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Sourires et amour au bureau de poste

Kit de guichetInattendu, un « service postal » dédié aux lettres… d’Amour !
Au détour d’une petite fête de quartier (populaire).
Un stand original d’une compagnie théâtrale.
Et un décor, une ambiance qui ne peuvent qu’interpeller.
À l’époque des déclarations par mail, et des ruptures par SMS.
À l’époque où les bureaux de poste sont déshumanisés.
À l’époque où tout est automatisé et marchandisé.
À l’époque où faire la gueule est la règle aux guichets.
Voilà un petit bureau — éphémère — bien inspirant…

Qui attire la foule…
Comme si l’amour existait encore.

La queue au guichet

Avec un tourniquet à sceaux.
Pour qui n’est pas trop sot.

Tourniquet à sceaux

Une belle tirelire, ou même les (anciens) francs passent.
Une jolie sonnette, et de quoi tamponner, tamponner.

Boîte-Tirelire pour les Orphelins de l'Amour

Un tampon buvard à bascule.
Pour en terminer avec ce qui sort de l’encrier.

Tampon-buvard à bascule

La cire, ça avait du cachet.
Tout comme la plume Sergent-Major.

Dix sceaux

Pendant qu’à côté, on s’affaire…
À faire des pleins et des déliés.

Écriture à l'encrier et à la plume Sergent-Major

À mettre dans une enveloppe moderne un peu vieillie.
Avec sa trombine sur un timbre à son effigie.

Lettre à l'ancienne, mais modernisée, hélas

Et un postier comme il n’en existe plus.
Qui vous salue poliment et sincèrement.

Gueule de facteur/postier, nostalgie d'acteur

Ah oui, mais cela n’est plus que…
Théâtre !

Vignette : « Le tampon, mais ça n’est pas recommandé » © PF/Grinçant.com (2018)

© PF/Grinçant.com (2018)

Comme une suite : Enquête, à la recherche de la disparue des PTT

19 commentaires sur “Sourires et amour au bureau de poste”

  1. Avatar photo

    Un véritable retour en arrière de 50 ans avec ces photos ! L’écriture à la plume « sergent-major », l’utilisation du buvard… que de souvenirs cela m’évoque ! Dans les années 60, le facteur faisait deux tournées par jour, une le matin et une l’après-midi, cela permettait d’attendre avec double espoir le courrier de son amoureux de l’époque !!! Les lettres quotidiennes remplaçaient les SMS de maintenant et permettaient un romantisme qui à présent a disparu. L’attente faisait partie de la vie et le courrier était un élément de la vie très important. Merci Grinçant pour cette petite piqure de rappel !

    1. Avatar photo

      Merci pour le commentaire, car je n’en attends pas vraiment sur ce genre de billet qui reste — pourtant — dans ma « ligne éditoriale ».
      Merci aussi — et surtout — à cette petite troupe d’avoir eu une telle idée, et de lui donner vie si joliment et sympathiquement.

      Il n’y a pas à dire, c’est beau, ça a de la gueule… :¬)

  2. Avatar photo

    Au moins, beaucoup de personnes savaient rédiger mieux que maintenant par SMS ou courriels « rédigés » en abrégé, et de cette façon les fautes d’orthographes et grammaticales on s’en fiche…
    Une autre époque que j’admire pour les cours en classes (sans le brouhaha, bordel), et notamment la géographie de la France que devait connaître tout postier dans les départements, préfectures, etc. Une pointe de nostalgie sans en connaître la définition exacte et appropriée…
    « La nostalgie, c’est le désir d’on ne sait quoi… Il existe, l’objet du désir, mais il n’est point de mots pour le dire. » – Antoine de Saint-Exupéry, Terre des hommes, p. 201
    Merci pour ce billet, PF.

    1. Avatar photo

      J’avoue que voir des personnes s’appliquer avec un encrier et une plume Sergent-Major m’a beaucoup plu tellement cela me semblait décalé.
      Idem pour la bouille du « Postier-Facteur » en chef…

      Oui, c’était un autre temps, et même pour « ma génération », je mesure le « gap » monstrueux avec notre époque dans ce domaine.
      Mon grand-père n’avait que le certificat d’études, et il aurait pu en remontrer à des « Bac +8 » de maintenant, et très largement.

      Je tiens à signaler que dans cette petite troupe il y avait des personnes plus jeunes, et cela prouve que tout n’est pas (encore) (totalement) perdu :

      Postiers de l'Amour, ambiance nostalgie

  3. Avatar photo

    Je me souviens avoir écrit sur une enveloppe rose (hé oui, on avait son nécessaire à correspondance pour chaque occasion…) à côté de l’adresse d’une Demoiselle :
     » Presse-toi Facteur, l’Amour n’attend pas ! »
    Je suis sûr qu’il avait fait son possible, et surtout avait eu un sourire entendu avec la Maman.
    C’était aussi un moyen de passer des messages !
    On pouvait aussi faire sécher une pensée dans un de ces livres dont les pages épaisses et rugueuses faisaient buvard à merveille.
    On pouvait recevoir des mots parfumés par la Belle.
    Émotion et relectures multiples en pension.
    Cœur battant à la distribution du courrier.
    Nombreuses grosses déceptions, mais quel bonheur de se voir appeler et de vite mettre le pli dans une poche pour éviter la curiosité des copains !
    Toujours à l’affût du moindre indice.

    La délectation de faire des envieux !

    Et ensuite, dans un coin de cour ou de préau, ouverture propre, lecture avide…

    … et les collec de timbres qu’on s’envoyait… classait, rangeait, échangeait…

    Voilà des petits bonheurs simples offerts par les PTT !

    1. Avatar photo

      Ça nous change de l’infâme distributeur de vignettes/timbres avec l’éventuel (ils les suppriment) changeur de monnaie à côté, ou de la question au guichet lors de l’achat de timbres : « Vous voulez des “jolis” ? »

      Bon, il faut bien vivre dans son époque — donc avec SMS et mails —, mais il faut bien reconnaître que les scènes photographiées ont un sacré… cachet !;¬)
      (En plus de dégager une belle humanité.)

  4. Avatar photo

    Un miracle ! En 2018, il n’y a pas d’autres mots pour qualifier cet exploit. Cela m’évoque le film POSTMAN, avec/de Kevin Kosner. Dans cette vision futuriste et effrayante de fin du monde où les lettres, et leur acheminement improbable par un facteur improvisé, représentent le seul moyen pour réunir et relier des groupes de survivants, et leur permettre de se battre pour leur avenir. Très jolie fable, pas pour âme sensible.

    C’est sûr qu’aujourd’hui, il ne resterait plus rien si le monde disparaissait – sans jeu de mot.
    Merci beaucoup de cette belle bouffée d’encre et d’odeur de papier.

    1. Avatar photo

      Ce qui est certain, c’est que si nous avions un gros « blocus » électronique/hertzien, cette petite troupe de théâtre jubilerait probablement et le vivrait plutôt bien. Et certains « Twittos » acharnés pourraient bien tomber en dépression.
      Cela dit, recevoir une telle lettre à notre époque doit produire son petit effet, surtout dans le contexte visé…

  5. Avatar photo

    Je veux rester sobre et ne pas tomber dans la prolixité. Pour ce faire j’ai trouvé un poème qui peut illustrer ce billet agrémenté des photos et que je désire partager avec les lecteurs si PF abonde dans mon sens…

    Le facteur

    Il s’en vient, d’un pas régulier,
    Tout seul traînant ses gros souliers.
    Il s’en vient par la route claire,
    Ses souliers sont blancs de poussière.
    Par les sentiers sur le gazon,
    Il disparaît dans les maisons.
    Il porte (sait-il ce qu’il porte ?)
    Les nouvelles de porte en porte.
    Il a grand chaud c’est un bon vieux…
    Le soleil lui fait mal aux yeux.
    Et vidant son sac à mystères,
    Il s’en va sur la route claire.

    Henry Spiess (1876-1940)

    Voici le lien de l’article consacré à ce poème qui pourrait être l’épitaphe de la disparition des « PTT »…
    https://couroucoucou.wordpress.com/2012/02/22/le-facteur/

    1. Avatar photo

      Oui, j’abonde. :-)
      Merci.

      C’est très « décalé », et le mot « épitaphe » est bien adapté.

      Pour le transport, voici ce qu’utilise (en ville, heureusement et évidemment), un « facteur moderne » :

      Tricycle facteur La Poste (05/2018)

      Quant à ses souliers, je n’ai pas vu à quoi ils ressemblaient…

      1. Avatar photo

        Merci à vous, qui, sous votre regard aiguisé, votre prose me sied… Continuez !

        « On ne revient pas au passé. Il faut continuer sa route. »
        Romain Rolland (1866-1944), Jean-Christophe, t. III, p. 208.

  6. Avatar photo

    La nostalgie du passé…
    C’était tellement mieux.
    L’autre jour je me disais :
    « Aujourd’hui sera merveilleux…
    …dans cinquante ans ! »

    Ouvrons les yeux comme des enfants.
    Profitons-en à belles dents !

    1. Avatar photo

      Le passé doit servir à construire le présent/futur, mais encore faut-il que ce soit fait intelligemment.
      Et quand les mauvaises ondes règnent (presque) partout… :¬/

  7. Avatar photo

    Pour confirmer ce billet de PF et rendre un hommage à Ivrin Pausé un facteur à pied des feus P.T.T. ayant délivré le courrier dans les 8 îlets du cirque de Mafate à la Réunion de 1951 à 1991. Je vous laisse le soin de connaître ce Monsieur à travers les deux articles :
    https://www.zinfos974.com/Le-celebre-facteur-de-Mafate-Ivrin-Pause-est-decede_a143864.html
    https://www.reunionnaisdumonde.com/spip.php?article5881
    Il fallait les faire les kilomètres…

    1. Avatar photo

      Oui, il fallait les faire, et c’était une autre époque, définitivement.
      Pour les liens, je laisse, mais ce genre de truc a maintenant une pérennité plus brève qu’un coup de pédale d’un facteur…

  8. Avatar photo

    Quel bien joli billet, qui évoque une époque révolue et pourtant si attachante, romantique à souhait, avec ses lettres parfumées, ses cartes postales si joliment décorées, les belles écritures soigneusement calligraphiées sur des papiers de couleur et les enveloppes assorties, et aussi le petit mot qu’on y mettait pour le porteur de missives, qui devenait un peu notre complice… La NOSTALGIE qui vous étreint quand vous y repensez, quand vous sortez votre boîte à trésor, avec de vieilles piles de lettres enrubannées, des cartes jaunies, mais toujours aussi jolies, promptes à ressusciter les émotions oubliées.
    On réalise ainsi qu’à notre ère du presque tout numérique — bien pratique d’ailleurs pour tant de choses, surtout quand on doit rester confiné —, nous avons aussi perdu beaucoup de notre humanité, de ce qui en fait l’essence même, cette qualité de relation aux autres qui se perd en même temps que l’orthographe…

    1. Avatar photo

      Maintenant, quand on va à La Poste pour une histoire d’amour, c’est pour envoyer en recommandé AR une lettre de… rupture !
      De toutes les manières, les gens ne savent plus écrire, et ils sont majoritairement « timbrés », mais avec un… QR-Code !

      Oui, billet plaisant, ça m’a fait plaisir de le voir « remonter » et de le relire, je l’avais un peu oublié.

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