Hier matin, j’ai eu grand moment de plaisir avant de commencer une journée bien polluante du fait d’un déplacement…
C’était Pierre Rabhi, “Paysan et Philosophe”, qui était l’invité de 8h45 sur LCI.
Comme d’habitude, un pur moment de bonheur avec ce Monsieur, même s’il a l’air sérieusement désabusé du haut de ses 78 ans.
Deux phrases à retenir principalement :
- « Le monde politique est fondé sur quelque chose qui ne peut pas fonctionner »
- « J’ai l’impression que l’on se débat dans une logique qui est illogique »
En fait, il est beaucoup trop gentil.
Et pour reparler de la « Sobriété heureuse » et de l’accumulation, il illustre par cette belle…
« … histoire d’un pêcheur qui a fini son travail, il fait sécher ses filets, et puis passe un homme “sérieux” — qui veut gagner de l’argent —, qui regarde le pêcheur et lui dit :
– Monsieur, la barque, là-bas, elle est à vous ?
– Oui
– Ben oui, mais elle est petite, euh…
– Ben oui…
– Vous pourriez en avoir une plus grande ?
– Et après ?
– Ben après, vous allez pêcher beaucoup plus de poissons…
– Et après ?
– Vous allez pêcher tellement de poissons, faire tellement d’argent que vous allez acheter un petit bateau, vous allez embaucher… Et après, et après, et après, et après vous vous reposerez !…
– Eh bien, c’est ce que je suis en train de faire !… »
Puis il raconte à nouveau sa fameuse « légende amérindienne » fétiche (que je ne cesse pour ma part de répéter à qui veut l’entendre), avec un air d’enfant et un style/ton bienveillant…
« Un jour, il y a eu un incendie de forêt…
Tous les animaux, atterrés, découragés…
Par contre, le petit colibri, lui, n’arrête pas d’aller chercher quelques gouttes d’eau dans son bec, les jette sur le feu…
Et le tatou qui l’observe depuis un moment lui dit : “Quand même, colibri, tu ne penses quand même pas que c’est avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu…”
Le colibri : “Je le sais, mais je fais ma part !…” »
Et moi, de mon côté, je vous ramène ma première libellule ;-)
© PF/Grinçant.com (2017)
Oui, vive la sobriété heureuse.
Une sobriété qui ne prive évidemment pas des besoins.
Les hommes, ou femmes de cette génération ont pu observer de sacrés changements dans le monde, avec des références particulièrement naturelles pour Pierre Rabhi né dans le désert :-)
« Une sobriété qui ne prive évidemment pas des besoins. »
Certes, mais si l’on se contentait de l’essentiel tout en réfléchissant (ne serait-ce qu’un peu) aux incidences négatives de ses actes.
Comme il le dit : « C’est très bien fait, il y a tout sur la planète pour que l’homme y vive heureux »…*
Le problème, c’est que tout est dénaturé, trafiqué, et que le cynisme est devenu la norme, tout comme un mot/tag important ici : PRÉDATION !
*C’est l’idée, essayez de retrouver l’interview, même si LCI fait tout pour « protéger » et s’approprier ce genre de moment.
Bonjour,
Si vous ne l’avez déjà fait, lire le bouquin de P. Rabhi sur la sobriété heureuse apporte un vrai mieux être en soi, on se sent moins seul.
Par ailleurs, j’ai le désagréable sentiment que l’auteur semble effectivement bien désabusé. Si je ne m’abuse, il a même clos son blog.
A vous lire.
J’avoue ne pas l’avoir lu, car j’ai tendance à être très « autonome » question idées.
Par contre, je dois dire que je constate – au fil de l’eau – des convergences sur bien des points.
Concernant son « blog » (au sens strict), je ne trouve pas de lien, mais ça ne serait pas impossible, voire logique dans ce monde de plus en plus merdique.
Pour le côté « désabusé », je l’évoquais déjà dans ce commentaire du 09/01/2016…
Je trouve cela vraiment triste et lourd de sens.
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