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Curieuse campagne de pub pour les médecins

Je ne sais si vous l’avez vue sur les écrans TV, mais le Conseil national de l’Ordre des médecins a lancé une « Campagne de valorisation de la profession de médecin » en ce début d’année 2018.

Des images — un spot de 30 secondes — qui se veulent pleines d’humanité et de compassion, et un texte bien marketé :

« “Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé, dans tous ses éléments.
Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination.
J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance.”

Chaque jour, ces engagements nous guident pour exercer notre mission et faire avancer notre système de santé.
MÉDECINS — NOTRE ENGAGEMENT, C’EST POUR LA VIE »

Curieux d’en arriver là ?
Curieux d’avoir besoin de lancer une telle campagne.

Je serais curieux aussi de savoir ce qu’en pensent les personnes qui :

  • se voient refuser un rendez-vous au motif : « Nous ne prenons plus de nouveaux patients » ;
  • se font engueuler, ou même refuser, au motif qu’elles sont à la CMU-C ;
  • n’ont pas les moyens de payer des dépassements d’honoraires dont on ne connaît pas la réelle justification ;
  • se font opérer inutilement, puisqu’il faut facturer de l’acte pour « rentabiliser » ;
  • doivent subir des analyses — le plus souvent inutiles — pour le moindre bobo ;
  • se voient prescrire une foultitude de médicaments alors que les pharmaciens disent qu’ils n’ont pas été formés pour cela au cours de leurs études. Certes, les labos/visiteurs médicaux prennent le relais derrière ;-)
  • ne sont reçues qu’exceptionnellement à l’heure quand elles obtiennent un rendez-vous ;
  • doivent patienter parfois plus de six mois pour accéder à un « spécialiste » ;
  • Etc.

C’est marrant, en guise de “spot”, j’aurais bien vu — tout simplement —, le texte du Serment d’Hippocrate — si simple et limpide —, histoire de faire une piqûre de rappel à beaucoup de « médecins » qui semblent l’avoir oublié alors qu’ils l’ont au moins lu/récité une fois dans leur vie à défaut de l’avoir (bien) appris/compris pour certains :*

Le serment d’Hippocrate

Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être fidèle aux lois de l’honneur et de la probité.

Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux.

Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité.

J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences.
Je ne tromperai jamais leur confiance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences.

Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.

Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs.
Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.

Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.

J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité.

Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque.

*Le gras est de moi, et pour la circonstance.

© PF/Grinçant.com (2018)
(Hors citations/transcriptions)

17 commentaires sur “Curieuse campagne de pub pour les médecins”

  1. Avatar photo

    Des médecins respectant leur serment d’Hippocrate, j’en ai peu croisé pendant ces dernières décennies. Le seul qui puisse mériter cette dignité exerçait à la campagne, et, lorsqu’il nous a quitté, ses obsèques étaient à la mesure de son dévouement, grandioses.
    Par contre, les cyniques imbus de leur pouvoir et… savoir médical sont devenus omniprésents, et cela dans toutes les spécialités. Lorsque j’étais encore en activité, j’ai eu le plaisir de travailler au sein d’une équipe de soignants qui devait appliquer les méthodes de la direction, et j’ai pu constater le peu d’humanité de cette médecine jusqu’au-boutiste qui prolonge des vies par intérêt financier sans tenir compte des questions et du désespoir de ces personnes en fin de vie qui demandent la fin de leurs souffrances. Ces années de constat, à défaut d’avoir pu changer quoi que se soit, m’ont fait prendre conscience que les médecins ignorent beaucoup de choses. Le corps humain est un grand mystère…

    1. Avatar photo

      Ah, ça, un malade plus ou moins en fin de vie, c’est une vache à lait idéale pour « rentabiliser », avec une ribambelle de tests/examens, parfois même pas effectués, mais dûment facturés.
      Même les maladies nosocomiales tournent à l’avantage du système, puisqu’il faut (tenter de) soigner ce qui a été surajouté par des négligences diverses…

      Je suis stupéfait par cette « profession de foi » de la profession sous forme de spot publicitaire.
      Comme si tout cela ne devait pas être une évidence.

      J’aimerais aussi que le Serment d’Hippocrate soit affiché dans les salles d’attente, à côté des tarifs et autres avertissements…
      Le genre de truc à imprimer et à emmener avec soi lorsque l’on sait que l’on va être confronté au monde « médical », ça peut servir !:-/

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    Afficher ce fameux serment aiderait peut-être à faire prendre conscience à quelques-uns le sens du mot « responsabilité » que l’on attend du médecin en qui l’on a « confiance », mais la plupart d’entre-nous confie sa santé sans chercher plus avant. La pub médicamenteuse à la TV conforte encore plus dans le public qu’il faut faire confiance en cette médecine chimique, et tellement simple pour résoudre les petits problèmes du quotidien. La crédulité a de l’avenir (pécuniaire) devant elle, à la façon de nous culpabiliser lorsque l’on décide d’opter pour des soins alternatifs qui sortent des sentiers battus et qui au grand dam de cette médecine toute puissante, donnent de bons résultats pour les maux courants. Si mon avis est aussi tranché, c’est tout simplement parce qu’il y a quelques années, j’ai été confrontée, comme beaucoup de personnes j’imagine, aux erreurs, à la froideur, au déni, à la brutalité de certains praticiens qui ne supportent pas qu’on les contrarie.

    1. Avatar photo

      Lisez et relisez bien ce serment, qu’ils ont normalement tous « prêté », et vous verrez qu’en pratique nous en sommes à des années-lumière, que ce soit en médecine « de ville » ou en médecine hospitalière/de clinique.
      Cette pub en reprend d’ailleurs quelques bouts, mais de manière totalement édulcorée et opportuniste.

      J’ai souvent trouvé plus d’humanité chez des vétérinaires que chez des médecins… :-/

  3. Avatar photo

    Je ne sais qui remercier !!!
    L’UE, le capitalisme, la mondialisation, la finance ?…
    Le médecin généraliste (spécialisé, Mdr) n’est devenu pour moi qu’un artisan. Au même titre qu’un plombier, un maçon. Quoique eux font encore des visites à domicile pour des devis, diagnostics.
    Les jeunes médecins ne consultent que sur rendez-vous, au cabinet, payés par les CPAM en appliquant le tiers payant. Des fonctionnaires dissimulés.
    Mais les pleutres gouvernants préfèrent attaquer les cheminots pour leurs avantages (qui ne sont pas des privilèges) que de s’occuper des problèmes des citoyens.
    PS : Je n’ai plus de médecin traitant, et aucun aux alentours ne veut m’ajouter à son fond de commerce.

    1. Avatar photo

      Notons aussi que les « déserts médicaux » et autres « numerus closus » (c’est lié) sont bien pratiques pour des rentes de situation.
      Par ailleurs, beaucoup préfèrent une clientèle (cf. « patientèle ») fidèle-récurrente-connue-facile que de prendre un « nouveau patient », avec les « risques » que cela comporte…
      Mais il est plus confortable de voir un patient (bon) client tous les mois, plutôt que de lui délivrer une ordonnance pour 3 ou 6 mois… Pourtant, cela libérerait d’autant les agendas pour prendre des patients qui se voient (re)jetés comme des malpropres, alors que parfois/souvent leurs problèmes de santé sont plus importants que les habitué(e)s, « dans la boucle », à la bobologie bien facile/rentable (et ne parlons même pas des personnes âgées).

      Effectivement, ils disent qu’ils ne veulent pas être « fonctionnarisés », alors qu’ils le sont en pratique et qu’ils jouent sur plusieurs tableaux.

      PS1 : Dans un tel système, même les praticiens les plus incompétents/dangereux arrivent à être « bookés »…

      PS2 : En évoquant les cheminots, ce billet du 14/03/2018 — Affichages SNCF et sadisme —, avec une configuration que j’estime être du harcèlement moral dès l’entrée sur le site.

  4. Avatar photo

    C’est vrai que cette campagne de pub me fait carrément l’effet d’un foutage de gueule flagrant.
    Un des plus gros problèmes, c’est que les médecins ne se remettent pas en question. J’ai fréquenté les soins intensifs pendant 21 jours, mon épouse ayant déclaré une endocardite infectieuse lui ayant valu le remplacement de 2 valves. Franchement, oui, on peut dire que techniquement la médecine a fait d’énormes progrès. Mais alors, en tant que rapport au patient, c’est devenu carrément du n’importe quoi. Heureusement que j’ai un super vétérinaire pratiquant la médecine traditionnelle chinoise. Après, il y a aussi la façon dont chacun décide de s’occuper de lui, ou à qui il choisit de faire confiance pour s’occuper de sa santé. Quand je vois sur quels critères se basent les gens pour définir la valeur d’un toubib, ça fait peur.

    1. Avatar photo

      Effectivement, la plupart ne se remettent pas en question, ils sont imbus d’eux-mêmes, et même parfois imbuvables.
      Il y en a quelques-uns qui n’oublient pas le fameux « serment », notamment à la fin de ce billet de 2012 : Dépassements d’honoraires vs gratuité
      Il n’y a qu’à voir dans certains hôpitaux le comportement infâme de certains « mandarins »… Le « petit » personnel médical est le premier à s’en plaindre/à en souffrir.

      Quant au choix d’un médecin, dans les « déserts médicaux » —  de plus en plus nombreux —, la question ne se pose même plus, on prend ce que l’on trouve, et l’exigence de compétences devient bien secondaire. Je vois même des internes — donc en formation — qui assurent seul(e)s des rendez-vous/consultations à la place de praticiens libéraux qui vaquent à d’autres occupations.

      Ensuite, on reproche aux patients de multiplier les consultations auprès de plusieurs praticiens (en zones non « tendues »). Il ne faut pas se leurrer, c’est souvent pour vérifier/croiser des diagnostics, car la confiance est rompue dans bien des cas.

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    On peut faire de la place dans les déserts médicaux, il suffit de faire de la prévention, oui, je sais que vous savez ça, mais savez-vous, vous les hommes, que nous les femmes, le doc généraliste, il aime bien nous donner une prescription de pilule pour 3 mois au lieu d’un an, et nous demander des analyses toutes les 5 minutes pour savoir si notre pilule nous va bien, tout en prescrivant les plus dangereuses à base d’œstrogènes qui donnent des cancers* et des ennuis divers comme l’endométriose, et qui entretiennent des règles inutiles, des hémorragies en réalité… Alors bon, hein, tant que c’est comme ça, c’est la preuve que notre santé, ils s’en fichent, ils encombrent leurs propres couloirs d’attente… Pensez-vous qu’ils prescriraient la bonne hormone contraceptive aux femmes pour qu’elles n’aient plus de problèmes en tout genre ?

    Pour contrer tout ça, il suffit souvent d’éviter tous leurs pièges qui nous rendent malades : cosmeto chimique, bouffe de m…, médocs pourris… produits ménagers pourris, à chaque fois qu’ils nous prennent pour des gogos avec de nouvelles mesures, je prends de nouvelles mesures pour priver leurs copains de mes ressources financières et je me débrouille à l’ancienne, et bah bingo : ça marche !…

    Elle est pas belle la vie ?

    *THS : ils donnent le cancer du sein, c’est reconnu, sauf qu’on vous demande de les arrêter uniquement quand vous êtes enfin malade… (base œstrogènes)

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    À noter la campagne parallèle de ces mêmes VRP de labos, désolé pour la généralisation massive, pour calomnier les thérapies alternatives au rang de fake therapies.

    L’hôpital public ne tient que par le dévouement des ses personnels, hormis les gestionnaires qui n’ont jamais prêté serment sinon au profit.

    Effectivement, cette pub est du même acabit que ces jolis haricots verts qui resplendissent à côté du petit lapin dans le champ immaculé de la marque que vous pouvez deviner. Ah oui, tout ça vient de Chine où rien n’est bio ni respecté en matière de poison.

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      « Ah oui, tout ça vient de Chine où rien n’est bio ni respecté en matière de poison. »
      Vous parlez de légumes, mais la plupart des médicaments sont aussi fabriqués en Chine, par ces mêmes labos français/européens qui nous inondent maintenant de publicités télévisuelles, comme vous le soulignez.

      Quant aux « thérapies alternatives » (homéopathie comprise), « 124 professionnels de santé et médecins » ont publié une « tribune » dans Le Figaro du 18/03/2018 pour les clouer au pilori/vouer aux gémonies…
      L’ambiance est inquiétante… :-/

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    Bonjour,
    Oui, il s’agit vraiment de critiquer des thérapies traditionnelles, et surtout de les discréditer.
    Alors que les plantes soignent.
    D’ailleurs, pourquoi les laboratoires américains sont-ils en train de breveter les plantes d’Amazonie ?
    Un comble : on critique, ces plantes ne servent à rien, mais je m’en assure la propriété, et ainsi les autochtones ne pourront même plus se soigner et devront se procurer des médicaments chimiques.
    Autre scandale, la chimiothérapie… pompe à sous, mais certainement pas guérisseuse.
    Autre scandale, les vaccins. Des amis médecins et pharmaciens m’avaient supplié de ne pas faire vacciner ma fille avec le vaccin du cancer de l’utérus, car ils avaient la preuve qu’il provoquait de graves problèmes médicaux. Alors, ne parlons pas des 11 vaccins obligatoires…
    Peut-on accuser le gouvernement de génocide ?
    Bonne journée.

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      Génocide ? Disons à minima complicité et incurie, avec des objectifs (il y en a plusieurs) difficilement avouables.

      De toutes les manières, les gens sont mis sous « tutelle » et dans une « bulle » (aseptisée, mais toxique), ce qui fait qu’ils deviennent inaptes à toute réaction (saine) ou résistance.
      Un organisme, c’est comme l’esprit, ça se « forge », mais quand on le trafique dès le plus jeune âge… :-/

      Les plantes ? Mais que seraient les « médicaments » (allopathiques) sans elles ? Ah, certes, on leur met des noms savants et on dit qu’il s’agit de « molécules de synthèse »…

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        C’est plus que de la complicité, tous ces politiques VRP des labos et autres lobbies sont formatés à appliquer. Sans eux, ces poisons ne feraient pas autant de dégâts.

        Cette programmation des esprits est très difficile à défaire, pas de reset, de mises à jour système ou de sécurité, comme pour les machines.

        Pour les plantes, leur richesse c’est la diversité de l’action combinée de leurs composants. Les apprentis sorciers, adeptes du profit, ne savent qu’isoler le composant qu’ils pensent avoir identifié pour le reproduire, de synthèse de préférence, mieux que la Nature donc…

        Encore une fois, les médecins n’ont aucune connaissance sur les produits qu’ils prescrivent, pire, aucun cours de bonne santé dans leur cursus. Les pharmaciens, seuls spécialistes sont cantonnés dans un système pervers et ne prescrivent donc pas. Remercions au passage le traître historique qui a tué les herboristes en 1943.

        Heureusement, la connaissance survit tant bien que mal.

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          Disons que quand l’on voit le pédigrée de l’actuelle ministre de la Santé — par exemple —, il me semble que cela va bien au-delà de la « complicité ».
          Depuis longtemps, il y a duplicité et « organisation » avec un système (mafieux ?) bien organisé/manipulé, quitte à détruire/broyer et à tuer.
          À ce stade, ça en devient vraiment sordide. :-/

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        C’est pour cela que j’ai employé le terme de génocide, car il s’agit bien de laisser des gens mourir sans rien faire ou encore en prescrivant et en rendant obligatoires les médicaments pour les tuer.

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