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Pharmaciens, magouilles, MNU et trou de la Sécu

Pharmaciens, magouilles, MNU et trou de la SécuPetit dealer/consommateur de produits dits « de substitution ».
Il a ses habitudes, du culot.
Des cartes Vitale à foison.

Et surtout des complicités inattendues.

Un « médecin » qui lui délivre deux ordonnances.
Dont une pour un « patient » qu’il ne voit pas, en ALD (Affection de Longue Durée).
23 euros la consultation, remboursée par la Sécu.
Plus un billet de 50 euros qu’il se met directement dans la poche.

Le petit dealer dit pouvoir, avec ces seuls deux papiers, « se faire » 1 400 euros !
Mais ça n’est pas suffisant, il lui faudrait douze fois ça par mois.

Alors, système D, il se fait ses petites ordonnances…
Facile, il n’a plus qu’à recopier celles du vrai médecin !

Mais sur quel papier ?
Oh, notre garçon a réponse à tout !
Il sort un véritable ordonnancier vierge d’un grand hôpital parisien.
Il dit les payer 100 euros pièce.
Avec la complicité d’infirmiers, de médecins.

Il se secoue le poignet pour pouvoir écrire comme un toubib.
Puis, il fait ses prescriptions.
Facile, il a des originaux à imiter/recopier !

Et après ?

Eh bien, il va dans une pharmacie qu’il dit bien connaître !
Première entrée, méfiance, car il est accompagné.
Deuxième entrée, tout se passe comme sur des roulettes.
La pharmacienne lui dit qu’elle sait que les ordonnances sont « volées ».
Mais elle donne l’ordre à la préparatrice de lui délivrer les médicaments.
12 boîtes d’un coup (elle a du stock).

Plus de 1 000 euros, et notre garçon débrouillard ne paiera rien.
Mille euros, comme ça, en quelques minutes.
Alors que beaucoup de gens ne « coûtent » même pas cela à la Sécu en 10 ans.
(Et pourtant ils cotisent)

Après, il va faire ses petites affaires.
Comme il dit, « il n’est pas Robin des bois, et ça durera ce que ça durera ».

Lui, n’est à aucun « Ordre ».
Mais le médecin, si.
Deux vraies/fausses ordonnances pour 73 euros.

Et que dire de la « pharmacienne » ?
Qui dépend de l’Ordre des pharmaciens.
Qui doit faire preuve de déontologie.
Qui sait nous emmerder pour nous fourguer ses génériques.

Sur le coup, et à la louche*, sur ces 1 000 € de magouille, la répartition est la suivante :

  • 658 € pour le fabricant du « médicament »
  • 67 € pour l’État (TVA, taxes, redevances, etc.)
  • 26 € pour les grossistes/répartiteurs
  • 249 € pour la pharmacie

Et 1 000 € dans le cul de la Sécurité sociale !!!

Tout cela ne ressemble-t-il pas à un trafic organisé ?

Vous n’y croyez pas ?

Voici le bref extrait du « passage à la pharmacie » du reportage « Drogues dures au cœur de Paris », diffusé lundi dernier (04/11/2013) à 00h25 (Enquête exclusive , M6).

 


 

Autre trafic, celui des MNU
Médicaments Non Utilisés.

Vous savez, ceux que vous rapportez à la pharmacie.

Vous croyez bien souvent qu’ils serviront à l’humanitaire.
Pour soigner des enfants malades dont on nous montre si souvent les visages à la télé.
Ou bien pour des SDF bien de chez nous, qui ne veulent ou n’osent même par recourir à la CMU.

Que nenni !

Ces MNU sont normalement récupérés par Cyclamed, un organisme dirigé par l’industrie du médicament (ben oui).
« Cycl » nous fait penser à « recyclé » ?
Tout faux, ils sont destinés, enfin normalement, à être incinérés !

Mais dans ces MNU, il y a de tout.
Des boîtes toutes neuves.
Des boîtes entamées, mais avec des plaquettes intactes.
Des médicaments périmés, mais aussi beaucoup en cours de validité.
« DLC non atteinte » comme l’on dirait dans la grande distribution.

Déjà, ici, un billet avait fait état d’une suspicion parfaitement légitime.
Le titre était parfaitement explicite :
Blanchiment ou recyclage de médicaments ?

Depuis, pour justifier cette affaire, les pouvoirs publics et les médias nous ont sorti une explication abracadabrante.
La patiente aurait eu pour habitude de remettre (pourquoi ?) les comprimés de son pilulier dans les plaquettes…
Elle aurait donc remis du Zopiclone (somnifère) dans une plaquette de Furosémide (diurétique).
Bref, tout le monde s’en sort blanchi, laboratoire TEVA, répartiteurs, comme les pharmaciens.

Il y avait une mauvaise pratique quasi généralisée à protéger…
Celle du vrai « recyclage » des médicaments non utilisés !

Quand vous rapportez une boîte neuve d’un médicament…
Que croyez-vous que fasse le pharmacien ?
Il la fait brûler (à supposer qu’elle arrive à l’incinérateur) ou il la remet en rayon ?

Et toutes les boîtes entamées, ou les plaquettes isolées, pourquoi rejoignent-elles un tiroir ?
Ne serait-ce pas dans l’attente de pouvoir reconstituer des boîtes ?
Certes, il y a des « lots », mais avec un peu de chance et de pratique, c’est jouable.
Et franchement, qui va vérifier ces numéros entre plaquettes et emballages ?

Dans tous les cas, c’est le jackpot pour le pharmacien…
Un médicament vendu une première fois, et remboursé par la Sécu.
Et un médicament qui est ramené, à coût d’achat nul.
Qui sera revendu une deuxième fois dans les mêmes conditions !

Une première vente avec une marge d’environ 25 %**, une deuxième avec une marge de 100 % !
Il y a deux prescriptions, un seul « achat » par l’officine, et deux « ventes », le plus souvent avec remboursement Sécu & Mutuelle.

Petit business, petits arrangements direz-vous peut-être…
Oui, mais lorsque cela concerne des médicaments comme le Nexavar (carcinome hépatocellulaire/rénal), ça n’est plus un petit jeu anodin…

Ce médicament est facturé 3 535,50 € la boîte pour un traitement habituel de 28 jours, et il est remboursé à 100 % par la Sécurité sociale.
Le genre de médicament où le patient a intérêt à avoir une ou deux boîtes d’avance…

Imaginons la situation suivante (exemple basé sur un témoignage) :

Le pharmacien vend une première fois la boîte…
Ce qui lui fait environ 877 euros de marge sur une seule boîte !
Le patient décède, laissant la boîte intacte.
Son épouse en deuil ramène la boîte neuve à son pharmacien.
Un autre patient vient avec une ordonnance pour du Nexavar…
Il lui donne celle qui lui a été ramenée et qui lui a coûté zéro euro…
Et il sera « remboursé » par la Sécu de… 3 535,50 € !

Bilan pour une seule boîte : 880** + 3 535,50, soit plus de 4 400 €** de marge/bénef !
(S’il s’agit de la même officine, sinon c’est « mutualisé »)

Et pour en ajouter dans le sordide d’une profession pourtant souvent en blouse blanche…
Avec le bâton d’Esculape comme emblème, inspirant confiance et respect…

  • Que se passe-t-il avec les maisons de retraite ?
  • Les médicaments ne sont-ils pas facturés en surnombre alors que ce sont les pharmaciens eux-mêmes qui font le plus souvent les piluliers ?
  • Quand des « résidents » décèdent, et que la maison de retraite ramène des cartons entiers de médicaments non utilisés (MNU), que deviennent-ils ?

Ajoutons à tout cela quelques dérives supplémentaires :

  • Facturation de produits non délivrés
  • Renouvellement d’ordonnances sans délivrance de médicaments
  • Facturation de médicaments alors que le médecin en a ordonné l’arrêt
  • Trafic sur des ordonnances de médicaments dits « d’exception », souvent très chers et prescrits sur de longues périodes (jusqu’à six mois)

Le tout, bien sûr, souvent mis sur le dos du petit personnel, comme les préparatrices qui agissent sur ordre (le pharmacien voulant diluer la responsabilité).
Avec comme sanction, en cas d’opposition, le licenciement pur et simple !
(Écoutez bien dans la vidéo : « Sur ordre de sa patronne, la préparatrice s’exécute… »)

La Sécurité sociale ne peut pas ne pas savoir.
Les mutuelles ne peuvent pas ne pas savoir.
Les pouvoirs publics ne peuvent ignorer tout cela.
Et pourtant c’est l’omerta, alors que les contrôles seraient si faciles.
Sans parler de quelques moyens simples à mettre en œuvre.

Mais l’on ne traite jamais les problèmes de fond.
Ce sont toujours les patients/malades/cotisants qui sont stigmatisés et montrés du doigt.
Pénalisés, déremboursés, humiliés.
Au point, parfois, de ne plus pouvoir se soigner à cause d’un système déviant.

Au fait, où en sommes-nous dans le scandale du logiciel de caisse « Alliadis » qui permettait d’effacer du chiffre d’affaires ?
C’était en 2010, près de 4 000 pharmacies auraient été concernées, pour plus de 400 millions d’euros détournés des caisses de la Sécurité sociale…

Non, la pharmacie n’est décidément pas un commerce comme les autres.
La pharmacienne de la vidéo, complice active d’un trafic, est-elle une exception ?
Que les pharmaciens qui ne pratiquent pas le recyclage des MNU ou les facturations abusives sur le dos de la Sécu lèvent le doigt !

Crédit photo : Couleuvre d’Esculape Zamenis longissimus, Wikimedia Commons –  Adaptation PF/Grinçant.com

© PF/Grinçant.com (2013)


*Base 24,9 % pour les pharmaciens (moyenne 2012), voir source ci-dessous.
** La marge initiale pourrait n’être « que » d’environ 153 € en tenant compte du dernier mode de calcul (arrêtés 2011/2012).
S’agissant d’une véritable usine à gaz (c’est volontaire), les montants ont été calculés sur la base de ce graphique :

Décomposition moyenne du chiffre d'affaires TTC des médicaments remboursables vendus en officine en 2012


Billets en rapport :

17 commentaires sur “Pharmaciens, magouilles, MNU et trou de la Sécu”

  1. Avatar photo

    j’avais vu ce reportage sur les pharmacies. celui-là ou un autre je ne sais plus mais le sujet était bien celui des trafics de médicaments sur les retours qui n’arrivent jamais chez cyclamed…
    édifiant !
    Et aujourd’hui les vétérinaires sont en grève car il est prévu de leurs enlever la vente des antibiotiques au profit… des pharmacies.
    Pratique pour l’éleveur loin de tout pour soigner ses bêtes.

    1. Avatar photo

      Là, il s’agit d’un reportage sur la drogue à Paris.
      Comme je suis têtu, je vais essayer de mettre mon extrait vidéo car je trouve cette censure YouTube/M6 scandaleuse.
      Protéger les droits d’auteur a bon dos. Je suis pour en général, mais là c’est abusif.

      Cyclamed est une belle embrouille.
      Ils ne récupèrent plus que du vrai « périmé », et encore, on arrive à retrouver des cartons dans la nature, vidés de leur contenu.

      Concernant les vétérinaires, il y a certainement un problème lorsque l’on vend ce que l’on prescrit.
      Mais le traiter de cette manière n’est, une fois de plus, pas la bonne manière.

    2. Avatar photo

      Bon, j’ai fini par mettre mon bout de vidéo en passant par DailyMotion.
      Du coup, je laisse ici une trace des filtres « YouTube/M6 » pour un malheureux extrait qui n’est utilisé que comme « citation ».

      Filtrage YouTube/M6

      Régalez-vous avec cette pharmacienne très professionnelle !

      PS : Cette « surveillance » automatisée est de plus en plus inquiétante.

      1. Avatar photo

        Bon, DailyMotion fait exactement pareil, c’est hallucinant !
        Vidéo censurée moins de 30 minutes après publication.

        Rejet extrait par DailyMotion

        Nous sommes pourtant strictement dans le droit de citation compte tenu de la brièveté de l’extrait par rapport à la durée totale du reportage, ainsi que de la non modification/trucage de la vidéo.

        Est-ce le sujet et le contexte ???

  2. Avatar photo

    En plus de ma révolte associée, je partage ma curiosité.

    Cyclamed, je rêvais un peu trop à un mythe de recyclage vers l’humanitaire. Bon, c’est fini les bisounours, je reviens du site officiel, la mission c’est collecter et valoriser les médicaments récupérés. La valorisation c’est de les incinérer, et même que ça chauffe des gens, et les douche peut-être.

    Je serais curieux d’avoir un développement sur le bilan énergétique, un cachet d’aspirine n’est pas un combustible à ma connaissance, il faut donc apporter de l’énergie pour le détruire, non ?

    Puis, je vois que depuis le 1er janvier 2009, c’est un crime d’organiser une vraie récupération vers les circuits humanitaires, il faut absolument les brûler, c’est un comble ?
    À part un lobby qui peut organiser un tel délire ? C’est ce que je vois de pire dans tout ça !

    Des magouilles qui en fait font du vrai recyclage, sur le principe, c’est moins pire je pense.

    Ces magouilles sont connues par tout le système et rien n’est fait pour traiter cette gabegie, génial !
    Pourquoi se priver ? Si je vois une pompe en libre service sans moyen de paiement, j’irai faire mon plein régulièrement, pareil si la barrière des péages d’autoroute (ou de parking) est bloquée ouverte.

    Une solution urgente à étudier, salarier les pharmaciens (pour commencer), et arrêter de perpétuer leur rémunération à la commission sur les médicaments.

    Enfin, j’apprécie toujours l’illustration, j’apprends au passage le nom de cette couleuvre lié au dieu romain de la médecine et au logo des professions (para)médicales.

    La voir en vrai rappelle qu’une couleuvre c’est pas ce qu’il y a de plus simple à avaler, au contraire, et pourtant…

    « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme », gargantuesque quand on pense que les professions précitées ne sont pas littéraires.

    1. Avatar photo

      Oui, Cyclamed est une belle arnaque, et son nom n’a pas été changé pour entretenir l’ambiguïté.
      La Cour des comptes avait pondu un rapport en 2005, ainsi présenté :

      Par lettre en date du 13 septembre 2004, le ministre de la santé et de la protection sociale a confié à l’IGAS une mission de contrôle et d’évaluation dans le cadre du dispositif de collecte de médicaments organisé par « CYCLAMED ». Cette mission fait suite à de récentes affaires de détournement de médicaments découvertes au cours de contrôles diligentés par l’inspection de la pharmacie et dont la presse s’est fait largement l’écho. Dans une première partie, les rapporteurs rappellent les objectifs du dispositif et décrivent l’organisation et les moyens mis en oeuvre puis ils analysent de quelle manière CYCLAMED répond à ses objectifs et quelle communication l’association effectue. Dans une troisième partie, ils décrivent les fraudes et abus constatés dans le dispositif de recyclage et enfin ils ébauchent une série de propositions.

      La conclusion était édifiante (pour qui sait lire entre les lignes) :

      3.2 LES FRAUDES MISES EN ÉVIDENCE RÉVÈLENT DES FAILLES DANS LA SÉCURITÉ DU CIRCUIT PHARMACEUTIQUE
      3.2.1 L’enquête a permis de retrouver de petits circuits illicites de MNU
      3.2.2 L’anomalie la plus fréquente, qui est le recyclage direct, se localise dans les pharmacies d’officine qui accumulent les dysfonctionnements
      3.2.3 Mais de nouveaux types de fraudes risquent de toucher l’ensemble du secteur
      4. PROPOSITIONS ET RECOMMANDATIONS
      4.1 ASSURER LA SÉCURITÉ SANITAIRE
      4.1.1 Mettre fin à l’utilisation des MNU
      4.1.2 Sécuriser les circuits du médicament
      4.2 NE PAS RENOUVELER L’AGRÉMENT DE CYCLAMED ET OBTENIR DE L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE QU’ELLE RÉPONDE MIEUX À SES OBLIGATIONS ENVIRONNEMENTALES
      4.2.1 Mettre fin à CYCLAMED

      4.2.2 Agir en amont en responsabilisant la consommation de médicaments

      Vous noterez particulièrement les points 4.2 à 4.2.1
      Quant au 4.1.1, c’est ce qui a permis de ne plus vraiment « recycler » les médicaments, mais de passer à l’incinération.

      Et vous noterez que ce « truc » continue plus que jamais, et qu’il est de plus présidé par le LEEM, dont j’ai déjà parlé ici.
      Ce sont les fabricants de médicaments qui sont censés détruire les médicaments ! (On ne rit pas SVP)

      Le rapport complet est ici :
      Enquête sur le dispositif de recyclage des médicaments « Cyclamed »

      Vous noterez que, dans un tel contexte, il y a forcément collusion avec les « pouvoirs publics ».
      Ce rapport existe depuis 8 ans, et rien n’a changé, c’est même pire !

      Eh oui ! La couleuvre est un animal qui convient bien.
      À avaler s’entend, parce que question dangerosité, nous sommes loin de celle des pharmaciens envers la Sécu !
      La vipère leur conviendrait mieux.

        1. Avatar photo

          Ces « rapports » devraient servir.
          Mais pourquoi n’ont-ils jamais de suites ?

          En enterrer ne serait-ce qu’un seul, c’est décrédibiliser tous les autres.
          Donc tout le monde s’en moque et les magouilles/détournements continuent.

          C’est pour donner l’illusion qu’il y a des contrôles, alors qu’il n’en est rien.
          Par contre, on ne passe rien au citoyen lambda.

          Je crois qu’il faut vraiment arrêter de jouer et de se laisser manœuvrer.

          Hollande, « Magistrat à la Cour des comptes » se moque de ces rapports, et il y retournera probablement, bien au chaud.
          Les voleurs sont contrôleurs.
          Les contrôleurs sont voleurs.
          Et c’est une tournante perpétuelle.

          Dans le même registre, l’affaire Écomouv’ est édifiante !
          Et il n’y a pas que celle là, croyez-moi.

    1. Avatar photo

      Merci, effectivement fin vidéo 2/4 et tout début 3/4.

      Mais ce que je voulais, c’était héberger la (petite) séquence sur mes espaces de streaming, comme je le fais habituellement.
      Sur le coup, abusif de la part de M6 et des plateformes YouTube et DailyMotion.
      Quant au « Replay M6 », il n’est accessible qu’à partir de 22h30, le sujet étant considéré comme « adulte ».

      Bref, ils font tout pour que la diffusion soit restreinte (déjà que c’est passé à 00h25, dans la nuit de dimanche à lundi).

      Edit du 07/11/2013 – 12h45 :
      Problème résolu par auto-hébergement et ajout d’un player.

  3. Avatar photo

    Puisque l’on parle par ici des pharmacies mais également du trou de la sécu, je fais le lien avec une autre profession de santé, les opticiens.
    je suis comme de nombreuses personnes avec l’âge obligé de porter des lunettes pour pouvoir continuer mes activités.
    Ne serait-ce que pour pouvoir lire et commenter sur ce blog ;-)
    entre sécu et mutuelle, j’ai « le droit » à 600 euros annuels pour ce poste.
    Et comme par hasard on arrive toujours peu ou prou à cette somme.
    étonnant, non ? comme disait un certain Desproges !
    L’achat d’une paire donne « droit » à une deuxième paire gratuite.
    Rien n’est gratuit en ce monde et il faut bien comprendre que on paye toujours tout quelque part.
    Les 600 euros auquel j’ai droit, je les ai payés par mes cotisations.
    la part remboursée (même faible) par la sécu vient bien des prélèvements sociaux sur mon travail.
    Suite à un reportage sur je ne sais plus quelle chaine, j’ai commandé hier pour voir (sans jeu de mot une fois de plus) une paire de progressives sur un des sites en ligne du reportage.
    45 euros la paire en verres progressifs avec traitement anti-reflet et anti-rayures. Port compris.
    Dans le reportage, les deux Français expliquent qu’ils n’achètent jamais une monture ou une paire de verre plus de 4 euros.
    soit 8 euros la paire montée donc un bénéfice de 32 euros un fois les frais de port enlevés.
    Bon, je vous l’accorde, ils sont installés directement en Chine.

    Mais d’où croyez vous que viennent les lunettes achetées chez l’opticien du coin et à quel prix ?

    A suivre quand j’aurais reçu les lunettes.

    1. Avatar photo

      Quasiment toute la camelote des « opticiens » vient de Chine…
      Ils se font des marges monstrueuses, ce qui explique qu’ils arrivent à (très bien) vivre malgré un nombre effrayant de boutiques.

      Bien sûr que tout est « calculé ».
      Et que font les mutuelles en envoyant leurs adhérents dans des magasins eux aussi « adhérents » ou « conventionnés » ?

      Il y a une expérience stupéfiante à faire en France en 2013 : Vivre sans mutuelle ni Sécurité sociale, et tout payer de sa poche aux prix « officiels », totalement artificiels, et « calés » sur un système qui a été totalement dévoyé.
      Tout le monde triche, professionnels de santé en tête.
      Et surtout, on enterre le moindre scandale et on ferme sa gueule.

      Prenez les MNU du billet, sachez que dans certains cas, du « petit personnel » des officines peut aussi en profiter, puisque tout est « hors stock »/sans facture…
      Bon, mais là, vu le salaire d’une préparatrice, c’est un moyen comme un autre de s’en sortir.
      Alors qu’au niveau du pharmacien, c’est organisé, et sur de gros volumes, avec l’aide de logiciels « adaptés », et d’astuces de la profession et des « entreprises du médicament ».

  4. Avatar photo

    Un pharmacien écroué pour une fraude d’un million et demi d’euros à la Sécu

    « Il aurait, de manière factice, demandé à plusieurs reprises le renouvellement de médicaments très coûteux.
    Un pharmacien de Pau (Pyrénées-Atlantiques), de nationalité marocaine, âgé de 45 ans, a été «mis en examen et écroué jeudi pour une fraude à la sécurité sociale évaluée à 1,5 million d’euros», a-t-on appris auprès du parquet. Il a été mis en examen pour «escroquerie, abus de biens sociaux et blanchiment» et écroué à la maison d’arrêt de Pau, a indiqué le procureur de la République à Pau, Jean-Christophe Muller. »

    La suite (Libération.fr)

  5. Avatar photo

    L’exemple avec le Nexavar est grotesque. Vous prenez exemple de ce médicament car c’est un des plus cher (si se n’est le plus cher) mais il est aussi excessivement rare. Avoir un patient sur ce médicament est déjà exceptionnel mais alors deux….
    Quand a la marge, vous prenez 25% (marge moyenne des médocs remboursé) mais vous ne savez apparemment pas que sur les médicaments très chers la marge est faible (en pourcentage). Dans ce cas la elle est de 170e (avec la tva sa fait plus que 100e).
    C’est dommage alors que votre article est bien ficellé au demeurant, vous ayez pour faire preuve de sensationallisme pris un tel exemple, au lieu d’en rester au fait suffisament grave en eux meme.

    1. Avatar photo

      J’ai pris le Nexavar comme exemple, car justement, des magouilles m’ont été signalées sur ce médicament précisément, notamment du fait de son prix.
      Ce billet s’appuie sur des informations fiables, une personne ayant été licenciée par une officine car elle voulait dénoncer une fraude sur ce médicament (celle décrite).
      Et avouez que c’est un joli jackpot quand le pharmacien a cette opportunité et qu’il… en profite !
      Le problème n’est pas la marge habituelle à la vente, mais un retour avec revente à 100 % dans la poche du pharmacien.

      Si vous voulez parler de médicaments moins chers, je vous oriente vers ce billet : Faites confiance à votre pharmacien, là, c’est sur de l’Ibuprofène ;-)

      Quant au sensationnalisme, ça n’est vraiment pas le genre de la maison.

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