Égyptologue réputé il était, égyptologue réputé il est toujours.
Malheureux il était, heureux il est maintenant.
Évolution ?
Oui.
La cause ?
L’amour !
De l’autre ?
Voici son histoire…
Enfermé dans la pièce qui lui était prêtée par le Muséum, il passait le plus clair de son temps à chercher, rechercher, potasser.
Le secret de la Grande Pyramide il désirait percer.
Là était son plus grand fantasme.
Au sarcophage sacré il pensait en permanence, espérant un jour pouvoir le contempler.
Ces voyages antérieurs n’avaient pu lui apporter la clef de ses rêves.
Au contraire, une certitude s’était faite en lui, sa recherche de la puissance des rois l’avait amené à constater son impuissance.
Aussi, à chacun de ses déplacements, il cherchait la solution à ces deux problèmes, pensant que pénétrer dans la pièce magique lui permettrait de pénétrer dans d’autres lieux, tout aussi magiques…
Dans ce bureau où régnait un désordre indescriptible, il se remémorait également son vécu, ou son mal vécu.
Les services qu’il rendait étaient appréciés par la science, mais malheureusement pas par ses partenaires.
Il en souffrait atrocement.
De retour à son domicile, le vide, personne pour l’accueillir.
Le désespoir, l’accent sur sa puissante impuissance !
Son seul vrai plaisir, qui lui apportait une satisfaction presque totale, à la limite de la jouissance : contempler le sarcophage, vide, qui ornait son séjour.
Il avait réussi à soustraire cette superbe pièce de celles qu’il conservait au Muséum.
Dans son esprit, il s’était accordé une donation.
La semaine dernière, il avait appris que Catherine, l’une des ethnologues du Muséum, allait le quitter, son désir de visiter le monde l’ayant poussée à tout abandonner.
Il l’aimait secrètement et elle lui vouait une admiration sans bornes.
Prenant son courage à deux mains, il l’invita pour un dîner d’adieu.
La discussion fut passionnante, elle lui conta sa vie, il lui conta la sienne.
Elle lui apprit ses origines égyptiennes, il lui expliqua le but de sa quête.
Fascinés, ils quittèrent le restaurant et, Catherine ayant accepté son invitation, ils se dirigèrent vers son domicile.
Sur le chemin, il pensait à sa réussite, totale, qu’il sentait proche…
Arrivés, il lui fit admirer son sarcophage.
Ensuite, il lui offrit un verre.
Il en profita pour lui avouer sa flamme.
Des attouchements suivirent.
Il confessa son impuissance.
Elle le rassura et lui fit la promesse de le mener au paradis.
Elle s’évertua, elle s’éreinta, elle s’épuisa, elle mourut.
Et lui, il banda, il banda, il banda…
Ainsi fut-elle momifiée…
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