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Beercan, une bien belle canette comme objectif

J’étais impatient, et il est arrivé !
Vu sur Le Bon Coin, parmi d’autres.
Mais là, le vendeur m’inspirait confiance.
D’autant que cette acquisition est très particulière.

Sans entrer dans la technique, j’évolue question photographie.
Et je cherchais un zoom-téléobjectif, si possible « lumineux ».
Avec le souhait d’avoir une ouverture « constante », et non « glissante ».

En neuf, c’est simple, le modèle de référence (un “G”) de “ma” marque (de boîtier) est à… 3 000 euros !
Et chez les fabricants tiers/alternatifs (Tamron/Sigma), on peut diviser par 2 ou 3.
Mais, même à 1 000 euros, je trouve le coût exorbitant.

J’avoue cependant regarder les objectifs — les « cailloux » — avec respect.
Travail d’opticiens, d’orfèvres, d’ingénieurs, avec — maintenant — de l’électronique.
Des lentilles — savamment conçues et usinées —, et une belle mécanique-cinématique.

J’ai donc abandonné l’ouverture à “f2,8” pour m’orienter vers du “f4”, encore assez lumineux.
Et je suis tombé sur un objet intriguant, qualifié même de “Légende” !
Il est nommé affectueusement “Beercan” — canette de bière — du fait de son allure/format…

Le Beercan — un 70-210 mm — a été conçu/fabriqué* par une marque du nom de Minolta.
Marque aujourd’hui disparue, mais qui reste compatible avec des boîtiers Sony (en « Monture A »).
Beaucoup de puristes parlent respectueusement de « Couleurs Minolta », car il y a du cachet, c’est typé.

* La vérité, c’est que c’est — aussi — du… Leica !

Du coup, l’objet m’a tenté, et l’occasion a fait le larron.
Beaucoup me prendront pour un fou, à l’ère du numérique.
Beaucoup me riront au nez, à l’heure des objectifs au corps en polycarbonate.

Là, dans ce carton, soigneusement emballé par un vendeur précautionneux…

À l'intérieur, un authentique Beercan !

J’ai découvert ce qui est maintenant MON Beercan !
Tout métal, avec du beau verre (un vrai « caillou »).
Et en fait, c’est bien ce que je pressentais, il est (presque) comme… Neuf !

Alors, pourquoi ce choix/cet achat peut-il paraître dingue en 2018 ?
Tout simplement parce que cet objectif est sorti en… 1985 !!!
Et comme mon exemplaire a un pare-soleil métallique, il s’agit des premières séries.

Et figurez-vous qu’une fois « monté » sur un boîtier (moderne), eh bien…
Ça ne fait pas toquard ! Ni « vieux tromblon » !
Et même, ça fonctionne, avec les automatismes !

Bref, un bien bel objet de l’époque « argentique » sur du « numérique »…
Fait pour la pellicule, maintenant exploité sur un capteur bourré de pixels…
Et finalement agréable à utiliser, avec le sentiment de tenir une (belle) pièce indestructible.

Je vous montre une première photo prise à la va-vite…
Uniquement pour zoomer et montrer un joli flou d’arrière-plan (bokeh)…
Et la magie d’une pomme de pin qui se déshabille au fil du vent…

Pomme de pin effeuillée pour bokeh au Beercan

Et devinez combien m’a coûté cet objectif — trentenaire — dont je suis fier ???
Quatre-vingts euros. Oui, 80 € !
Et, croyez-moi, j’en ai pour mon argent !

Vignette : « Cette canette-là, c’est pas de la petite bière ! » © PF/Grinçant.com (2018)

© PF/Grinçant.com (2018)

Billet en rapport : Nettoyer naturellement un capteur d’hybride ou de reflex


À l’épreuve du terrain, dès le lendemain :
Premières photos avec mon objectif Beercan vieux de plus de 30 ans

9 commentaires sur “Beercan, une bien belle canette comme objectif”

    1. Avatar photo

      Oui, je suis bluffé, car l’autofocus fonctionne plutôt bien même si ça n’est pas un foudre de guerre…
      Il y 5 contacts, alors qu’il y en a 8 sur l’actuelle monture “A”. Mais l’objectif est parfaitement identifié par le boîtier, et la (bonne) focale de prise de vue est renseignée dans les Exifs.

      Je viens de regarder, que ce soit chez Nikon, Canon ou Sony, il y a des 70-200 mm à f4 (ouverture fixe), mais tous entre 700 et 1 500 euros (le double pour les f2.8).

      Là, j’ai un objet « collector » — qui ne dénote pourtant pas avec le reste — et qui va en plus être fun/amusant à utiliser, rien que de ce fait.
      Je vais aussi (peut-être) pouvoir juger de ce que les puristes/aficionados appellent — avec nostalgie — « couleurs Minolta ».

      Le mot « pépite » est adapté — surtout s’agissant d’un « caillou » —, mais aussi pour l’opportunité, car je suis tombé sur un vendeur impeccable, alors qu’il y a des risques dans ce genre d’achat (rayures, champignons, poussières).
      En plus, rigolo, c’est construit comme un « tank », et il y a même des tutos sur le Net pour le démonter… Bref, une autre époque !
      Même si les optiques actuelles sont souvent de belle qualité, je ne pense pas qu’elles puissent rivaliser question longévité.

      Et en fait il est très compact/fin (diamètre filtres de seulement 55 mm), et ne pèse « que » 700 grammes.
      Question « décroissance », j’ai fait fort sur ce coup… :¬)

      PS : Cela dit, on peut souvent utiliser — surtout sur cette monture — des objectifs entièrement « manuels »… mais là, l’AF a été une bonne surprise, alors que j’avais un sérieux doute.

  1. Avatar photo

    Je possède aussi cette optique depuis environ 10 ans. Je l’ai utilisé sur mon Konica-Minolta D7D que j’ai dû remplacer cet hiver : j’ai maintenant un SONY Alpha 68. Effectivement, le Beercan fonctionne très bien sur ce boîtier et l’autofocus ne chasse pas : il est précis et rapide. S’il donne un bon piqué (en particulier à f8) assez surprenant pour une optique aussi « vénérable », le Beercan a pourtant une limite qui m’exaspère quelque peu : il présente des aberrations chromatiques importantes dans certaines circonstances. Je fais beaucoup de photo d’oiseaux : dès lors qu’on photographie un oiseau blanc sur un ciel bleu, l’image présente un liserai violacé très remarquable sur le pourtour de l’oiseau. Dommage. Entièrement d’accord sur le prix prohibitif des optiques Sony G. Je m’oriente donc vers un 70-200 mm Minolta Apochromatique dont on dit le plus grand bien.

    1. Avatar photo

      Ah, une contribution d’un connaisseur sur ce billet et cet objectif !:-)

      Oui, les aberrations chromatiques sont assez courantes avec les « vieilles » optiques.
      Pour ma part, je n’ai pas utilisé mon Beercan dans des contextes où elles étaient évidentes/trop visibles.
      Avez-vous essayé de traiter vos fichiers RAW avec le logiciel DXO PhotoLab, actuellement en version 3, qui traite, de base, les AC (notamment), et qui surtout comporte des modules spécifiques boîtiers/objectifs pour aller plus loin que la concurrence dans les corrections (optiques) automatiques ?
      L’Alpha 68 — J’en ai un, ainsi qu’un A77 II — a son module, tout comme le « Konica-Minolta AF 70-210mm F4 » (donc le “Beercan”)…

      Concernant les longues focales à grande ouverture, j’ai résolu le problème autrement, car je ne voulais pas mettre une somme importante/exagérée — même d’occasion — dans un objectif encombrant et dans une monture (la “A”) qui semble définitivement abandonnée pas Sony (bien sale coup).
      Après mure réflexion, je suis parti sur une « bête », qui n’est autre qu’un “bridge”, mais à capteur 1 pouce. Avec cet engin, je vais du 24 mm (à F2.4) au 600 mm à… F4* !!! C’est un véritable couteau suisse de la photographie que je ne regrette absolument pas. Il s’agit du Sony RX10 Mark III qui existe également en version « Mark IV », mais avec un surcoût (l’écart s’est d’ailleurs resserré récemment) qui me semble discutable pour ses quelques « plus ».
      Et quel plaisir que de partir « léger » avec ce genre d’appareil !… Bon, OK, c’est aussi un (gros) investissement, et certains « puristes » pourraient se moquer de vous, sauf que ceux qui critiquent ce type de matériel sont totalement à côté de la plaque.

      Voilà donc deux pistes qu’il me semblerait bon de considérer… ;-)

      *Ouverture glissante. Également à F4 à 300 mm (équivalent 200 mm avec le crop factor APS-C de x 1,5 de votre A68), je viens de vérifier.

      1. Avatar photo

        Bon, OK, c’est bien un RX10, d’ailleurs mes copains les plus proches ont tous des Rx10…
        Forcément, je leur achète ces Grands Blancs : 400 f4 / 200 f2,8 / 80-200 f2,8…
        Pour revenir aussi au Beercan, c’est un objectif qui ne vieillit pas, ou si peu.
        D’ailleurs, mon fils de 8 ans en un sur son A77, il en est content et il ne risque rien (pas le môme hein, l’objectif).
        D’ailleurs, il me reste encore un peu de vieux Minolta à rechercher. Durant le confinement, j’ai trouvé des courtes focales 20/24/28 et même un 100 Macro. Mais si je tombais sur un 300 f2,8 à pris doux, je succomberais encore. Bref, je ne suis pas prêt pour écouter les sirènes de la monture E et leur copain Amasonson.

        Continuez à grincer de la sorte, ça me plait aussi.
        Amicalement.
        JG

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          Oui, c’est très bien un RX10, surtout en tapant dans les Mark III ou IV.
          Pour ma part, du coup, je n’ai aucun « grand blanc ».
          Et pour le Beercan, il va falloir que je le sorte de sa sacoche, rien que pour le plaisir, d’autant qu’il a deux boitiers pour l’accueillir : un A68 et un A77 II — J’ai ainsi « sécurisé » mon parc d’objectifs en monture A.
          Pour moi aussi, Sony peut se brosser avec sa monture E et ses « hybrides ». Notons que les autres (grands) constructeurs — Canon et Nikon — nous font le même coup de la « nouvelle monture ».

          8 ans et un A77 avec son Beercan, bigre, le fiston a de la chance !
          Il risque de vouloir un A99-II pour son prochain anniversaire. ;-)

          Au passage, je trouve le marché de l’occasion bien calme sur la monture A. Les gens resteraient-ils fidèles à ce « vieux » matériel ?

  2. Avatar photo

    Je flâne souvent sur un forum dédié aux Minolta/Sony, il y a de belles occases, mais il est vrai que le « E » l’emporte de plus en plus. De plus, ce que l’on trouve en « A » sur LBC n’est pas à la hauteur de mes boitiers (A850/A77II/A99).

    Concernant le fiston, il a commencé avec un compact HX50. Mais il manque de boutons, pour un gamin (et même pour moi) chercher dans une arborescence dingue LA fonction idoine avant que le papillon s’envole relève de la gageure. Résultat un copain (sympa) m’a vendu un 77 MK1 pour un prix hyper sympa et il a même ajouté (pour le même prix) un 16-80 Zeiss qui parait il n’avait plus d’autofocus. En fait, le SAL1680 fonctionne bien sur le 77.

    Du coup, il a déjà un sac photo bien rempli.
    On parlera des sacs photo dans un autre fil n’est-ce pas ;-)

    Bon courage.

    1. Avatar photo

      Sur LBC, on arrive à trouver quelques perles, mais il faut être attentif, patient et réactif.

      Il faut reconnaître que les menus Sony sont imbitables.
      Mais bon, quand on est dans l’écosystème, on s’y fait.

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