Alors que l’ensemble du CAC 40 a augmenté de 15,77 % depuis le 1er janvier 2013…
EDF se situe en troisième position des performances, avec une hausse de sa valorisation de 78,68 %.
La première position étant occupée par Alcatel-Lucent, avec +234,43 % ! (Source : Les Echos)
Vous noterez que, dans ce dernier cas, incurie, échecs successifs et licenciements à la pelle ont un effet paradoxal.
Certains mauvais esprits répondront qu’ils (Alcatel-Lucent) reviennent des bas-fonds et que, dans ces conditions, il est facile d’afficher de si fortes hausses.
Mais revenons sur la situation d’Électricité de France…
Nul doute que ces excellents résultats financiers vont se traduire par d’importants dividendes.
Sachant que c’est l’État, actionnaire presque unique (84,5 % des parts), qui empochera le pactole.
En plus d’une TVA collectée indécente, l’électricité étant taxée au taux « normal » qui passera de 19,6 % à 20 % au 1er janvier 2014, ce qui représente en réalité une hausse de 2,04 % de la taxe.
Rappelons que les prix « réglementés » de l’électricité ont augmenté de 5 % le 1er août 2013.
Et qu’ils augmenteront encore de 5 % le 1er août 2014.
Et qu’une troisième hausse, toujours de 5 % est prévue au 1er août 2015.
Tout cela ne faisant pas une hausse de 15 %, comme on nous le dit souvent, mais de 15,7625 % !
Sur des sommes si colossales, les décimales comptent.
Le 17 décembre dernier, un acompte sur dividende de 0,57 € par action a été mis en paiement au titre de l’année 2013.
Comme quoi EDF est sûre de ses profits, puisqu’elle les distribue en partie par anticipation.
Ce simple acompte représente à lui seul près de 900 millions d’euros dans les seules poches de l’État.
La société a par ailleurs comme « objectif 2013 » un taux de distribution de 55 à 65 % du résultat net !
Mais vous me direz que ça n’est pas si simple, puisque depuis le 1er janvier 2008, c’est Électricité Réseau Distribution France (ERDF) qui est gestionnaire du « réseau de distribution d’électricité » en France…
Notez qu’ERDF est une filiale à 100 % d’EDF.
En 2012, sur un chiffre d’affaires de 13,3 milliards d’euros, ERDF a « investi » 3 milliards seulement.
Quant au résultat net, il a été bénéficiaire de 831 millions d’euros…
Mais vous me direz encore que ça n’est pas si simple, puisque depuis le 1er juillet 2000, il y a aussi Réseau de Transport d’Électricité (RTE), qui est gestionnaire du « réseau public de transport d’électricité français de la métropole ».
Notez, pour rire, que RTE est aussi filiale à 100 % d’EDF.
En 2012, sur un chiffre d’affaires de 4,529 milliards d’euros, RTE a « investi » 1,357 milliards « seulement ».
Le résultat net de 407 millions d’euros a, quant à lui, augmenté de 50 % par rapport à l’année précédente.
Avec un tel déluge de chiffres…
Des hausses de tarifs, de TVA, de chiffres d’affaires, de résultats nets, de dividendes…
Tout devrait être merveilleux sur le terrain, chez les usagers/clients…
Ce serait bien la moindre des choses, non ?
Et pourtant, comme à chaque événement climatique, même modeste.
On entend la même ritournelle.
Même après les deux tempêtes majeures de 1999 qui auraient dû servir de leçons tant les carences étaient démontrées…
Mais rien n’y fait, le foutage de gueules continue, à un prix de plus en plus fort et insupportable !
L’ordinaire petite tempête Dirk est passée dans la nuit.
Et ce matin, 24/12/2013, en France, dans ce pays de cocagne pour les « électriciens »…
Il y avait encore 240 000 foyers sans électricité !
Cherchez l’erreur.
Crédit photo : Bougie – Close up of a candle flame – By Jon Sullivan – Wikimedia Commons
© PF/Grinçant.com (2013)
Addenda du 25 décembre 2013 – 9h00 : En ce jour de Noël, encore 120 000 foyers privés d’électricité (chiffres ERDF).
Billets en rapport :
Je me souviens (encore) d’un excellent reportage sur la 5, en 3 volets, qui faisait le point sur 3 piliers de notre patrimoine : la poste, le rail, et EDF.
Le constat était commun, un écroulement programmé…
Il y a plus de 2 ans que j’ai vu ça, ça ne s’est forcément pas arrangé.
La poste s’écarte sérieusement de sa fonction première, vive la banque, no comment.
Le rail, comme EDF fabrique ses filiales pour mettre ses déchets sous le tapis. En clair tout ce qui coûte, on trafique, RFF pour les voies qui se désagrègent, RTE pour le réseau qui est recolmaté en permanence, dans les 2 cas aucune vision d’avenir. Enfin, dans la mesure où on considère que le mur n’en est pas un.
Les tarifs opaques des billets TGV, le tout TGV, une option stupide qui est un gouffre, le tout « géré » par l’état façon autiste comme le reste. Le réseau utile, celui des usagers, des vrais gens, il est soit en ruine, soit s’en rapproche cf le RER, et les TER. Les véhicules c’est pas brillant non plus. Un autre récent reportage sur le secrets du TGV a fini de me convaincre.
EDF ? qu’on l’appelle ERDF, RTE, ou autre, c’est le même principe. Du matériel qui n’est pas maintenu avec une vraie vision long terme. Le réseau va finir par déclarer forfait par petits bouts au début. C’est plus facile d’intervenir avec des techniciens dévoués et courageux qui grimpent aux poteaux pour nous rendre une vie « normale », que d’avoir le bon sens (le courage ?) de prévoir.
La poste ? J’ai essayé, la semaine dernière, de reconstituer ma réserve de timbres avant l’augmentation. Comme d’habitude, je vais au rayon presse de ma grande surface préférée, que des timbres éco ou pire, pas de « normaux », la poste ne les donne plus aux « autres ».
Pas grave, j’ai un bureau dans le village, 5 km avant le mien, je fais la queue pendant que j’observe que les usagers doivent se cogner la procédure de colis eux-mêmes sur le seul robot de la pièce commune de 6 m2, arrive mon tour, je demande 2 carnets, bien sûr, on me propose de l’éco, j’insiste, grimace, le préposé quitte son poste (il est seul) va dans la cambuse, et revient avec un carton dont il extrait un des paquets, et mes 2 carnets. Le code barre ne passe pas, je ne peux pas vous les vendre monsieur, ils ne sont pas encore en vente. Je repars donc bredouille, après avoir échangé avec mes concitoyens présents sur le fait que tout allait bien !
Je passe sur le tout électrique qui s’impose dans les logements, les résidences, les cuisines, les ateliers, les smartphones qui pompent plusieurs centrales nucléaires avec leurs recharges quotidiennes à l’échelle de la planète, au futur compteur EDF intelligent imposé pour notre bien-être, comme les radars, etc.
Je serais bien curieux de lire la synthèse du député Lasalle, après son odyssée pédestre à travers notre beau pays dont il a un peu partagé le fruit de ses contacts avec les vrais gens sur le terrain.
Bon, j’arrête, je surcharge le billet ;-)
Vous ne surchargez pas, vous étayez ;-)
Je pense que le mot « incurie » est bien adapté à toutes ces situations.
D’après societe.com, EDF, c’est 4 actionnaires (dont l’État à 85 %), 43 filiales directes, 635 filiales directes et indirectes.
Une vaste hypocrisie, et un montage des plus tordus.
Tous ces milliards de bénéfices seraient mieux utilisés s’ils étaient consacrés à l’enfouissement des lignes plutôt qu’aux dividendes.
Que se passerait-il s’il y avait une vraie tempête (comme celles de 1999, et même en pire), et sur toute la France ?
Il est quand même curieux que personne ne pose cette question.
Avec Dirk, 300 000 foyers cumulés se seraient retrouvés sans courant.
Ça fait déjà combien de personnes ? Combien d’entreprises ?
Et ces chiffres, originaires d’ERDF, ne sont-ils pas sous-évalués ?
La SNCF et les TGV, c’est du grand n’importe quoi.
Et dire qu’à la tête de ces (fausses) « entreprises », qu’il y a ce qu’ils appellent des « grands patrons »…
La décharge électrique du constat m’a fait zapper la chandelle : excellent !
C’est à la fois une invitation aux sources, au bon sens, au secours, et symboliquement un don pour un espoir (cierge).
L’espoir d’un nettoyage des nuisibles, et autres imposteurs…
Le réseau poursuit sur sa structure non maintenue (l’incurie), et les centrales sur le même principe, on prolonge plutôt que d’entamer de bonnes réflexions, de bons investissement sur le long terme.
Un bête jeu comme Simcity permettrait de visualiser en accéléré le résultat de cette incurie.
L’ironie du sort, le déraillement très récent d’un convoi de déchets nucléaires à Drancy, bonne nouvelle, la poste s’en tire bien ;-)
Pour Drancy, déjà qu’il parait que ceux qui « gèrent » des déchets nucléaires sont de grands acheteurs de simples cocottes-minutes…
Oui, j’ai trouvé la chandelle assez adaptée à la situation.
Simcity ?
Pourquoi s’embêter sur du virtuel alors que l’on peut tout planter dans le réel ?
Ça doit bien être enseigné à l’ENA, ça !
ce qui est totalement incroyable sur ce sujet comme sur beaucoup d’autres c’est l’impression que les « responsables » vivent sur une autre planète !
ils ne comprennent pas qu’à chaque fois qu’ils détruisent un emploi, qu’ils délocalisent, qu’ils empoisonnent les gens ou plein d’autres trucs dans le même genre ça va un jour ou l’autre leurs revenir en pleine gueule dix fois plus fort ?
Un peu comme la SNCM qui a encore posé un préavis de grève pour le premier janvier… une de plus !
Cela fait plus de dix ans que plus un seul membre de ma famille ne prend un billet sur cette compagnie: jamais sur de partir, encore moins de revenir et quand ils ne font pas grève ils sont en panne… Ou comment se tirer une balle dans le pied et ne rien faire de bon en attendant que la gangrène gagne.
Ce qui ne serait tarder au vu des derniers événements.
Au lieu de réagir, ils attaquent la corsica ferries pour concurrence déloyale !!!
Surement pour respect des horaires, absence de grèves, prix trop bas, personnel aimable, j’en passe et des meilleures…
Des milieux syndiqués à outrance.
Et comme les syndicats grenouillent avec les politiques…
Il ne faut plus s’étonner de rien, mais le constat est terrifiant !
On apprend maintenant que le réseau ferroviaire français est limite dangereux.
Et au moindre souffle de vent, tout s’éteint !
CA 2012 : 44,1 milliards pour EDF et 33,8 milliards pour la SNCF.
Soit 77,9 milliards à elles seules, ou 1 188 euros/an par habitant, nouveaux-nés et mourants compris.
Et ne parlons même pas des CE…
N’ayant aucune expérience dans ce domaine, j’ai quand même eu la curiosité d’écouter, et d’apprendre.
Un syndicat c’est rassurant ça représente… les salariés. Un pseudo contre pouvoir, pourquoi pseudo ? En fait, un syndicat ça négocie.
Qu’il y a-t-il à négocier ? La vie des gens ? Si ça se résume à du business c’est forcément mal barré. Si c’est une guerre, c’est pas mieux.
C’est vrai, encore une fois, que se donner les moyens d’une vraie réflexion sur des projets de société, c’est compliqué, et surtout, ça ne rapporte rien à court terme, avec quoi va-t-on nourrir les actionnaires ?
Les CA sont à mettre en rapport avec le gouffre supporté par les RFF, RTE, et autres montages créés pour la poussière (juste un symbole) sous le tapis.
Quand le vent n’éteint pas tout, y compris les chandelles, la canicule empêche la climatisation, et la neige bloque le tunnel transmanche, ce doit être une sacrée mauvaise fois de réunir ces faits avérés ;-)
Les greffes de cerveau c’est pour quand ?
« Les CA sont à mettre en rapport avec le gouffre supporté par les RFF, RTE, et autres montages créés pour la poussière (juste un symbole) sous le tapis. »
Peut-être, mais comment un tel « gouffre » que RTE peut-il avoir d’aussi beaux bénéfices ?
Extrait du billet : « Le résultat net de 407 millions d’euros a, quant à lui, augmenté de 50 % par rapport à l’année précédente. »
La négociation passe fréquemment par le chantage, et c’est très souvent le cas dans ces grandes « entreprises » (de façade, car on a voulu leur enlever l’attribut « publique »).
Vous noterez qu’ils (les syndicats de ces entreprises) ne sont pas très solidaires avec leurs collatéraux, des PME/TPE qu’ils écrasent avec des conditions d’achats scandaleuses.
Il y a aussi le mot « carence »…
Lorsqu’elles sont multiples et entretenues, elles mènent tout droit à l’incurie…
Puisqu’il est question d’incurie, qu’il y a des inondations en Bretagne, et pour dédouaner la nature, je n’hésite pas à reproduire ici un extrait de la fiche Wikipédia du fleuve Vilaine :
C’est normal, le « développement durable » n’existait pas à l’époque, et le bon sens déjà enterré…
Non, mais on nous dit que c’est à cause de la pluie, et de la vilaine Vilaine…
Et ils veulent tous être en « catastrophe naturelle »… Non, ça n’est pas naturel !
(Pour Guipry et Redon)
La séparation juridique et commercial de EDF, RTE et ERDF c’est une exigence de la directive de libéralisation du marché de l’électricité, accepté par la France en 2002.
Ca a été très bien expliqué à l’époque dans le bouquin de F.Soult (pseudo)
http://www.amis.monde-diplomatique.fr/article804.html
La logique de l’indépendance, ou du cloisonnement(unbundling), impliquant bien entendu que les activités de productions, de transport ou de distribution ne puissent se financer l’une l’autre.
En clair, ce n’est pas Edf en global qui doit être en équilibre financier, mais chacune de ses composantes. Comme il est assez difficile de cibler le niveau zéro, chacun tente de viser le profit max, d’autant que ça pourrait être assez valorisant vis à vis de la tour de contrôle.
Après on aime ou pas, mais si vous êtes pro-UE et que vous avez pleuré en mai 2005, vous êtes mal placé pour remettre ça à propos du fonctionnement des industries de réseau.
« si vous êtes pro-UE et que vous avez pleuré en mai 2005, vous êtes mal placé pour remettre ça à propos du fonctionnement des industries de réseau. »
Vous tombez bien mal ;-)
Vous n’avez qu’à lire mon dernier billet (et il y en a bien d’autres ici) :
Drogue et prostitution dans mon PIB européen
Concernant ces cloisonnements/privatisations, c’est totalement artificiel, et c’est une arnaque totale à l’égard des habitants de ce pays qui ont financés tout cela plusieurs fois.
« Après, on aime ou pas »…
Ce que j’aimerais c’est que ça soit géré au profit des usagers, bien avant celui des actionnaires. Je parle des vrais services publics, énergie, eau, transport, communication. C’est devenu un piège à c… à tous les étages, entre EDF qui vend du gaz, GDF qui vend de l’électricité, comme par hasard hors tarif régulé pour les 2, presque autant de tarifs que de passagers dans une rame de train, etc.
Ce que j’aimerais, c’est que les élus nous représentent avant de se servir ou d’accompagner les lobbyistes.
Ce que j’aimerais, c’est que l’état joue son rôle avant de courir les plateaux TV, ou les apparts clandestins.
Ce que j’aimerais c’est qu’on oublie un peu les doctrines « économiques » qui n’ont rien de naturel pour revenir à du bon sens !
Ce que j’aime, c’est lire ce blog ;-)
Je suis d’accord sur tout, et surtout sur ceci « Ce que j’aime, c’est lire ce blog ;-) ».
Merci, ça fait vraiment plaisir ;-)
Je bosse justement sur l’eBook pour la compilation « 3e saison »…
Je suis obligé de me joindre à l’euphorie ambiante !
Moi aussi j’aime lire -et participer- à ce blog.
Mais était-ce bien nécessaire de le dire ? :-)))
« Obligé », pourquoi ?
Mais c’est sans obligation que je vous remercie sincèrement ;-)
Réjouissez-vous cher électeurs, et électrices, nos barrages hydroélectriques viennent d’être cédés au privé.
Le tout à l’Assemblée Nationale, cette mascarade pitoyable, dans la nuit (tiens !) du 10, au 11 octobre dernier.
Avec de tels nuisibles on n’a pas besoin de l’autre dèche, des terroristes, ou de je ne sais quels autres épouvantails.
Quel organisme privé est capable de considérer le long terme dans un quelconque domaine ?
Quand on sait que l’État lui-même traîne des pieds, des actionnaires vont certainement foncer.
Voilà un vrai risque supplémentaire pour les habitants des vallées qui sauront apprécier, comme tous les consommateurs à qui on va expliquer leur futures augmentations votées à huis clos !
Exact, et c’est assez hallucinant, car cela concerne en plus de pans entiers de notre territoire.
Et qu’il s’agit de notre patrimoine historique avec des villages engloutis.
Encore l’UE qui est derrière cela, avec nos complices & traîtres…
Et une obéissance au nom de la « transition énergétique » défendue par l’énervée du Poitou.
On nous refait le coup des autoroutes en bradant ce qui rapporte à tous les coups.
Ecomouv’ était aussi une très belle opération pour des vampires maqués avec les politiques, de gauche comme de droite.
L’Usine marémotrice de la Rance, mise en service en 1966, elle va devenir quoi ? Les « Bonnets rouges » ont encore du boulot !