Direction la campagne.
Cette petite commune de 5 708 habitants.
Pour 2 214 « ménages » au recensement de 2012.
Dont je parle parfois sans la citer.
Besoin de bricoles.
Et tout est là, en périphérie.
Dans un périmètre de 300 mètres.
Avec les parkings qui vont avec.
Oh, mais que se passe-t-il ?
Le parking de Lidl est bien rempli !
Même impression à l’intérieur du magasin.
Avec cependant une seule caisse d’ouverte.
Les gens ont l’air stressés, speedés.
Des articles manquent en rayon.
Il faut trier pour d’autres, mélange de DLC oblige.
Les roses, à 7,99 € le bouquet de douze, sont prises d’assaut.
Au haut-parleur, comme dans une gare…
« La caisse n° 3 va ouvrir… »
Sauf que, comme d’habitude, personne ne vient.
Les gens se regardent bizarrement, l’air résigné.
Devant moi, un chariot à 120 euros…
Et une caissière au rythme inhabituellement lent.
Il n’est que 9h40, la journée va être difficile.
Payée des queues de cerises, même hors-saison.
Direction la Station U, pour du carburant.
Là encore, toutes les pompes sont occupées.
Coup de pompe au moral, car c’est inhabituel.
Enfin, un pistolet de disponible…
À ma droite, un mec fait le plein.
À ma gauche, un autre n’en met que pour 10 euros.
Le riche à droite, le pauvre à gauche.
Moi, je mets 20 euros de diesel bien stigmatisé.
Direction le parking du Super U, juste au-dessus.
Là encore, que de voitures !
Surtout pour un samedi à 10h10.
Garé loin de l’entrée, ça fait marcher.
Dans le magasin, pas mal d’agitation.
Beaucoup de caisses ouvertes.
Et du monde, du monde…
Avec majoritairement des chariots.
Semaine opération « Remises sur la Carte U »…
En fait, de la remise différée.
Piège à cons s’il en est.
Moi, je m’en fous, aucune carte, d’ici ou d’ailleurs.
Courses rapides, je sais ce que je veux.
Le minimum, comme en décroissance.
Et si possible estampillé bio.
Même les gâteaux, je laisse, visiblement encore anémiques.
Ça a changé aux caisses automatiques…
Il faut d’abord choisir le moyen de paiement.
Un autocollant « Veuillez montrer vos cabas à l’hôtesse »…
Puis ça demande de mettre le sac vide sur la balance.
Comptant le vider au fur et à mesure, ça m’énerve.
Je laisse la machine en plan et vais à la première caisse…
« Ah Monsieur, changement d’hôtesse »…
Échange entre deux jeunes visiblement bien déprimées.
Je sors fatigué de cette petite tournée de consommation.
Et même un peu dévalisé.
Pour finalement pas grand-chose.
En ce jour pas ordinaire dans ce trou bien agité.
Mais pourquoi une telle ambiance ?
Pourquoi cette fébrilité de consommation ?
Et l’explication me vient subitement en tête…
Mais oui, nous sommes le 6 du mois !
Salaires, et surtout allocations sont tombés !!!…
Vignette : « Le parcours du combattant en ce samedi 6 février 2016 » © PF/Grinçant.com (2016)
© PF/Grinçant.com (2016)
Dans « consommation » il y a le mot « con »!!
Mais quelle idée d’aller au Super U alors qu’on vit à la campagne! Rien de tel que le petit marché aux légumes de son village, au moins le bio, c’est du vrai, garanti d’origine locale ;-) et ça fait vivre ceux qui travaillent la terre, de chez nous.
Encore une fois ici ça grince!
Pour ma part, j’allais dans ces magasins pour des courses bien précises et restreintes (12,42 € chez Lidl et 14,41 € chez Super U, comme ça ils pourront m’identifier ;-). Et le carburant est moins cher qu’aux deux « hypers » d’à côté (un comble).
J’habite « en ville », et je préfère, quand c’est possible, aller dans ce genre de bourgade. D’ailleurs, le Lidl de Rennes le plus proche est de plus en plus insupportable.
Par contre, les habitants de cette commune et de ses environs préfèrent visiblement ces commerces que l’on trouve partout à ceux qui subsistent dans le centre.
Oh, pas pour bien longtemps, car dans ce Super U ils ont même ouvert un rayon « Presse » pour détruire le vendeur de journaux qui subsiste dans le centre.
Quant au maire, il préfère regarder sa commune crever, mais avec une médiathèque toute neuve :
Mairie Christmas, la fête dans les communes
Et les habitants/CONsommateurs semblent contents !
Vous résumez bien la situation dans cette phrase : « les habitants de cette commune et de ses environs préfèrent visiblement ces commerces que l’on trouve partout à ceux qui subsistent dans le centre ».
Les gens sont des CONSommateurs.
Plus il y en a dans le caddie, mieux c’est.
Oublieux (ou aveuglés) qu’ils sont que qualité rime rarement avec quantité et que le désastre de l’économie alimentaire est précisément ce type de commerce qui, et en Bretagne vous êtes bien placé pour le savoir, tue plus surement le tissu rural et social qu’il ne crée de lien et d’emploi.
Par contre il rempli les poubelles avec certitude vu le gaspillage et la mer… nécessaire pour le produire.
Mais que l’on se rassure, il y aura toujours la salle des fêtes pour occulter ces travers, reste juste à savoir qu’elles fêtes y seront organisées et pour qui. ;-)
Allez, j’ose cette phrase olé olé pour conclure :
« Chez Lidl tu en prend plein la g… et chez Super U tu le prends bien dans le… »
Sachant que Lidl ose mettre en bas de ses tickets de caisse : « Lidl, le vrai prix des bonnes choses »
Donc, le vrai prix des bonnes choses devrait être chez SUPER U, la sodomie est meilleure que des coups de poings, demandez a certaines femmes ou hommes ;-)
Cela dit, il n’y a pas (encore) de carte de « fidélité » chez Lidl, ce qui n’est pas du tout le cas chez Super U qui en use et en abuse.
Donc oui, ça doit être bon, car visiblement certain(e)s en redemandent en collectionnant des « poin
gts ».