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Médicaments : qui veut mes tomates à 125 € le kilo ?

Médicaments : qui veut mes tomates à 125 € le kilo ?Environ 1,2 million de sachets d’aspirine de contrefaçon venant de Chine ont été saisis mi-mai par les douanes du Havre.

Quel est l’intérêt de contrefaire de l’aspirine, un médicament parmi les plus utilisés et les moins chers ?

Pourquoi ne pas contrefaire de la farine ?
Fabriquer du faux talc, du faux sucre, du faux plâtre ?

L’explication, vous l’avez tout simplement dans les pratiques des laboratoires et des pharmaciens.

Ils nous vendent en effet à prix d’or des molécules tombées dans le domaine public depuis belle lurette, et dont le prix de production est dérisoire.

D’autant qu’ils ont délocalisé quasiment toute la production dans des pays à bas coûts comme la Chine, l’Inde, le Vietnam ou les Pays de l’Est.

Hier, le titre de l’émission C dans l’Air était « Attention aux faux médicaments ».

François CHAST, Pharmacologue à l’Hôpital Cochin – Hôtel-Dieu, précisait qu’outre la délocalisation de la production, le Paracétamol produit en Chine sortait à 2,80 € le kilo !

Rapide saut sur la calculette pour obtenir des chiffres ahurissants…

Prenons le Paracétamol Actavis 500, vendu 1,90 € la boîte de 16 comprimés, et remboursé à 65 % par la Sécurité sociale…

Une boîte, hors excipients au prix également dérisoire, contient 8 grammes de paracétamol.

Cela nous fait donc un prix de vente de 237,50 euros le kilo !

Ne parlons même pas des multiples autres préparations autour du paracétamol, déremboursées et aux prix libres.
La culbute est évidente !

Les producteurs de viande,
les producteurs de fruits et légumes,
les petits commerçants, honnêtes ou moins honnêtes,
apprécieront le tour de magie…

Coefficient 84,8 !

À ce prix là, vous comprendrez que le problème fondamental vient du prix de vente (légalisé, autorisé, voire remboursé).

Effectivement, la mafia, les truands, le crime organisé, rêvent de tels coefficients.

Et pour faire de telles marges, ils n’ont qu’à s’inspirer de ce que font…
Les labos pharmaceutiques qui ont pignon sur rue !

Et une pilule contre le foutage de gueule, ça existe ?

 

PS : pour les tomates à 125 €/kg du titre, c’est sur une base de 1,50 € à la production, avec le coefficient multiplicateur du paracétamol Actavis 500.

Crédit photo : Michelle Tribe CC-2.0 Wikimedia

© PF/Grinçant.com (2013)


Extrait de l’émission, avec les propos de François CHAST


C dans l’Air (France 5) – Attention aux faux médicaments – 29/05/2013 (extrait)

 

Billet en rapport :

6 commentaires sur “Médicaments : qui veut mes tomates à 125 € le kilo ?”

  1. Avatar photo

    Tout à fait…….Je carbure à longueur d’année à l’aspegic 1000, 20 sachets, de marque Sanofi, 5,40 euros!
    Sachet dose de 2046mg……………………..
    Je crois que je vais me mettre à faire pousser des arbres…..

    1. Avatar photo

      Ça nous fait le kilo d’Aspégic 1000 à 270 euros !
      Vous devriez pourtant avoir un prix de grossiste avec une telle consommation !

      Rappelons que le brevet et la marque de l’aspirine ont été déposés en 1899, et que ce produit a été commercialisé en France à partir de 1908.
      L’aspect « nouveau » de cette molécule justifie certainement ce prix aux yeux des labos.

  2. Avatar photo

    Bonjour,

    J’ai aussi dans le genre le Skiacol, collyre utilisé avant examen ophtalmique, vendu entre 7 et 8 € le demi-millilitre soit entre 14 000 et 16 000 € le litre !!! Oui oui, vous avez bien lu !!!

    Pas de générique bien sûr, et le même produit appelé Cyclogyl est vendu 20 fois moins cher chez nos voisins européens…
    Et comme d’hab, la sécu est en train d’agoniser, on dérembourse à tout va, on stigmatise les malades pendant que Big Pharma se gave…
    Honteux.

    1. Avatar photo

      Oui, c’est un énorme business, devenu crapuleux avec l’onction de l’État et de ses « serviteurs » (qui se servent ?).

      Prenez un autre exemple de foutage de gueule, celui des dosages sur ordonnance/sans ordonnance…
      Justement, c’est le cas de l’Ibuprofène, objet d’un autre billet (Faites confiance à votre pharmacien).

      En 400 mg, c’est le plus souvent sur ordonnance…
      Pourquoi ?
      Dangereux, pas dangereux ?

      En 200 mg, c’est sans ordonnance…
      Pourquoi ?
      Dangereux, pas dangereux ?

      Vous noterez qu’acheter librement deux boîtes du second offre les mêmes quantités qu’avec une boîte du premier…
      Et en plus, les génériques sont venus complexifier tout ça : il y en a dans les deux dosages !

      Et il y a mieux : on trouve du 400 mg en vente libre (Arrow conseil par exemple)… Car il est conditionné par boîte de 15 comprimés, ce qui équivaut à une boîte de 30 en 200 mg !
      Bien évidemment, dans ce cas, il n’est pas remboursable par la sécu, et son prix devient… Libre !

      Nota : l’ibuprofène Mylan 400 mg est à 2,83 € la boîte de 30 comprimés.
      Ça nous fait le kilo de molécule active à 235,83 €.
      Les prix baissent, mais ça reste juteux !

      Tout cela est effectivement honteux, comme vous le dites.

  3. Avatar photo

    À la faveur d’une brève, je reviens ici.

    J’ai récemment lu un document sur le très controversé (complot ?) sujet des génériques.

    Ce serait une farce si le but d’un médicament n’était pas, par essence, de soigner.

    Déjà, plus de 90% des molécules sont fabriquées en Chine (pas su pour les 10% restants, Vietnam ? Bangladesh ?), c’est très rassurant quand on connaît le poids de la contrefaçon et des « libertés » prises, non pas avec le profit, mais avec les moyens de baisser les coûts.

    Ensuite, un générique a une marge d’efficacité à respecter, je ne suis plus sûr du ratio officiel à produire, en gros -20*/+5%. Je suis assez impressionné qu’on puisse déclarer savoir mesurer l’efficacité d’un médicament. L’exemple des vaccins peut donner une idée de la confiance à accorder. Puis, autoriser par principe une marge, de quoi au fait ? d’erreur ?

    Bien sûr, c’est de la théorie, tous vous diront qu’ils sont pilpoil à 100% kifkif, on y croit.

    Ne cherchez pas des statistiques sur les soucis (est-ce le bon terme ?) rencontrés chez les patients ayant accepté, ou pas, des génériques, autant chercher la combinaison gagnante du prochain loto.

    Bon, à quand le générique de tomate, de patate, de poulet, etc. ?

    Portez-vous bien ! C’est mieux, et préférable…

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