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Droit de photographier et sens du commerce

APN compact Panasonic Lumix XS3Après relève du compteur au lait de chèvre.
Et prise d’une photo pour l’immortaliser.
Arrêt dans un autre centre commercial.
Celui qui veut tout manger dans le secteur.
« Lieu de liberté et de vie : laissez s’y exprimer toutes vos envies ! »

L’appareil photo numérique est là, dans la main.
Oh, pas un équipement de pro !
Juste de quoi prendre des clichés.
Pour la photothèque, pour le plaisir.
Et accessoirement, pour le blog.

Grande hauteur sous plafond.
Des cellules commerciales de grande taille.
Moderne, ultra-lumineux.
Soi-disant propice à la promenade, à la détente.
Mais aussi à l’achat, qu’ils disent.

Photographie des lieux…
Sans réelle discrétion.
Respect de la clientèle.
Éviter les atteintes à la vie privée !
Protéger le droit à l’image !

Passage à deux reprises devant deux vigiles.
Qui m’ont vu faire.
Idem pour l’accueil.
Idem pour certains commerçants.
Quelques photos pour Noël, à défaut d’achats.

En effet, cela permet de rêver.
De contempler des vitrines sans y être.
De se dire que la consommation, c’est bien.
Qu’heureusement, il y a ces « cathédrales »…
Ces temples de la consommation dédiés au « bonheur » !

En plus, quand c’est fermé…
La nuit ou le dimanche…
Ces photographies permettent de rêver.
De s’imaginer en train de dépenser.
À acheter on ne sait quoi à je ne sais qui.

Puis, sortie vers l’un des parkings…
Pas le souterrain.
Non, celui à niveau, avec un étage.
Et à gauche, un petit chapiteau blanc…
Comme une tente de Bédouin dans le désert.

Réflexe de petit compact numérique.
Il tire la main pour viser.
Et enfoncer le déclencheur.
Cadrage intuitif.
Photo normalement neutre en tous points.

Et là, encore à gauche, un type est sorti d’une porte.
Avec un transpalette garni de quelques sapins.
Il me regarde d’un air teigneux, ahuri et méchant.
« Vous photographiez quoi, là ?
Vous n’avez pas le droit ! »

Alors là, celui-là, je ne l’attendais pas !
« J’immortalisais l’architecture…
Et vous êtes de la police ? »

Je m’approche de lui dans un souci de courtoisie.
L’appareil à la main.

Puis il me dit, pour enfoncer le clou…
« C’est privé, ici, Monsieur !
C’est un parking privé !
Vous n’avez pas le droit ! »

C’est qu’il me ferait sentir le sapin…

« Ah bon, c’est privé, eh bien fermez donc l’accès à la clientèle…
J’ai parfaitement le droit de photographier, sachez-le !
Et ces voitures, et ces gens, ça n’est pas du “public” ? »

Il me répond qu’il va appeler le responsable du centre commercial.
Je lui dis d’appeler la police.

Sur ce, je lui tape sur l’épaule en lui disant…
« Continuez donc comme ça ! »
Il me regarde bêtement sous l’œil des caméras de surveillance.
Pendant que je m’en retourne dans le centre.
Pour emprunter l’un de ces merveilleux tapis roulants.

Pour une fois, je n’y marche pas, malgré le champ libre.
Mais je me demande pourquoi ces esclaves se comportent ainsi.
Ils vont plus loin que ce qu’on leur demande.
Le petit chef des sapins, avec son badge de l’enseigne…
Fait vigile, en pire !

Mais de quoi se mêle-t-il ?
Qu’a-t-il à cacher dans sa tente à conifères ?
Que fait-il sur une propriété qu’il dit privée ?
Aurait-il pu me montrer les pancartes ?
Celles qui m’interdiraient de photographier ?

En attendant, l’objet de toute cette animosité…
Je vais vous le montrer !
Selon mes règles, ma déontologie, et le respect de l’autre.
Une photographie bien anodine…
Et même anonyme !

Tente à sapins, entre centre commercial et parkings
La tente à sapins : Interdiction de photographier, c’est un parking « privé » !

Quant au « Directeur du Centre »…
Il a probablement d’autres chats à fouetter.
Parce que, en ce lundi matin, pas loin de midi.
Et malgré l’approche des fêtes, côté business…
Il a du mouron à se faire avec son hyper et ses 50 boutiques !

Hall d'accès n° 2, rez-de-chaussée et accès parking souterrain... C'est désert !
La grande foule à l’approche de Noël ! (Lundi 08/12/2014 – 11h40)

Pour le reste, je m’en vais, en toute liberté.
Avec des photos.
Mais sans le seul truc que je voulais acheter.
Devinez…
Un sapin ! ;-)

Vignette : L’arme du crime, un petit Panasonic Lumix XS3  © PF/Grinçant.com (2014)

© PF/Grinçant.com (2014)

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12 commentaires sur “Droit de photographier et sens du commerce”

  1. Avatar photo

    Pour ce que je pense de cette anecdote, merci de bien vouloir se référer à la pensée allouée à un scientifique de renom ayant participé à la mise au point d’un truc lâché par Enola gay il y a 69 ans.
    Les instruits comprendrons.
    Je ne peux rien faire pour les autres.

    1. Avatar photo

      Si c’est bien à Albert Einstein que vous faites allusion, il serait bien de la citer, car rien que Le Figaro référence 109 de ses citations
      C’est dire qu’il doit y en avoir beaucoup plus ;-)
      Alors, c’est laquelle ?

        1. Avatar photo

          Donc, c’est moi qui m’y colle ;-)
          « Il n’existe que deux choses infinies, l’univers et la bêtise humaine… mais pour l’univers, je n’ai pas de certitude absolue. »
          Elle est en effet excellente.

    2. Avatar photo

      Ça n’est pas qu’une « anecdote ». Avec les ERP, Établissements Recevant du Public, je soulève un vrai problème de Droit et de Liberté.
      En effet, si cela concerne les musées ou les hôpitaux, les magasins et centres commerciaux sont aussi classés dans cette « catégorie » alors même qu’ils peuvent drainer plusieurs millions de personnes par an.
      Interdire la photographie dans ces temples de la consommation est pour le moins stupéfiant.
      L’individu n’est considéré que comme un portefeuille sur pattes qui n’a qu’une obligation : acheter !
      On veut lui interdire tout recueil de preuves ou d’éléments à charge (ou non d’ailleurs) au nom d’une protection d’un espace « privé ». Dans ce cas, et comme je l’écris, qu’ils ferment l’accès au public… (Ou qu’il ne fassent que des « ventes privées »)

      S’agissant plus directement du problème rencontré, ils peuvent toujours dire que c’est interdit, tant que ça n’est pas affiché dès l’entrée du centre commercial ou du magasin, ils ne peuvent s’y opposer. Tout ce qui n’est pas expressément interdit est autorisé, et dans ce type de cas la législation botte en touche au nom d’une soi-disant complexité (créée et entretenue).
      Notons que le cadre juridique n’est toujours pas clair sur ce genre de sujet, la décision finale étant laissée à l’appréciation/interprétation des juges.
      La vie est un véritable enfer pour un photographe amateur si l’on analyse bien le contexte, et il s’agit bien d’une privation de liberté.
      L’adage « nul n’est censé ignorer la loi » est devenu totalement ridicule, car elle est devenue tellement tordue et compliquée que personne, de bonne foi, ne peut être en permanence dans les clous.

      Autre point que je mets en avant dans ce billet, c’est la bêtise (là, je vous rejoins Mpil, ainsi qu’Einstein) d’un employé/esclave qui s’arroge, on ne sait pourquoi, un pouvoir qu’il n’a pas, celui d’interdire bêtement et sans réel argument.
      En faisant cela, il nuit à son « maître », ainsi qu’à lui-même, puisque cela fait fuir un « photographe » qui devrait être aussi vu, et avant tout, comme un client potentiel (surtout avec l’APN que j’utilisais).
      Ces petits gardes autoproclamés sont pathétiques.
      Il aurait appelé la police, je me serais bien marré. Idem avec son patron.

      Et la photo finale aurait surpris bien du monde. Et d’ailleurs, pourquoi l’ai-je prise ?
      Devant un juge, la situation serait probablement cocasse.

      PS : Si j’appliquais leur règlement intérieur (il doit falloir aller le consulter à l’accueil), je ne pourrais pas rendre publique cette histoire de pédalage « humanitaire » pour du lait qui va finalement assez loin…
      Mais là, nous sommes sur un autre terrain, probablement encore plus compliqué, celui de l’utilisation des images et du droit d’informer/à l’information…

  2. Avatar photo

    Le préposé aux sapins, des chances (ou malchance pour lui) que ce soit un étudiant en stage obligatoire en entreprise. Si vous allez sur les sites de recrutement des chaînes d’hypermarché, vous verrez que ces offres abondent. Dans de nombreux rayons (notamment ceux de bouche), vous allez voir le nombre d’employés exploser. Main d’oeuvre gratuite fournie par les lycées professionnel du coin formant (?) aux métiers de la vente et de la relation client.

    1. Avatar photo

      Eh non ! La cinquantaine, cheveux gris et moustache…
      Maintenant, il est peut-être aussi en stage ;-)
      Mais ça m’étonnerait, vu le zèle de sa part.
      On aurait dit que la tente lui appartenait et/ou cachait un secret.
      Cela dit, je note que c’est un gars de l’enseigne et non un vendeur de sapins extérieur comme l’on voit souvent sur ces parkings.
      En fait, c’est un centre commercial où tout appartient au patron de l’hyper autour duquel tout cela a été construit/étendu…
      De véritables petits empires locaux, un peu comme un village gaulois où la photographie serait interdite !

      PS : Il y avait un autre gars que j’ai vu ultérieurement, peut-être un sous-préposé sorti d’une grande école…
      Je rappelle la phrase du patron de Carrefour : « Plus on augmente le nombre de personnes qui réfléchissent, plus on s’éloigne de la simplicité recherchée dans notre activité »
      Nous sommes en plein dedans, et c’est forcément valable chez les concurrents !

    2. Avatar photo

      Meurtre dans le centre commercial, établissement recevant du public (ERP) ?
      Remarquez, c’est peut-être lui qui a assassiné ce bonhomme de neige golfeur à l’étage…
      (Pour lui voler des sapins et les revendre sur son parking privé)

      Photo d'un bonhomme de neige dans un centre commercial

      Notez qu’il n’y avait aucune pancarte avec « Interdiction de photographier ».
      Quant à publier, c’est peut-être un crime ;-)

      PS : L’auteur de cette œuvre n’étant pas mentionné sur le lieu d’exposition, il m’est impossible d’en faire citation.

  3. Avatar photo

    Dans un registre similaire, il y a l’abus des droits d’auteur, comme pour l’Atomium, à Bruxelles.
    Voilà un « monument » érigé pour l’Exposition universelle de 1958 dont il est quasiment interdit de publier des photographies, les « droits » étant soigneusement préservés par les héritiers de l’architecte/concepteur.
    Je voulais en partager quelques-unes pensant que le problème avait été levé, eh bien non, il est toujours présent :

    Copie d'écran site atomium.be relative aux droits d'auteur au 11/12/2014
    (Copie d’écran site « officiel » atomium.be – 11/12/2014)

    Même Wikipédia, en est, à ce jour, réduit à publier la photo d’une « miniature », ainsi qu’un « Atomium effacé »…

    Atomium miniature sur Wikipédia – 11/12/2014

    Atomium effacé sur Wikipédia – 11/12/2014

    Cette « restriction » serait valable jusqu’en… 2076 !!!
    Et c’est la SABAM (un peu comme la SACEM, mais en Belgique) qui est chargée de surveiller/facturer…
    LAMENTABLE !

    En France, un piège bien connu : la Tour Eiffel la nuit, son éclairage étant « protégé »…

    1. Avatar photo

      Leurs monuments, ils n’ont qu’a les mettre dans des bunkers, et non sur et dans l’espace public s’ils veulent en avoir l’exclusivité.
      et on verra si ceux ci suscitent toujours autant d’intérêt de la part de la populace.
      ce qui est public est public et ne peut se revendiquer un caractère privé, c’est mon avis. donc la diffusion non commerciale et lucrative ne peut et ne doit pas etre interdite, au meme titre que je ne peux interdire la publication d’une photo de moi sur la voie publique (je n’ai pas pris le temps de me renseigner, mais je pense que je ne peux m’y opposer)

      1. Avatar photo

        Si, vous pouvez vous opposer à la publication d’une photographie au titre du droit à l’image.
        Sauf si vous êtes noyé dans une foule et n’êtes pas présenté comme le sujet principal.

        Pour les édifices comme l’Atomium, c’est un vrai scandale, d’autant qu’il est construit sur un terrain public initialement « prêté ».

        Pour l’éclairage de la Tour Eiffel, c’est aussi édifiant : les pouvoirs publics n’ont rien su imposer (ou rien vu venir), et la SETE (Société d’Exploitation de la Tour Eiffel) a trouvé un nouveau filon…

        « La tour Eiffel construite en 1889 est dans le domaine public.
        Les vues de jour de la tour Eiffel sont libres de droits.
        En revanche ses différents éclairages sont soumis à des droits d’auteurs et des droits de marque. Toute utilisation professionnelle ou commerciale de ces images doit faire l’objet d’une demande préalable auprès de la Société d’Exploitation de la Tour Eiffel (SETE). »

  4. Avatar photo

    Bonjour!!
    Je tombe sur votre blog car je me posais la question de savoir s’il était autorisé de prendre des photos dans un magasin ou ERP… moi aussi, travaillant dans l’architecture, il me semblait naturel de pouvoir le faire… Et je me suis aussi faite reprendre par la directrice d’un magasin « Que faites-vous? … il faut demander l’autorisation… vous êtes dans un lieu privé… je ne refuse pas, mais il faut demander. »
    je me sentais comme une voleuse… je ne voulais pas déranger des employés… juste prendre un petit cliché…
    j’avais déjà une fois demandé l’autorisation dans un resto, et cela avait créé toute une désorganisation… l’employé n’était pas habilité à répondre et le directeur était occupé au téléphone.. perte de temps pour tout le monde…
    Merci pour votre billet qui me réconforte !

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