Excès de potassium et spectre de mort imminente et brutale

Fortement carencé en vitamine D, on m’a prescrit des ampoules de ZymaD 50 000 UI.
Une par mois, car avec mes problèmes de santé on doit être très prudent.
Je conviens avec ma généraliste d’un contrôle à quarante-cinq jours par prise de sang.
Elle me demande si elle doit ajouter d’autres analyses…
— Oui Docteur, le DFG, la HbA1c, la parathormone, et aussi le potassium !…
J’ai pris ma dernière ampoule le 15 mars, j’estime que c’est optimal pour l’analyse.
Hier, 26 mars, je me lève à cinq heures du matin.
Je me mets un patch « EMLA » sur la main droite.
À sept heures pile — l’ouverture — je suis au laboratoire d’analyses biologiques.
C’est mon tour, une « technicienne » que je ne connais pas.
— J’espère que ça ne vous pose pas de problème, il faut me piquer sur la main…
— S’il le faut…
— Oui, directive du Néphrologue, « préservation du capital veineux » !
Je m’installe dans le fauteuil de torture.
Elle m’enlève le patch et nettoie avec un antiseptique.
Puis elle me pose un garrot et me demande de serrer le poing et d’incliner le poignet.
— Respirez bien, je vais piquer !…
Elle remplit trois tubes de prélèvement, enlève le garrot puis le microperfuseur.
Je repars avec un coton et un sparadrap pour le faire tenir.
Une fois enlevé, je constate qu’elle m’a piqué en dehors du patch…
La zone (théoriquement) anesthésiée par la Lidocaïne/Prilocaïne ne devait pas lui convenir.
Elle a piqué là où il y avait le collant, près de mon poignet.
Curieux, mais bon, c’est elle la « technicienne ».

Et l’attente commence…
Je surveille les résultats qui tombent « en ligne ».
10h55, c’est « COMPLET » !
Ma vitamine D est passée de 40 nmol/L à 53, il y a du progrès.
Bon, il faudrait 75 au minimum, mais je suis déjà content.
Puis je regarde un peu plus haut, et j’ai froid dans le dos.
Potassium : 5,6 mmol/L !!!

La fois précédente, le 09/02/2021, j’étais déjà à 5,2.
Le maximum est fixé à 5 ou 5,1 et le moindre dixième a son importance.
Je crois savoir ce qui me pend au nez…
J’ai eu une semaine de merde, et je sens qu’elle va se terminer encore plus mal !…
Les heures passent, et je me dis que je devrais bien recevoir un coup de fil…
Mais rien, ni de la part de l’hôpital qui a eu une copie des résultats, ni de ma généraliste.
Mais à 18h34 mon smartphone sonne…
Mon intuition était bonne, c’est ma généraliste !
— PF, j’ai vos résultats sanguins !
— Oui Docteur, moi aussi, et je sais ce que vous allez me dire…
— Il faut aller aux Urgences, votre potassium est à 5,6 !
— Vous savez, j’ai déjà fait un 5,8…
— Oui, mais 5,6 c’est déjà énorme, et vous risquez un arrêt cardiaque à tout moment…
— Je me sens bien…
— Oui, mais la fibrillation ça ne prévient pas, il faut aller immédiatement aux Urgences !
— Ça ne peut pas attendre demain ou lundi ?
— Dans ce cas, s’il vous plait, refaisons une analyse demain matin…
Elle me propose de laisser une ordonnance au secrétariat du cabinet médical à récupérer dès 9h00, ce samedi.
Et si le Potassium est confirmé, elle me supplie d’aller immédiatement aux Urgences.
Bon prince, je lui dis que ça me convient.
Elle termine par un « Merci », le monde à l’envers !;-)

Imaginez donc ma nuit !
Tout allait bien côté cœur, mais rien ne va plus !
Vous sentez votre palpitant faire n’importe quoi.
Vous guettez son arrêt en vous demandant si vous aurez le temps de téléphoner au secours après.
Ce matin, 7h45, je me colle soigneusement un nouveau patch sur la main.
9h00, la secrétaire me remet l’ordonnance avec la mention « URGENT ».
9h10, j’arrive au labo où m’attend une scène sidérante.
9h20 une jeune technicienne que je ne connais pas me fait entrer dans un box.
— Il faut me piquer sur la main…
— Dans ce cas, je prends une aiguille spéciale.
Je sais que c’est un microperfuseur bleu, « pour bébé ».
Puis elle me pose une question qui me semble incongrue…
— C’est avec garrot ou sans garrot ?
— Ah, je ne sais pas, hier c’était avec garrot. Ça a son importance ?
— Pour le Potassium, oui, ça peut influer sur les résultats.
Elle s’absente pour aller voir l’ordonnance…
— Le médecin n’a rien spécifié.
— Dans ce cas, faites sans garrot…
Je vois bien que me piquer sur la main la dérange.
Elle enlève mon patch.
— Je vois le trou d’hier, je vais vous piquer au même endroit…
— Faites au mieux…
— Je vais quand même mettre un garrot, mais je ne serre pas pour le moment, c’est au cas où le sang n’arriverait pas.
Bon, là l’histoire ressemble à une sortie de route.
— Respirez bien, je vais piquer…
Elle pique donc en dehors du patch, comme la veille.
Comme le sang ne vient pas, elle triture le microperfuseur en l’enfonçant davantage.
— Ça va, ça n’est pas insupportable ?
Puis elle sert le garrot…
— Non, ça ne vient pas, c’est à cause du prélèvement d’hier, ça doit être thrombosé !
Je lui dis alors d’arrêter les frais et de piquer sur la magnifique veine qui orne mon bras droit.
Elle a les yeux qui pétillent de plaisir.
C’est une autoroute, là ça ira sans garrot.
Du coup, je repars avec deux « pansements » : Bravo pour la préservation du capital veineux !

Je rentre chez moi pour une autre attente, encore plus angoissante.
Ce matin, j’avais préparé mon sac de voyage pour filer aux Urgences.
Si les résultats sont confirmés, j’y vais immédiatement.
Entre temps, je potasse sur Internet ce problème de garrot.
Et, effectivement, il semblerait que pour le potassium les mesures peuvent être faussées…
– En cas de garrot avec stagnation du sang.
– Si le prélèvement se fait dans une petite veine.
– En cas de contraction musculaire.
– Si le tube est malmené, et notamment secoué et/ou pas maintenu à la verticale.
Vendredi, j’ai eu un garrot, on m’a piqué sur une petite veine, et j’ai serré le poing ; pour le reste, je ne sais pas.
À 10h57, je reçois un mail : « Vos résultats sont prêts ! »
Je me précipite pour les consulter…
En haut, il est bien mentionné « COMPLET », mais sur la seule ligne d’analyse — le Potassium — il y a « En cours d’analyse ».
La torture psychologique continue…
Arrêt cardiaque imminent ou pas ?
11h07, nouveau mail du labo, avec le même Objet.
Là, j’ai bien mon résultat…
Potassium : 4,8
C’est OK !!!
Plus besoin d’aller en urgence aux Urgences, je peux remiser mon sac !

J’ai presque failli avoir une crise cardiaque en lisant cette bonne nouvelle, un comble !

En attendant, cette histoire est édifiante et pose bien des questions… :-/

Vignette : « Une histoire à filer un mauvais coton »

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