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Injustices de matous

Chat derrière un grillageOh, que la vie est injuste !
Même pour les chats.
Mais le savent-ils ?
Peuvent-ils le mesurer ?

Même en criant aux inégalités.
En stigmatisant les abus.
En montrant les injustices.
Je suis moi même injuste.

Inconsciemment, je fais comme la pub.
Mon cerveau doit être contaminé.
Je vous montre du « beau ».
Enfin, j’essaye.

Ou du paisible, de l’heureux.
En fait, ce que l’on veut voir.
Même si c’est chez les autres.
Ou ailleurs, autrement.

Ainsi, ce chat pénichard.
Qui ne sait pas à quel point il est enviable.
Qui dort, qui descend se balader.
Et qui remonte à bord pour repartir.

Chat sur une péniche hollandaise
Heureux comme un chat pénichard (mai 2015)
Également en Goodies/Fonds d’écran

Ou cet autre chat, à quai.
À bord, il y a un poële à bois.
Il a l’air bien urbain.
Et pourtant, vie de pacha !

Chat pénichard à quai
De Billets en Articles, ça grincera encore ici (11/2015)

Ou encore ce petit, là, à la fenêtre.
Il habite une maison d’écluse.
Et il regarde de haut.
D’autres matous défiler sur son canal.

Chat à une fenêtre de maison d'écluse
Le chat s’en moque (05/2015)

Et l’on oublie tous les autres.
Tous ceux qui ont une vie de merde.
Ceux que l’on évite en passant.
Dont on se dit qu’ils ont la gale.

Devant lesquels ont fait un détour.
Pas envie de dire « minou ».
Pas envie de les caresser.
Avec la peur d’être mordu, griffé.

Un peu comme celui-là.
Prudent, voire peureux.
Sur son trottoir de sordide banlieue.
À vivre on ne sait comment ni avec qui.

Chat sur un trottoir de banlieue
Chat de banlieue, bien endommagé

Et puis, on le retrouve apaisé.
Sous sa péniche à lui.
Presque à servir de cale même pas sèche.
À une vieille Peugeot 205 pourrie, bien rouge.

Chat dormant sous une vieille 205 rouge
Le sommeil du pauvre chat même pas assisté

Les chats rêvent, alors à quoi rêve-t-il ?
À un collier, un grelot ?
Ou aux soins d’un vétérinaire ?
À des caresses, à du Sheba ?

Ou peut-être à une péniche.
Ou à une fenêtre de maison d’écluse.
Au grand air, frais ou chaud, mais sain.
À observer paisiblement des humains paisibles.

Mais sait-il si ces dernières choses existent ?

Vignette : « Cellule de chat » © PF/Grinçant.com (2016)

© PF/Grinçant.com (2016)

2 commentaires sur “Injustices de matous”

  1. Avatar photo

    Ça nous dérange de voir ces chats-là (et ces gens-là, etc.). Ils ne sont pas censés exister, ou du moins ils sont priés de mériter leur sort. On n’aime pas se sentir partie prenante – et donc responsable – d’un système produisant de telles dérives. De tels laissés pour compte. C’est pas moi, m’sieur, j’y suis pour rien !

    Dur de se rendre compte qu’être « côté péniche » est un privilège qui tient avant tout du hasard… La main invisible ne serait-elle donc pas juste ? C’est que ça peut être lourd à porter, une conscience.

    Certains pensent que les regarder, c’est risquer la contagion, le basculement. Ou que ça les empêchera de refermer les yeux, qu’ils ne pourront plus profiter de leur confort alors même qu’ils se sentent impuissants à changer l’ordre des choses.

    Alors, ignorer. Comme si ça allait disparaître par magie… Ah mais oui, avec le Progrès, sans doute !!

    1. Avatar photo

      Tout est cohérent, le chat et le quartier où je l’ai photographié.
      J’ai tenté, mais il ne s’est pas laissé approcher à moins de deux mètres, il a fallu zoomer.

      Il m’a interpellé, d’où ce billet, et je fais une sorte de mea culpa par rapport à mes habitudes félines ici, mais j’en parle, la preuve ;-)
      En cliquant, c’est même lui qui a les photos les plus grandes sur ce billet…

      Et je n’évoque même pas des chats dits « de luxe »…
      Les chats « pénichards » photographiés ne sont que des chats « ordinaires », pas des « fabriqués » ou « de race ».

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