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Ambiance de crabes, mauvaises cibles

Ambiance de crabes, mauvaises ciblesTriste constat, l’ambiance est plus pourrie que jamais.

Constat dans la sphère privée.
Constat dans la sphère professionnelle.
Constat dans la sphère sociale.
Constat dans la sphère citoyenne.

Oublions les grosses structures qui continuent à trancher dans le vif.

Les annonces d’hier et d’aujourd’hui :
– Nouveau plan de « départs volontaire » chez Air France : 2 700 postes.

Suppression de 15 000 postes supplémentaires chez Alcatel-Lucent,
dont 900 en France, avec fermeture des sites de Toulouse et Rennes.

Car cela masque des choses encore plus graves.

Comme le délitement de notre société.
La montée de l’exaspération.
La montée de l’individualisme.
La disparition de la solidarité.

Pour le moindre motif, la montée de la colère, le crêpage de chignon, des décisions irrationnelles…

De mon côté, j’observe des choses lamentables.

Les TPE/PME sont de plus en plus en vrac et font vraiment n’importe quoi, souvent sous la pression de gros prescripteurs/fournisseurs/clients encore plus en désordre.
Les dysfonctionnements sont tellement énormes qu’ils sont intégrés et considérés comme normaux.

Toute velléité de conseiller ou de recadrer est considérée comme une agression.
Les collaborateurs font le gros dos dans leur coin, et exécutent médiocrement des ordres débiles.

Et quand cela pète, ce sont des noms d’oiseaux qui sont lâchés.
Tout se passe avec des « ruptures conventionnelles », licenciements déguisés.
Avec des avocats et des experts-comptables derrière, qui en profitent tellement tout devient compliqué.

Beaucoup d’amis n’en sont plus, mais alors plus du tout.
À la moindre contrariété, des rancœurs surgissent, des mots sont lâchés.

Là aussi, les comportements sont de plus en plus incohérents.
Et là encore, toute velléité d’aider pousse à la rupture.

Les « riches » n’hésitent pas à dire aux pauvres qu’ils sont eux aussi en difficultés.
Le grand n’importe quoi est justifié d’une telle manière qu’aucune réponse n’est possible.
L’entraide devient compliquée.

Dans un tel contexte, les vautours en profitent plus que jamais.
Les vraies causes ne sont pas analysées.
Les vraies solutions ne sont pas trouvées.

Chacun repart dans son coin en y laissant des plumes.
Alors qu’il faudrait, plus que jamais, se serrer les coudes.

C’est un gâchis inouï.
Un gâchis de talents, de temps, de vies.
Dans un tel contexte, il devient impossible d’avoir l’esprit clair.
De penser positivement, de créer, d’être en accord avec soi et les autres.

Regardez la façon dont les syndicats agissent pour l’histoire du travail le dimanche ou des fermetures tardives.
Regardez comment se comportent les propriétaires à l’égard des locataires de plus en plus en difficultés.
Regardez la cascade de merde et essayez de déterminer à quel niveau elle s’arrête, chacun essayant de s’en débarrasser sur les autres.

Parce que l’on vous met la pression, vous la mettez autour et en dessous de vous.
Et ceux qui étaient des collaborateurs, des amis, des camarades font de même autour d’eux.

Et en bout de chaîne, c’est le massacre.
Et la chaîne devient de plus en plus courte…

Alors qu’il suffirait d’avoir des couilles.
De refuser telle ou telle chose pour ne pas avoir à la répercuter avec ses effets négatifs.
Refuser une nouvelle taxation, ou des exigences iniques d’actionnaires, permettrait de ne pas avoir besoin de licencier, par exemple…

Mais l’on préfère liquider les autres plutôt que de se défendre.
Tant qu’à faire, autant essayer d’être le dernier.

Tout cela mène droit dans le mur.
Et pas de manière élégante.
Dans la haine, la panique et la lâcheté.

L’humain descendrait du singe.
Mais actuellement, il se comporte comme un crabe.
En se trompant d’ennemis.

Pinces menaçantes.
À marcher de travers, à reculons.

Il ne comprend même pas que la marée est basse et qu’elle risque de ne pas remonter.
Et dans ce contexte, on s’étrille.

Oui, mais pourquoi ?

Pour être le dernier ?
Pour être le plus con ?

Crédit photo : CC BY-NC 2.0 par Javier Sanchez (Flickr)

© PF/Grinçant.com (2013)

Billet en rapport : Comme l’impression que tout marche sur la tête

3 commentaires sur “Ambiance de crabes, mauvaises cibles”

  1. Avatar photo

    Difficile de commenter tant tout est dit…

    Encore une fois, le manque de réaction saine, collective (nécessaire), est le pire.

    La solidarité quand elle se présente est toujours au niveau des « pauvres », entre eux bien sûr.

    En fait, rien n’est géré, c’est comme si un pompier continuait son chemin en passant devant un incendie, un urgentiste laissant un blessé hurler, ou dans le coma, une mère ne nourrissant plus sa progéniture, un chauffeur ne tenant plus son volant, etc.

    C’est une image, car je pense à d’autres échelons appartenant aux « autorités » censées contrôler. C’est beaucoup mieux de se plonger dans les dossiers inutiles.

    À qui profite le crime ? Ce serait bien de définir de vraies cibles.
    La world company ?

    Pour finir, une petite gaieté, les pinces en photo correspondent à un crabe dit de cocotier, sur les îles paradisiaques. Une grosse pince pour trancher les cocos, la petite pour déguster, je vous dit pas le goût de la chair :-)

    1. Avatar photo

      Pour le crabe de cocotier : comme quoi la nature est plutôt bien faite !

      Cela dit, il semblerait que celui-ci soit d’ailleurs d’après la légende de l’auteur de la photo :
      « Driving out of Biscayne National Park in Homestead, Florida, I noticed something sticking out of the shallow waters in the flooded parking lot.
      Couldn’t believe my luck and how gorgeous this crab was. He was a good sized adult and was kind enough to come out of the water for a few shots. The Turkey Vultures soaring overhead probably know better than to mess with this one… that big claw was probably big and strong enough to deter any flying predators – unless they’re willing to lose a leg or worse. After reading a little bit about these guys it turns out they can be pretty agressive and are not afraid of humans.
       »
      Ce serait donc un Florida Blue Crab (lien Flickr).

      Pour revenir sur le fond du billet, il y a l’expression « un panier de crabes ».
      Quand il m’arrivait d’en attraper (sous nos hospices, mais quand même sur des îles, Ré ou Oléron), ils restaient bien sagement dans le panier, sans se battre (enfin bon, ils avaient dû comprendre ce qui les attendait).
      Comme quoi l’homme dépasse très largement ce que l’on prête aux animaux comme renommée…

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