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Masqué 0,01 % de ma semaine, et c’est encore trop !

Jeudi, échographie cardiaque à l’hôpital.
Quarante minutes avec un masque chirurgical.
Une heure au total si je compte les formalités et l’attente.
Samedi, ça sonne à ma porte.
Deux femmes qui venaient pour m’acheter un four multifonction d’occasion.
J’ai cru que le lobby LGBT faisait une descente chez moi.
Et les deux étaient masquées.
J’ai bien vu que j’en terrorisais au moins une, moi, le sans-masque.
— Je n’en porte quasiment jamais, et encore moins chez moi !
— Je suis une personne « à risques », je vais me tenir à distance.
— Ça tombe bien, moi aussi, je suis «  à risques », mais je garde la tête sur les épaules.
Démonstration faite, j’ai posé l’engin d’une vingtaine de kilos sur un diable, et j’ai attendu.
L’une des deux finit par me tendre mollement, comme si je lui arrachais le cœur, quatre billets de vingt euros.
— Oui, c’est bien ça. De toutes les manières, je vous les aurais réclamés !
Ces billets étaient-ils désinfectés ? Je ne pense pas !
Ce matin, besoin d’une cartouche de gaz carbonique pour gazéifier mon eau à domicile.
Je fais une liste de courses qui tient sur un Post-it®.
Arrivé au magasin Carrouf, je mets un masque juste avant d’entrer.
Et, muni simplement d’un panier bleu, je fais mes courses au pas de course.
Chrono en main, vingt minutes.
À ajouter à vingt autres minutes, dans la semaine, dans un hyper Pasclerc, à une heure à faible fréquentation.
Total : 60+20+20, soit une centaine de minutes dans ma semaine !
C’est trop, beaucoup trop !
En discutant, la cardiologue m’a confirmé que nous étions en hypoxie avec cette merde sur la gueule.

Masque chirurgical — Composition nature morte
Nature morte mortifère

Mon record ? Quatorze heures trente d’affilée avec une de ces saloperies !
Mais c’était aux urgences de l’hôpital, lors d’un diagnostic, et en attendant qu’une chambre se libère.
Et à l’occasion, j’ai même eu droit à un test PCR surprise, dans le pif.
C’était ça ou on ne m’opérait pas si cela s’avérait nécessaire. Drôle de chantage.
Bon, j’en rigole presque, puisque l’histoire s’est finie quelques semaines plus tard par une autre intrusion, encore moins sympathique, par un coloscope.

© PF/Grinçant.com (2021)

8 commentaires sur “Masqué 0,01 % de ma semaine, et c’est encore trop !”

  1. Avatar photo

    Bien le bonjour.
    Ayant découvert fortuitement votre site, j’ai depuis grand plaisir à vous lire. Hormis les considérations sur le partage ou non des opinions affichées, j’avoue avoir toujours beaucoup de difficultés lorsque je lis, même sous couvert de l’humour, l’énonciation de ce que je considère comme se rapportant à l’intime, à savoir, ce qui touche aux examens médicaux en général et les invasifs en particulier. S’il m’arrive, sur prescription médicale, d’être contraint d’y avoir recours, je le garde pour moi. De nos jours il semble devenu de bon ton d’étaler sur la place publique, homme ou femme et souvent à haute voix, pour en avoir entendu chez le boulanger du coin, la liste des examens médicaux auxquels on a « fait face » et ceci sans la moindre retenue ni pudeur. Affligeant !
    Portez vous bien, ou mieux.
    Je continuerai toutefois de vous lire.
    Cordialement

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      Je sais que cela peut être dérangeant, mais cela permet aussi aux personnes malades de ne pas se sentir seules/isolées, même si elles ne rebondissent quasiment jamais sur ce genre d’écrits.
      Non, ça n’est pas de l’intime quand une maladie/pathologie peut être due au médical : justement, il faut en parler.
      Cela permet en outre de dédramatiser ces situations et peut-être de mieux comprendre mon positionnement éditorial dans ses évolutions.
      Et en plus j’essaye de le faire avec de l’humour.

      Je précise qu’ici il est (encore) question du masque, et cela prend tout son sens quand l’on connait mes problèmes.

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        J’ai bien compris votre réponse sans être vraiment convaincu que situer l’endroit précis visité par un geste médical peut avoir un effet bénéfique sur la solitude ressentie par certain…
        Nous vivons à une époque où est il bon de se réapproprier un mental que nos gouvernants mettent à rude épreuve.
        Prenez cette nouvelle équipe qui depuis les premiers instants covid, s’applique à nous asséner vérités et contre vérités avec la certitude, à chacune de ses interventions, d’aller vers les meilleures solutions pour notre santé physique et mentale. J’en suis à me demander après réflexion, si tous ceux qui la compose n’ont pas suivi une formation accélérée dans un service de proctologie, histoire de joindre le geste à la paroles. Vous comprendrez mieux ma réaction à la lecture de votre article.
        Le port du masque me semble alors moins pénible, sans doute parce qu’au fond de ma campagne je ne sors jamais assez loin pour courir le risque d’être contaminé et c’est tant mieux car pour moi aussi certaines pathologies me rendent « à risque ».
        À contrario, aimant savoir comment va le monde qui nous entoure, j’écoute avec attention les »informations » distillées par les radios « collabo » qui ont envahi nos ondes.
        Et, à chaque fois, j’ai la désagréable sensation que l’endroit qu’on essaye d’atteindre ne sera jamais protégé par un masque…
        Bonne journée…mais si, mais si , Assis !

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          Je n’ai pas désigné d’endroit précis, c’est vous qui l’avez trouvé. ;-P
          Maintenant, pour ce genre d’examen, je puis vous assurer que l’on est bien content de trouver des personnes qui en parlent (proprement), ne serait-ce que pour être rassurées.
          En plus, je précise que cet examen — que je refusais et que j’ai passé pour d’autres raisons (un abcès potentiellement mortel dans l’abdomen) — était le dernier de mon parcours « pré-greffe » que je ne souhaite à personne. Donc cela fait partie d’un « tout » dans un contexte lourd.
          J’ai des problèmes de santé conséquents depuis octobre 2018, et j’essaye de montrer que l’on peut les surmonter, ce qui peut être très important pour des lecteurs dans des situations similaires ou pires.
          Par ailleurs, le savoir permet d’appréhender de manière encore plus sérieuse mes prises de position.
          La démarche d’en faire état a fait l’objet d’une mure réflexion de ma part, et cela permet d’expliquer certaines choses, dont des « absences », notamment lors de mes hospitalisations ou lorsque je suis pris par d’autres préoccupations/priorités.
          J’ajoute que le « soutien » que cela apporte m’a été confirmé « IRL » par des personnes qui me lisent.
          Pour finir, même si je semble en dire beaucoup, sachez que je reste plutôt « discret » et que je ne suis pas dans la lamentation. Bien au contraire, j’estime que c’est très constructif, d’autant que cela me permet de dénoncer certaines choses que je découvre — ou qui me sont confirmées — dans le monde médical (je sais donc de quoi je parle, étant considéré comme un patient très « acteur » et perspicace).

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            je n’ai en aucun cas fait état d’une quelconque approche inélégante ou triviale concernant vos propos. Je reste surpris de ce besoin d’apport de précisions concernant tel ou tel examen bien que j’entende parfaitement vos explications et les raisons qui les justifient.
            Quand à la précision non désignée, je doute que ceux qui vous lisent puissent penser que l’utilisation d’un coloscope aboutisse au diagnostic d’une otite infectieuse.
            Evidemment qu’il n’est souhaitable à personne de vivre dans la maladie et ce qu’elle oblige à subir lors d’aggravations invalidantes qui engagent le pronostic vital d’un individu. Que l’humour et la désacralisation que vous mettez en oeuvre dans vos écrits permettent à d’autres de relativiser voire dédramatiser ce qu’ils peuvent vivre à l’identique au quotidien ne me semble pas utopique. Pour très bien connaître le milieu médical, ses avantages malheureusement entachés par de trop nombreux « inconvénients », le fait de se sentir et reconnu « acteur » et perspicace ne devrait pas être considéré comme exceptionnel.
            Si seulement les patients reprenaient le pouvoir et le savoir sur les délibérations de ceux qui les diagnostiquent et décident des interventions qu’eux seuls imposent parfois sans possibilité de tester une approche différente et moins anxiogène pour des personnes qui souvent ne comprennent pas grand chose au jargon médical et chirurgical que leurs auteurs se complaisent à utiliser en considérant leurs interlocuteurs comme décortiqués alors que même à minima, tout un chacun est pourvu d’un cortex et peut s’en servir tant soit peu que l’explication soit « vulgarisée » permettant ainsi une compréhension pour le moins rassurante pour eux et leurs proches.

            Gardez vous vif et affûté.

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              Du coup vous me poussez à aller jusqu’au « bout »…;-)
              Je parle d’un test PCR dans le pif, et je termine par un coloscope.
              Cherchez donc quel type de test « Covid » a récemment été imposé par les Chinois aux étrangers…:-/

              Oui, je suis « acteur » de ma santé, et cela semble inhabituel, voire déconcertant, pour les « soignants ».
              Et effectivement, si tout le monde pouvait faire de même.
              La période actuelle est du reste une splendide démonstration de la lâcheté et de la bêtise dans le domaine de la santé. On leur demanderait de se mettre une plume d’oie dans le fion, la majorité des gens le feraient. Dans cette Brève, l’essentiel est dans le titre, et pas ailleurs.

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    AHAHAHAH ! J’adore celui-ci, d’article !

    Infirmière pendant plus de 40 ans, et toujours dans les services de soins, un choix assumé (jamais voulu monter en grade et perdre ainsi le contact avec mes chers patients) mais difficile à vivre quand on vieillit, surtout quand on termine en soins palliatifs où l’on estime qu’un infirmier pour 24 patients, mêmes moribonds, c’est bien assez : on est loin des années Marie de Hennezel !
    Rien, absolument rien, ne saurait me choquer, et votre expérience de ce monde médical où se faire soigner relève souvent du parcours du combattant reste, de mon avis personnel qui n’engage que moi, extrêmement pudique.

    Quant au masque, c’est une infamie, mais trop de crétins, ou de peureux, sont persuadés du bien-fondé de s’asphyxier, désormais, et me rendrait la Sibeth presque sympathique ; cependant on se doit de jouer le jeu, ne serait-ce que pour continuer à manger.
    Récemment, au détour d’un chemin de randonnée, en pleine campagne, un couple venait en sens inverse de ma marche, personne d’autre à l’horizon à part quelques jolies vaches limousines au regard blasé. Le bonhomme n’avançait pas masqué, moi aussi, mais sa mousmée portait religieusement son masque FFP2 et s’est écartée brusquement sur le bord opposé au mien, l’air terrorisé, quand nous nous sommes croisées ; j’ai bien cru qu’elle allait aussi croiser les doigts et agiter des têtes d’ail…
    Heureusement, le ridicule ne tue pas, sinon ça nous ferait encore plus de place, mais comment en vouloir aux gens quand on voit à quel point la psychose est savamment entretenue, et cela quotidiennement ? Pire, que le virus existe ou non, qu’il soit toujours là ou pas, j’ai peur qu’ils ne nous maintiennent sous ce joug encore longtemps, pour le passe, c’est fait, sa prolongation jusqu’à l’été 2022, adoubée par nos veules députés, est venue confirmer mes prévisions les plus pessimistes…
    Mais gardons le moral, la Nature, dans ce cas, est d’une aide précieuse, et au moins elle ne nous commande pas de nous couvrir le museau.

    1. Avatar photo

      Oui, je reste dans le pudique, et je n’ai pas trop compris la réaction du premier intervenant (@Jean-Christophe).
      Je sais aussi que, lorsque l’on doit subir ce genre d’examen, ça peut faire du bien de lire ma prose — à défaut de contempler mon prose (Oh !) — de manière à dédramatiser un peu le sujet.

      Pour le masque en randonnée, dans L’indispensable chapeau anti-Covid (12/07/2021), je racontais ceci :

      « Une petite demi-heure plus tôt, j’avais croisé un jeune couple, la quarantaine d’années à eux deux. À une vingtaine de mètres de moi, ils ont fait un geste bien particulier : ils ont remonté leur masque — qu’ils portaient au cou — sur la bouche/le nez pour ce “croisement” au grand air, en pleine nature. »

      Pour ma part, je fais comme dans les films de zombies, je m’adapte et ne les remarque presque plus.
      Les dégâts sont faits, mais il y avait quand même pas mal de prédispositions.

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