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Lâchons un peu prise

Mustang en plein lâcher-priseBon, que vous dire dans cette ambiance bien glauque ?
Pas grand-chose, sinon de prendre de la distance.
De vous écouter, d’activer vos neurones, votre imagination.
De trier le bon grain de l’ivraie.
De fuir le négatif pour vous accrocher au positif.
D’évacuer les MPN, les parasites, les toxiques, les inutiles.
De revenir à des fondamentaux, à l’essentiel.

Alors, une fois de plus, je vais essayer de vous changer les idées.
Avec quelques photographies issues de deux balades/randos récentes.
Pour vous faire prendre l’air, d’autant que nous manquons d’oxygène en ce moment.
Pour vous aérer l’esprit, alors que l’on fait tout pour nous l’enfumer.
Pour contempler un peu de beau, alors qu’on nous inonde de moche.


C’était le 10 octobre 2020…

Un petit port tranquille de la côte Atlantique.
Des pontons presque immobiles.
Une mer d’huile entre les jetées.
Des bateaux alignés, inutiles.
Mais je trouve la scène reposante.
Et surtout, il y a ce gros nuage qui flotte.

Petit port de plaisance

Scène inquiétante, mais ça n’est qu’une statue.
Un peu zombie, comme nos concitoyens du moment.
Mais elle est là, à veiller, entre le port et les falaises.

Statue maritime

Le ciel, les nuages, l’eau.
Un tout qui s’alimente mutuellement.
Et un soleil qui illumine tout ce qu’il touche, ce qu’il frôle.

Océan, nuages et soleil

Un petit étang, peut-être d’eau saumâtre.
Comme un miroir, pour mieux mettre en valeur les nuages.
La magie des reflets, de la lumière, du regard.

Étang et reflets

D’habitude je les fais à travers les arbres.
Mais là j’ai osé, soleil pile en face.
Un joli « sunstar » à dix-huit branches.

Sunstar 18 branches

Et, sur ce chemin côtier qui n’est pas de douanier.
Un arbre encore plus torturé que la statue.
Noué et noueux, comme pour emprisonner quelque chose.

Arbre torturé

Ah, du moderne ! J’ai dit : « Je crois que c’est une Mustang ! »
Mais une cavalière qui m’accompagnait me lance cavalièrement : « Mais, non, c’est une Ferrari ! »
Sur le coup, penaud, j’ai acquiescé. Mais non, le cheval n’est pas cabré, et j’avais bien raison.

Mustang ou Ferrari ?

Double photo, pour le jeu des perspectives et des lignes de fuite.
Pas de secret, cet édifice religieux a l’air de travers.
Mais j’ai dégainé un logiciel spécifique qui redonne de la droiture à la vierge perchée.

Ah, cette vierge, elle se croit toute puissante, à dominer ainsi ceux qui l’observent d’en bas !
Oui, sauf qu’un étourneau remet les choses à leur place.
Se jouant même des pics dignes de Vlad III l’Empaleur.

La vierge et son étourneau


C’était un autre jour, le 14 octobre 2020.

Ambiance couvre-feu, et même masque obligatoire.
De quoi me motiver à m’aérer encore plus la tête.
Malgré l’adversité et les zombies difficiles à oublier.
Vous allez voir, ça n’est pas simple de fuir les grégaires et la bêtise humaine.

Petit plan d’eau et sa végétation.
Pas de téléobjectif sous la main, j’ai failli en pleurer.
Mais le voyez-vous, ce héron tranquille et son reflet ?

Héron

Puis, au détour d’une petite route, une belle charrette à l’ancienne.
Imposante, à tracter par des chevaux ou par des bœufs, je ne sais.
Une autre époque dirait John Deere.

Vieille charrette

Et pas de plaque d’immatriculation, pour la maréchaussée ou les radars.
Une simple plaque gravée encore tenue par deux clous rabattus.
Le nom et l’adresse du propriétaire, et la mention « CULTIVATEUR ».

Plaque d'identification

Eh oui, mais il y avait une meute ! Que dis-je, un troupeau !
Pire que des loups, des chacals, des hyènes. Des moutons ou des mougeons.
Des « randonneurs », une trentaine, avec deux gilets jaunes dotés d’un sifflet à roulette.
Et tenez-vous bien, ils étaient presque tous… masqués !

Troupeau de randonneurs masqués

Après tout ce brouhaha, un peu de douceur.
Après des gens pas nets, un joli flou.
À vivre tranquillement, ployant sous le vent.

Douceur

Mais qu’est-ce donc, suis-je soudain sous les tropiques ?
Là, caché derrière d’énormes feuilles.
Un spectacle pour le moins déconcertant !

Tropiques ?

Gunnera manicata, de la rhubarbe géante du Brésil !
Comme une envie de faire une tarte.
Mais autant laisser son planteur en faire ce qu’il veut.

Rhubarbe géante

L’homme triste qui n’est pas de marbre.
Intelligent, malgré son cerveau de bois.
Lui ne porte pas de masque, tout comme moi d’ailleurs.

Homme de bois

Et pour finir, une scène ordinaire.
Mais je lui trouve beaucoup de douceur.
Comme un appel à la sérénité.

Sérénité

Sérénité que je vous souhaite !…

Vignette : « Comme un cheval fou dans la nuit, ignorant le couvre-feu. »

© PF/Grinçant.com (2020)

4 commentaires sur “Lâchons un peu prise”

  1. Avatar photo

    Voilà la vraie vie, celle qui est toujours là pendant qu’on essaie de nous leurrer.

    Dans toutes ces vues reposantes, j’apprécie celle du héron dans son biotope. De l’air pour voler, de l’eau pour boire ou se rincer, des proies à déguster fraîches et le soleil pour réchauffer et fournir à tous la vie.

    1. Avatar photo

      Par contre, je ne sais pas ce qu’à pu penser ce héron quand il a vu débouler — peu de temps après moi — ce groupe d’une trentaine de « randonneurs », certains marchant avec des bâtons, et surtout presque tous masqués.

  2. Avatar photo

    Des clichés toujours superbes que seul un œil averti peut déceler.
    La charrette semble défier le temps qui passe et la plaque de zinc du propriétaire Edmond Craipeau est indestructible au temps. Certainement que la descendance du propriétaire en est le gardien. Le charron qui a construit cette charrette ne doit plus avoir mal aux dents !

    …/ « Les bois de charronnage les plus communs, décrits par les dictionnaires encyclopédiques dès 1690, sont le chêne, le hêtre, l’érable, le frêne, l’orme, le charme. Par exemple, les moyeux et rayons des roues, l’ensemble du châssis sont des pièces taillées en bois dur et résistant de chêne, alors que les jantes sont en bois de hêtre, facile à courber. L’orme et en particulier l’orme tortueux peut être employé pour les moyeux et les jantes, le hêtre pour les essieux, le frêne pour les jantes et brancards, le cœur de chêne à fil droit pour la flèche, pièce maîtresse sous la caisse et les traverses… La réserve de bois, objet d’une attention cruciale, est souvent à l’arrière de l’atelier ou dans un hangar aménagé attenant. Le charron avait des fournisseurs de bois attitrés, à moins qu’il ne repère sur pied les arbres, s’approprie ou achète, coupe lui-même les bois recherchés. L’orme blanc, le frêne des haies, le chêne résistant exigeaient un séchage minimal de deux années avant emploi. Les charrons les plus consciencieux attendaient quatre années pour les billes de bois de chêne employées à la confection des rais et même cinq années pour observer la résistance au micro-fendillement des ébauches de moyeux. Les déchets de bois, copeaux ou sciures, pièces de rebut, servaient au chauffage de l’atelier ou de sa maison. Des pièces de fonte, à fin utilitaire ou de décorations, pouvaient servir dans la fabrication du véhicule. Outre une barre et quelques ferrures en fer forgé et bien sûr les bandages des roues, des pièces métalliques en fer assurent le cerclage d’embout et forment le passe-guide.

    Le charron qui conçoit ou répare communément des véhicules à traction animale et des équipements d’attelage a une bonne connaissance du matériau cuir. Néanmoins, il se fournit en lanières et pièces de cuir auprès du bourrelier, auquel il n’hésite pas à s’associer pour mettre au point un système d’attelage perfectionné. »/…
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Charron_(métier)

    Outils du charron : bec d’âne (bédane), châsse, chèvre, gouge, plane, selle.

    « Passent les jours et passent les semaines, ni temps passé ni les amours reviennent. »
    Guillaume Apollinaire, (1880-1918) Alcools, Le pont Mirabeau

    1. Avatar photo

      Comme je le dis souvent, la photo c’est essentiellement une question de regard, et je m’arrête souvent au centimètre près pour cadrer/déclencher. Et il faut bien évidemment être attentif à son environnement.

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