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Le calvaire de la guêpe

C’était dans la nuit de lundi à mardi.
Un bruit bizarre, qui s’arrêtait et reprenait.
Qui variait de style et d’intensité.
Je n’arrivais vraiment pas à identifier ce que cela pouvait être.
Il faut dire que dans ces immeubles, les bruits peuvent venir de loin, par le béton ou la VMC.
J’ai pensé à un appareil qui peinait, qui se grippait.
À plusieurs reprises je me suis levé pour aller prendre de l’eau fraiche dans le réfrigérateur.
Le mardi matin, après un moment de silence, le bruit a repris, puis il s’est à nouveau arrêté.
À cet instant, je me suis dit : « Et si c’était chez moi ? »
Et je suis précisément allé écouter à proximité de mon frigo.
Puis, vers midi, j’ai ouvert la porte pour prendre de quoi déjeuner.
Et je vois quelque chose tomber, assorti d’un léger « plop ».
Médusé, je regarde sur le dessus en verre du compartiment viande/poisson…
Là, en plein mois de février, il y a une guêpe dans mon frigo !
Le genre de bestiole que je n’aime pas.
Je referme vite la porte pour réfléchir à une action.
Je prends mon aspirateur cyclonique sans fil et le mets en position d’aspiration maximale.
J’ouvre à nouveau la porte, la guêpe est toujours là, à ramper péniblement.
Et elle s’est retrouvée happée par une dépression qui n’était pas météorologique.

Quelle aventure !
Froid ventilé, elle est restée dans un environnement à 3 °C.
Le noir complet, sauf quelques dizaines de secondes quand j’ouvrais la porte.
L’épuisement, à voler dans l’appareil et à se taper un peu partout, voilà qui explique les « bruits ».
Puis l’aspiration dans un appareil « cyclonique ».
Et peut-être une mort lente si elle a survécu à l’aspiration et la rotation de mon Dirt Devil — « diable de la saleté » — qui n’a jamais aussi bien porté son nom.

Comment est-elle arrivée là ? *
D’autant que j’ouvre/ferme toujours très vite la porte de mon frigo.
Peut-être dimanche matin, dans une boîte d’œufs « Bio » ramenée du Carrefour.
Ou alors vendredi, dans une quiche, ou avec du jambon à la coupe au rayon traiteur d’un autre hypermarché.
Pour la quiche, elle a dû s’extraire rapidement de l’emballage, puisqu’elle a eu doit au four à 210 °C — 20 minutes — dès samedi avant de réintégrer (partiellement, il en manquait bien évidemment un gros morceau) le réfrigérateur.
Ou alors elle est entrée autrement, subrepticement, par magie noire, dans mon enceinte réfrégérée.
Mais vu ce qui lui est arrivé, l’expression « Pas folle la guêpe » en a pris un sacré coup !

© PF/Grinçant.com (2021)

* PS : Mon appartement est en étage, et en presque deux années de résidence je n’ai jamais vu une guêpe se pointer ne serait-ce que sur mon balcon.

5 commentaires sur “Le calvaire de la guêpe”

  1. Avatar photo

    –> « Froid ventilé, elle est restée dans un environnement à 3 °C. »

    Je dirais même plus, « elle est restée **confinée** dans un environnement à 3 °C. »… et a fini comme une conne : sans masque !

    Petite anecdote…
    Un très bon ami a des (au moins aussi bons) amis qui ont vu « naitre » un couple de cafards dans le double vitrage de leur four. Malgré les quiches et autres joyeusetés de chez Marie passées se faire bronzer, ces bougres ont tenu deux ans confinés ! Comme quoi, la méthode a beau être moyenâgeuse, elle fonctionne bel et bien.

    1. Avatar photo

      Je trouve que « finir sans masque » est plutôt intelligent.
      J’ai plein de ces saloperies dans un coin, j’aurais pu lui en fournir un, même si mon frigo est très clean.

      Mes quiches, ça n’est pas du Marie, c’est de la vraie, même si c’est fabriqué « dans nos ateliers » (hypermarché Leclerc).
      Grande barquette clipsée (d’où une fente qui aurait pu permettre qu’elle s’échappe), et un choix amusant, notamment celle « du soleil » (avec des légumes, dont des tomates) et je suis revenu hier avec une « à la vendéenne ». Poids de la bête (la quiche, pas la guêpe) : 1,2 kg ! Avec une étiquette « Bon et frais ». 20 minutes au four à chaleur tournante et c’est prêt et bon.

      Quiche

  2. Avatar photo

    En plein hiver, pas facile d’avoir des légumes de l’été, du « soleil », sinon cela provient de l’hémisphère Sud ou alors sous serres chauffées…
    Quant à la guêpe, était-ce un mâle ou une femelle ? Je viens de regarder la définition de la guêpe, et j’apprends que la guêpe femelle — comme le moustique femelle (anophèle) — porte un aiguillon pour mieux piquer… Les femelles sont plus méchantes que les mâles, même chez les animaux !!! Qui l’eût cru ?

    guêpe = Insecte hyménoptère (Vespidés), scientifiquement appelé Vespa, dont la femelle porte un aiguillon ; femelle de cet insecte.
    Anophèle : nom masculin. Insecte diptère (Culicidés), moustique dont la femelle est l’agent de transmission du paludisme et de la filariose.

    « Les anophèles porteurs de fièvre craignent la lumière, la chaleur et l’eau claire. »
    Claudel (Paul), 1868-1955, Journal, Cahier V, Pl., t. I, p. 660.

    Je me demande si Paul Claudel était sûr de lui quand il a écrit cette phrase…

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      Oui, des tomates sous serres chauffées, c’est presque une évidence. Mais pour une quiche, ça reste original et goûteux.

      Pour la guêpe, je ne lui ai pas demandé avant de l’aspirer. Mais elle était grosse et elle avait bien l’air d’une femelle. Pas voulu tenter le coup de la récupérer pour la relâcher dans la nature.
      De toutes les manières, après toutes ses aventures, elle devait être en perte de repères.
      En plus, en plusieurs jours dans le frigo, elle a bien dû me bouffer des trucs, donc elle était définitivement intoxiquée.
      Je pense que je l’ai achevée, car mon aspirateur ne fait pas de bruit quand je ne m’en sers pas.

      PS : Pour éviter les problèmes avec les lobbies féministes, on va dire que c’était une guêpe transgenre. Mais bon, les lobbies LGBT sont encore plus agressifs que les guêpes !:–/

    2. Avatar photo

      Un addenda à mon commentaire…
      La guêpe aurait été surement un mâle quand, lorsque vous avez ouvert la porte du réfrigérateur, vous l’auriez entendu dire : « Je me les gèle ici… »

      « Je suis un intellectuel. Ça m’agace qu’on fasse de ce mot une insulte : les gens ont l’air de croire que le vide de leur cerveau leur meuble les couilles. »

      Simone de Beauvoir (1908-1986), les Mandarins, p. 133.

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