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Soyez tout DOUX

La Bretagne est toute retournée, le Roi du Poulet vient de déposer son bilan ce vendredi 1er juin 2012…

Le Tribunal de Commerce de Quimper devait rendre sa décision à 14 h 00, mais cela est reporté à 17 h 00. Ce sera le redressement judiciaire…

Classique, une première période de 6 mois, des administrateurs judiciaires nommés, etc.

La Bretagne (6 sites, 1 900 salariés), principal fief de cet industriel de l’agroalimentaire, va certainement y laisser des plumes ! À Châteaulin (Finistère), là où est le siège social, c’est la consternation.

24 entreprises, 3 400 salariés, 800 fournisseurs/éleveurs. Père Dodu comme marque bien connue…

Mais il est vrai que le poulet était tendu, droit sur ses pattes, dans des cages qui n’étaient pour la plupart pas encore aux normes européennes.

Les misères faites aux poulets en batterie étaient bien connues. Le Label Rouge c’était pour le dimanche, le Classe A pour la semaine.

Chez Doux, on avait tout compris : volailles fraîches, poulet congelé pour l’export, « produits élaborés »…

Des investissements malheureux à l’étranger (200 millions d’euros de créances bancaires au Brésil), et une situation guère brillante en France…

En fait, la fin d’une industrie subventionnée par la PAC, de l’oseille, ou du blé fourni par l’Europe…

De l’oseille, du blé ? C’est pour les poulets ?

Oui et non, c’était pour DOUX…

En ce jour sinistre pour les volailles qui ne pourront même plus se faire abattre, on annonce près de 440 millions d’euros de dette globale. Quant aux éleveurs, ils se plaignaient de délais de paiement supérieurs à 120 jours.

Il n’y a pas à dire, le poulet a le bec dans l’eau, et son « bas de cuisse » va aller… au pilon !

Oui, mais si le poulet dit « fermier » est abattu en général au bout de 81 jours, Charles DOUX, lui, est fier de ses 75 ans, il peut revendiquer un âge équivalent à l’espérance de vie cumulée de 338 poulets, voire 490 pour les spécimens d’élevage intensif.

Mais il n’y a pas que le PDG, la famille possède en effet 80 % du groupe…

Groupe « familial »… Esprit de famille, alors ? Probablement.

Puisque nous sommes dans les chiffres, restons-y.

En effet, il y a un élément curieux, comme le bréchet que l’on vient d’extirper du poulet pour que les enfants le cassent en deux… Les plus érudits parleront de « l’os de la victoire »…

À la date du dépôt de bilan, le magazine Challenges, classe la famille DOUX à la 146e position dans son classement des plus grandes fortunes françaises.

2009 : 200 millions d’euros…

2010 : 280 millions d’euros…

2011 : 330 millions d’euros…

2012 : dépôt de bilan de l’entreprise familiale…
Ajout du 11/09/2012 : Challenges les déclasse en 321e position pour 2012, avec une fortune passée à 100 millions d’euros, assortie de la mention « Nous avons divisé par trois l’évaluation de ces Vendéens, qui possèdent 80 % de ce volailler (CA : 1,4 milliard) en difficulté financière. »
Où sont passés ces 230 millions d’écart ?

Une fortune augmentée de 130 millions d’euros en deux ans (2010/2011) : cela représente 38 235 euros par salarié, et 162 500 euros par éleveur…

Il n’y a pas à dire, il y a un os dans le poulet plumé !

© PF/Grinçant.com (2012)

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