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Immobilier professionnel et vases communicants

Lors de déplacements à la périphérie de cette grande ville, on ne peut qu’être étonné par un phénomène curieux.

En effet, alors que l’on dit être en période de « crise », on n’arrête pas de construire des bâtiments à usage commercial ou de bureaux.

Côté droit, un « parc d’activités » existant, mais récent…

Côté gauche, un « parc d’activités » en voie d’achèvement…

Le côté droit se vide à vue d’œil…

Le côté gauche semble se remplir…

Cherchez l’erreur !

Phénomène assez nouveau, des panneaux 4×3 signalent la commercialisation ou la mise en location, mais ils n’y a plus d’exclusivité : au moins trois grands intervenants (toujours les mêmes) se partagent les pancartes.

Dans d’autres secteurs proches, des bâtiments entiers sont désaffectés…

Quel est l’intérêt de vider une zone pour remplir celle d’en face ?

Les licenciements se multiplient, alors qui va remplir ces espaces ?

Tout cela se fait sur la même commune, quel est son intérêt ?

Au prix du mètre carré, acheter devient impossible, d’autant que les banques ne financent quasiment plus (sauf la construction, puisqu’elles figurent parmi les « promoteurs »)…

Louer relève du parcours du combattant, les garanties demandées excluant quasiment tous les « prétendants »…

Parallèlement, un grand nombre de personnes s’installent à leur compte faute de retrouver un emploi salarié. Mais elles se trouvent dans l’incapacité d’investir ces lieux : manque de moyens, manque de garanties, manque de visibilité sur l’avenir…

Leur regard désabusé passe de ces locaux neufs en attente d’occupants, à ceux à l’abandon, ou qui risquent de le devenir. Pourtant, les deux leur conviendraient.

Ces professionnels en sont souvent réduits à travailler chez eux, avec tous les inconvénients que cela comporte.

On parle beaucoup des SDF (Sans Domicile Fixe), mais on ne parle presque jamais de ce frein à la création d’activités…

Nous avons en effet de plus en plus de SLF (Sans Local Fixe), ou de SBF (Sans Bureau Fixe)…

Problèmes identiques il est vrai : énormément de logements restent vides plutôt que d’être loués par leurs propriétaires, et il en va de même pour des locaux professionnels qui ne sont construits que pour de pures opérations immobilières et financières, pas pour rendre service à l’économie.

Être SDF implique d’être SLF ou SBF…

À l’inverse, ne pas pouvoir travailler correctement, car SLF ou SBF, peut également mener à être SDF !

Et tant qu’à être dans les sigles, le SDF / SLF / SBF peut tirer un trait sur sa… SCI* !

*Société Civile Immobilière

 © PF/Grinçant.com (2012)

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