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Médecine indigne, rendez-vous déprimant !

Pancarte "MAISON DE SANTÉ"C’est vécu, et c’est la suite de ma prise de rendez-vous contée ici : Déserts médicaux et hypocrites d’Hippocrate ;-)
« Maison de santé » financée par la ville.
C’est tout neuf, tout beau.
Huit « cabinets », mais principalement des infirmières, et seulement deux généralistes.
La salle d’attente « médecins » est à droite…
Juste en face, le « Secrétariat », fermé pour la semaine…
Mais de la publicité pour les « Pages Jaunes », pour prendre rendez-vous directement en ligne avec mon « Spécialiste en Médecine Générale » du jour…
Et même des cartes « PJ » sous une pancarte avec le nom du praticien que je dois consulter.
Je l’ai croisé dans le couloir, la quarantaine, et il a une bonne bouille, ça me rassure par rapport à sa photo sur Internet.
Vient mon tour avec dix minutes de retard.
– Qu’est-ce qui vous amène ?
– Une angine, probablement bactérienne, qui semble mal tourner, Docteur…
Je m’allonge, lui liste mes symptômes et il me regarde avec un air assez abruti.
Il me prend la tension et ne me dit même pas combien il a mesuré.
Puis il me prend le pouls et fait la gueule.
– C’est élevé !
– Ah oui, combien ?
– 120 !
– Ça ne m’étonne pas, j’ai comme un stress…
– Vous n’avez pas mal dans le bras gauche, une étreinte dans la poitrine ?
– Non, Docteur, je viens pour une angine, mais pas de poitrine, et je sens que ça s’aggrave…
Il me regarde la gorge avec une lampe, pas plus de deux secondes.
– Vous avez-vu quelque chose, c’est blanc ou c’est rouge ?
– Non, je n’ai rien vu !
Puis un peu de respiration sous stéthoscope.
Et il me dit de me lever et de me rhabiller.

Je lui demande quelle était ma tension, car ça ne devrait pas être un secret médical pour moi : 12/7
Intérieurement, je m’étonne qu’il ne m’ait pas fait un “TDR angine”… Le bâtonnet pour détecter les streptocoques doit probablement lui coûter trop cher.
Je relance, et il me répond exactement ce que je ne voulais pas entendre :
– Si ça persiste, il vous faudra faire une échographie de la gorge…
– Houla Docteur, je n’en suis pas là, faisons simple et rassurant SVP !…

Sur son bureau, devant moi, un joli lecteur de cartes bancaires flambant neuf.
Juste à côté, une petite pancarte colorée « Paiement uniquement en espèces ou par CB », avec les logos qui vont bien pour les illettrés.
– Vous n’acceptez pas les chèques Docteur ?
– Ah non ! Ça n’est pas marqué sur Internet ?
– Ben non Docteur, et ce serait utile de le préciser…

Je le vois devant son clavier et ses deux écrans, l’air dubitatif.
– Vous me prescrivez quoi ?
– Un antibiotique, êtes-vous allergique à la pénicilline ?
– Non, ça va, d’ailleurs je m’attends à de l’amoxicilline… (En fait, je réclame.)

Puis il me demande si la prise de rendez-vous fonctionne bien par Internet.
Je lui réponds que oui, et le remercie de prendre de nouveaux patients, contrairement à ses confrères de la ville.
Et le dialogue devient surréaliste…
– Ah mais normalement je ne prends pas de nouveaux patients, là c’est une exception, ça n’est pas normal !
– Mais il n’y a pas la fameuse mention « PAS DE PRISE DE NOUVEAUX PATIENTS SUR INTERNET » sur votre page de rendez-vous…
– Je l’avais mise, puis enlevée, car je crains des problèmes avec le Conseil de l’Ordre. C’est mon épouse qui m’a alerté. Mais je vais la remettre.
– Mais je ne comprends pas, votre clientèle habituelle connaît votre numéro de téléphone et n’a pas besoin d’Internet pour obtenir un RDV, il me semble que ce système est plutôt réservé aux « nouveaux patients ».
– Ah non, c’est pour ma clientèle régulière. Mais des « nouveaux », comme vous, c’est finalement bien maîtrisé et c’est assez rare. Heureusement, je n’ai pas souvent ce genre de dérapage.
– Ne vous inquiétez pas Docteur, je suis seulement de passage, et vous ne me reverrez normalement pas.

Un patient nouveau/inconnu est un « dérapage » pour ce vrai connard !
Là, ça me reste vraiment au travers de la gorge, en surcouche à mon angine déviante avec un diagnostic visiblement à la ramasse.

Je le règle par CB pour qu’il ne puisse pas passer la consultation au black.

Puis, il se met à se lamenter devant sa porte menant au couloir…
– Vous comprenez, on a prévenu les politiques, mais ils ne veulent pas comprendre… C’est l’enfer pour nous !
– Et les patients, ils font comment ?
– Ah, mais ça n’est pas notre problème, ça !

Serrant nerveusement ma précieuse ordonnance, je me tire de cette « Maison de Santé » si sordidement occupée/exploitée.

Une fois dehors, je me dis que la tachycardie est un moyen de défense de l’organisme, à la fois contre la maladie, mais aussi pour gérer certaines situations. Celle-là devait en être : on oxygène et on irrigue, instinct de survie !

Je regarde mon ordonnance…

  • CLAMOXYL : Ça, c’est la marque du laboratoire Glaxosmithkline, pourquoi ne pas avoir marqué “amoxicilline” ?*(1)

  • SURGAM : C’est un anti-inflammatoire, et ça correspond à la marque de Sanofi-Aventis. Pourquoi ne pas avoir simplement  mentionné “acide tiaprofénique” ?*(2)

  • MUXOL : Bon, ça, c’est un sirop qu’il doit bien aimer, uniquement fait par BIOCODEX. Quoique, en cherchant bien…

J’entre dans une immense pharmacie, annexe d’un petit centre commercial, juste à côté.

Et là, j’ai la chance de tomber sur le pharmacien titulaire/propriétaire…
Un homme absolument charmant qui, lui, accepte les chèques.
Et nous avons parlé pendant plus d’une demi-heure de ces « déserts médicaux » et de ce qui venait de m’arriver…
C’était passionnant, et il était consterné mais nullement étonné.
D’autant qu’il avait exercé pendant longtemps des responsabilités au niveau local.
Il était entièrement d’accord avec cet « oubli nauséabond » du Serment d’Hippocrate qui devient presque la norme.
Il s’est aussi mis à m’expliquer que le maillage des pharmacies était très précis sur le territoire (encore un “numerus clausus”, mais vraiment imposé/respecté celui-là, comme quoi), et que, dans une petite commune avec deux médecins, si l’un part à la retraite et l’autre décide de ne plus « s’emmerder » à soigner en libéral dans un bled paumé, eh ben c’était… la mort de la pharmacie du coin !
Je le savais, mais je fais mieux le rapprochement avec toutes les fermetures d’officines dont se plaignent les pharmaciens…

Quant à ce « toubib », mon premier ressenti, sur photo, était le bon : une vraie tête de con !
Et nous tenons-là l’une des clefs quant à la déshérence de notre « Système de Santé »…

Vignette : « Ou plutôt “Maison de mauvaise Santé” » © PF/Grinçant.com (2017)

© PF/Grinçant.com (2017)


Le serment d’Hippocrate

Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services  qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.

Lien PDF vers Serment d'HippocrateTélécharger version PDF
(Source : Conseil national de l’Ordre des médecins)**

Moi, patient, je respecte ce serment que je n’ai même pas prêté :
Aujourd’hui, je MÉPRISE !


PS : En bas de l’ordonnance, la fameuse mention à laquelle je m’attendais…
« Membre d’une association de gestion agréée, le règlement des honoraires par chèque est accepté ».
Ce médecin n’avait donc pas le droit de me le refuser.
Ah, la déontologie ! Confier sa santé à des gens qui agissent ainsi, ça pose quand même problème(s), non ?


*Délivré par le pharmacien :
1) Amoxicililine (générique) Biogaran
2) Flanid Gé (générique) Pierre Fabre

**{Édit 26/01/2020 — PF/Grinçant.com : Page de destination supprimée –> Lien externe remplacé par archive Wayback Machine}

21 commentaires sur “Médecine indigne, rendez-vous déprimant !”

  1. Avatar photo

    Bon, puisque je suis remonté, quelques conseils/leçons du jour…

    1) Si vous allez voir un médecin, pensez à avoir sur vous un exemplaire du Serment d’Hippocrate afin de le lui mettre sous le nez* si nécessaire.

    2) Un « rendez-vous » est un rendez-vous. Et si vous le prenez par Internet, passez donc outre la mention interdisant les « nouveaux patients » –> Si on vous refuse en salle d’attente, vous avez votre RV (le plus souvent avec confirmation mail/SMS) et la mention qui va bien dans le « Serment » + Menacez de signaler l’attitude à l’Ordre des médecins (ce que vous pourrez toujours faire).

    3) Presque tous les médecins sont membres d’une AGA –> Ils ne peuvent refuser le paiement par chèque… Normalement il y a la fameuse mention (« Membre d’une AGA, chèques acceptés ») accrochée au mur ou en bas d’ordonnance (c’est obligatoire) –> Mettez-lui son propre document sous le nez pour le convaincre.

    4) Le paiement CB est discriminant, et votre banque n’a pas à savoir que vous consultez un sexologue, psychiatre, proctologue, cancérologue ou cardiologue (liste non exhaustive) –> On pourra vous refuser des crédits/assurances sans même que vous puissiez deviner pourquoi. Et c’est plus qu’une atteinte à la vie privée, puisque c’est une façon de trahir le fameux « secret médical »…

    5) Curieusement, vous ne pouvez pas refuser de payer une consultation qui ne vous semble pas satisfaisante et/ou honnête. Potentiellement, vous pouvez même être en train de payer votre propre… Tueur !;-)

    6) Si après tout ça il/elle veut vous faire une piqûre… Refusez !;-P

    *Et s’il vous répond « C’est quoi ça ? », filez consulter à la boucherie/charcuterie du coin.

    1. Avatar photo

      Effectivement vous êtes bien remonté et il y a de quoi ! Il faudrait être complètement idiot, borné pour ne pas l’être.

      Je voulais vous remercier pour ces précieux conseils avisés, notamment pour ce qui concerne le règlement par CB.
      Vous faites bien de rappeler que ce type de règlement est discriminant puisque votre banque n’a pas à mettre son nez dans vos affaires privées, d’autant plus que dans le cas présent, c’est de votre santé qu’il s’agit et qu’ils n’oublieront pas d’en tenir compte dans leurs fichiers en vous collant une de leurs petites étiquettes ‘risque potentiel’ en cas de demande de prêt.

      Cela va de soi, quand les cyniques s’associent, à tout malheur quelque chose est bon… notamment pour eux qui se font du gras sur votre dos. Fort heureusement je n’ai pas le dos large, ils ne pourront en retirer grand chose.

      1. Avatar photo

        D’autant que les médecins libéraux qui acceptent les cartes bancaires sont relativement rares (ça coûte ne serait-ce qu’une commission), et que les risques déontologiques devraient les préoccuper plus que d’autres professions (non médicales).

        Celui-là a l’air d’aimer particulièrement Internet, notamment pour gérer sont agenda*, probablement au détriment d’un secrétariat médical collectif et dans des locaux qui ne doivent pas lui revenir bien cher.
        Il ne faut donc pas qu’il s’étonne d’avoir des « patients » relativement bien renseignés ou qui se creusent la cervelle.

        *En l’espèce, les Pages Jaunes sont donc au courant de vos RDV médicaux, à croiser avec d’autres informations qu’ils détiennent sur vous par d’autres canaux (en plus, c’est détenu par les Américains).
        D’ailleurs, ce praticien laisse en libre-service des cartes PJ, sans même son nom dessus, ce qui est une sorte de lobbying destructeur pour une « relation » dématérialisée qui va même, à mon sens, contre l’intérêt de sa profession (ainsi que de celui des patients).
        Et après, il m’a fait le « Mur des Lamentations » corporatiste… :-/

        PS : Du coup, j’en profite pour ajouter en fin d’article la version PDF du Serment d’Hippocrate fournie par le Conseil National de l’Ordre des Médecins. Avec le caducée, ça fait encore plus sérieux… ;-)

    2. Avatar photo

      @PF
      Si vous voulez que votre banque ne soit pas au courant, la seule solution c’est le liquide !
      Le chèque laisse autant de traces qu’une CB.

      Mais, dans votre cas, comme vous l’écrivez, vous avez probablement laissé plus de traces via Internet que via votre paiement par CB. Car les banques ne revendent pas encore leurs données (même si une avait tenté le coup dans je ne sais plus quel pays -> scandale -> abandonné).

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        OK pour les espèces, c’est d’ailleurs (notamment) pour cela que les banques et les politiques veulent les supprimer.

        Totalement faux pour le chèque.
        Sur les relevés apparaissent seulement le montant, le numéro de chèque, et éventuellement le nom de la banque émettrice.
        L’identité des titulaires de comptes reste interne et ne « remonte » qu’en cas de contestation ou rejet (via une image numérique).
        Un « chargé de compte » peut identifier une consultation médicale par son montant (23 € pour un généraliste et 25 € pour un spécialiste, en « conventionné Secteur 1 » – Et ça va augmenter à partir du 1er mai 2017), et encore, mais il devra vraiment « enquêter » pour en savoir davantage.
        C’est aussi l’une des raisons pour lesquelles ils veulent supprimer ce mode de paiement pas « parfaitement traçable ».

        Pour les cartes bancaires, ce qu’il y a de pire, c’est qu’il y a en plus des « intermédiaires techniques/de paiement » comme Visa et MasterCard qui maîtrisent quasiment toutes les transactions mondiales de ce type.
        Et sur les relevés, les informations sont bien plus complètes, pour vous (client/fournisseur) comme pour les banques :-/

        D’ailleurs, amusant, toujours avec ce médecin, il y a eu inversion des tickets CB et il ma dit que j’étais « facétieux » (il ne savait pas à quel point).
        Le sien avait l’intégralité des chiffres de ma CB, alors que sur celui qui m’était destiné une bonne partie était masquée…

        Concernant les données livrées pour la prise de RV, il s’agit du Nom/Prénom, du téléphone et de la date de naissance. Infos qui remontent au praticien.
        C’est un peu le minimum.
        Par contre, pour PagesJaunes.fr, c’est un site externe qui s’en occupe, ClickRDV.com, qui appartient au même groupe, « SoLogal Group », et là, c’est édifiant :

        Marques Solocal Goup, avec ClickREV de Pages Jaunes - 29/03/2017 AM
        (Oui oui, nous sommes bien sur un fil à vocation « médicale », avec normalement un « secret » qui devrait aller loin…)

        Et, effectivement, même s’agissant de RV médicaux, ils s’autorisent (presque) tout dans leurs CGU…

        Les praticiens de santé qui se livrent à ce manège (notamment avec plein de pub PJ dans leurs locaux, affichettes, et présentoirs avec cartes de visite PJ) se comportent en « VRP – Agents commerciaux Pages Jaunes » et trahissent au passage leur clientèle/patientèle…
        Mais je pense que vous avez compris qu’ils ne sont plus à ça près. ;-)

        PS : S’agissant d’un simple rendez-vous chez un « Généraliste », ça n’est pas vraiment grave (sauf si ça devient vraiment récurrent), par contre, concernant certaines spécialités (notamment certaines que j’évoquais plus haut), c’est beaucoup plus scabreux… :-/

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          @PF
          Votre médecin va aussi mettre votre chèque à l’encaissement. Si c’est une autre banque, c’est sur que la traçabilité va être difficile (quoique, comme vous le dites, le montant donne une idée).
          Par contre, en analysant le compte du médecin, la banque va trouver tous ses clients qui ont aussi un compte chez lui. Et dans les petits patelins où le Crédit Agricole est la banque de 80 % de la population…

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            Exact pour le CA et les « patelins ».
            Par contre, s’il ne s’agit que de visites chez un généraliste, ça n’est pas trop grave, sauf si, bien évidemment, on devient « abonné(e) »…

            Avec les « spécialistes », on peut vite deviner des choses bien plus conséquentes (et même faire de mauvaises suppositions) attentatoires à la vie privée, voire au secret médical.
            Consulter un oncologue/cancérologue ou un proctologue, par exemple, peut vite se retourner contre vous.
            Bon, ces gens-là exercent rarement en zone rurale, heureusement.

            Allez voir régulièrement un psychiatre peut aussi devenir problématique sous cet angle.

            Et que les Pages jaunes et consorts le sachent me semble encore bien plus grave.
            Quoique, avec cette foutue manie de s’assurer auprès de sa banque :-/…

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    Avec leur “numerus clausus” , ils sont censés ne sélectionner que les meilleurs suivant résultats, mais à lire ce récit, le principe de Peter s’applique aussi à la médecine, finalement, malgré cette sélection.
    Les médecins sont une nouvelle catégorie de fonctionnaires non reconnus comme telle, car indirectement payés par les caisses d’assurance maladie et autres complémentaires. Travailler plus pour gagner plus ne fait apparemment pas partie de leur vocabulaire, je ne connais pas d’entrepreneur/commerçant refusant de nouveaux chantiers ou clients.
    Avec les visiteurs médicaux, VRP de labos, ces médecins doivent certainement recevoir de bonnes primes en prescrivant des marques plutôt que des traitements génériques. Avec leurs prescriptions, ils ne sont que des dealers agréés des laboratoires. Pour les examens complémentaires, il faut bien faire vivre les amis du réseau, fonctionnaires de la CPAM eux aussi.

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      Numerus Clausus qui les arrange bien, quoi qu’ils en disent.
      Ce Principe de Peter, je le constate de plus en plus, et ça en devient dramatique.
      Là, c’est carrément Ubu, en plus d’être forcément mortifère, car il s’agit de vies humaines.
      J’ai vécu un grand moment de solitude, même si j’y étais préparé de par le contexte local*, notamment face à une incompétence qui semblait notoire.
      De toutes les manières, « abattre » (renouvellement d’ordonnances, gérontologie, etc.) du patient pour faire du chiffre ne peut que mener à la déliquescence des praticiens et du système (et c’est très avancé).

      Il a même osé me dire « qu’aller directement aux Urgences de l’hôpital n’était pas si mal, car sécurisant pour le patient vu qu’ils avaient tout sous la main là-bas ».
      Et ce type exerce dans une « Maison de Santé » !:-/

      Effectivement, ils ont comme des « primes arrières », rien qu’avec la Sécu.

      Par ailleurs, et le pharmacien avec qui j’ai discuté soulignait un autre aspect : la « puissance » des médecins…
      Je viens de vérifier, ils sont actuellement au moins 34 députés à l’Assemblée nationale, contre 8 pharmaciens et 5 vétérinaires (et respectivement 15/5/4 au Sénat).
      Et ils pleurnichent et prennent les gens/patients/malades en otage en disant que c’est « politique »…

      PS : Bien évidemment, ce sinistre personnage ne prenait pas le « Tiers payant », c’était affiché dans sa salle d’attente…

      *Rythme annuel de 3 départs de médecins pour 1 arrivée, alors que la population augmente… Idem pour les dentistes.

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      @lechauve
      Le problème de la sélection, c’est que vous sélectionnez les meilleurs en quoi ?
      Pour la médecine, c’est un QCM en fin de première année. Pour le réussir, il faut avoir une bonne mémoire (et maintenant un papa aux poches bien remplies car vu la concurrence, c’est quasiment obligé de suivre en plus des cours privés). Autant être capable de mémoriser énormément de choses pouvait se justifier il y a 30 ans, autant c’est plus très utile avec les ordinateurs de nos jours : par exemple la liste des contre-indications à un médicament peut très bien se trouver avec quelques clics.

      Le problème de sélectionner les « bons » n’est d’ailleurs pas spécifique à la médecine. J’ai fait une école d’ingénieur -> critère de sélection math et physique. Pourtant, qui fait encore professionnellement des maths poussées ? Peut-être 2 % des ingés (perso je fais essentiellement des opérations sur… des entiers).

      Pour en revenir au concours de médecine, c’est clair que, vu les revenus des médecins, vous allez attirer des gens pour qui la médecine est juste une façon de se remplir les poches…
      D’un autre côté, il vaut mieux former des médecins que des financiers (autre domaine ou ça paie).

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        Toujours le pharmacien avec lequel je m’entretenais…
        Il m’expliquait que si « Médecine » c’était « long », c’était aussi « facile », et peu onéreux.
        Les écoles de commerce, par exemple, coûtent très cher, alors que « Médecine », c’est financé par l’État…
        Et après, les « numerus clausus » leur offrent une belle garantie, sacrément dévoyée comme nous pouvons le constater.

        Quant à la suite, une fois le diplôme obtenu, ben ça devient, par exemple, ce qui est relaté dans ce billet :-/
        Là, j’estime avoir eu un véritable condensé de connerie et de mauvaises pratiques, de la prise de rendez-vous jusqu’à la fin de la consultation…

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      Sauf que c’est pour amuser la galerie, tout en passant à côté de problèmes encore bien plus graves.
      D’ailleurs, en y allant, j’obtiens ce merveilleux message :

      Base de données publique Transparence - Santé indisponible (maintenance) 29/03/2017-12h45

      Chapeau, c’est vraiment très « professionnel »…
      Et ça en dit long sur le sérieux de la démarche et la volonté d’informer :-/

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    Dans mon coin (perdu), les derniers médecins installés (français de « souche ») ont fait leurs études de médecine en Belgique, Roumanie, etc.
    On se demande à quoi servent les facultés de médecine en France ? À reproduire un système installé ?
    Finalement c’est peut être pas plus mal cet appel d’air passé par l’étranger. Reste à espérer que ces nouveaux « migrants universitaires » sauront déplacer les lignes.

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      Peut-être les études y sont-elles plus « faciles » ?

      Ou tout simplement une façon de contourner le « numerus clausus » qui est à mon avis une bien belle arnaque, d’autant que la profession semble s’en satisfaire puisque le manège dure depuis (très) longtemps, et ça ne va pas en s’améliorant.

      Dans la commune où j’ai vécu cette expérience, plus de 10 % (officiellement) de la population (celle qui arrive bien sûr), ne peut trouver de médecin « référent » (presque rendu obligatoire par le « système »), ce qui pénalise donc les patients/malades au niveau du « parcours de soins » et de la prise en charge « financière » par la Sécu, en plus des risques majeurs que cela entraine au niveau de la santé (aggravation des pathologies, morbidité). Les médecins « installés » ont une clientèle « confortable » (routine, renouvellements d’ordonnances, etc.), tout comme des revenus élevés garantis. Les patients « inconnus » doivent en plus être considérés comme « risqués »…
      C’est absolument intolérable et indigne d’un pays qui se dit civilisé, moderne, et avec un système de soins soi-disant « exemplaire », alors qu’il est dégradé et de plus en plus cynique.

      Et ne parlons même pas des médecins carrément étrangers que l’on rencontre parfois comme supplétifs, et que leurs « confrères » bien « locaux » traitent comme de la merde… :-/

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    Cher Grinçant,
    Tout n’est pas si rose car les officines touchent des pots de vins des laboratoires de génériques pour vendre une marque en particulier ! Il reste donc un côté très commercial avec les requins des laboratoires qui monopolisent le marché de la santé…
    Vous devriez mener l’enquête là-dessus !

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    La « puissance » des médecins…
    Je viens de vérifier, ils sont actuellement au moins 34 députés à l’Assemblée nationale, contre 8 pharmaciens et 5 vétérinaires (et respectivement 15/5/4 au Sénat).
    Plus encore, pour la nouvelle assemblée et il faudrait compter les enfants de médecins, les conjoints de médecins, les parents de médecins ou autres secteurs santé proches…
    Encouragés par la proximité familiale du président avec ce milieu ?

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      Et Agnès Buzyn, ministre de la « Santé »… « Médecin » (spécialité hématologie et immunologie)…
      Marrant, l’immunologie, quand elle rend obligatoire 11 vaccins pour des nourrissons… :-/
      Elle ne peut qu’être bien « implantée » dans le « système », et les « remerciements » pleuvent pour les labos et autres praticiens.

      Je le sentais venir dès sa nomination, mais pas à ce point !

      PS : Elle a aussi fait dans le « nucléaire » (CEA – Commissariat à l’Énergie Atomique, ainsi que qu’à l’IRSN – Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire), j’imagine donc qu’à elle doit beaucoup en savoir sur la thyroïde.

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        De toutes façons, tous les ministres de la santé doivent être « adoubés » par les labos… qui contrôlent depuis longtemps les Instances de santé.
        Moi aussi je redoutais le renforcement de leur pouvoir du fait de la proximité familiale de notre président, mais j’espérais –  naïvement ? – du fait qu’il avait su prendre ses distances avec celui-ci pour imposer son couple… J’essaie d’y croire encore, jusqu’au vote de la loi vaccins obligatoires.

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          Sans être « adoubée », Agnès Buzin « baigne » depuis belle lurette dans ce milieu, y compris avec d’évidents conflits d’intérêts.

          Je cite – par exemple – un extrait d’article :

          “Pourtant ces documents sont accablants pour celle qui considère que « les conflits d’intérêts entre experts et laboratoires pharmaceutiques sont un gage de compétence ». En effet elle déclare avoir été directement rémunérée pour diverses activités par le laboratoire Genzyme, désormais filiale de Sanofi, de 1998 à 2011 ! Et ce n’est pas tout, entre 2005 et 2011 elle était aussi rémunérée par les laboratoires Bristol Meyers-Squibb et Novartis. Ces deux laboratoires ainsi que Pierre Fabre et Schering-Plough (filiale de Merck) ont aussi financé entre 2005 et 2011 l’association Robert Debré que dirigeait Agnès Buzyn.”
          Source : « Agnès Buzyn a été rémunérée par les labos pendant au moins 14 ans ! » – LibreActu.fr, 16/06/2017)

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