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Serment d’allégeance aux mutuelles

« A l’initiative de la Mutualité Française, cinq candidats à la prochaine élection présidentielle détailleront le 21 février 2017, au Palais Brongniart, à Paris, leurs propositions en matière de santé et de protection sociale. »

C’est l’annonce/introduction, sur le site mutualite.fr, d’un « événement » qui a pour nom « Place de la Santé », qui se tient aujourd’hui, et relayé par moult « médias », notamment télévisuels.
Comprenez une sorte de « convocation » à laquelle sont annoncés cinq « candidats » aux élections présidentielles (France, 2017), prévus dans cet ordre : Emmanuel Macron, Nicolas Dupont-Aignan, Benoît Hamon, Yannick Jadot, François Fillon.

La « mutualité française », c’est 426 mutuelles « santé » (et 650 au sens « du Livre 1, 2 et 3 du Code de la Mutualité »), là où il y en avait 973 en 2008, et là où une seule pourrait suffire, avec pour nom « Sécurité sociale » (mais une vraie).

Les « mutuelles », c’est du grand n’importe quoi – leur « réduction » (en nombre, pas en volume) en est d’ailleurs la preuve –, avec beaucoup de coquilles vides, purement commerciales, pour se partager un monstrueux gâteau, bien rentable, quoi qu’elles en disent.
C’est un système entièrement parasite, alibi/couverture aux dérives du secteur de la Santé, aux déremboursements, à l’inflation du prix (mais aussi du nombre) des soins, traitements et médicaments.
C’est perfide et vicieux, et ça marche main dans la main avec les politiques, la preuve, une de plus s’il en fallait encore.

Ah, au fait, remarquez en quel lieu cela se tient…
Au Palais Brongniart, l’ancienne « Bourse de Paris », lieu où l’on jonglait avec les « cours », les « valorisations » des monnaies, des actions (financières)… Mais là, c’est avec notre « santé », le prix de nos « vies » qu’ils jonglent, qu’ils s’amusent, qu’ils boursicotent et font du « Day-trading ».
La Maison de la Mutualité, dans le 5e arrondissement parisien, n’était pas disponible, ne serait-ce que pour le « symbole », même en trompe-l’œil ?

© PF/Grinçant.com (2017)

10 commentaires sur “Serment d’allégeance aux mutuelles”

  1. Avatar photo

    Curieusement, il en manque des candidats à l’appel. En particulier celui qui a prévu de privilégier la santé vs les profits de ces structures privées.

    1. Avatar photo

      Ne pas en être n’est pas forcément symbole de « non-allégeance » à ce lobby, mais peut-être simplement un signe que cela peut bien continuer ainsi.

      S’il n’y avait que les « profits », mais il y a aussi tout ce que cela induit, sanitairement parlant (dont les déserts médicaux), et ne parlons même pas des « inégalités » et de l’égoïsme dans un pays à la si belle devise « Égalité, Fraternité »… Oui, un bout s’est définitivement perdu au cours de ces dernières années, alors même que le reste suit le même chemin. :-/

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    C’est vrai que 426 ou 650 c’est quand même beaucoup. Mais je suis pas sûr qu’une seule serait la solution. Ça ferait que changer de problèmes : il y aurait par exemple moins de dépenses marketing puisque tout le monde serait contraint d’avoir la même. On aurait des économies d’échelle (là pas sur, quand on voit comment fonctionne la sécu. La classe politique a plus à coeur de choyer le chiffre d affaires des professions de santé que de faire des économies. Les négociations médecins/sécu c’est pas vraiment centrale d’achat Carrefour/petit producteur).

    Le problème est surtout que les soins coûtent de plus en plus cher (car plus sophistiqués) et que la population vieillit. Donc plus de gens qui coûtent plus cher. Et la question devrait être : comment fait-on pour faire face aux coûts qui vont augmenter ? Quelles choses doivent être à la charge du patient (ou à défaut récupéré sur l’héritage) et quelles choses doivent être couvertes ? et a quel prix ?

    PS : je lisais aujourd’hui dans Le Monde que Fillon vient de faire volte-face sur la Sécu (pas étonnant s’il veut avoir une chance d’être président. Dire à son coeur de cible électorale (les retraités) qu’ils vont devoir payer plus est pas très porteur).
    L’une de ses propositions (apparemment piquée a Macron d’après lemonde.fr) est de rembourser les prothèses audio (on voit tout de suite quel électorat est visé ici ;-)). Seul problème, c’est pas tant une aide aux petits vieux sourds qu’une subvention au professionnel qui vend 1200 € ce qu il achète 300€.

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      La « sécurité sociale » étant obligatoire, et un passage obligé quand l’on avance dans le « sérieux » (prise en charge à 100 %, que pour le « lourd », comme de par hasard), le reste n’est que faux-nez et entourloupes.
      D’ailleurs, avoir une « mutuelle » est devenu obligatoire, cherchez donc l’erreur… À ce stade, autant tout fusionner…
      Après, pour tout ce qui est « futile », OK, pour un « marché libre », mais clairement affiché.

      Le coût ? Des ententes et des choses « programmées » (numerus clausus par exemple) qui arrangent bien tout ce petit monde…
      C’est un vrai « business », une foire d’empoigne…
      On comprend mieux le jour où l’on se trouve dans une ambulance qui évite bien soigneusement les cliniques « de confort » pour vous acheminer dans un CHU ou l’hôpital « public » du coin (mais qui peut être plus éloigné)…

      Le « prix » des médicaments ? Du pur chantage, et ce « système » ne fait que l’encourager/le valider.
      Le système dit de « Santé » est complètement vérolé/parasité, et c’est devenu un vrai scandale.

      PS1 : « Dépenses marketing » ? Là, c’est 426 « structures », chacune dans leur coin (en théorie), qui font la course à l’échalote pour mieux (tenter de) se gaver. Regardez donc leurs « réserves » (obligatoires) qui sont autant de ponctions inutiles. Et celles qui ont un « back-office » entièrement délégué/sous-traité…
      Quant à celles « absorbées » ou « disparues » : combien d’embrouilles monstrueuses savamment dissimulées/cachées ?

      PS2 : L’audio… Notez bien qu’Afflelou et ses « opticiens » s’y collent aussi, à l’auditif, avec une belle campagne de pub TV en ce moment… Tous ces prix sont gonflés artificiellement, et c’est vraiment fait pour se « gaver ». Dans tout ça, c’est le « patient » (potentiel ou non) qui morfle. Les « mutuelles » sont un moyen (parmi d’autres) pour organiser/encourager/masquer toutes ces dérives.

      PS3 : Pour Fillon, c’est Le Parisien qui s’y est collé dans une opportune « interview » publiée ce matin…

      PS4 : D’ailleurs, question « Presse », je trouve l’illustration de l’annonce de « La Fédération nationale de la Mutualité Française » assez édifiante :
      Présidentielle 2017 : les candidats exposent leur programme santé le 21 février
      (Capture mutualite.fr/actualites/presidentielle-2017-candidats-exposent-programme-sante-21-fevrier/, ce 21/02/2017-10h25)

      Elles (les mutuelles et leur « fédération ») achètent ces journaux, ou bien elles les financent ???

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      Il y a des solutions simples quand on veut s’y atteler sérieusement.

      Bon, je m’appuie sur la démonstration d’un candidat que j’écoute avec intérêt. Supprimer les dépassements d’honoraires, ramener toute l’assurance maladie en gestion publique en intégrant les salariés actuels des mutuelles, en explosant le numérus clausus, en fonctionnarisant progressivement la profession de médecin, etc. on rend la sécu 100% pour tous.

      De plus, les vieux coûtent de plus en plus cher, car nous sommes maltraités par la pollution, la malbouffe, le stress, et tous les autres toxiques bien orchestrés par les nuisibles lobbies.

      La Santé, ça se gère en anticipation. Pour ça il faut se débarrasser des sangsues, toutes les restrictions ne feront qu’aggraver.

      Alors, c’est sûr qu’il y a du boulot, il faut déjà l’initier dans une vraie éducation scolaire avant de poursuivre vers les mauvaises habitudes imposées.

      “Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire aux besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité.”
      Gandhi

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        Effectivement, entièrement d’accord avec cette approche pas très « corporate ».
        Je ne savais pas qu’il était sur cette longueur d’onde, probablement les bienfaits du quinoa ;-)

        Hier, dans C à dire ?! (France 5) j’ai vu un toubib connu qui venait vendre son dernier bouquin (« Vous êtes une force de la nature sans le savoir »)… Le peu qu’il a dit est tellement évident, de bon sens, et sain/simple, que je me demande pourquoi ne jamais l’avoir entendu dans un cabinet médical… Et à l’école (de médecine ou depuis la maternelle), n’en parlons même pas :-/

      2. Avatar photo

        @universel.
        Vu les propositions, ça doit être l’ex-sénateur PS Mélanchon.
        J’y vois quand même quelques problèmes :
        1) Rapatrier les salariés des mutuelles à la Sécu. Pas de problème pour les opérationnels (encore que, pas sûr que certains veuillent déménager) mais que faire des commerciaux, marketing ?…

        2) Exploser le numerus clausus des médecins ne résoudra pas grand-chose à court terme (il faut 8 ans pour former un médecin). Le numerus clausus a déjà été augmenté. Mais il y a d’autres problèmes : les facs de médecine peuvent-elles absorber bien plus d’étudiants (il faut des profs et des locaux ? ;-)). Quant aux déserts médicaux, c’est pas tant un problème de nombre que de société. Le gros des médecins (80 % des étudiants ?) aujourd’hui sont des femmes. Pas envie de s’enterrer dans un trou, problème du travail du conjoint, et refus de faire 80 h par semaine même si ça rapporte.

        3) Fonctionnariser les médecins. Ça existe dans certains pays comme la GB. Ça a des avantages mais ça ne va jamais marcher si vous dites aux gens : on va vous envoyer dans un coin paumé, on va vous payer 2 ou 3 fois moins. Dans ce cas, vos médecins iront exercer à l’étranger, et plus personne ne voudra faire médecine. C’est comme les prof de math, ça manque car le salaire est peu attractif et c’est l’assurance d’être muté les premières années dans une banlieue chaude.

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        Décidément, le « Business » est vraiment partout…
        Sa tenue vestimentaire pour ce « Place de la Santé » pour le compte de la Fédération nationale de la Mutualité Française ne venait pas de chez Emmaüs ;-)
        Sans parler de tout ce qu’il conviendrait de décrypter comme « liens » (conflits d’intérêts) entre tout ce petit monde (mutuelles, politiques, médias/journalistes, milieu de la santé, labos, etc.)…

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