Insomnies, les ravages du temps qui passe

Je déteste perdre mon temps, surtout par la faute des autres !
Le temps qui passe, c’est de la vie en moins, la mort qui se rapproche.
Dans mon cas, je le compte plus que jamais.
Et je ne pardonne pas à ceux qui me le font perdre, mon temps.
Et actuellement, avec ce « confinement » (illégal), c’est la totale.
Pas seulement du temps qui est gâché, mais aussi de l’énergie, de la santé, de l’argent.

Avant-hier, j’ai eu un rendez-vous annulé, et un non honoré, celui avec une psychologue clinicienne en milieu hospitalier.
Dommage, je comptais la soutenir… psychologiquement !
En fait, je crois qu’elle était en arrêt, peut-être même pour… dépression !
En attendant, j’ai perdu du temps, et je me suis « exposé » au Covid-19 dans cet hôpital à l’ambiance maintenant surréaliste.

Hier, j’ai eu un appel téléphonique.
C’était le gardien de l’immeuble, il « venait prendre de mes nouvelles » !
En fait, le bailleur appelle tous ses locataires, probablement de peur de trouver des macchabées dans les appartements.
Eh oui, dans les couloirs de cette résidence, l’ambiance est curieuse : que se passe-t-il derrière toutes ces portes closes ? D’autant que le silence règne.
Une voisine, croisée sur le parking, me confiait qu’elle vivait de plus en plus mal ce « confinement ». Elle a peur de péter un câble.

Puis, je me suis couché, espérant m’apaiser et dormir.
Autant laisser passer le temps de cette manière.
Et puis non, impossible !
J’ai l’heure projetée au plafond par une installation sophistiquée. :-)
Et j’ai tout vu, ce que j’appelle les « heures magiques ».
00:00, 01:01, 02:02, 03:03, 04:04, 05:05, 06:06, 07:07, et puis stop !
Toute la nuit, j’ai ressassé, ruminé.
J’ai même broyé du noir, mais ça je ne puis l’avouer, Sibeth Ndiaye serait capable de m’accuser de racisme.
J’ai quand même pensé à mon couteau chinois reçu récemment, envisageant toutes les manières de l’utiliser pour leur faire subir un véritable supplice chinois à ma « libération ».
Plein d’idées me sont passées par la tête pour ne pas laisser passer ça, pour régler nos comptes, en espérant que nous serons nombreux.
La colère serait mauvaise conseillère ? La haine serait un mauvais sentiment ? La revanche une mauvaise idée ? Pas certain !

Je me suis levé comme groggy, la gueule de bois.
Et le soleil resplendissant m’a redonné un peu d’espoir.
En plus, le temps passe pour tout le monde.
Et peut-être que certains se font encore plus de mouron que d’autres.
Les tripes nouées, la peur de la « sortie », de la sauvagerie qui pourrait l’accompagner.
Mais, pour eux aussi, le temps qui passe fait son œuvre, et peut-être encore plus que pour nous.
D’ailleurs, en ouvrant mes mails, j’ai eu comme une petite joie en voyant ce que m’envoyait un lecteur :

© PF/Grinçant.com (2020)
(Hors illustration, cf. réseaux sociaux)