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Une clinique bien coupée de la réalité — Délire Covid

Dans cette Brève — Une vieille dame, des chiens, et une consultation Doctolib — je racontais comment j’avais aidé une voisine en l’accueillant pour qu’elle puisse réaliser sa téléconsultation sur l’une de mes tablettes.

Depuis, elle a enfin récupéré son Internet SFR bien pourri : dans un immeuble « fibré », elle est toujours en ADSL à 3 Mbps maximum.
Elle m’a à nouveau appelé, mais elle souhaitait pouvoir assurer la suite — pour l’ablation de sa broche (dans un doigt) — de chez elle.
Pouvais-je l’aider techniquement ? Ma réponse a été « Oui ».
Je m’attendais à devoir lui préparer son ordinateur pour une autre consultation Doctolib

En fait, sur sa table, elle avait deux piles de documents…
Pour la téléconsultation « pré-anesthésique », c’était bien Doctolib, j’étais en terrain connu.
Mais pour l’admission en clinique (même établissement), c’était par un site nommé… Maiia.com !
Me voilà parti pour lui configurer au mieux son PC portable Acer acheté en grande surface et équipé d’une webcam d’une qualité déplorable (VGA = 640×480 pixels).
Bon, la balle était maintenant dans son camp.
Mais en fait non, elle me demande ensuite comment envoyer par Internet ces documents remplis/signés :

  • Fiche de préadmission
  • Personne à prévenir en cas de nécessité
  • Désignation d’une personne de confiance
  • Directives anticipées
  • Fiche de consentement patient pour l’accès aux données médicales
  • Confirmation d’informations médicales
  • Consentement éclairé en période épidémique Covid-19

Tout cela à « rapporter au Bureau des admissions le jour de votre rendez-vous avec l’anesthésiste »…
Oui, sauf que ce rendez-vous avec l’anesthésiste se fera aussi à distance, en téléconsultation.
Bien sûr, pas de mail sur ces documents.
Et, concernant la liasse « Questionnaire médical » pour la consultation « pré-anesthésique », il n’y a qu’un numéro de… fax !
Vous connaissez beaucoup de vieilles dames qui ont un fax/télécopieur à domicile en 2020 ?
La solution, se procurer les mails des services concernés, ce que je lui demande faire…
Mais comment opérer avec ces deux liasses « papier » ?
Elle n’a pas d’imprimante multifonction, et encore moins de scanner dédié. Quant à savoir gérer des PDF, c’est encore une autre histoire.
Me voilà donc chez moi à lui scanner les documents afin de les lui ramener sur clef USB.
Finalement, elle a pu se débrouiller.

Et, le 25 mai, j’ai reçu ce SMS :

« Je vous remercie infiniment de votre aide précieuse !…
Mes centres d’intérêt dans ma vie se sont axés davantage sur le “comment vivre avec les autres, et comment communiquer au mieux avec empathie” !…
Étant donné mon parcours de vie… que je n’ai pas choisi. Mes intérêts sont plus psychologiques et philosophiques qu’informatiques… j’en suis loin. »

© PF/Grinçant.com (2020)

2 commentaires sur “Une clinique bien coupée de la réalité — Délire Covid”

  1. Avatar photo

    Finalement, à force de tout faire par informatique, le médecin n’a pratiquement plus lieu d’être en chair et en os. Les reprises de cabinets vont poser problème à l’avenir, puisque désormais un écran sert d’intermédiaire. Déjà qu’il n’est pas simple de faire pleinement confiance à celui qui est en face de nous, alors que penser de cette nouvelle médecine qui n’a plus que le nom ? La substance qui en faisait son renom et sa qualité devient ou deviendra un souvenir pour ceux qui l’ont connue.
    Terrifiant !…

    1. Avatar photo

      Oui, c’est terrifiant.
      J’en parlais récemment à une psychologue clinicienne qui « a peur que les médecins s’engouffrent définitivement dans cette brèche vers la télémédecine ».
      Et ça semble être le cas, à marche forcée, et n’importe comment.

      Pour ma part, depuis le 11 mai, j’essaye d’avoir au téléphone un gros cabinet d’ophtalmologie, car mon rendez-vous du 23 mars avait été annulé « à cause du Covid-19 ».
      Soit je tombe sur un disque « Toutes nos lignes sont occupées », soit l’on me dit que l’on va prendre mon appel, suivi d’une « récitation Covid » (masque obligatoire, pas d’accompagnant, etc.), avant que ça ne me raccroche systématiquement au nez.
      Je perds patience, et pour rimer, j’en viens à perdre aussi confiance. :-/

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