presque 80 piges) qui se plaint de l’augmentation de la CSG pour les retraité(e)s, et qui se lamente sur le sort de ses enfants et petits-enfants qui peinent à s’en sortir…
Bref, les « riches » et le « système » peuvent jubiler, l’asservissement transgénérationnel est réussi. :-/
Ayant eu quelques « bricoles » du même type, j’ai décidé de revenir sur terre. J’ai compris qu’il y a des personnes que je ne comprends plus, qui font l’objet de la solidarité, qui ne s’en rendent même plus compte, pour qui tout est dû, qui n’en ont encore pas assez, etc.
J’étais compréhensif, compatissant…
C’est fini.
Je constate qu’ils sont jaloux et que ce que l’on fait n’est que « normal ». Et si on fait un geste, ils en attendent un deuxième ! Sinon, ils se fâchent !
Donc, fini la solidarité (obligatoire via l’impôt).
Contre mon Cœur, mais fini.
Ce système est pourrissant.
Je fais — hélas — le même constat, et c’est démotivant/consternant.
Et même quand il s’agit de les « défendre », ça revient souvent en boomerang, avec de la mauvaise foi en prime.
Par contre, parfois, on a de (très) bonnes surprises, et cela encourage à continuer…
Loi de Pareto aussi dans ce domaine ??? –> 80/20 à ramener plutôt à 99/1 question « qualité des rapports humains »…
« PARFOIS de bonnes SURPRISES ». Cette formulation confirme bien la situation.
Les exceptions confirment la règle, et la règle n’est pas acceptable.
Depuis les années 80, on a fait des assistés mollassons tellement formatés qu’ils arrivent à dire « je n’aurai pas de retraite » en continuant à la payer, en doublant la mise chez les banquiers et assureurs qui les escroquent et donc, en n’imaginant pas une seconde, que pour conserver ce droit issu du Conseil National de la Résistance à la Libération (période où il fallait se serrer les coudes), il faut se battre (ne serait-ce que pour lutter contre l’érosion entropique).
Comme tout se paie, ils verront le résultat à la sortie.
La « règle » n’est certes « pas acceptable », mais, ma foi, l’Exception peut apporter humainement bien des satisfactions.
Le problème, c’est qu’il est de plus en plus difficile de régler le « curseur » par rapport à la marge de tolérance dans une société de plus en plus chtarbée… D’où mon allusion à la Loi De Pareto un peu… restreinte !
Ici, j’y crois encore, même si parfois je me demande où ça mène, d’où certains « coups de mou »…
Dans une affaire récente concernant ce blog et son auteur, une avocate déchainée vitupérait devant un président de TGI, en me pointant du doigt : « Ce type est odieux, si vous voyiez ce qu’il écrit ! C’est un fou furieux, il est dangereux et se prend même pour un Robin des bois des temps modernes ! »
J’en suis reparti satisfait, et même réconforté, mais je dois être un peu déjanté (ou masochiste)… Parfois, cependant, un petit « À quoi bon ?! » me trotte dans la tête…