1 000 ! Un blog et une saga

1 000 ! Le millième « Billet » et/ou « Brève » ici !
À certains moments, j’ai douté d’y arriver.
Ce qui est sûr, c’est que je n’atteindrai jamais les 10 000.
Environ 480 000 mots, soit l’équivalent de 1 920 « feuillets » en langage de presse.
14 302 commentaires, dont 6 910 de moi, c’est dire mon implication.
Sans compter les quelque 5 500 photos/illustrations, très majoritairement « maison ».
Un blog gratuit, sans le moindre financement ni compromission(s).
Un blog où je m’occupe absolument de tout, à 100 %.
Un blog qui m’a coûté, de différentes manières.
En argent et en temps, bien sûr.
Mais pas que.
Aussi en énergie, en stress, et même en santé !

Alors, bien sûr, quand l’on appelle son blog « Grinçant »…
Et que l’on tient une certaine ligne éditoriale…
Il ne faut pas s’attendre à un long fleuve tranquille !
Surtout en France, feu pays des Droits de l’Homme et de la Liberté d’expression.

Alors, pour les « 1 000 », il y a un peu de triche…
Tout d’abord, pour « amorcer », j’ai démarré — en avril 2012 — avec 80 nouvelles écrites vingt ans plus tôt.
Ensuite, il y a une « crypte » où sont enfouis 19 articles et pas moins de 620 commentaires.
Une crypte alimentée par une sorte de censure.
Mais il serait injuste de ne pas comptabiliser ces billets.
D’autant qu’ils m’ont eux aussi coûté, dans tous les sens du terme.

Derrière tout cela, il y a une sorte de « saga », pour le blog, mais aussi pour son auteur.
Des choses inattendues, entre lesquelles il est parfois difficile de savoir s’il y a un rapport direct.
Mais comme le blog et PF — moi — sont étroitement liés…

Presque à la rue

Fin 2015, suite à de grosses difficultés financières dans mes (vraies) activités professionnelles…
Ainsi qu’à l’impossibilité de trouver des financements/arrangements avec les banques…
Je me retrouve avec un retard de loyers et une demande d’expulsion.
Le tribunal d’instance local y donne une suite favorable.
Aucun relogement ne m’est proposé.
Et le préfet autorisera même « l’assistance de la force publique ».
Il est certain que je suis un dangereux criminel.
Au passage, je peste contre un document jamais porté à ma connaissance par l’huissier.
Le président du tribunal me répondra que je fais référence à une « preuve impossible », un huissier de justice étant réputé avoir toujours raison.
Je m’organise pour quitter les lieux sans l’aide de la « force publique »…

Référé

Là, j’entre dans un monde parallèle, une autre dimension.
Le 7 avril 2017, je reçois un courrier recommandé de 400 pages pour une procédure de « Référé » devant un TGI situé à 800 kilomètres, avec une audience déjà passée, puisque fixée au… 3 avril 2017 !
Cette attaque concerne des écrits sur mon blog, normalement prescrits depuis longtemps (en matière de « presse », la prescription est de trois mois), puisque l’origine remonte à pas moins de… 1 505 jours !
Je me retrouve donc attaqué en « Urgence extrême » (principe du « référé »), devant un Tribunal de grande instance, bien loin du lieu précisé dans la « Clause attributive de compétences » des Mentions légales de mon blog…
Normalement, c’est la 17^e chambre du tribunal de grande instance de Paris — spécialisée dans les « affaires de presse » — qui est compétente au niveau national, mais maintenant n’importe quel TGI qui accepte une requête semble « compétent ».
Un blogueur peut être attaqué de presque n’importe où en France !
Et la charge est lourde, la totale…
Attaque en DIFFAMATION, en DÉNIGREMENT, et en je ne sais plus quoi d’autre.
Parallèlement, il y a des tentatives de faire dépublier mon blog auprès de mon hébergeur, en vain.
Et d’autres babioles du même acabit.
En face, on tentait d’obtenir pas moins de 700 000 euros de « dommages et intérêts » !
La bataille fut épique, d’autant que je me suis défendu seul, sur place, sans le concours d’un avocat.
Malheureusement, depuis peu, une jurisprudence stupéfiante était en train de s’installer en France…
« Tout lien posté — même en commentaire — par son auteur vers un ancien article équivaudrait à une… REPUBLICATION » !!! (Imaginez un journal papier qui écrirait simplement « Voir notre article du tant, page tant », mais eux ne sont pas concernés.)
Et comme le dernier « lien » datait de 76 jours, le tribunal s’est engouffré dans cette « jurisprudence », me condamnant à retirer les écrits concernés (avec, forcément, les commentaires liés), sous peine d’une « astreinte » de 1 000 euros par jour ! Oui, mille euros par jour, pour un simple blog « bénévole » !…
Par contre, ça n’est pas la « diffamation » — axe principal de la demande de dommages et intérêts —, mais le « dénigrement » qui a été retenu.
Contraint et forcé, j’ai retiré les contenus du « front », d’où la « crypte » de ce blog.

Procès au fond

Un « Référé » ne concerne normalement que l’Urgence et l’Évidence…
Le « fond » n’est pas jugé, ce qui peut expliquer le succès de cette procédure auprès des professions juridiques, des belliqueux et des procéduriers.
Je croyais le dossier classé une fois les contenus dépubliés (et l’ordonnance publiée sur mon blog)…
Mais, fin juillet 2018, je me retrouve confronté à une tentative de blocage de mes comptes bancaires…
L’huissier auteur de cette tentative m’informe alors que c’est pour recouvrer les « dommages et intérêts » suite à un jugement prononcé contre moi le 26 février 2018.
En réalité, je n’ai JAMAIS été informé de cette nouvelle procédure !
Et l’huissier de « justice » — dit « officier ministériel » — qui a dû certifier avoir fait « toutes diligences » pour me la notifier s’est bien gardé de la porter effectivement à ma connaissance. Il semblerait que le blogueur joignable par la planète entière via son blog ait été « introuvable »…
Donc, condamné par défaut !
Cette affaire étant entrée (juridiquement) en collision avec une autre (ça vient), elle est « classée », sachant que je n’ai aucun intérêt à demander à être « rejugé » (pour me défendre) — ce qui est mon droit le plus strict — compte tenu du contexte.
Il est important de souligner une chose : En France, le responsable d’un site Internet est responsable de TOUT sur son site, même des commentaires de tiers (qui peuvent aussi être des « pièges »).
Pire !!! Si j’agis en tant que lanceur d’alerte(s) — ce qui a été le cas — je ne peux « attaquer » (cf. « ester »), puisque je n’ai, moi, subi aucun « préjudice » et ne suis donc pas « victime » ! (Les vraies victimes se gardent d’ailleurs bien de se ranger à vos côtés alors que vous prenez des coups pour les aider/défendre.)
Et pour en rajouter… Il suffit que quelqu’un (ou une « organisation ») dise se reconnaitre — à tort ou à raison — dans vos écrits pour vous « attaquer » légalement.
Et ne parlons même pas de l’usage détourné de la « justice » pour des poursuites et procédures dites « bâillon »…
Bref, bloguez joyeusement au pays dit de la « Liberté d’expression » !…
Vous avez le choix des « joyeusetés » : condamnation(s) — c’est cumulable — pour insulte, injure, dénigrement, diffamation, concurrence déloyale, trahison du secret des affaires… Et ne parlons même pas de l’immonde « Loi Avia » en cours…

L’URSSAF

C’est bien connu, en France, lorsque vous dérangez, le fisc et/ou l’URSSAF vous tombe(nt) bizarrement dessus…
Pour moi, ça a été l’URSSAF qui m’a gratifié d’un joli « redressement » en 2016…
Je passe l’entretien avec l’inspecteur qui semblait pourtant sympa… J’en suis reparti « libre »…
Mais la pause fut de courte durée, puisque le 6 novembre 2017 je reçois une « Assignation en redressement judiciaire et subsidiairement en liquidation judiciaire »…
Entre temps, toutes mes propositions de règlement « au fil de l’eau et dans la mesure de mes possibilités » ont été refusées.
Je me retrouve donc devant un autre… TGI, pour être « liquidé », personnellement !
Là encore, pas d’avocat, je me défends seul.
Et, curieusement, en parallèle, je suis convoqué par une magnifique blonde « officier de police judiciaire » dans le gros commissariat principal de la ville, près du palais de justice…
Non content de me poursuivre au « civil », on me poursuit également au « pénal » !…
Elle semblait consternée par ce qu’on lui demandait de faire, et je n’aurai même pas le plaisir qu’elle me menotte.
Au « civil », j’ai opté pour la « liquidation », dans le cadre d’un « lâcher-prise salutaire ».
Au « pénal », leur affaire a fait un flop…
Voilà, début 2018, j’ai donc été « LIQUIDÉ » — à titre personnel — par la « Société » et « Au nom du peuple français »…
Lorsque j’ai dit à la charmante OPJ « À aucun moment vous n’évoquez le fait que je sois blogueur, ça me semble curieux ?! », elle m’a répondu, d’un air visiblement gêné : « Ça n’est pas le sujet ! »

La santé

À force de filtrer, filtrer… Devinez ce qui coince ?
Le 19 octobre 2018, je me retrouve admis en urgence à l’hôpital du coin : Bivouac hospitalier en chambre 305
J’y resterai 21 jours, incrédule.
Ma fonction rénale qui était à 108 (le DFG, le filtrage) en 2017 était à 11 en y entrant, et à 9 en en sortant… Reins foutus !
J’ai tout fait (et je continue) pour ne pas entrer en dialyse et je me suis engagé dans un « parcours greffe »…
Bref, comme si mon organisme me disait : « J’arrête de filtrer, fais pareil STP ! »
Depuis, traitement médicamenteux « lourd »…
Et moi qui faisais des randos jusqu’à 26 km, je plafonne maintenant à 9 ou 12 kilomètres, péniblement.
Eh oui, dans mon « tableau clinique », il y a notamment l’anémie — avec le manque de globules rouges, et donc d’oxygène — qui fait son œuvre.
Mais, pour l’instant, je me maintiens, et je croise les doigts.
D’ailleurs, mon « parcours greffe » a été mis en pause pour cause de balance Avantages/Risques défavorable…
Et pour en rajouter, lors de mon hospitalisation, j’ai été tellement « perfusé », que je me suis retrouvé avec des œdèmes maculaires : perte de la vision « de précision »… Et donc, difficultés à travailler sur un ordinateur — génial pour un blogueur —, mais aussi magique pour un amateur de… photographie !

Et nous en sommes au « millième »…

Eh oui, malgré tout cela, le blog a continué !
J’avais déjà évoqué certaines choses, mais là je complète.
C’est pour moi comme une sorte de victoire.
D’ailleurs, dans cette photographie récente, j’ai l’air plutôt satisfait, non ?

2019 a été pour moi comme une lente reconstruction, pierre après pierre (c’est d’ailleurs mon deuxième prénom).
Avec du lâcher-prise, même si « Chassez le naturel et il revient au galop »…
Il est cependant clair que cette période de ma vie a été plus que compliquée.
Et que je vois d’un drôle d’œil toutes les « évolutions » actuelles.
Mais, Macronie ou pas, coronavirus ou pas…
CARPE DIEM !

Vignette : « 1 000 articles et 14 302 commentaires au moment de cette publication »

© PF/Grinçant.com (2020)

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Après cette (longue) lecture, vous comprendrez probablement mieux pourquoi :

• Je ne publie presque plus de liens vers mes anciens articles.
• Je suis très attentif au contenu des commentaires.
• J’ai une Xantia, et je la garde, c’est une excellente voiture, et elle est… insaisissable !
• Je n’ai plus aucune confiance en la « Justice » de mon pays (et encore, je ne suis pas entré dans les détails).
• Je considère que tout euro détourné — et/ou mal utilisé — par des politiques/banquiers/administratifs m’a été — en tout ou partie — piqué personnellement.
• …/…

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Pour vous dire où nous en sommes avec la « justice » en France…

Le 6 juin 2019, la société Qwant obtient la condamnation, par le juge des référés du tribunal de commerce de Paris, du responsable d’un site Internet — qui portait des accusations étayées — (cf. “Lanceur d’alerte”) au motif que :

« la divulgation d’une information de nature à jeter le discrédit sur un concurrent constitue un dénigrement, peu important qu’elle soit exacte, l’exception de vérité n’étant pas admise en (la) matière »

Et s’agissant de la notion de « concurrent », Dieu sait si elle peut-être compliquée en matière d’Internet.
Le 8 janvier 2020, la cour d’appel de Paris a infirmé cette décision au motif qu’il aurait fallu que Qwant attaque sur le terrain de la… diffamation !