Il est là, au milieu des pâquerettes.
Une silhouette improbable.
Hirsute et sombre question poils et crins.
L’air têtu, buté, voire borné.
On dirait presque un animal préhistorique.
Il a probablement bien vécu.
Un peu au bout du rouleau.
Mais il a une belle vie.
Pas besoin de voter.
Pas besoin de s’avilir.
Pas besoin de gerber.
Mais peut-être s’ennuie-t-il, ce petit poney ?
Non, un petit plus loin, dans la même prairie…
Il y a deux chevaux.
Eux aussi semblent un peu usés.
La sérénité règne.
Ils se font même des câlins.
Ou alors ils échangent sur les vilains humains.
Mais peut-être s’ennuient-ils, ces deux chevaux ?
Non, car ils ont de la compagnie.
Là, juste à côté, au-dessus d’eux…
Les chevaux fiscaux défilent à longueur de temps.
Et eux, là-haut, s’ennuient-ils ?
© PF/Grinçant.com (2022)
Très belles images… Ce vieux cheval de retour*, à barbe blanche, dans ce beau pré fleuri, préfère tailler une bavette avec son compère campagnard. Il est clair que ce ne sont pas des « fashion victims », mais peut-être rejetons de races nobles.
* Toutes mes excuses au vieux cheval à barbe blanche, je le qualifiais « de retour ». Après vérification, cette expression s’applique aussi au politicien qui, malgré toutes les casseroles qu’il traîne, les trahisons qu’il a orchestrées, les humiliations qu’il a subies, s’obstine et arrive quand même à revenir sur le devant de la scène. Et c’est tellement d’actualité.
Les mêmes politiciens qui mettent des viaducs dans les prés.
Je trouve la scène assez symbolique.
L’être humain croit indispensable de laisser sa trace même dans ces endroits bucoliques et charmants qui ne demandent rien d’autre que ce qui y est déjà.
Ces chevaux sont attendrissants, combien j’en vois, lors de mes randonnées, de ces jolies bêtes, plus ou moins bien soignées, entretenues, par leur propriétaire.
Rien qu’à 10 m de chez moi, régulièrement, un ancien éleveur à la retraite vient « larguer » dans une pâture, pas plus grande qu’un mouchoir de poche, une ponette âgée, mais craquante, un peu comme celui de la 1re photo. Ses sabots auraient bien besoin d’un maréchal-ferrant, et si je ne lui ramenais pas un grand seau d’eau, tout le temps qu’elle est là, elle n’aurait pas une goutte à boire en plein cagnard… Ce n’est pas qu’ils sont maltraités, par ici, les animaux, non, ils ne sont pas traités du tout, du moment que c’est à moindre coût, et que çà rapporte des sous, on les fait se reproduire, on les vend, ça permet d’acheter du terrain, des maisons…
Je me suis dévouée pour les humains, tout le temps que je travaillais, maintenant, je les aime de moins en moins, et même s’il y a encore de braves gens (de plus en plus rares, quand même), je me désintéresse de plus en plus d’eux et de leurs activités, les politiciennes en tête, je préfère me réfugier dans la nature, auprès des animaux, et apprécie particulièrement ce genre de photos. Merci, Grinçant !
Attention pour la ponette !
Prenez donc connaissance de cette triste anecdote de décembre 2021 : Il n’y a plus de ponette dans les parages
Oui, je l’avais lue, et n’avais pas eu le courage de commenter, tellement révoltée, comme toujours, par le sort que certains réservent à « leurs animaux ». La question que je me pose, sans cesse, devant des tableaux affligeants, c’est pourquoi ces bipèdes s’évertuent à en avoir alors qu’ils ne sont pas foutus de s’en occuper un minimum, et se sentent si peu concernés par leur bien-être ?
Ceci dit, je connais le propriétaire de cette petite shetland, et il y a deux ans je lui avais déjà fait remarquer qu’elle était équipée pour faire du skate, à voir l’état de ses sabots. À mon grand étonnement, je l’avais retrouvée avec des pieds presque impeccables, bien que le travail semblait avoir été fait à l’arrache, le résultat permettait à l’équidé de se déplacer avec plus d’aisance. De toutes les manières, il est encore bien pire, à mon sens, de passer son chemin en faisant semblant de rien, et comprends tout à fait la réaction de votre amie, j’aurais fait pareil.