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Mais où sont les intérêts ?

La semaine dernière, l’Allemagne a emprunté 4,5 milliards d’euros sur le marché obligataire.

Les prêteurs, ou acheteurs d’obligations, se bousculaient au portillon.

Trop d’offre pour une faible demande, les taux baissent.

Oui, mais pour ces emprunts d’État allemands d’une durée de 2 ans (« Schatz »), le système s’inverse…

Les taux négociés sont devenus négatifs !

Certes, de peu (-0,02 %), mais quand même !

D’autres pays européens, rares, ont actuellement droit à ce traitement de faveur : le Danemark, et… la Suisse bien sûr !

En clair, des « investisseurs » choisissent de récupérer moins qu’ils ne prêtent, ou de « payer » pour prêter.

Mais quel est l’intérêt de se priver d’intérêts ?

La question est bonne et elle en amène d’autres.

Elle met par ailleurs en lumière, s’il le fallait encore, certains vices du système, quitte à précipiter certaines catastrophes…

Pêle-mêle, quelques réponses, d’emblée…

  • L’Allemagne est considérée comme « riche », et l’on ne prête qu’aux riches : là, nous en avons la preuve flagrante.
  • Des pays européens sont en difficultés (ou ont été mis en difficultés par le système), et ils ont besoin qu’on leur prête… Ils ne trouvent pas, ou alors à des taux exorbitants (pour eux), bien sûr positifs !
  • Les financiers ont tellement confiance en leurs « instruments », dont les banques, qu’ils préfèrent louer un coffre « allemand » pour espérer récupérer (presque) tout, plutôt que de risquer de perdre beaucoup plus dans le système imposé aux citoyens.
  • Le « financier » est un trouillard, les mots « courage » et « solidarité » ne font pas partie de son vocabulaire.
  • Le système est pervers : la finance est opportuniste pour tenter de se protéger, et certains pays ferment les yeux et profitent de l’aubaine, asséchant leurs voisins, ce qu’ils savent parfaitement.
  • Les commentateurs érudits parlent de « phénomène rare », sans pousser plus loin l’analyse (ou si peu) : le système n’en est plus à une aberration près, pour eux c’est devenu la normalité.

Le message transmis est calamiteux et trompeur :

  • Division des citoyens européens au regard de la disparité des traitements réservés aux pays.
  • Confirmation que la zone « Euro » ne concerne qu’une monnaie, avec des mécanismes qui échappent au commun des mortels.
  • La richesse ne va pas là où elle serait utile (ça se saurait).
  • Évidence que l’argent est au-dessus de tout… La VALEUR n’est pas HUMAINE, mais FINANCIÈRE…
  • Ces malheureux, qui « prêtent » à -0,02 %, se rendent-ils compte qu’ils créent du chômage à plus de 25 % dans ce qui leur sert de terrain de jeux ?
  • Que feront les « emprunteurs » quand leurs voisins ne pourront plus acheter de « belles Allemandes » ? (voitures ou machines-outils, il est important de le préciser)

La France est souvent présentée comme un « moteur » de l’Europe…

Nous avons un beau slogan : Liberté, Égalité, Fraternité…

L’Europe des 27 aurait pu l’adopter et le mettre en pratique, mais non, le slogan choisi est « EURO », avec un symbole :

Cette semaine, plusieurs pays devraient aller frapper à la porte du Fonds européen de stabilité financière (FESF), dont l’Espagne et maintenant Chypre… Ils vont demander des « Valeurs »…

Plus de liberté, d’égalité, de fraternité ?

Non, plus d’, et encore plus d’ !!!

© PF/Grinçant.com (2012)

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