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Sur l’étal du boucher, au tour d’Alstom Belfort

Un métro VAL 208, de Siemens, à l'entrée d'une station à RennesHollande va « sauver » les 480 salariés d’Alstom du site de Belfort…

Ah oui, encore des promesses, des ronds de jambe, de l’agitation, des mensonges ?

Avec Nicolas Sarkozy qui disait, déjà, « avoir sauvé Alstom » en 2004 via une entrée au capital à hauteur de 21,36 % d’un état « actionnaire » toujours aussi nul et impuissant, voire complice (actif ET passif).

Puis, 2010, année du rachat de l’activité « Transmission » par Areva (État actionnaire à plus de 28 %, là encore), société qui se dit maintenant en faillite…

Puis, en 2014, souvenez-vous, avec un Arnaud Montebourg, ministre du « Redressement productif » qui monopolisait les écrans sur le sujet, et toute la branche « Énergie » d’Alstom revendue à General Electric (américain) pour engraisser Bouygues qui vendait ses parts, car de la « fraîche » facile, c’est tellement plus « judicieux » à notre époque que des gens qui travaillent en France.

Jusqu’à Emmanuel Macron, récemment, avec une casquette Alstom sur la tête, qui venait parader le 28 mai 2015 près de La Rochelle pour venir « rassurer » les salariés de l’usine d’Aytré (560 emplois) en annonçant « Notre objectif, c’est zéro licenciement chez Alstom Transport », avant de déclarer début décembre 2015, lors d’une audition au Sénat, qu’un rapprochement de la branche ferroviaire était envisagé avec le conglomérat canadien Bombardier.

Moi, sur le terrain, dans la vraie vie, vous ne savez pas ?
Le dernier métro que j’ai pris à Rennes, c’était un… Siemens (allemand).
Et le dernier train « Pays de la Loire », un… Bombardier (canadien).

Un TER Pays de la Loire, marque BOMBARDIER, origine Canada
TER « Pays de la Loire », train Bombardier, origine Canada

C’est de la vente, voire de la destruction par lots, à la découpe.

Bien sûr que l’on nous refait un Florange (ArcelorMittal) Bis, ou Ter, etc.

Les futurs TGV « novateurs » d’Alstom ? Rien de particulier, la monumentale trouvaille-innovation, c’est qu’ils n’auront plus de voiture-restaurant, histoire de « simplifier » : Bravo les visionnaires !

Équiper la France de trains Alstom ? Vous n’y pensez pas, il serait interdit de les « favoriser » dans des « appels d’offres » !…
Ah oui, et brader notre savoir-faire, ça n’est pas interdit ?
Fermer des usines, mettre de gens sur le carreau, ça n’est pas interdit ?

Tout cela est organisé, par incurie, avidité, forfaiture et cynisme.
Bande de traîtres-salopards !

Vignette : « Un métro VAL 208, de l’Allemand Siemens, fabriqué en Autriche, entrant dans une station à Rennes en France » © PF/Grinçant.com (2016)

© PF/Grinçant.com (2016)

12 commentaires sur “Sur l’étal du boucher, au tour d’Alstom Belfort”

  1. Avatar photo

    C’est un peu plus compliqué que ça. Les trains Bombardier sont aussi, il me semble, fabriqués en France. Donc, privilégier Alstom, c’est mettre les employés de Bombardier en France au chômage…
    Le deuxième effet, c’est que si Alstom est sûre d’avoir la commande, ils ne vont pas trop se fatiguer à faire des produits qui collent à la demande.
    Un peu comme Bull qui à une certaine époque était sûr d’avoir les commandes de l’administration française. Dès lors, pourquoi innover ou se préoccuper de ce que veut le client si celui-ci est captif ?
    Et, vu le type de patronat que nous avons en France (la rente de situation, c’est exactement ce qu’ils cherchent) il y a assez peu de chance qu’une commande publique se traduise par plus d’innovation ou d’investissement en R et D, mais plutôt en pots-de-vin pour les décideurs publics, prime pour les commerciaux et dividendes pour les actionnaires.
    Et, évidemment, le jour ou « Maman État » ne peut plus protéger de la concurrence, subventionner, truquer les marchés, l’entreprise vivant sous perfusion s’effondre.

    Hollande réussira peut-être à maintenir le site de Belfort en vie, au moins jusqu’à sa défaite en 2017. Il est même probable que les dirigeants d’Alstom comptent sur l’élection présidentielle pour avoir une commande et utilisent la fermeture comme moyen de pression.
    Mais l’argent utilisé pour acheter des trains sera pris ailleurs, un peu comme notre ministre de l’Éducation nationale a utilisé l’argent destiné aux handicapés pour payer des vigiles qui patrouilleront dans les facs (avec évidemment une efficacité nulle, car ils seront incapables d’éviter le moindre attentat, car pas armés). Mais qu’importe le résultat, car c’est la Com’ qui est importante !

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      C’est tagué « Décryptage », et je simplifie, d’autant que je fais court ;-)

      Et c’est probablement pour cela qu’Alstom « innove » en supprimant les voitures-restaurants (il est vrai un peu inutiles vu le concept et la taille de la France)…
      Pas de vraies nouveautés, de trains qui roulent plus vite… Bref, uniquement de quoi se positionner et rester opportunément sous la « concurrence ».

      Pour le reste, vous démontrez aussi à quel point c’est « calculé ».

      Et je réitère ma phrase que j’ai finalement mise en gras dans le billet : « Tout cela est organisé, par incurie, avidité, forfaiture et cynisme. »
      Laisser des incompétents notoires en place, ça s’appelle comment ?

      J’ajoute que la SNCF a un comportement cynique, et que le réseau français, bien pratiquement largué à RFF, est une véritable honte.

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    Dans le registre arrière-boutique d’un blog, voici ce qui m’arrive…

    Je demande le référencement par Google Search de ce billet depuis ce matin, et j’en suis à ma septième tentative, avec une refus au motif « URL momentanément inaccessible », alors qu’elle est parfaitement disponible :

    Google GWT refuse de référencer le billet sur Alstom de Belfort

    Par contre, ma dernière brève sur la limace, elle, est passée du premier coup…

    Parler ainsi d’Alstom serait maintenant censuré ?
    Première fois qu’un tel truc m’arrive :-/

    Déjà que Google News considère que je ne parle pas de l’Actualité…

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      Je confirme, une recherche textuelle du titre du billet sur Google ne donne rien (à part un contournement*), alors que j’ai vu passer le “Bot” Google dès « notification » automatique…
      Il y a bien blocage sur ce billet, c’est une évidence !
      Censure ? De qui, comment, et pourquoi ?
      De la manière de vous rendre invisible…

      *Résultats à cette heure, c’est la limace qui ressort sur Alstom :

      Alstom ne vient que par la limace : censure Google ? (13/09/2016-14:15:00)

      1. Avatar photo

        Ça vient juste de passer, à ma neuvième tentative, et juste après mon commentaire pour signaler le fait : comme quoi ça sert toujours à quelque chose de râler ;-P

        1ère soumission à 00:50…
        Prise en compte seulement à la 9ème, à 05:23 :-/
        (Heures Mountain View, Californie, États-Unis, siège de Google)

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    Il fut un temps où nous possédions un maillage ferroviaire d’une densité unique au monde. On pouvait aller partout en train, les cars locaux ne prenant le relais que pour de très courtes distances, pour un prix élevé certes, mais restant abordable aux plus modestes. Mais ça, c’était avant…

    1. Avatar photo

      Oui, c’était avant, et le Macron qui a déclaré « Notre objectif, c’est zéro licenciement chez Alstom Transport » dans l’usine d’Aytré aurait aussi pu proposer de la transformer en fabrique d’autocars.
      Encore un truc pour tuer le réseau ferroviaire, avec une foire d’empoigne à des tarifs toujours plus bas, accompagnée d’une baisse de la sécurité pour les personnes transportées et les véhicules légers qui croisent ces engins.
      Au fait, les résultats de l’enquête sur l’accident de Rochefort (pas loin d’Alstom Aytré, justement, en Charente-Maritime) du 11 février 2016, un car scolaire déchiré par une ridelle de camion, ils sont où ?

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    Pendant ce temps, la SNCF nous fait rouler au ralenti de vieux wagons « Corail » recyclés en Intercités sur des voies pourries probablement dangereuses.

    Wagon intercités sur la ligne Bordeaux-Nantes, 09/2016

    Ça, c’est pour la ligne Bordeaux/Nantes, Intercités n° 3856…
    4h58 pour 332 km, soit du 66,8 km/h de moyenne pour un tarif variant de 52,40 € à 24 € :-/

    Infos Intercités n° 3856, Bordeaux-Nantes pour le 14/09/2016

    De qui se moque-t-on ? Dans certains pays dits « sous-développés », on trouve les mêmes wagons (la SNCF les leur revend, sans même décoller la carte du réseau français qui se trouve sur le compartiment toilettes), et ça va aussi vite…

    Par contre, notez bien que pour subventionner l’Euro 2016, là, il y a de l’argent… Mais pas pour enlever cette pub de merde. (Photo prise début septembre 2016)

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    Je dois dire que j’en ai appris pas mal sur l’arrière cuisine d’Alstom, j’en étais resté au dépeçage manipulé par nos « alliés » outre atlantique, je vois que le pire, finalement, devient de plus en plus sûr…

    Cette affaire touche au rail et c’est normal qu’on déterre tout ce qui délire à ce niveau. Les rapports réguliers des associations d’usagers, les reportages d’investigation, j’évoque en passant cette farce de la cour des comptes qui bosse pour rien parce que personne n’en tient « compte », sont unanimes.

    Quelques responsables de région essaient de gérer ça, mais dans ce contexte ça va pas aller loin.

    Au fait, elle en est où la cop21, derrière Pluton peut-être ?

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      La COP21 ? Gigantesque mascarade pour des politiques cyniques qui se moquent bien de la planète.
      Mais comme le « gogo » (majoritaire) semble y croire, il peut continuer à consommer. Enfin, jusqu’au moment où il ne pourra plus faute de rafiots.

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