Oh, que je suis content !
Depuis le temps qu’il me narguait.
Combien de fois l’ai-je entendu ?
Mais hélas jamais vu.
En forêt, son cri reconnaissable.
Me grillait régulièrement.
Mettant aux abois ce qui ne l’était pas.
Réduisant à néant mes espoirs photographiques.
Comme seule preuve, j’avais une plume.
Que je conserve soigneusement.
Comme un trophée, une vengeance.
Ou pour mettre en valeur des champignons.
C’est un lanceur d’alertes.
Et ça, je respecte.
Ennemi de nos nuisibles.
En affaires comme en politique.
Dans la nature, combien de vies doit-il sauver ?
Comme humain, on fait tout pour l’éliminer.
Sale temps pour eux, d’ailleurs.
Les lanceurs d’alertes, pas les délateurs.
Et là, au détour d’un chemin, qu’ai-je vu ?
Un oiseau qui me narguait.
Sur sa branche perché.
Muet comme une carpe.
Il portait une copie de ma plume.
Il en avait même plusieurs.
Bien reconnaissables.
Il s’agissait donc d’un Geai des chênes.
Je n’ai pas compris cette vision de début de parcours.
J’ai continué ma marche, autour d’un lac.
Jusqu’au moment où la boucle s’imposait.
Et qu’une grande douleur surgissait.
Continuer ou rebrousser chemin revenait au même.
J’ai donc continué sept kilomètres.
Me tenant le dos tel un vieillard.
Avec une sorte de sciatique lancinante.
Et je me suis répété que cet oiseau était un signe.
Qu’il voulait m’alerter de quelque chose.
Et que les deux photos prises de lui étaient suffisantes.
Mais j’ai été sourd et têtu, et mal m’en a pris.
Plus que jamais, écoutons les lanceurs d’alerte(s) !
Vignette : « Carnage de plumes, en voilà un qui n’a pas écouté le cri du geai » © PF/Grinçant.com (2016)
© PF/Grinçant.com (2016)
Quelques billets en rapport :
Magnifiques photos de ce bel emplumé, gardien de la forêt. Son cri d’alarme est clair, comme celui des autres oiseaux d’ailleurs.
Dans le jardin, il vient régulièrement débattre avec les pies, c’est pas très mélodieux. Le corbeau a de la voix aussi, mais il insiste moins. Le merle, les mésanges, et autres tourterelles sont bien plus agréables. Bien sûr, la nuit, la chouette n’a pas de concurrence.
Oui, un lanceur d’alerte inconditionnel que les autres écoutent, pas comme chez nous…
Pour la sciatique, c’est une alerte en soi qui recommande de faire le ménage dans sa tête. Facile constat, certes, la mise en oeuvre est moins évidente surtout en solo.
Conservez la forêt, votre APN, et prenez soin de vous !
Bon courage ;-)
Bel oiseau.
Là, je l’ai vraiment vu comme un signe, voire une alerte, mais j’ai persévéré.
Pour une fois que j’en voyais un d’assez près, même furtivement (ou bien je n’y prêtais pas attention avant). Mais cette rencontre compense les désagréments d’un dos presque bloqué en cours de sortie, d’où mon contentement de début de billet.
Le « ménage » est presque permanent, mais les scories pleuvent toujours.
Merci ;-)
Les lanceurs d’alerte sont une espèce à protéger. Contrairement aux élus de toutes sortes, surtout quand on voit comme ils sont prompts à réagir pour conserver leurs privilèges. Sans contrepartie, les lois sont votées avec une présence moyenne de 16% à l’assemblée. Et pourtant, ils sont payés plein pot. Même absents. Édifiante interview, ce matin chez Bourdin, de Philippe Pascot qui dénonce les abus et rouages du système par ces élus qui en profitent et font tout pour que rien ne change.
Philippe Pascot, Bob.Mar13 en parlait dans ce fil de discussion.
Le système est complètement vérolé du sol au plafond, et il faudrait tout passer à la vapeur ;-)
Et le hic, c’est que ceux/celles qui se présentent comme des « alternatives » en croquent de la même manière.
Et là, je vais ressortir ma petite phrase fétiche : « Tout est relatif avant d’être absolu ! »
L’intérêt commun, ils s’en foutent complètement, ils ne pensent qu’à leur pomme et à leurs cliques en mettant des claques jusqu’à la misère/mort à leurs « concitoyens ».
Le geai, lui, prévient tout le monde dans la forêt. Et c’est bigrement efficace.
En le faisant, il pense à qui, à lui, uniquement à ses congénères, ou à tous les animaux qui peuplent les lieux ?
Le geai répond et ne réagit qu’en tant qu’animal. Sans arrières pensées ni privilèges à sauvegarder. Il avertit tous ceux qui veulent entendre son alerte/alarme.
Quand les humains auront retrouvé leur âme animale, peut être que la cruauté salvatrice qui préservent ces animaux sauvages des prédateurs auront raison de ces pourritures nanties.
« …auront raison de ces pourritures nanties »
Et surtout, qui se nantissent, le tout en bandes organisées.
Ah je savais que vous réalisiez moult clichés superbes PF.
Nous avons l’occasion d’en voir ici qui parsèment avec grâce votre blog.
Des volatiles, des chats, des paysage,s la nature sous toutes ses formes et beautés.
Dans le cas d’espèce vous vous êtes surpassé.
un seul mot sur ces clichés : MAGNIFIQUE !!!
D’ailleurs, j’ai une petite requête : si vous l’avez en grand format cad au moins 1920*1080 je suis preneur car elles feraient de magnifiques fonds d’écran.
Concernant l’objet du billet, les lanceurs d’alertes dont fait parti ce petit corvidé est effectivement essentiel.
Lui au moins est plus au calme et moins soumis à la pression dans sa forêt (du moins tant que certains ne décident pas de détruire son habitat naturel) que ses congénères bipèdes.
Le lanceur d’alerte bipède, lui, devient une cible et tout est fait pour l’anéantir au travers de Lois, pressions, intimidation diverses… le tout au nom de la sacro-sainte « liberté des marchés » bien pratique pour stigmatiser les opposants.
Ces marchés qui n’ont rien à voir avec les étals de marchandises du terroir bien évidemment, car ces Marchés-là, eux, détruisent plus surement qu’une horde de Attila.
Si les bipèdes observaient davantage Dame Nature, je pense qu’ils trouveraient d’ailleurs des moyens de résistance et de lutte peut être plus adaptés en réponse aux prévaricateurs et prédateurs qui lui nuisent.
Merci encore une fois PF pour vos clichés… et ce rappel que Dame Nature nous enseigne beaucoup si nous nous donnons la peine de la regarder avec tendresse et… respect.
Merci ;-)
Ça me confirme que les billets « visuels » sont appréciés, même s’ils recueillent en général très peu de commentaires.
Par contre, concernant ces deux clichés, un format supérieur risque d’être critiqué par les « puristes » de la photographie.
En effet, j’utilise un APN à petit capteur, et dans certains cas le bruit et les artefacts de compression ne pardonnent pas.
Et c’est le cas ici, d’autant que ces photos étaient faites à main levée*, et d’une manière un peu extrême :
– Focale 1860 mm en équivalent 35 mm, au 1/160e de seconde pour la première
– Focale 895 mm en équivalent 35 mm, au 1/320e de seconde pour la deuxième
Et en plus, c’est « cropé » (recadré), ce que je fais rarement.
Mais c’est le volatile, et l’intention qui comptent, non ?;-)
Votre souhait est exaucé, je viens de les ajouter dans la section « Goodies » ;-)
Et j’ajoute les liens sous chaque photo, dans le billet…
Une fois de plus, une simple rencontre dans la nature m’a permis de faire un billet elliptique/parabolique qui va finalement assez loin, enfin pour ceux/celles qui comprennent, et je vois que c’est votre cas :-)
*En plus d’un certain regard, je prouve aussi que je n’ai pas (encore) la tremblote !
Une citation qui peut s’appliquer aux lanceurs d’alerte :
“Plus une société s’éloigne de la vérité, plus elle hait ceux qui la disent.” George Orwell
George Orwell, auteur d’un ouvrage de science-fiction précurseur à plus d’un titre…
Eh oui, tout ce qui bouscule l’ordre établi, le lavage de cerveau, les certitudes, etc. ça dérange, ça met mal à l’aise. Ajouté à ça la dérision organisée des alertes et les faux lanceurs commandités.
Les vrais paient souvent le prix fort, Edouard Snowden exilé chez les Russes, Le Pr Joyeux rayé de l’ordre par une quiche sinistre, etc.
Le geai travaille pour la communauté, c’est à dire d’autres espèces, nous, non seulement nous restons incapables de raisonner en espèce, nous nous détruisons mutuellement et nous soumettons à des hiérarchies stupides (malgré une déclaration universelle farce qui dit le contraire), mais encore nous sommes le prédateur systématique des autres espèces, et de la Planète. Un vrai cadeau !
Exact universel. L’animal ne pense pas, et agit en fonction de son instinct, pas pour son ego, mais pour le bien de tous, afin de préserver l’écosystème. Seul l’homme morbide et (est) égoïste au point de détruire ce qui le fait vivre est capable d’actes abjects envers son entourage. Ce qui me fait me poser la question de pourquoi ?
Est-ce à cause du système, ou bien pour en finir avec ce système ?
Je ne sais plus qui disait ce que j’ai lu il y a quelques jours : l’esprit de compétition équivaut au suicide. Ou un truc de ce genre-là.
La question de pourquoi en est une bonne.
Les « hautes technologies » ont toujours des potentiels néfastes qu’il vaut mieux maîtriser. Les commandes électriques sur les avions c’est génial, mais c’est aussi ce qui permet de prendre leur contrôle à distance, idem pour nos voitures sous peu.
Henri Laborit que je cite souvent, un génie du siècle dernier a démontré que notre cerveau humain, bien supérieur en capacités à celui des autres mammifères avait un énorme défaut, sa propension à dominer l’autre. Cette magnifique machine n’a pas été livrée avec la notice, nos ancêtres sont allés à fond pour découvrir leur milieu extérieur, au détriment de leur milieu intérieur. Résultat, c’est devenu très difficile d’éduquer, ou pire de réhabiliter nos cerveaux. Pourtant il suffit de leur expliquer de simples règles naturelles qu’un enfant du primaire est parfaitement capable d’assimiler.
Bon, c’est pas tendance, c’est même le contraire, alors le champ est libre aux hiérarchies, dominations, systèmes bien rodés. Vous reprendrez bien une part d’état d’urgence ? Pour vous aider on vient de vous dire que des marchands de glaces vont se faire sauter sur les plages cet été, comment résister ?
Les geais sans plumes font pourtant assez de bruit…
À se demander si des bouquins de SF comme celui d’Orwell ne sont pas considérés comme des « guides » par nos politiques et autres manipulateurs qui considèrent le pire comme un objectif.
J’ai eu beaucoup plus de plaisir à rencontrer ce geai quelques secondes qu’à croiser sur des allées des humains qui ne répondaient même pas au « Bonjour » que je leur adressais…
Mais la société va prétendre que c’est moi qui ne suis pas normal.
Le Bonjour est une goutte de colibri, alors le normal il est bien là :-)
Je constate même, à voir certains rictus en réponse, que le « Bonjour » est parfois vécu comme une agression, un comble !
Ola!
Je te rassure PF c’est même pas dans la rue qu’on ne me répond pas, c’est parfois mes propres voisins, pourtant je ne leur ai rien fait (promis !) , mais peut être que tu as une trop grosse voix, lol.
Merci pour le fond d’écran, ça rend très bien :)
Pour en revenir aux lanceurs d’alerte, ce sont des gens vraiment courageux, franchement, si l’on avait à dénoncer quelque chose d’insupportable et que l’on avait des pressions jusqu’à des menaces de mort, personne ne sait comment on réagirai…
C’est l’ego de l’homme qui le pousse à écraser son prochain, il a oublié sa vraie nature , comment on vit avec les autres et pas contre eux… Sans compétition et sans jalousie, le monde serait meilleur…
En pratique, pour ces gens (courageux et/ou suicidaires), il n’y a même plus de « menaces de mort », mais on leur applique tout simplement une mort sociale… Dans la plus totale indifférence.
Les exemples pullulent.
Je remets : Les écouillés au pouvoir, les couillus au trou (Octobre 2013)
Et un incompris, pour la lâcheté au quotidien du plus grand nombre : Oh, si vous saviez ! Ou le piège des secrets (Mai 2013)
À l’inverse, les désinformateurs, il y en a plus que d’arbres dans la forêt, difficile de capter le geai dans ces conditions…
Il faut choisir sa forêt, comme Grinçant ;-)
« Il faut choisir sa forêt, comme Grinçant ;-) »
Oui, il faut bien choisir ce genre de lieu, en effet, et l’on peut même parler d’« adoption », qui doit être réciproque.
Sauf que, comme dit dans un billet récent « Quant à cette forêt, je lui dis Adieu. », je suis en quête d’autres lieux, et ça n’est pas facile, mais il faut bien se renouveler/ressourcer, non ?
Ce geai était un cadeau (enfin pour moi), mais d’ailleurs ;-)
Allez, une petite rencontre furtive et éloignée en ce début 2017 ;-)
C’était avant-hier, son chant était aigu et élégant, et pour une fois il ne lançait pas d’alerte… Le froid ?
@Pamphlétaire
Du coup, je « ranime » ce vieux billet en publiant votre message envoyé par mail :
Merci PF.
Whaou, vous avez une mémoire d’éléphant pour vous rappeler les billets! Cela va bien avec celui-ci et ayant trouvé une « citation » sur le geai ci-dessous, cela m’a renvoyé à un conte de Daudet…
« Le geai : le sous-préfet aux champs. »
Jules Renard, 1864-1910, Histoires naturelles, p. 110.
Le sous-préfet aux champs : https://www.grinalbert.fr/images/telechargements/bibliotheque/daudeta/Sous-prefet_aux_champs.pdf
Puisse ce conte inspirer nos politiques sur un monde meilleur pour les citoyens…