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Un job en or à l’Agence régionale de santé Pays de la Loire

Un job en or à l'Agence régionale de santé Pays de la Loire
Ta Breitling à 29 ans

Période de crise.
Système de santé en sucette.
Besoin d’optimiser, d’économiser…

Dans les Pays de la Loire, ça ne fait pas exception.
Et l’Agence régionale de santé prend le problème à bras le corps…
« Agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire met en œuvre la politique régionale de santé, en coordination avec les partenaires et en tenant compte des spécificités de la région et de ses territoires.
Ses actions visent à améliorer la santé de la population et à rendre le système de santé plus efficace. »

Et elle recrute un « H/F Responsable de l’unité Infrastructures, Système d’Information et Supports ».
Poste en CDI, à pourvoir à Nantes.
Le profil exigé est assez basique :

Savoirs :

  • Environnement institutionnel et administratif
  • Architecture réseaux
  • Autres domaines techniques : Procédures des marchés publics
    • Systèmes (serveurs, poste de travail, réseaux voix et données, nomadisme, annuaires, Nouvelles technologies et environnements numériques, applicatifs)
    • Développements : connaissances générales sur les méthodes et les outils 
  • Méthodologie de gestion de projets SI
  • Sécurité des SI

Savoir-faire :

  • Savoir animer
  • Gérer les situations d’urgence
  • Conduire un projet
  • Élaborer, mettre en œuvre, contrôler des procédures, normes, outils, méthodes
  • Réaliser un diagnostic, une analyse, une synthèse
  • Savoir négocier

Savoir-être :

  • Écouter, conseiller, communiquer
  • Être réactif
  • Avoir le sens des relations humaines
  • Faire preuve de conviction
  • Travailler en équipe

En plus, ce poste de cadre devrait nécessiter de l’expérience, mais même pas :
« Sont requis pour ce poste un diplôme dans le domaine informatique et une expérience du management de deux ans minimum. » (Ce qu’ils appellent donc « Expérimenté »)

Le dossier est suivi par une « Gestionnaire GPEC ».
Soit Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences.
Et l’offre est diffusée par l’APEC, Association pour l’Emploi des Cadres.

Je dis souvent ici que ça va de plus en plus mal.
Que les salaires deviennent misérables.
Que c’est Ubu dans le domaine de la santé.

Pour une fois, on me donne tort.
Car l’heureux élu n’aura vraiment pas à se plaindre.
À la lecture de cette offre en or…

Résumé offre APEC 77501655W-5417-6876
Un poste à 30 millions d’euros par an à l’ARS Pays de la Loire

30 000 K€ brut/an…
Ça représente quand même 30 millions d’euros par an !
Soit 2 500 000 euros par mois…

J’ai beaucoup trop d’expérience pour postuler, hélas.
Mais le petit jeune qui sera pris aura bien de la chance.
Quant à un système de santé plus efficace, c’est encore mal parti !

Crédit vignette : Crop Breitling MG 2677.jpg – Licences Wikimedia Commons

© PF/Grinçant.com (2014)

30 commentaires sur “Un job en or à l’Agence régionale de santé Pays de la Loire”

    1. Avatar photo

      Bien sûr que c’est une coquille ;-)

      Mais je veux simplement montrer plusieurs choses :
      – La saisie est faite n’importe comment (regardez le texte d’origine en cliquant sur la copie d’écran, ça n’est ni fait ni à faire).
      – On laisse d’énormes erreurs sur des éléments cruciaux (alors, comment croire au reste ?).
      – L’APEC ne vérifie pas.
      – Le champ n’est même pas contrôlé informatiquement (ou alors laissé en mode texte).
      – L’annonce est parue hier, et ce soir à 19:00, pas la moindre modification.
      Bref, ceux qui ont un job font n’importe quoi.
      Et ceux qui en cherchent un doivent s’adapter à ce grand n’importe quoi plus que généralisé.

      J’ajouterai que, comme dans un magasin, on serait presque en droit d’exiger le tarif affiché ;-)
      Mais je doute que l’heureux élu aille au-delà de sa période d’essai, quoique…

      Et j’imagine que l’on nous parlera de certifications ISO ou autre.
      Ces gens disent optimiser les coûts et les fonctionnements.
      Je trouve cela terrifiant, et le diable est toujours dans les détails.

      1. Avatar photo

        Ah… Je ne savais pas par quel bout le prendre :-)

        Je suis sans doute comme vous, trop diplômé, et trop expérimenté, mais je ne comprends pas bien ce qui est demandé exactement, être ou ne pas être, savoir, faire, etc. Je n’aurai donc pas encore ma Breiling Navitimer…

        La certification ISO est certainement en plein effort sur ce coup, dans la série tendance bluff générale.

        Eh oui, le diable est toujours dans les détails, c’est pour ça qu’on l’aime tant.

        Certainement un cas isolé.

        1. Avatar photo

          C’était voulu ;-)

          Hélas non, pas un cas isolé.
          La médiocrité est devenue la norme, et on la trouve dès les offres d’emplois.
          Ensuite, on retrouve tout cela au cours des processus qui suivent.

          Le must étant l’absence de réponse, pour cause de « pas le temps » généralisé (et injustifiable).
          Quand l’impolitesse et la médiocrité règnent dès le paillasson, vous pouvez imaginer la suite.

          Cette offre est de plus en total décalage avec le poste…
          Le principe de Peter explique beaucoup de choses.
          D’où des « expérimentés » dans ce genre de structure avec seulement deux ans d’expérience sur des postes de ce type.
          Après, c’est du grand n’importe quoi en cascade. Et là, il s’agit de notre système de santé.

          Une offre d’emploi nickel, c’est aussi du respect pour les candidats.
          Un recrutement, c’est une relation gagnant/gagnant, on l’oublie trop souvent (ou même systématiquement).
          Quand ça commence mal, ça finit mal, en général.

          PS : Pour moi aussi, c’est trop tard pour la Breitling, surtout Navitimer 01 405. Mais j’ai quand même réussi des choses plus importantes ;-)
          Montre Breitling Navitimer 01-405 (30.330 €)

  1. Avatar photo

    Je veux bien prendre le poste même à l’essai juste un mois ou deux.

    La Breitling, ça ma passé… j’ai donné la mienne à mon fils.

    1. Avatar photo

      S’il a moins de cinquante ans, il a donc réussi dans la vie ;-)

      Ce genre de chose, ça devrait passer, sauf chez les Dray, Moscovici, Cahuzac…
      Les Sarko et autres Copé, avec des Rolex, c’est plus bling-bling, d’autant qu’ils les perdent.

      Prochaine montre pour moi, marque chinoise, fabrication chinoise ;-P
      Montre chinoise Jaragar SKU 73478

      Au cours actuel, ça nous la fait à 13,27 € !
      Étonnant que celle-ci ne soit pas plagiée par Breitling ou Rolex. Trop compliquée ?

  2. Avatar photo

    Effectivement, ce type d’annonce est indécent à plus d’un titre.
    Ne pas la relire avec une telle erreur, des critères qui sentent le copié/collé, aucune précision vraiment utile, etc.

    Une annonce c’est fait pour donner envie, non ?

    J’imagine que le poste a déjà été pourvu en interne, ou cooptation, mais je suis une mauvaise langue.

    La Santé ? avec une telle maîtrise de son infrastructure, elle va être transcendée.

    Pour les Breitling, elles m’ont fait rêver, et sont restées inaccessibles, me balader avec le prix d’une bagnole au poignet c’est pas cool.

    J’ai un bon pote horloger qui a tout ces agréments, et possède quelques spécimens de marque moins connues, mais très originales, toutes mécaniques, quand je lui ai montré ma Seiko Military 5 (bracelet Nato) plus de 100 fois moins cher, il a commencé par me la régler aux petits oignons, depuis, il envisage d’en prendre une car il n’aime pas prendre le risque d’aller au boulot à scooter tous les jours avec un de ses collectors.

    Ne la cherchez pas en France, ou sur le site de Seiko Europe, elle n’est pas assez chère, ainsi en a décidé la firme, c’est pour le marché asiatique uniquement, quel foutage de gueule !

    Heureusement amazon, ou autre sait très bien faire, mon épouse m’en a offert une, et je reprends plaisir à porter une montre :-)

    1. Avatar photo

      Même pas par cooptation.
      Je pense qu’il sera pourvu comme il le mérite avec une telle annonce.
      Ensuite, soit le recrutement sera à refaire, soit le chaos aura augmenté d’un cran, avec un niveau supplémentaire dans les plafonds de verre.

      J’ai effectivement entendu parler de cette Seiko. Et dans ce cas, vive le Net !
      Pour ma part, j’ai ressorti une vieille Casio qui ressemble presque à une Breitling ;-)

  3. Avatar photo

    En fait, je n’ai plus de montre. Pourquoi faire ?
    J’ai l’heure sur le téléphone, dans la voiture, sur nombre d’appareils électroménagers.
    Largement suffisant pour quelqu’un qui ne sait même plus le jour qu’on est !

    Je me suis détaché du temps comme je commence à me détacher de la politique, des infos.
    Il ne me reste pour ainsi dire pratiquement plus que Grinçant.com…
    Largement suffisant pour voir la « lente » déchéance autour de nous à tous les niveaux.
    Et cette annonce n’en est qu’une preuve de plus, résultat du nivellement par le bas depuis des décennies.
    Lors des études de mes enfants, j’ai constaté cette chute avec effroi: des sujets de math que j’ai vu en 6ème étaient passés au programme de 4ème !!!
    Je suppose qu’il devait en être de même dans toutes les matières.
    Le Bac n’a plus la moindre valeur, il faut que tout le monde puisse l’avoir !

    Le résultat donne de l’occupation à nos enfants… il faut bac+4 ou 5 pour finir en cuisine chez MacDo.
    Et ça limite le nombre de chômeurs quelques années de plus.

    La politique à court terme de nos « dirigeants » n’a fait que creuser le fossé un peu plus profond. Quand on gouverne à vue en fonction des grèves, des manifestations et des sondages, on ne va pas loin.
    « Gouverner, c’est prévoir » semble avoir été relégué aux oubliettes.

    Il faudrait au pouvoir un(e) homme (femme) capable de ne pas écouter les rumeurs, avec de la poigne, pouvant faire passer des réformes impopulaires mais nécessaires.

    Et surtout mettre un frein aux transferts de technologies ! Il faut vraiment être le dernier des Cons pour aller vendre notre savoir faire. Surtout à des gens qui vont aussitôt copier et devenir des concurrents sur le marché mondial.

    1. Avatar photo

      Vous avez raison, on ne compte plus les appareils qui donnent l’heure.
      Chaque changement d’heure est une horreur qui permet de se rendre compte du ridicule de la situation.

      Et l’on oublie trop souvent nos horloges internes.
      Essayez donc de vous passer de réveil… Normalement vous serez réveillé à l’heure dite, et avec moins de stress.

      Pour l’info (synonyme d’intox), je dois dire que c’est lancinant, usant, mortifère.
      Cela dit, en ne suivant qu’ici, vous risquez de passer à côté de beaucoup de choses, dont de nombreuses futilités indispensables ;-)

      Oui, lente déchéance à tous niveaux.
      Et tout s’enchaine… Éducation minable –> Monde du travail minable –> Délitement de la société.

      La politique est devenue ennemie du peuple.
      Il nous faut des individus, des vrais, pas des couilles molles opportunistes, affranchis de tout parti.

      Pour les transferts, je pense qu’il est trop tard maintenant.
      Ceux qui ont fait tout cela ne pouvaient ignorer les ravages qu’ils engageaient.

      Le pire dans tout cela, c’est que les vrais talents sont le plus souvent sur le carreau.
      Principe de Peter + Délocalisations/transferts/ventes à la découpe –> Démotivation, exclusion et nivellement par le bas.

      La pourriture n’est pas noble chez les humains.

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        C’est quand même joli une montre mécanique analogique, des aiguilles, un cadran, le tictac, etc.

        Pour le sauveur, il est vain de l’attendre, surtout en politique, quand cela a-t-il déjà marché ?

        Je viens de lire un autre bouquin de Maître Rabhi dans lequel il évoque la politique pour répondre à son interlocuteur. Il cite Danielle Mitterrand racontant, après la mort de son mari, qu’en 1981 elle lui avait demandé quand est-ce qu’il ferait tout ce qu’il avait promis. Il lui avait répondu : « Je ne peux pas le faire, j’ai gagné le gouvernement mais pas le pouvoir. »
        Al Gore passe son temps a promouvoir de vrais et nobles sujets en conférences mondiales, quand on lui demande pourquoi il ne l’a pas appliqué pendant son mandat, sa réponse : « Je ne veux pas vous décevoir, mais vice-président des États- Unis, on ne peut rien faire.

        Un choc, une famine, un truc suffisamment grave, et forcément douloureux, c’est sans doute la seule alternative qui va s’imposer tant que l’on met l’argent au coeur de toutes les préoccupations. Comme si l’humain n’existait pas, ou du moins, indigne d’intérêt…

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    Haa l’ARS, cet organisme qui n’a aucune cohésion national … chaque région fait ce que bon lui plait … et c’est une sacrée plaie pour de nombreux service de santé! mais là n’est pas réellement la question …

    Revenons a nos moutons, j’ai appris durant une de mes formations, que le « Patron Français » ne savait pas recruté, donc il appelle les services d’offre (pôle emploi et APEC) pour lui concocté une offre sur mesure, hors ces offres ne répondent en rien aux attentes d’un patron en général, et en général l’offre est écrite par une personne qui ne connais (aucunement) le métier en question (il mettent des généralité et phrase type) … voila pourquoi en France on envoie plus de 200 candidatures pour avoir 10 réponses (donc 7 sont négatives) … donc cette annonce ne m’étonne même pas … Quand on vois que sur de nombreuse annonces c’est écrit « sans expérience » ou bien « 2ans d’expérience minimum » etc alors que tout les patrons recherchent le meilleurs des meilleurs …bref je ne fais plus confiance aux annonces sur les site d’offre, je vais direct au contacte du patron c’est plus rapide et porte beaucoup plus ces fruits !

    1. Avatar photo

      Vous avez bien résumé la situation !

      Un patron qui ne connaît pas les métiers qu’il est censé encadrer est bon à pas grand chose. Que ce soit dans une cuisine de restaurant, un avion de ligne, un bateau, un bureau d’étude, un supermarché, etc.

      Quant aux nuisibles qui se servent sur la bête pour soi-disant offrir une prestation de sélection, c’est pitoyable.

      L’homme est le seul sur la planète à produire des déchets, la Nature non, sa pourriture redonne la vie.

    2. Avatar photo

      Je rappelle qu’il est fait mention d’une « Gestionnaire GPEC » pour ce dossier, probablement interne à l’ARS.
      Ça veut dire « Gestion prévisionnelle de l’emploi et des compétences ».
      Donc nous avons affaire à des professionnels des RH !

      Se tromper sur un terme technique serait excusable, quoique.
      Mais sur un salaire, et d’un facteur 1000 !

      J’ai souvenir d’une époque où l’APEC éditait un hebdomadaire papier « Courrier Cadres ».
      Outre des articles, il y avait les offres d’emplois qui passaient par eux.
      Chose intéressante, à l’époque ils mentionnaient le nombre de candidats pour une offre, et ce dans chaque catégorie.
      Nombreuses étaient les catégories où il y avait moins de 10 candidats pour une offre.
      Puis, après le 11 septembre 2001 (bel alibi), les choses se sont dégradées, et les chiffres se sont envolés…
      Dans beaucoup de catégories, il avait plus de 200 candidatures par offre.
      Par la suite, cette mention est passée à la trappe.
      Puis c’est le journal qui a disparu.

      L’APEC, malgré sa publicité TV, ne cherche qu’à justifier sa propre existence.
      Il n’y a plus aucune valeur ajoutée.
      L’absence de contrôle/relecture sur une offre d’emploi, telle que celle-ci en est la preuve.
      –> Empilement d’incompétences : Employeur/Recruteur + APEC.
      J’ajoute qu’ils laissent aussi passer des « offres » qui n’en sont pas et qui se rapprochent souvent de l’escroquerie, avec comme cibles des cadres usés par le système.

      Quant aux « offres » Pôle Emploi, là c’est une honte absolue, un irrespect total.
      Même en interne, ils ne savent pas utiliser leur nomenclature métiers « ROME », alors mettez-vous à la place des chercheurs d’emplois…

    1. Avatar photo

      Non, il s’agit d’un salaire brut.
      Par contre, il faut ajouter les charges patronales à ce salaire de 30000K€/an, soit, à environ 42 %, un surcoût de 12600K€/an.
      Il doit aussi y avoir quelques avantages en nature comme une Rolls de fonction, et ce poste de l’ARS doit bien être budgété à hauteur de 45 millions d’euros par an ;-)

    1. Avatar photo

      Classique ! C’est ce que l’on appelle un « stage » en 2014.

      PS : J’ai inséré une copie d’écran, car ce genre de chose, c’est assez éphémère, il y a tellement de candidats ;-)

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    L’hirondelle ne fait pas le printemps et nul n’est prophète en son pays.
    Je voulais vous faire partager mon humeur du jour, demain, je retourne dans le « MERDIER hospitalier »…
    Eh oui, j’ose la vulgarité !… En tant que cadre de santé, je ne peux pas trop l’ouvrir, vous comprenez… Alors je me permets de déborder en toute liberté, ici et maintenant.
    Découvrir votre blog, qui n’est pas politiquement correct, et vous écrire, c’est pour moi un exutoire. Disons que ça m’empêche de péter les plombs… car le quotidien est difficile, voire violent.
    Voici donc ma pensée du jour… ou plutôt que j’ai depuis des années…

    Membre du comité de rédaction de L’Infirmière magazine (je n’ai malheureusement pas assisté au dernier Comité de Rédaction), j’ai été étonnée de voir que ce magazine, sûrement de gauche (je le découvre) pour le coup, comme la plupart des médias et par conséquent des journalistes (les avantages qui leur ont été octroyés en 81, les obligent…), ait pu proposer un article, ou du moins une partie de son actualité, à mai 68.
    Pour ma part, en ce temps-là, je n’étais pas née, mais j’avoue avoir été instruite à l’Éducation nationale publique dans le petit lait socialiste de la bien-pensante intelligence de gauche qui s’est forgée en mai 68, si bien qu’aujourd’hui je fais des poussées allergiques à chaque fois que les pollens socialistes se répandent autour de moi… à n’importe quelle saison de l’année ! Oh, pardonnez-moi, je ne suis pas politiquement correcte, pour une infirmière ce n’est pas bien… Mais sur votre blog, je peux oser ?
    Revenue depuis 2 ans sur le « terrain », (avant j’étais bien « tranquille » dans un IFSI… — Eh oui, je vais à contre-courant, comme les saumons peut-être pour essayer de « frayer… », semer de nouvelles graines de pensée soignante… où essayer de revenir aux origines pour comprendre… car, en règle générale, fourbu(e)s, les cadres de santé terminent leur carrière en IFSI), je suis atterrée de voir que l’on puisse penser que mai 68 aurait soi-disant fait sauter des verrous. Lesquels ? Et pour qui ? En tous cas pas pour les infirmières…
    En effet, à ce jour, au quotidien, les pratiques des soins à l’hôpital sont déplorables, la pensée des infirmières est pauvre (peu d’entre elles sortent du lot hors d’un cadre syndical pour dénoncer ce qui se passe à l’hôpital et en dehors aussi…).
    Les infirmières, si elles ne sont plus « sous le joug des religieuses », elles sont sous l’autorité d’une administration inefficace qui engendre une lourdeur administrative, des médecins incompétents et misogynes pour certains, et un individualisme forcené les empêche de réagir sur la perte évidente — flagrante même ! — de la qualité des soins malgré les milliers de fiches d’événements indésirables (par exemple) que l’ont peut rédiger pour essayer d’y remédier !!! En fait, elles ont le cerveau anesthésié… Effectivement, du moment qu’elles ont leurs vacances, leurs RTT, leurs mercredis et leur WE en dépit des obligations de la profession à assurer des soins 365/365, rien de bien excitant n’émane de la profession d’infirmière… Lorsqu’on peut leur proposer des formations pour améliorer leur pratique et leurs connaissances, certaines refusent ! Quant à celles qui sont syndiquées, c’est une manière pour elles de s’extraire du soin, mais surtout des conditions dans lesquelles il est réalisé !!! Elles manient une plume acérée (contre la direction bien entendu, eh oui, logique ! Pensée communiste oblige : les patrons, tous des cons, et les employés… tous des benêts ! C’est chouette, ça rime), qui ne sert à rien dans le marasme quotidien de l’exercice du soin.
    Elles se trompent de direction… C’est terrible ! Et pour les patients que nous sommes tous susceptibles d’être, ça ne change rien !!!
    Ce ne sont pas les syndicats qui amélioreront des conditions de soins (qui pour moi génèrent les conditions de travail), mais la réflexion et la recherche autour du soin — et sur le soin — qui amélioreront par voie de conséquence les soins et la façon de les prodiguer. Améliorez les conditions de soins, et vous améliorerez les conditions de travail, donc moins de burnout, davantage de satisfaction au travail !!! Oh Oh, mais je m’aperçois que j’utilise trop le mot « travail », depuis les 35 heures c’est plutôt déplacé…
    Aujourd’hui, peu d’IDE en ont conscience, et depuis mai 68 tout est politiquement orienté et censuré dans le sens exigé… L’hôpital est gangrené par les syndicats et l’administration.
    Et puis ces ARS qui nous coûtent des millions et qui nous font CHIER en débarquant à 5 médecins pour vérifier que nous avons bien écrit les protocoles (à défaut d’avoir les moyens de les appliquer, mais ils sont écrits, c’est l’essentiel !!!)… Mais ?! Dites donc ! On sait où se trouve cette manne médicale, dans les ARS !!! Des médecins transformés en gratte-papiers !!! Ben voyons ! Et on nous dit que l’on manque de médecins (les déserts médicaux, tout le monde connaît !) —  Sur autorité, faisons-les revenir sur le terrain pour prendre soin !!! Mais où sont les syndicats pour dénoncer cela ? Ouou, où êtes-vous ?
    Autre chose : l’article de L’Infirmière magazine dénonce aussi dans un encart intitulé « Point clé », qu’en 88 (tiens, qui était président à cette époque ? Un socialiste ? Non, ce n’est pas possible !!!) un décret ministériel souhaitait abaisser les exigences de niveau d’études pour entrer en IFSI. Aujourd’hui, je suis abasourdie que nul ne dénonce et ne s’offusque sur le fait que l’on remonte les notes des étudiants pour améliorer le pourcentage de réussite au diplôme d’état ! Et pourtant, cela bon nombre d’infirmières le savent. Vous voyez, ça ne date pas d’aujourd’hui, pas besoin de pondre un décret pour abaisser le niveau, ça se fait naturellement… Ah, ces infirmières, elles ne sont ni bonnes, ni connes, ni nonnes !… Quoique…
    Et pour quelles raisons les notes sont-elles abaissées ? Parce que les personnes qui se présentent en IFSI sont issues de milieux socialement défavorisés, voire de l’immigration… Mais ça, personne ne le dit, car sinon nous serions traitées de racistes (rappels de mai 81).
    Mais nous filtrons le moustique et nous avalons le chameau !

    Pourquoi ce billet d’humeur ? Parce que j’ai vraiment apprécié le grinçant regard que vous avez porté sur les ARS… Eh oui, tout le monde recherche une place au soleil !… Mais pour certains, en ce monde, ils ne la trouveront jamais.
    Enfin, je vous conseille l’ouvrage d’une infirmière qui fait son métier et qui le fait bien avec — rien, que sa motivation —, elle s’appelle Isabelle Fromentin, le titre est : « Blouses blanches et poils de chiens ».

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      « Mais sur votre blog, je peux oser ? »
      Oui, vous pouvez… Mais vous ranimez un billet de juin 2014. ;¬)
      Remarquez, ici, je fais tout pour que ce soit assez intemporel, et comme les choses ne vont pas en s’améliorant…

      « Découvrir votre blog, qui n’est pas politiquement correct, et vous écrire, c’est pour moi un exutoire. Disons que ça m’empêche de péter les plombs… car le quotidien est difficile, voire violent. »
      C’est aussi fait pour cela. D’autant, qu’effectivement, tout le monde reste dans son coin avec sa « charge »… Tiens, ça me permet de ranimer un — encore plus — vieux billet (mai 2013) lourd de sous-entendus sur ce thème : Oh, si vous saviez ! Ou le piège des secrets
      Apparemment, pas très bien compris, et quasiment pas de réactions…

    2. Avatar photo

      Votre commentaire me laisse très dubitatif…
      Non pas que les difficultés que vous décrivez n’existent pas.
      Il est très probable que vous soyez fonctionnaire.

      Compte tenu de :
      – l’aversion que vous avez des socialistes (dont je ne suis pas), et qui semble diriger vos raisonnements,
      – la situation de « merdier » dans laquelle vous êtes,
      – votre préférence pour un système libéral sans syndicats (qui ne sont pas là pour améliorer les soins).
      Je me permets de vous recommander de démissionner et d’aller dans le privé faire cadre de « je ne sais quoi », si ça existe.
      Vous verrez, vous serez vite guérie !
      Bon vol !

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        Le problème, c’est que cela devient dramatique en tous points. Et c’est un comble que d’avoir des « soignants » en détresse totale.

        Actuellement, il y a l’opération « No Bed Challenge » (NBC) qui réalise un classement journalier bien révélateur.

        « Présentation
        Comme nous nous y étions engagés en juin dernier, Samu-Urgences de France met en place à partir du 10 janvier le “No Bed Challenge” afin de sensibiliser fortement nos décideurs, nos collègues, les patients… aux difficultés majeures de l’aval des Urgences.
        Cette action, basée sur les déclarations quotidiennes, par chaque service d’urgence, du nombre de patients restés sur des brancards la nuit par faute de lit d’hospitalisation, permettra d’identifier et de mettre en avant les établissements qui ont réellement pris en compte l’aval des Urgences (il y en a !) et surtout ceux qui restent passifs dans la situation inacceptable actuelle. »

        Là, à cet instant, je lis sur le site dédié « La nuit dernière 119 patients ont passé la nuit sur un brancard »… Comment voulez-vous que le personnel hospitalier vive cela bien ???

        Il y a aussi pas mal d’infirmières en libéral totalement à la ramasse.

      2. Avatar photo

        Atchoum, ce que je dénonce dans mon billet d’humeur, c’est tout simplement un système de fonction publique défaillant, qui ne remplit plus la mission qui lui est donnée : être au service du public ! Au lieu d’être créer pour des fonctionnaires, qui veulent à tout prix garder leurs avantages en dépit de tout bon sens ; quoique les infirmières ne peuvent se vanter d’avoir quelques avantages (si ce n’est la garantie d’emploi) comme d’autres fonctionnaires…
        Ce que j’écris met en avant des syndicats qui ne jouent pas leur rôle c’est-à-dire l’amélioration des conditions de travail qui passe, pour les infirmières, par l’amélioration des conditions de SOINS. Je dis et défends tout simplement le fait que le patient n’est plus au centre du système de santé, et en particulier de l’hôpital. Je défends une qualité de soins qui n’existe plus, hormis pour ceux qui ont les moyens de se le payer (et je ne suis pas de gauche… les beaux discours n’appartiennent pas qu’aux politiques politiquement corrects).
        En tous cas je n’ai pas de préférence pour le système libéral, j’ai une aversion pour le socialisme et la politique en général, car tout est politique aujourd’hui, malheureusement.
        Il est dommage de me souhaiter d’aller voir ailleurs, j’aurais plutôt attendu de vous des propositions, par exemple puisqu’un jour nous risquons tous d’être malades… Dommage.

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          Chère Hirondelle,

          Si l’hôpital public est dans cet état, cela signifie que c’est une volonté délibérée, des gouvernants de ces 20 dernières années et des actuels.
          C’est notre système « démocratique » qui les a mis là, et nous sommes donc collectivement responsables.
          La volonté est toujours la même : tout confier au privé qui est supposé être plus efficace. (Même si on voit des tas de sociétés qui capotent.)
          Lorsque les choses se tendent, en particulier dans la Santé, ce sont les exécutants qui pallient de toutes leurs forces, courage et compétences, car, ayant un Cœur, ne peuvent pas abandonner.
          Mais il est bien évident que l’hôpital pourrait bien marcher. Ce n’est pas ce qui est décidé.
          On veut démontrer que tout ce que l’État gère ne fonctionne pas. (Sauf les impôts ! Comme quoi il peut bien faire, alors que c’est très compliqué !)
          Tout ce qui est commun doit disparaitre. (On envoie 2 000 gendarmes disperser quelques manants qui voulaient se grouper en pleine cambrousse, c’est dire…). Il faut individualiser, privatiser.
          Il était prioritaire de faire ce travail de lutte contre ce « non-droit », alors qu’on n’envoie personne dans les quartiers où plus aucune « fonction » ne peut entrer et d’où partent des attaques chimiques (la drogue) vers la population.
          Je m’égare.
          Donc, tout ce qui est « commun, collectif » : Pas bon !

          Je vais juste donner un autre exemple pour montrer que certains ont de la suite dans les idées…
          Les « bus Macron », on n’avait pas bien compris : C’est une concurrence pour la SNCF, et c’est plus polluant…
          Aujourd’hui, on comprend : En plus, ça sert à lutter contre les grévistes et à donner du chiffre au privé qui battait de l’aile.
          Bien vu, patron !
          Quand je dis qu’ils ont une stratégie à long terme !

          Et aujourd’hui, qu’entends-je ?
          Les cliniques privées sont prêtes à donner main-forte à l’hôpital pour les urgences… Mais ce ne sera pas au même prix !
          On y est, le loup sort du bois !
          Le privé, bien organisé, vient sauver le moribond !
          CQFD
          Qui va payer ?
          Devinez ?
          La Sécu qui va faire du déficit pour notre bien, et les mutuelles (faux-nez des assurances) qui vont augmenter.
          Résultat : Bénéfices tous azimuts avec des cons qui vont payer.

          Donc, chère Hirondelle, vous pouvez voleter dans tous les sens, vous êtes dans un broyeur qui vous dépasse. Soyez tranquille, que vous soyez de droite ou de gauche, cela n’a aucune importance, notre système médiatico-électoral va faire perdurer la tendance stratégique décidée.
          Bon courage.

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            Signe des temps, les « cliniques » s’affublent maintenant du vocable « hôpital », assorti de l’adjectif/qualificatif « privé »…
            Il me semble qu’il y a comme une (grosse) antinomie.

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            Ah intéressante « confrontation » d’idées entre une cadre hospitalière et @atchoum.

            En lisant @hirondelle, j’ai tout de suite pensé au fameux dicton.
            Oui, vous avez raison l’hôpital est malade, très malade même.
            Maintenant, les raccourcis que vous faites (bien que je ne mette nullement en doute votre ressenti), je les trouve assez caricaturaux.

            En gros, si tout va mal, c’est la faute des socialistes et des syndicats, voire, allons-y, des « 35 heures » aussi.
            Bon, je ne vais pas entrer dans le détail, mais vos arguties me semblent aussi étroites que celles que vous reprochez à vos « cibles ». (Je ne suis ni Socialo, ni syndiqué, juste membre d’un mouvement altermondialiste.)

            Ainsi, je peux comprendre votre frustration dans l’exercice de votre métier et y suis sensible.
            Mais, j’aurais aussi aimé que vous précisiez que si l’hôpital va si mal, c’est peut-être aussi et surtout en raison de :
            – Accroissement de la population — durant la période 1981-2018 — de 10 millions d’âmes (source INSEE).
            – Vieillissement de la population demandant plus de soins.
            – Maladies accrues dues aux conditions de vie (Stress, Pollution, Burn-Out, Productivisme acharné qui fait que « vite et bien », ça passe rarement et crée bien des accidents…).
            – Dans le même temps, suppression de personnel, numerus clausus, investissements à minima, transferts de missions vers le privé, etc., etc.
            – Que dire des salaires mirobolants des personnels hospitaliers ? (Oui, c’est une farce qui les motive beaucoup, c’est sûr.)
            – Que des gens en sous-effectif chronique et considérés comme du bétail, tant personnels QUE patients, ça ne va pas non plus améliorer les choses et les rapports.

            Bon, je vais arrêter, je connais un certain nombre de personnels hospitaliers et en milieu libéral, et l’un d’eux me disait dernièrement : « Tout le système de soins français part en déroute totale », et de me citer les raisons dont je vous ai fait un court résumé ; en milieu libéral ce n’est guère mieux, entre ceux aux abonnés absents et ceux qui se demandent comment faire face, avec en prime les méthodes de contrôle mises en œuvre pour limiter les actes, les prescriptions… Oui, effectivement, c’est tout notre système qui part en « couille ».

            À titre personnel, je rejoins (comme quoi je ne suis pas toujours opposé à lui/elle) @atchoum dans son 2ème commentaire qui me semble bien plus pertinent et en phase avec la réalité que nous vivons.

            Je n’ai jamais compris comment on peut avoir une logique comptable sur des sujets comme la santé. Surtout que la logique est biaisée.

            Simple exemple :
            On limite les séjours hospitaliers, les actes, on favorise l’ambulatoire (avec un taux non négligeable de gens qui, le lendemain, doivent retourner aux urgences)… Au final ça nous revient plus cher, mais comme ce n’est pas sur la même ligne budgétaire, on va nous dire que nous avons fait des économies, ne riez pas c’est la réalité.

            Dans le même temps, le gouvernement actuel (sous la pression de quels lobbies ?) va faire injecter des dizaines de vaccins visant tous les gamins, vaccins dont l’innocuité reste à démontrer, comme avec le Gardasil par exemple, mais là, étrangement, le cout n’a pas été chiffré et le rapport coût/retour sur investissement, si chers à nos **** de dirigeants, est tenu secret.
            Quel beau foutage de « gueule » !!!

            Bref, les déficits (savamment entretenus) ne sont pas près de s’arrêter, et les patients seront toujours plus nombreux dans un système qui les prendra de moins en moins en charge. Rassurez-vous, s’il y a des déficits pour la majorité, une minorité aura, elle, les (gros) bénéfices.

            Oui, l’hôpital est malade, le système de soins aussi, et plus généralement c’est toute la Société qui l’est.
            Reste à savoir jusqu’à quand elle acceptera de voir tous ces délabrements perdurer sans bouger.

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                De toutes les manières, à ce rythme, le noir sera bientôt la couleur des tenues du personnel hospitalier…
                D’ailleurs, j’ai noté que les morgues/services funéraires s’implantaient de plus en plus à côté des cliniques/hôpitaux :

                Construction de pompes funèbres près d'un hôpital

                Panneau de gauche : « Construction de Pompes funèbres — Bâtiment accueillant des chambres funéraires, bureau, locaux techniques » (superficie au plancher 197 m²)
                À droite, un gros « centre hospitalier »… privé !

                Marrant, en général, ce genre d’établissement, c’est plus à côté des cimetières… (Peut-être vont-il en faire un — “intégré” — sur le rond-point.)

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      Chers Atchoum et Flavien,
      Lorsque vous démontrez, Atchoum, que depuis des années le politique ne montre pas une volonté farouche à sauver l’hôpital, je ne suis pas totalement de votre avis, il y a eu des réformes… Alors, certes, je vous l’accorde, peut-être pas les bonnes ou du moins pas celles qu’il aurait fallu faire.
      Voyez plutôt : la Tarification de l’activité (réforme à connotation libérale), et donc la transformation de l’hôpital en une entreprise privée qui se veut donc dépendante de ses recettes, soit du nombre d’opérations faites par an ou d’accouchements réalisés par exemple (il faut quand même savoir que seule l’activité médicale paye, donc rapporte de l’argent à l’hôpital…) est une réforme dont les effets aujourd’hui sont d’avoir creusé les déficits préexistants des hôpitaux.
      Personne au sein de l’hôpital ne s’est offusqué de cela, ni moi (quoique) ni vous… Si bien qu’aujourd’hui, certains (politiques ???) osent dire qu’il faut une gestion « T2A + budget global ».
      Du reste, en psychiatrie, sachez que le budget global existe toujours, et je vous assure qu’il y a de l’argent foutu en l’air… mais peut-être à dessein ? qui sait ? car la psychiatrie est en ligne de mire de notre ministre, mais elle lui veut du bien parait-il… vous comprendrez aisément ma méfiance.
      La création des ARS, voilà une autre réforme de santé bien coûteuse. Se sont réfugiés dans les ARS, nombre de médecins payés à prix d’or, et certains paramédicaux à l’expérience de terrain bien trop courte… Mais c’est bien plus confortable d’être dans un bureau à édicter des règles sans doute inapplicables que de se coltiner la misère humaine sous toutes ses formes !
      Il y a donc eu des choses de faites pour « sauver » l’hôpital, je suis loin d’être exhaustive, mais par qui et pour qui ?
      La rémunération des médecins à l’hôpital est bien moindre que celle dans le privé où, par conséquent, ils vont tous (mais même en travaillant dans le public, les médecins peuvent cumuler une rémunération salariale et une rémunération issue de consultations sur des créneaux horaires privés).
      Dans le privé, ils ont effectivement (ou soi-disant) des moyens supérieurs pour soigner les gens. Ainsi, les médecins dits « compétents » exercent la plupart dans le privé, et les autres restent dans le public (le secteur public rassemble un nombre de médecins étrangers important). J’ai souvent pensé, lorsque j’étais formatrice, qu’il faudrait former les IDEs à parler plusieurs langues, ne serait-ce que pour comprendre les médecins… en plus des patients qui débarquent du monde entier… pas besoin de partir à l’étranger pour faire de l’humanitaire, croyez-moi ! À titre d’exemple, sachez que les infirmières libanaises sont très recherchées, pourquoi ? Parce que la formation qu’elles reçoivent est universitaire d’une part, et d’autre part parce qu’elles sont trilingues : anglais, français et arabe.
      La réduction des séjours hospitaliers aurait pu être une bonne chose (c’est là, Flavien, où je ne vous rejoins pas) mais c’est « l’après-hôpital » qui n’a pas été envisagé. Forcément, seul le côté médical, encore une fois, a été réfléchi, mais pas le côté paramédical. Eh oui, à nous autres les, IDE, mais aussi les kinésithérapeutes, les psychomotriciennes, les orthophonistes, les ergothérapeutes, etc., on ne nous demande pas notre appréciation des situations (ou peut-être qu’on ne veut pas nous écouter non plus…).
      Résultats : effectivement, les séjours hospitaliers étant réduits, les prises en soins se poursuivent donc à domicile, mais le nombre de personnels pour l’assurer, leur formation et leur rémunération sont insuffisants. Les effets délétères de l’hôpital ont été démontrés, notamment sur la prise en soins des personnes âgées, si bien qu’aujourd’hui un accueil particulier s’est élaboré et est expérimenté dans certains hôpitaux. Le but est de proposer une filière de soins spécialisée en gérontologie pour ne pas mélanger les personnes âgées avec le reste de la population aux urgences. Il a été démontré que le taux mortalité des personnes âgées était augmenté après un passage à l’hôpital.
      Toutefois, il se peut que certaines personnes retournent à l’hôpital alors qu’elles en sont sorties la veille, mais cela peut être dû à l’absence d’évaluation clinique menée par les médecins, mais aussi les IDEs, et de l’incompétence dont on ne parle jamais (et ça, ça coûte très cher, je peux vous l’assurer : le meilleur exemple, ce sont les infections nosocomiales !), sans compter la T2A qui quantifie, selon le type d’opération, le nombre de jours hospitaliers requis que la cadre de santé se doit de respecter. Donc, on fait sortir les gens coûte que coûte en dépit parfois de tout bon sens parce qu’autrement l’hôpital perd de l’argent. Si la santé n’a pas de prix, il n’en reste pas moins qu’elle a un coût !
      Néanmoins, sachez, Flavien, que la prise en soins hors de l’hôpital est moins coûteuse et de plus en plus préférée par la population. Pour preuve : nombre d’entre eux veulent mourir à leur domicile !
      Le problème est que ce soin extra-hospitalier ou ambulatoire doit être mieux doté et mieux organisé.

      Le médecin référent : encore une réforme ! qui, selon moi, je vous l’accorde, est absurde puisqu’elle n’a pas désengorgé les urgences et réduit le nombre de consultations tous azimuts !
      Les « médecins 35 heures », ça existe (et les 35 heures, ça coûte cher, le pognon que l’on passe là-dedans on ne le met pas ailleurs !), et de plus en plus, puisque la profession se féminise. Du coup, la population, par absence médicale, se dirige vers les urgences qui sont ouvertes toute l’année, 24h/24h. Et aux urgences, je vous le rappelle, les soins ne sont pas « gratuits ».
      Le système de santé en France tend de plus en plus à se libéraliser, mais, parce qu’encore une fois nous ne nous mobilisons pas suffisamment pour renverser la tendance.

      Quelles sont nos priorités ???

      « Bouger », ne veut pas dire faire une révolution violente ou faire entendre sa voix de cette façon comme pourraient le faire les « Blacks blocs », mais peut-être en étant innovant… Utopie ? Peut-être… ou pas, je ne sais pas ; en tous cas, les personnes issues de la société civile réalisent des choses qui me semblent plus justes que celles pensées dans des bureaux dorés par nos politiques issus de milieux aisés et qui ne connaitront jamais la misère (sauf lorsqu’ils seront touchés à leur tour par la maladie, et encore ils bénéficieront de soins de meilleure qualité que nous-autres, pauvres « sans-dents »).

      Flavien, lorsque vous faites ces constats :

      « – Accroissement de la population — durant la période 1981-2018 — de 10 millions d’âmes (source INSEE).
      – Vieillissement de la population demandant plus de soins.
      – Maladies accrues dues aux conditions de vie (Stress, Pollution, Burn-Out, Productivisme acharné qui fait que “vite et bien”, ça passe rarement et crée bien des accidents…).
      – Dans le même temps, suppression de personnel, numerus clausus, investissements à minima, transferts de missions vers le privé, etc., etc.
      – Que dire des salaires mirobolants des personnels hospitaliers ? (Oui, c’est une farce qui les motive beaucoup, c’est sûr.)
      – Que des gens en sous-effectif chronique et considérés comme du bétail, tant personnels QUE patients, ça ne va pas non plus améliorer les choses et les rapports. »

      Je vous rejoins à 100%.

      Le vieillissement de la population n’a jamais été anticipé dans les prises en charge complexes que cela allait engendrer, si bien qu’aujourd’hui, les EHPAD sont des mouroirs, et je pèse mes mots ! Et on s’étonne encore que personne ne veuille allait y travailler ! Certaines personnes âgées meurent isolées à domicile.

      Ensuite, oserions-nous dire, eut-égard à votre premier constat : « Arrêtez de vous reproduire messieurs, mesdames, nous sommes assez nombreux sur terre ! » Pour bon nombre d’Humains, se reproduire, avoir des enfants reste un projet de vie essentiel et payant…
      Non, franchement, le fait d’être des milliards sur la terre en sachant les conséquences que cela a sur la nature et les animaux n’émeut personne.

      Les conditions de vie déplorables, parlons-en : j’habite un village, j’ai la chance d’avoir un jardin que j’ai su agrémenté de haies, arbres de toutes essences, etc. Les jardins avoisinants le mien sont vides : rien, nada, que dalle ! Pas un arbre, pas une haie, et des désherbants déployés dès que possible ! C’est que tailler les haies, c’est fatigant !!! Un peu plus loin, un champ vendu où vont se construire une cinquantaine de maisons… surpopulation oblige… c’est désespérant ! Ailleurs, une grande surface qui se construit également, puis une route ; déforestation d’un bois tout proche, eh oui, il faut se chauffer l’hiver ! Etc. Et on a besoin d’espace vital, nous-autres, humains. Bref, c’est le serpent qui se mord la queue…

      Pour finir, les humains étant « malades », les relations humaines deviennent de plus en plus difficiles, je lisais récemment ceci :

      « Selon le rapport de l’ONVS 14508 violences physiques, ont été recensés dans les établissements de santé en 2016. 70% de ces faits ont été commis à l’encontre des personnels. (…) dans 47% des cas les infirmiers sont victimes. »

      Ou encore ceci :

      « Dans les Bouches-du-Rhône, 1 IDE et une étudiante en soins infirmiers ont été agressées et séquestrées par les enfants d’une patiente en fin de vie. Les faits se sont passés le 15 mars, alors que l’IDE se rendait au domicile d’une patiente en fin de vie dont l’état de santé s’était détérioré. Malgré les soins prodigués, la patiente décède. Ses enfants s’en prennent alors à l’IDE et à l’étudiante qu’ils insultent, menacent de mort et brutalisent. La séquestration durera deux heures avant que l’arrivée des secours n’y mette fin. »

      Alors oui, ça va très mal, mais que pourrions-nous proposer maintenant que nous avons dénoncé et constaté ?

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