Psychologie
Oh, que je suis content !
Depuis le temps qu’il me narguait.
Combien de fois l’ai-je entendu ?
Mais hélas jamais vu.
En forêt, son cri reconnaissable.
Me grillait régulièrement.
Mettant aux abois ce qui ne l’était pas.
Réduisant à néant mes espoirs photographiques.
Comme seule preuve, j’avais une plume.
Que je conserve soigneusement.
Comme un trophée, une vengeance.
Ou pour mettre en valeur des champignons.
Bigre, c’est un peu mort ici !
Mais où est donc passé le boutiquier ?
Ah, le voici, il revient !
Après une curieuse expérience.
Comme un voyage ultime.
Comme un isolement, un repli.
Pourtant, je l’avais déjà fait.
Mais là, c’est encore plus déconcertant.
Celui d’un séjour en « zone blanche ».
Quelle erreur !
Quelle horreur !
J’ai voulu m’informer…
Cinq minutes de BFMTV.
Plus une dose d’iTélé.
Des terroristes partout !
La menace rode, où que l’on soit.
Chacun peut être victime.
Et chacun peut être terroriste.
On nous dessine une société impossible.
L’autre est l’ennemi, forcément.
Vivre sereinement ne doit pas être la règle.
C’est l’histoire d’une bougie.
Faite avec amour.
Parfumée à la fleur d’oranger.
Et offerte à la Saint-Valentin.
Mais l’idylle n’a pas duré.
Incompréhension et passé torturé.
Rien de tel pour souffler la flamme.
Mais restait cette bougie.
Fin de 2015 !
Ouf !
Année pourrie !
Libertés bafouées, détruites.
Aujourd’hui, vœux moisis…
De notre « président »…
D’une république abîmée.
Qui ne mérite plus de grand R.
Alors, autant terminer sur du bon.
Des souvenirs magiques.
De belles ambiances.
De la belle nature.
Ça n’est pas dans mes habitudes.
Donc, autant y déroger, à mes habitudes.
En « Off », je reçois souvent des messages.
Des mots sympathiques.
Et d’autres, bien moins.
Ils en disent parfois très long sur leurs auteurs.
Mais j’apprécie que l’on se donne la peine.
Que l’on passe du temps.
À m’écrire, pourvu que cela ait du sens.
Et souvent de l’humanité.
En ce mois de juin 2015, l’impensable.
Presque l’impossible même.
Enfin, pour un « citadin ».
Grinçant a huilé ses articulations.
Et s’est mis à marcher, marcher.
Tantôt en solitaire, tantôt en petit groupe.
Oh, pas Saint-Jacques-de-Compostelle !
Non, seulement 165 kilomètres.
En 19 marches-balades.
Du vrai lâcher-prise.
Du pur bonheur.
Que je recommande à tout le monde.
C’est marrant, j’en suis presque sûr.
Ce maire doit être un sale con.
Je me fais la remarque à chaque fois.
Quand je passe dans cette petite commune.
Des giratoires, des détours partout.
Des rues rétrécies, sciemment.
Au point que même le bus a de la peine.
Et que les voitures se font des appels de phares.
Un hôtel de ville ostentatoire.
Bien sûr, une inévitable médiathèque.
Mais les commerces se meurent.
L’épicerie fait grise mine.
« J’arrête de râler… »
Encore l’un de ces stages…
L’un de ces « séminaires »…
Qui prônent la « pensée positive ».
Le « verre à moitié plein ».
Pour tout voir du bon côté.
Le rêve des politiques.
Pour nous faire avaler n’importe quoi.
Le rêve des marchands.
Pour nous plumer dans la bonne humeur.
Le rêve des prédateurs sexuels.
Pour qui il n’y a que jouissance à « partager ».
Vous qui êtes au bord du burnout.
Vous qui stressez à mort.
Vous qui ne dormez plus.
À courir après un salaire de misère.
À polluer dans les bouchons.
À ruminer dans le métro.
Vous qui avez envie de tout larguer.
Vous qui voulez des réponses.
Vous qui en avez assez des questions.