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Mission recoudre un bouton

Aiguille, fil et enfile-aiguilleQuand les choses anodines deviennent compliquées…
Et surtout, quand le « contexte » (tordu) les complique…
Hier, j’ai fait une rando « solo », et j’ai probablement forcé lors d’un franchissement un peu difficile.
En plus, avec ces conneries de confinement/couvre-feu, j’ai pris du poids que je n’arrive pas à perdre.
On veut nous tuer, ma carence en vitamine D le prouve. Une pharmacienne de remplacement, alors que j’allais chercher du ZymaD, m’a raconté qu’elle était elle-même carencée, et que cela touchait même les enfants de dix-huit mois…
Bon, revenons à mon problème…
De retour chez moi, je desserre ma ceinture pour enlever ma sacoche EDC.
Et hop, un bouton saute devant moi et se retrouve au sol !
C’est le bouton — principal et unique — de mon pantalon de randonnée.
Je sens que ce tout petit incident va devenir une véritable aventure…

Normalement, j’ai un côté « MacGyver », et recoudre un bouton ne devrait pas me poser de problème particulier.
Seulement voilà, depuis mon hospitalisation d’octobre/novembre 2018, j’ai des œdèmes maculaires !
La macula, c’est pour la vision de précision, et chez moi c’est foutu. Et aucun moyen de « corriger » ça.
La cause ? Des perfusions à outrance, et ils n’ont pas arrêté malgré le fait que je leur disais que ça déraillait côté vision, ce qui était d’ailleurs le cadet de leurs soucis compte tenu de mon état.
Bon, il me suffit de demander à quelqu’un me direz-vous…
Oui, mais voilà, en ce moment je n’ai personne sous la main pour ce genre de chose.
Ma dernière « couturière » a été éradiquée de mes contacts/relations tant elle était tordue, voire dangereuse.
Ma voisine du bout du couloir à laquelle j’ai rendu quelques services ? C’est tout juste si elle me dit bonjour depuis le « Covid-19 ».
Celle d’en dessous, qui vient justement de me demander de lui imprimer 44 pages ? Elle s’est cassé la clavicule, un bras et des côtes la semaine dernière, juste après être sortie d’une grosse dépression.
Une couturière professionnelle ? Ne parlons pas des délais, et surtout du prix pour un pantalon payé moins de trente euros chez Decathlon.

Je décide donc de m’en occuper moi-même, et ce sera ma mission de ce lundi matin.
Tout d’abord, impossible de remettre la main sur mes accessoires de couture.
Et comme je n’ai pas envie de tout retourner dans ma buanderie…
Alors je fonce au grand Leclerc en espérant que le petit rayon « mercerie » ne soit pas condamné comme celui des vêtements et autres sous-vêtements.
Yep, c’est bon, on y a accès !
Finalement je repars avec un « Kit débutant » de 105 pièces à 8,95 €.

Kit couture « Débutant » 105 pièces

Ça sent la vilaine quincaille, mais quand je vois qu’une seule boîte d’aiguilles — quatre tailles — est vendue 4,95 € (tarif “G”)…

De retour au bercail, le chantier du siècle peut commencer…
Tout d’abord, trouver la bobine de la bonne couleur…
Simple ? Presque ! Sauf que je suis daltonien…
À vrai dire, c’est un détail, c’est après que ça se corse…
Mais où est donc le début de ce foutu fil ?
Impossible à trouver !
Je vois bien un petit bout qui semble dépasser, mais c’est un « défaut ».
Finalement, au bout d’une vingtaine de minutes — oui, carrément —, je finis par l’identifier et par arriver à le sortir à l’aide d’une épingle de mon « kit ».

Bobine de fil

Mais, tenez-vous bien, pour cela, il m’a fallu sortir les grands moyens…
Une loupe grossissement trente fois !
Un cadeau que l’on m’a fait voilà peu (en fait trois loupes différentes) et dont je vérifie une fois de plus l’utilité.

Loupe grossissement 30 fois

Merci encore à la donatrice/l’offreuse (qui se reconnaitra, oui, un blog ça amène des contacts, même si je suis bien seul pour recoudre un simple bouton).
Mission suivante…
Réussir à passer le fil dans le chas…
Pour moi, plus facile d’enfiler un chat, mais comme je ne veux pas faire de mal aux animaux.
Rebelote avec la loupe !
Et heureusement, elle est lumineuse.
Et tout commence par l’enfile-aiguille de mon kit : ils ont pensé à tout !

Enfile-aiguille

Presque une dizaine de minutes pour réussir l’opération !
Mais voilà, c’est fait, la preuve !
Quand les choses les plus simples peuvent ne pas l’être…

Fil passé dans chas d'une aiguille

Et c’est alors que commence la séance de piquage de doigts…
Il y a bien un « dé » (de couture) en plastique, mais il ne m’inspire pas.
Il y a quatre trous dans mon bouton et il faut faire les choses correctement, car il devra faire preuve de résistance, même aidé d’une grosse ceinture en cuir.
Impossible de tenir la loupe — grosse et lourde — en opérant.
Donc j’y vais au pif, et de façon « tactile », c’est-à-dire en me piquant.
Bien sûr, à un moment le fil sort du chas, m’obligeant à rejouer de l’enfile-aiguille.
Et au bout d’une trentaine de minutes, je considère avoir finalisé l’intervention…

Bouton recousu sur pantalon de randonnée

Mission accomplie !
Un bouton recousu malgré le Covid-19, comme quoi tout est possible !

Vignette : « Les outils de la mission »

© PF/Grinçant.com (2021)

4 commentaires sur “Mission recoudre un bouton”

  1. Avatar photo

    Comme quoi une chose simple et facile à priori peut devenir un vrai parcours du combattant parsemé d’embûches et de difficultés pour un citoyen lambda en raison de facteurs anodins ou/et d’anomalies humaines…
    Mais bravo vu que vous êtes arrivé à la fin de votre « projet » !

    « Mes malheurs n’avaient pas encore détruit cette confiance naturelle à mon cœur, et l’expérience ne m’avait pas encore appris à voir partout des embûches sous les caresses. »
    Rousseau (Jean-Jacques) 1712-1778, les Confessions, XII.

    1. Avatar photo

      Oui, un simple bouton qui « saute », et ça peut devenir un… drame !
      Rappelons que la vente de vêtements (neufs) est interdite.

      En plus, je n’ai pas cité tout le monde dans mes « possibilités de recours », mais les gens sont globalement totalement à la masse.

      C’est basique, mais trouver des articles de mercerie n’est pas si simple, et ensuite on se heurte à des problèmes aussi débiles que de ne pas trouver le début d’une bobine de fil.
      Et dire qu’ils osent utiliser le terme « inclusion » pour les situations de handicap.

      Mercredi dernier, j’ai appelé la société qui s’occupe de nos deux ascenseurs pour signaler que le plus grand n’annonçait plus les étages (et ce depuis plusieurs semaines).
      J’ai insisté sur le fait qu’il y avait une personne « non-voyante » dans l’immeuble.
      « Très bien, je préviens le technicien » m’a-t-il été répondu.
      Cinq jours après, le problème est toujours là.
      Est-il possible d’imaginer ce que représente un ascenseur qui ne dit pas à quel étage il se trouve pour un aveugle ?

  2. Avatar photo

    À l’armée, dans les années ~1970, je remplaçais par des boutons de type jean ; à cette époque, je retaillais aussi les vestes de treillis en les collant avec un tube de stylo Bic fondu, et, comble de barbarie, je cautérisais mes plaies avec de la colle Scotch. Depuis, pour ce qui concerne la colle, je suis passé à la Loctite Super Glue ;-)

    Premier lien trouvé par mon moteur de recherche sur les boutons sans prise de tête ⤵️
    (Lien Amazon)

    1. Avatar photo

      Le bouton, j’ai pu le récupérer, c’est le reste qui m’a posé un problème.
      Sinon, je suis aussi plutôt du genre « Système D » (et pas U), mais il faut reconnaître que du fil et une aiguille (avec l’enfile-aiguille), ça a son utilité.
      N’empêche, si ce genre d’incident arrive en randonnée, mieux vaut avoir des bretelles ou, comme moi, une bonne ceinture.

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