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Une France en marche dans un supermarché Leclerc

Samedi 10 juin 2017, 9h35 du matin.
La veille du 1er tour des législatives.
Une France sous la présidence d’Emmanuel Macron depuis 27 jours.
Je ne sais pas s’il y a un lien, mais je n’avais absolument jamais vu cela.
Dans un supermarché Leclerc, quelque part en province, même pas un jour de paye.
Seulement deux caisses normales — avec « hôtesse » — d’ouvertes, et des gens qui ne savaient même plus comment s’aligner.
Intelligemment, ils ont choisi de ne pas faire la queue entre les rayons — probablement afin d’éviter la bagarre —, mais de se débrouiller sur la ligne de caisses.
J’ai flouté, bien sûr, mais les visages étaient défaits.
J’arrive à dénombrer, tenez-vous bien, une cinquantaine de clients !
Et que font-ils ? Ils veulent payer !
Cette société de consommation est de plus en plus merveilleuse et épanouissante.
Et les bestiaux, résignés et humiliés, ne sont plus seulement en tranches, dans des barquettes, mais sur pattes, à ruminer, aux caisses !…
Moi, j’y vois une France cyniquement et tristement bien… Soumise !

File d'attente dans un supermarché Leclerc, le samedi 10 juin 2017 à 9h35 – Vue 1File d'attente dans un supermarché Leclerc, le samedi 10 juin 2017 à 9h35 – Vue 2© PF/Grinçant.com (2017)

Un billet directement en rapport : Les files d’attente Lidl (J’ai testé)

10 commentaires sur “Une France en marche dans un supermarché Leclerc”

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    C’est désormais systématique où que ce soit : des machines automatiques, des machines où il faut un « humain » mais où l’humain est relégué à ce qu’il coûte pour faire fonctionner la machine. Vous verrez que dans quelques années il n’y aura plus que des machines automatiques, un peu comme aux péages d’autoroute. Les machines sont pratiques, ne revendiquent rien, passent en amortissement en compta (donc font diminuer les impôts & taxes), ne râlent pas, ne sont pas enceintes, ne font jamais d’erreurs puisque ce sont les employés qui sont les problèmes.

    Pareil pour Enedis avec Linky… dont le but est de nous fliquer, mais aussi et surtout d’éviter de devoir payer des gens pour faire les relevés. Partout où une fiche de paie peut être évitée on investit dans des machines. « On » ne veut plus de salariés, c’est chiant un salarié : il faut le payer. Les financiers et actionnaires donnent du travail à ces salariés et ces ingrats veulent EN PLUS être payés !!! Mais où va-t-on ? C’est que ça coûte une fortune une Bentley et les piscines des résidences secondaires sont hors de prix !

    D’un autre côté on demande au peuple « d’avoir un CDI » pour louer un logement, pour avoir un prêt bancaire ou tout simplement pour pouvoir vivre un tant soit peu. C’est une manière comme une autre de brimer le peuple afin de pouvoir prendre le pouvoir et de toujours mieux organiser la grande manipulation. Résister ? Peine perdue… tout est prévu ! Ceci me rappelle dans l’instant ces paroles visionnaires de Daniel Balavoine :

    « Méfie-toi de la dictature qui sommeille
    Le bruit des bottes est un mauvais réveil
    Et crois-moi
    La vraie lumière n’est pas celle du vitrail
    N’oublie jamais le revers de la médaille
    Souviens toi
    Que l’homme qui travaille
    Ne sera pas de taille
    En face d’un pouvoir qui a tout prévu pour la bataille »

    Nous n’en sommes qu’au début, la suite deviendra plus inquiétante encore. Je côtoie chaque jour des jeunes, collégiens & lycéens, et sincèrement je les plains… le monde qui va être le leur bientôt sent le souffre et la poudre…

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      Effectivement, et figurez-vous qu’il n’y avait presque pas d’attente à la caisse « J’ai la carte Leclerc, et j’ai scanné », et encore moins à l’enclos des automates (avec une cerbère pour 5 caisses « automatisées ») où je suis passé avec un minimum d’achats.
      En attendant, ils remplacent les « paniers » normaux/ordinaires par des plus grands, à roulettes…

      Mon parallèle entre cette scène et ce qui se passe politiquement/sociétalement n’est pas anodin, hélas :-/

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        Disons que le but est sûrement de pousser les gens à scanner eux-mêmes leurs produits, et donc à terme de remplacer les caissières par des machines.

        Par contre, c’est un jeu dangereux de trop brusquer les clients : déjà que faire les courses c’est déjà pas agréable (enfin pour moi), si en plus on vous contraint à faire ce que vous ne voulez pas, vous risquez à terme de braquer vos clients qui vont alors se passer de supermarché.
        Les gros hyper sont déjà en perte de vitesse (Carrefour et Casino réinvestissent sur les plus petits) et la concurrence d’internet arrive (même si Amazon and Co ne sont pas encore prêts pour la nourriture).

        Le remplacement de l’homme par une machine en soit n’est pas un mal. Après tout, caissière (ou releveur de compteurs EDF) n’est pas un job très enrichissant. Le problème est évidemment que la personne qui aurait fait caissière ne va pas retrouver de travail et n’a donc plus de revenu. Car, ne rêvons pas, on n’arrivera jamais à avoir 10 millions de programmeurs/réparateurs de robots.

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          De toutes les manières, là, quelle qu’en soit la justification, c’est totalement inadmissible.

          Quant aux « emplois » qui « évoluent » vers plus de technicité, je pense que la casse sociale et au moins d’un rapport de 1 à 5, voire 10.
          D’ailleurs, dans la grande distribution, un enclos « automates » en comporte en général de 4 à 7 pour une surveillante/cerbère.

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    J’ai visionné la semaine dernière un excellent doc sur la 5 : « Consommateurs, tous au boulot ! »

    Édifiant, je n’avais pas tout appréhendé, ça commence par les GAB de banques, puis ces fameuses caisses autos, les applis pour réserver taxi, train, transports, etc. mais ça continue loin cette manie de mettre le con-sommateur au boulot pour pas un rond, et ça rapporte !

    Le beau discours du constructeur des caisses robots, il n’y a pas eu de suppressions de postes dans le secteur depuis 10 ans que nous les avons mis en place.

    Avis du syndicaliste d’Auchan, oui, on peut le voir comme ça, mais il n’y a plus de créations de poste et les départs ne sont pas remplacés = évaporation évidente.

    Ah oui, j’oubliais, c’est pour le bien du consommateur, il ne veut pas faire la queue, alors ces caisses autos le ravissent. Bien sûr… Un-e pro passe un produit toutes les 3 secondes, pas nous, ajoutons les bugs inévitables et le constat est carrément inverse dans le soi-disant bénéfice. Pas grave, vous n’avez pas tout à fait le choix.

    Quant au remplacement par les machines, c’est très bien si on rémunère tout le monde, pour vivre normalement, et apprendre son environnement.

    Bon, c’est pas au programme de la caste qui va dans le mur.

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      J’en reviens (du même magasin), 6-7 personnes en attente à chaque caisse ouverte*, et une quinzaine devant l’enclos des 5 automates.
      Des appareils qui déconnent royalement, qui refusent de scanner certains (petits) codes-barres et qui mettent un temps fou à peser/valider l’article posé.
      Des loupiottes qui s’allument sur des petits mâts, et une surveillante/cerbère qui n’arrive pas à fournir quand elle ne papote pas avec le vigile qui observe les « clients » les bras croisés.
      Bref, une ambiance de merde.

      Monsieur Ford, à l’époque de la « T », voulait que chacun de ses ouvriers puisse acheter une voiture sortie de leur usine…
      Là, leur personnel viré/supprimé ne pourra même plus acheter leur MDD…
      Où est la logique ?

      *Sauf aux 2 caisses réservées « scannettes & carte du magasin », à se demander si ça n’est pas le but.

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        Il est probable que le but soit en effet de forcer le client à prendre la carte du magasin et à scanner lui-même ses achats.
        Mais, comme je l’ai écrit précédemment, les gros supermarchés devraient faire attention : rendre la visite pénible, c’est inciter ses clients à aller chez le concurrent, ici, internet. Hier, Amazon a acheté une chaine de supermarché (Whole Foods Market) .
        Pour l’instant, Leclerc et Co sont encore tranquilles, mais d’ici 5 ans, ça risque d’être une autre histoire. Et se mettre ses clients à dos n’est pas vraiment très judicieux.

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          Grinçant a déjà évoqué les drive-in pour les speedés, et les fashion addicts.

          Seulement, il faut une carte de crédit pour tous ces exemples, plus de la moitié en France n’en a pas, je cite le reportage de la 5.

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          Dans beaucoup de villes, la « concurrence » est assez artificielle…
          – Par exemple, ce supermarché Leclerc appartient au même « commerçant » que l’hypermarché à la même enseigne situé à quelques kilomètres.
          Eurachan, la centrale d’achats d’Auchan s’occupe aussi des achats de Metro et de Système U
          Inca Achats (assignée en avril dernier devant le tribunal de commerce de Paris — par la DGCCRF — pour pratiques commerciales abusives), est la centrale d’achats de Casino et d’Intermarché… Quitter l’un pour aller chez l’autre n’est « militant » qu’en façade.
          – Etc.

          Ensuite, j’ai bien peur que les « clients » s’y fassent, un peu comme dans tous les domaines.
          En l’espèce, j’aurais trouvé normal qu’ils plaquent tous leurs chariots sur place, obligeant le dirlo/proprio du magasin à tout remettre en rayon (rupture de la chaine du froid comprise).

          Je viens de lire ceci :

          « Lorsqu’ils font leurs courses, les Français passent en moyenne 11 minutes à attendre en caisse, selon une récente étude IFOP Wincor Nixdorf: bien que ce temps semble relativement court, 90% des clients déclarent désirer passer en caisse plus rapidement et plus d’un client sur cinq renoncerait à finaliser ses achats en raison de la longueur des files d’attente. »
          (La solution de Carrefour pour en finir avec la galère de la file d’attente en caisse – LeFigaro.fr, le 05/10/2016)

          Et ils osent trouver ce temps (11 minutes) « relativement court » alors qu’il s’agit seulement de… payer !;-/

          Après, les monopoles, on sait ce que cela donne, et je considère ce rachat par Amazon comme une mauvaise nouvelle de plus.

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