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Blanchiment ou recyclage de médicaments ?

Blanchiment ou recyclage de médicaments ?L’affaire TEVA, avec un somnifère vendu à la place d’un diurétique, donne sacrément à réfléchir.

Du zopiclone 7,5 mg (le somnifère), dans la boîte du furosémide 40 mg (le diurétique), comment est-ce possible ?

Tout simple, pourvu que l’on se pose les bonnes questions.
Ce qui n’est visiblement pas le cas dans cette affaire.

Ils continuent à dépiauter les deux lots concernés (Y175 et Y176, environ 3 000 boîtes), mais rien à faire, il n’y a que des plaquettes de furosémide dans les boîtes de… Furosémide !

Comment un grand laboratoire comme TEVA, filiale d’un groupe pharmaceutique israélien (basé à Petah Tikva), spécialisé dans les médicaments génériques (nouvel eldorado des labos), aurait pu commettre une telle boulette ?
Compte tenu des processus en jeu, cela semble impensable.

Et s’il y avait une autre explication ?

Petit tour du côté des officines (c’est leur nom, normalement pas péjoratif en ce cas)…


Un tour de manège

De bon matin, vous allez voir votre médecin.
Il vous faut ces suppositoires à la naphtaline auxquels vous êtes si accroc.
Et en plus, vous allez rendre service à votre pharmacien qui est un grand copain d’enfance.

Le médecin n’est pas très regardant : on les accuse souvent de prescrire ce qu’on leur demande.
Vous repartez avec une ordonnance longue comme le bras, pour 3 mois de traitement.

Entrée chez le pharmacien…

« Salut, vieux pote, comment tu vas ? », en lui tendant l’ordonnance et la carte Vitale.
Tout sourire, le pharmacien s’en va dans ses tiroirs.
Il revient avec une montagne de médicaments sur un plateau.

Il les scanne un à un et les repose derrière le comptoir.
Il garde le duplicata de l’ordonnance et vous rend votre carte Vitale.
Il sera remboursé de toutes ces boîtes par la Sécurité sociale et votre mutuelle.

Il vous tend un tout petit sac avec votre boîte de suppositoires à l’intérieur.
Échange d’un dernier sourire : il vous invite à son barbecue du week-end.
« À la prochaine » lance-t-il.

Il reprend son plateau et va remettre les médicaments, qui seront dûment payés après la télétransmission, dans leurs tiroirs respectifs.

Il pourra les revendre une deuxième, voire une troisième fois, au prix fort, sans qu’ils ne quittent son officine…


Le surplus, Cyclamed

Vous étiez malade, et vous avez finalement trop de médicaments.

Il vous reste deux boîtes, plus une d’entamée.
Ils ont été remboursés, mais ça n’est pas une raison pour les jeter.

Plutôt que d’encombrer votre armoire à pharmacie, vous préférez faire un geste civique.

Vous avez vu ceci sur le site internet de Cyclamed :

« Dès la fin de leur traitement, les patients rapportent leurs médicaments non utilisés dans leurs emballages (ne serait-ce qu’un comprimé ou une gélule). Cela concerne tous les médicaments à usage humain, périmés ou non.

À la pharmacie, le contenu du sac est contrôlé : le pharmacien enlève si nécessaire les produits exclus du dispositif. Il place les médicaments non utilisés dans un carton marqué du logo Cyclamed. Une fois plein, il est fermé à l’aide d’un adhésif « À détruire ».

Dans le cadre de sa tournée quotidienne de livraison, le grossiste répartiteur charge les cartons pleins dans sa camionnette. Ceux-ci sont ensuite déposés dans un conteneur situé dans l’enceinte du grossiste.

Une fois plein, le conteneur est acheminé vers l’incinérateur partenaire de Cyclamed le plus proche. Les médicaments collectés y sont éliminés proprement, dans le respect des règles environnementales. L’énergie produite permet d’éclairer et de chauffer des logements. »

Vous pensiez que Cyclamed en faisait profiter le Tiers-Monde, mais non, ils incinèrent.
Tant pis, ce sera quand même mieux que de les jeter dans les toilettes et de polluer ainsi l’eau.

Vous entrez en trombe dans cette pharmacie, en tendant un sac…
Vous dîtes « C’est pour Cyclamed ! ».
De l’autre côté du comptoir, on s’en saisit avidement.
Vous repartez, l’esprit soulagé.

De son côté, la pharmacienne commence le tri.
Les boîtes neuves sont directement remises à la vente, pour une marge à 100 %.
Les boîtes entamées, ou les plaquettes isolées vont dans des tiroirs spécifiques…
Avec le temps, on pourra forcément reconstituer des boîtes complètes.

Quant au carton Cyclamed, il est là, mais encore vide, il n’y avait pas de périmé…


La récup

Elle est morte, la pauvre grand-mère.

Vous faites le grand nettoyage, et vous tombez sur un stock de médicaments phénoménal.
Toutes les plaquettes sont sorties de leurs boîtes.
Consciencieusement, sur la grande table du séjour, vous faites le tri.
Vous reconstituez des lots, et vous essayez de remplir les boîtes.

Une fois ce travail fait, vous rapportez le tout à la pharmacie du coin.

Des boîtes seront directement remises en rayon, à la vente, pour un prix d’achat nul.
Des plaquettes isolées iront dans le tiroir fait pour ça.

Ça tombe bien, avec cet arrivage, le pharmacien peut reconstituer des boîtes en puisant dans son stock de plaquettes orphelines.
Et hop, encore quelques-unes pour la vente !


La chute

Et si, dans toutes ces sombres manipulations, il y avait des médicaments TEVA ?
Et s’il y avait des plaquettes de zopiclone 7,5 mg et de furosémide 40 mg dans tout ce petit trafic ?
Et si le donateur ou le pharmacien avait fait une inversion en reconstituant les boîtes ?
Et si le contrôle n’avait pas été fait correctement lors de la remise en rayon ?
Et si cette boîte avait été remise dans le circuit du grossiste dans le cadre des « retours » ?

Et si tout cela n’était que le révélateur de petits trafics ?
Du mauvais recyclage, ou du « blanchiment » de médicaments ?

 

PS : dans le cycle « dématérialisé », la vignette reste sur la boîte… Le but n’est pas d’affirmer qu’il s’agit de pratiques généralisées, mais tout simplement de constater que tout cela est possible.
Quant à cette « affaire », il semblerait qu’elle soit partie de deux comprimés trouvés par un pharmacien de Saint-Malo… Avait-il consommé un peu trop de son stock hallucinogène ? S’est-il empêtré dans des bidouilles douteuses au sein de son officine ?

Addenda du 20/06/2013 15:00 :
Un rapport de l’IGAS de janvier 2005 préconisait de mettre fin à Cyclamed en raison d’importantes dérives constatées ou supposées.
En juin 2013, Cyclamed, association Loi 1901 dont le conseil d’administration est constitué de représentants des labos, est toujours là…

Nota : dans le jargon, l’on parle de « MNU », pour « Médicaments non utilisés ».

 


Vous n’y croyez pas ?

Un petit fait divers, dégoté pour l’occasion, qui n’a pas fait beaucoup de bruit…

« Vente de médicaments périmés à Merville : une pharmacienne mise en examen
Publié le 17/03/2011 à 04h18

Vente de médicaments rapportés par les patients et destinés au recyclage, surfacturation de matériel… Une pharmacienne de Merville, non loin d’Hazebrouck, serait allée jusqu’à délivrer des produits à une personne décédée. Mise en examen, elle est interdite d’exercer sa profession depuis le 2  mars.

La croix verte de la pharmacie Vanbremeersch, à Merville, clignote encore. Insoupçonnable, l’affaire qui touche cette officine, dont la gérante est provisoirement interdite d’exercice, mise en examen pour escroquerie, vente de produits périmés, fausses facturations… Le dossier est en cours d’instruction.

Tout commence en août 2006, lors d’un contrôle de routine par la direction régionale des affaires sanitaires et sociales (la DRASS, remplacée depuis par l’agence régionale de santé). Plusieurs « anomalies dans la gestion du réseau Cyclamed de recyclage des médicaments » sont découvertes, explique Philippe Muller, procureur de la République au tribunal de Dunkerque. Au lieu de renvoyer ces produits inutilisés vers le circuit de recyclage, Marie-Claude Vanbremeersch, 52 ans et plus de vingt ans d’expérience, les remettait en vente. Une double facturation donc, au préjudice de la caisse primaire d’assurance maladie des Flandres, puisque ces boîtes avaient déjà été vendues une première fois.
…/…
Les six employés de l’officine n’ont pas été inquiétés. »

Extrait de La Voix du Nord du 17/03/2011 (Nota 21/12/2016, page supprimée depuis 3 mois)

 


 

Et enfin, si vous avez le cœur bien accroché, voici ce dont se plaignait, en octobre 2004, un important répartiteur/grossiste dans le cadre des produits qui lui étaient retournés comme neufs par les pharmacies, pour être remboursées (par avoir), sachant qu’il sont destinés à être à nouveau répartis (extrait rapport IGAS précité)* :

Exemple de retour répartiteur/grossiste (10/2004)

*Sachant que le répartiteur/grossiste n’est pas censé vérifier ce qu’il y a à l’intérieur des boîtes retournées avant de les livrer à nouveau à des officines qui, elles, peuvent être de bonne foi.


Crédit photo : CC BY-NC-ND 2.0 par William Hamon/aka Ewns (Flickr)

© PF/Grinçant.com (2013)

Billet en rapport : Médicaments : qui veut mes tomates à 125 € le kilo ?

29 commentaires sur “Blanchiment ou recyclage de médicaments ?”

  1. Avatar photo

    Avant d’apporter des médicaments à recycler à ma pharmacie (c’est rare, de toute façon), j’enlève les étiquettes des boîtes, et je sors 1 comprimé ou gélule de chaque plaquette encore complète… C’est pas comme si les pharmaciens étaient les plus à plaindre, de nos jours.
    Faites tourner !

    1. Avatar photo

      Vous avez bien raison (du coup, j’ai mis un peu de gras) !

      J’ai rajouté en fin de billet un fait divers édifiant qui a été passablement passé sous silence…
      Édifiant !

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    Pourquoi ne suis-je point étonné ?…

    Je suis dépanneur agréé par une grande marque Française de chaudières.
    Il y a quelques années de cela j’ai racheté un concurrent local. Décédé.

    J’ai « rangé » son stock. C’est à dire que les 9/10 des pièces sont parties en décharge.

    Il récupérait les vielles chaudières et revendait en pièces pour du neuf.

    Je n’ai jamais vendu une pièce d’occasion. beaucoup le font et il suffit d’un pour jeter
    le doute sur la profession.

    Les dépanneurs, les pharmaciens, les patrons de supermarché (voir il y a quelques jours… )

    Et qui encore ?

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    Je ne comprenais pas pourquoi les pharmaciens d’un village proche tenaient absolument à ce qu’on leur remette les médicaments inutilisés en vrac, sans leurs boîtes d’origine,ils tenaient sans doute à signifier ainsi qu’ils ne se livraient pas à cette pratique minable .
    Une erreur humaine est quasiment impossible dans une fabrique de médicaments:les chaînes sont automatisées et il n’y a qu’un seul type de « produit » à l’emballage,de plus,il y a des contrôles fréquents.

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      Il y a forcément quelques professionnels encore honnêtes.
      Mais s’ils en sont réduits à le montrer de cette manière, c’est que le système est complètement pourri.
      Il serait intéressant de leur poser la question après la lecture de ce billet…

      Oui, ce genre d’erreur est presque totalement impossible.
      Même à un niveau inférieur, c’est peu probable.
      J’ai visité voilà quelques années le site d’un important répartiteur pharmaceutique de la région parisienne : immense entrepôt entièrement automatisé. L’homme n’y sert qu’en cas d’incident. En bout de chaîne, les bacs n’avaient plus qu’à être chargés dans les bonnes camionnettes.
      Impressionnant !

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    A part faire comme Zigette, avez-vous d’autres solutions (M. Grincant ou vous autres internautes) pour les médicaments périmés ?
    J’insiste sur périmés car je doit faire le tri une fois par an seulement et je ne vais redonner au pharmacien que les périmés justement.
    J’aurais cru que les périmés eux au moins ils les envoyés à recycler mais quand je lis le fait divers …

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      Le fait divers est hélas extrême, mais pas unique.

      La solution de Zigette est excellente, et j’irais encore plus loin…
      Découper les plaquettes pour isoler chaque gélule/pilule, et ramener le tout dans un petit sac, avec seulement un bout de l’emballage, avec le nom/marque/code-barre (mais surtout pas la vignette).
      Là, ça devrait aller dans la boîte Cyclamed, d’autant que ça va direct à l’incinérateur (enfin normalement)…
      Et comme ils disent « (ne serait-ce qu’un comprimé ou une gélule) », ils ne peuvent refuser !

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      Merci beaucoup pour cette vidéo du 22/06/2013, réalisée par Dominique Dupagne, médecin généraliste et gestionnaire du site médical Atoute.org.
      J’ai amélioré votre lien en y ajoutant le titre.

      Cela irait aussi dans le sens de la possible reconstitution de plaquettes entamées…

      Cordialement.

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    On peut aussi écrire sur les boîtes, au bic, des choses idiotes genre « prendre 2,5 comprimés impérativement tous les jours à 0h47 », faire des dessins sur le code-barre, déchirer la notice (et la remettre dans la boîte). Après, si on a du temps à perdre, on peut faire un pitit trou avec une grosse aiguille dans plusieurs alvéoles. Le truc, c’est de rendre ces médocs rendus, périmés ou non, impossibles (théoriquement …) à remettre dans le circuit payant. Couper les plaquettes en deux est rapide et 100 % efficace dans cette optique. Enlever l’étiquette des boîtes (et la jeter chez soi) aussi.

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    Nouvelle piste pour les médocs NON périmés : certaines infirmières à domicile sont en liaison avec les antennes locales Médecins du Monde (ou autre) qui s’occupent des SDF ou autres personnes très très démunies, ici, en France. Ils ont besoin de nos médocs inemployés, les infirmières servent de relais. A voir avec la vôtre.
    Ceci dit, une précision quand même : un médicament périmé peut encore servir ! Il ne sera jamais toxique. Tout au plus un peu moins efficace, s’il est périmé depuis longtemps (genre 5 à 10 ans). Source de l’info : mon généraliste.

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      Merci pour toutes ces bonnes pistes !
      Il faut suivre vos prescriptions (:-)
      En espérant simplement que certaines infirmières ne soient pas en cheville avec des pharmaciens…

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      Merci.
      Cyclamed*, le retour.
      Oui, c’est reparti pour un tour.
      Ces lobbies sont tellement puissants !
      Et question intox, tant médiatique que médicamenteuse, le lobby pharmaceutique est à la pointe.
      *Présidé par les industriels du médicament

  7. Avatar photo

    Bonjour à tous,
    Des soins pour tous et, à la même enseigne, cela me rappelle l’affaire Nestlé qui envoyait du lait en poudre pour nourrisson, périmé. Un centime reste un centime.

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      Bonsoir Mimi,
      Effectivement, je rebondis sur votre lien très judicieux : il y a eu cet autre scandale de même acabit avec Nestlé, démarré dans les années 70 avec la famine, notamment en Afrique de l’Est… Il y a eu ce scandale du lait périmé dont vous avez parlé, et aussi ces wagons de lait en poudre envoyés dans des pays qui souffraient de la sécheresse liée également à des réserves d’eau impropres à la consommation… Un gâchis extraordinaire pour une publicité en or ! Et quand on a besoin d’imposer un produit, Les morts comptent peu… Comme vous le dites si bien, un centime reste un centime !

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        En parlant de lait en poudre, je sors de mon bois (ou de ma forêt préférée) pour rappeler ce billet de Noël dernier : Ambiance Noël 2014, on pédale à laitage
        Il y a aussi tout l’historique des commentaires, très instructif.

        Rappelons que le lait en poudre est mauvais, voire dangereux, pour les « petits » humains…
        Pour les plus grands, que le lait soit en poudre ou liquide, s’ils veulent se suicider, libre à eux… ;-)

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    Concernant le sujet initial, effectivement, le problème que Grinçant soulève va bien au delà du « possible », ça fait partie des fraudes traquées par les enquêteurs du service médical de la sécurité sociale.
    J’ai moi-même déjà vu ma pharmacienne reconstituer une boîte à partir de deux boîtes entamées d’un même médicament (périmé) que je lui apportais. Elle n’a même pas pris la peine de se cacher, mais a fait son petit transfert directement devant ses clients. Libre à qui veut (j’y ai cru aussi, avant de travailler pour le contrôle médical) de penser qu’il ne s’agit là que de jeter une boîte vide afin de ne pas surcharger inutilement le carton Cyclamed…! D’autres pharmaciens sont dans l’excès inverse (situation vérifiée aussi !) et rendent au client les cartons et notices afin qu’il les jette dans sa propre poubelle !
    Je ne dis pas que cette pharmacienne était forcément une fraudeuse, mais quoiqu’il en soit, ce trafic existe bel et bien, et c’est une pratique plutôt connue et usuelle.

    1. Avatar photo

      « Je ne dis pas que cette pharmacienne était forcément une fraudeuse »
      Disons qu’elle était très « professionnelle », tout simplement ;-)
      Tout le système de santé est malade !

  9. Avatar photo

    Je viens de m’apercevoir que mon laboratoire d’analyses médicales utilise frauduleusement ma carte Vitale (enregistrée chez eux) et se fait rembourser plusieurs fois des prélèvements sanguins qu’elle ne réalise pas ! Que puis-je faire ? Auprès de qui puis-je intervenir ?

    1. Avatar photo

      Au moins, vous vous en rendez compte, et ça, c’est plutôt rare ;-)
      Car cette pratique est très répandue, et pas que dans les labos, hélas.

      À votre niveau, signalez-le par courrier recommandé avec accusé de réception à votre CPAM (Sécu), avec la liste des actes contestés…
      Et c’est ensuite à eux de se retourner contre ce laboratoire indélicat*, et normalement de porter plainte, car c’est une fraude/escroquerie.
      Mais tout cela risque de se faire « discrètement », car le « système » le sait et est à minima complice.
      Au moins, on ne vous fera plus passer pour une « accro » aux prélèvements sanguins ;-)

      *Car, pour le moment, c’est vous qui passez pour « indélicate » en abusant des analyses ;-(

  10. Avatar photo

    si quelqu’un a du klippal, lyrica, kétoprofène en trop je veux bien en avoir car ma doc me le prescrit et déjà dans deux pharmacies ils me rationnent, j’ai déjà informé ma doc, elle dit que je dois prendre cette dose mais que la sécu me le refuse, on va où là? ce traitement ne me « shoote » pas et me fait tenir debout pour faire ce que j’ai à faire c’est à dire : étudier en vue de trouver un job pour payer les études de mes enfants et je souffre trop!! et ne suis pas « opérable » alors à part en trouver sur le marché noir( mais je ne sais pas comment on peut en trouver!!!) et bien je souffre en silence, je marche difficilement pour aller jusque la fac , à 44 ans quel pitié je vous jure… j’ai tout essayé magnétiseur, thérapeute quantique, reiki, ostéopathes, kiné, aqua kiné,traitement par les plantes chondroitine etcc bref, aprés on parle qu’en france on écoute la souffrance, il y a deux jours je suis allé prendre mon traitement mensuel, la pharmacienne m’a cassé les c**, je lui ai claqué  » je suis une bonne cliente pour vous alors me faites pas chier, arrêter de me gaver et donner ce qui est prescrit , c’est pas vous le médecin, ok?et vous croyez que dans l’état que je suis je revend les médocs?( déjà je serais même pas comment les revendre pff honteux de se faire accuser comme ça!!)vous croyez que ça me fait plaisir d’être ici à entendre vos insinuations, me casser pas les c**  » désolé mais j’en deviens vulgaire parce que tous les mois il faut que j’explique et franchement je suis usée par la douleur, j’étais si bien avant tout ça, et j’ai foutu ma jeunesse en l’air à bosser comme une tarée tout ça pour en arriver là!! alors si vous avez du rab n’hésitez pas , même périmé et puis c’est pas ma faute si certaines personnes qui n’en ont pas besoin réussissent à en avoir et à le revendre ou se shoote avec!! moi ça me permet de tenir le coup , merci de m’avoir lu désolée pour le pavé

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      Bonsoir Val,

      Savez-vous que si vous obteniez ce que vous demandez par le canal de ce blog, les pharmaciens seraient les premiers à m’attaquer en justice ?
      Donc, hélas, votre appel, que je sens sincère (je le laisse en l’état), ne pourra être satisfait, désolé.

      Vous soulevez toutefois un point important, avec des médecins qui se disent impuissants quant à la délivrance des médicaments, et des pharmaciens qui font la police en disant que c’est la Sécu qui leur tombera dessus…
      Un monde où la connerie est devenue reine, même quand la souffrance est bien présente.
      Récemment, j’avais une prescription normalement prévue pour deux flacons, et la pharmacienne est partie calculer le nombre de gouttes prescrites par rapport à la contenance, et ne m’a finalement délivré qu’un seul flacon.
      Par contre, ça ne les gêne pas de donner des sacs avec une douzaine de médicaments (cocktail impossible à gérer) à des vieillards zombifiés.

      Le Klipal étant un antalgique à base de paracétamol et de codéine, je vous invite à lire ce billet de juillet 2017 : Filouterie de pharmaciens et de labos

      Prenez soin de vous, et surtout essayez de trouver des alternatives à ces substances, même si cela peut sembler difficile compte tenu de votre détresse et de ce que vous exposez.

      Courage !;-)

      PS : + une piste que j’ai soulevée ici fin 09/2017 –> Rapportez donc vos médicaments inutilisés à votre… Médecin !

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        merci pour votre réponse, je souffre tellement que codoliprane ça me fait la journée, m’enfin bref!! je vais me mettre au cannabis comme tout le monde!!!!!!
        et parlant des médicaments dont le prix n’ai plus indiqué, avant la baume aroma qui soulageait tant mon dos était remboursé totalement à 2€ et quelques pour un tube de 200gr, allez donc voir le prix maintenant et il est non remboursé, il est à 6,9 € pour la moitié soit 100 gr !!! et au moins cher !! donc x par 6 et c’est le même avec les mêmes couleurs ils n’ont rien changés!! maintenant je prend du baume du tigre blanc que j’achète sur ebay ou amazon

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          Oui, la suppression des « vignettes », un joli scandale !
          Après cela, ils prétendent vouloir « responsabiliser » les patients…
          En fait, c’est pour encourager les abus/magouilles des labos et des officines de pharmacie.

          Faites gaffe aux faux médicaments sur Internet !

          Encore une fois, Courage, auquel j’ajoute Prudence. ;-)

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            @Val
            La douleur n’est pas une invention de ceux qui en souffre, au risque de dire une banalité, car trop souvent les prescripteurs négligent ces patients.

            J’ai été confronté dans mon proche entourage à la gestion de la douleur physique et j’ai appris des choses assez simples que ne connaissent, ou ne maîtrisent pas les toubibs 10 mn.

            Je partage quelques éléments :

            – Nous sommes tous différents, à ce titre une molécule peut aller pour l’un, pas pour l’autre, et vice versa. Cela demande un protocole simple, mais obligatoire, à la portée d’un généraliste. Une fois la molécule identifiée, Klipal par exemple, il faut systématiquement commencer par la dose maxi pour « assommer » la douleur sinon c’est peine perdue. J’ai failli hurler quand une pharmacienne (de garde) m’a expliqué ça au milieu de la nuit à 50 km de chez moi.

            – Ensuite, il y a des associations qui améliorent grandement les effets en les harmonisant. Ça, c’est un vrai métier que j’ai découvert dans un centre antidouleur. Ces centres antidouleurs, il faut les chercher, il n’y en a pas partout, mais ils sont clairement identifiables. Celui que j’ai vu à l’oeuvre était un service à part dans une clinique toulousaine. Ce service agit à tous les étages de spécialités, impressionnant d’efficacité, un seul principe : traiter la douleur. Et pas sur un simple shoot, mais dans la durée.
            Je ne développe pas plus.

            – Enfin, il y a un travail personnel derrière… Les thérapeutes que vous avez cités ont tous des capacités, mais il faut d’abord flinguer la douleur, puis la gérer.

            Bon courage !

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    Pour limiter cette manipulation illégale, je conseille de suivre les protocoles du site Cyclamed :

    « Avant de rapporter les Médicaments Non Utilisés (M.N.U.) en pharmacie, pensez également à mettre les emballages en carton et les notices en papier dans le tri sélectif. »

    Sans carton ou notice, il serait bien difficile de remettre en rayon les produits. Et ça assure le bon recyclage écologique des papiers/cartons.
    C’est quand même bien dommage que le recyclage des médicaments, pour ceux qui en ont besoin, ne soit pas autorisé…

    1. Avatar photo

      Cyclamed, c’est le LEEM (« les Entreprises du Médicament »), à savoir les… fabricants de médicaments !
      Et en plus ils veulent s’épargner le « tri sélectif »… ;¬)

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