La nuit est tombée, l’abribus est désert.
Comme d’habitude, il y a une affiche publicitaire.
« Grâce au microcrédit de l’Adie, j’ai pu ouvrir ma boîte ».
Où l’on voit, dans un carton, comme un food truck.
C’est une mode de crise, celui-ci s’appelle « Chez Julie ».
Normalement, les microcrédit sont destinés aux microprojets.
Essentiellement dans des pays en développement.
À l’origine, il y a Muhammad Yunus, créateur de la Grameen Bank en 1976.
Il a obtenu le prix Nobel de la paix en 2006.
C’était pour « aider », en théorie, les pauvres du Bangladesh.
Et là, dans cet abribus, même chose, enfin presque.
Du microcrédit, par une « association » qui appelle aussi aux dons sur Internet.
Par son biais, elle propose d’obtenir un crédit jusqu’à 10 000 euros.
Uniquement pour des projets professionnels.
Crédit remboursable en 48 mois.
L’intention pourrait paraître louable, mais c’est un mauvais signe.
Un signe détestable, car nous sommes en France.
Un pays normalement riche.
Un pays dont des entreprises font travailler des enfants bangladais.
Jusqu’à la mort, comme à Dacca en 2012.
Les licenciements continuent massivement et inexorablement.
Beaucoup de gens sont sur le carreau avec des minimas dits « sociaux ».
Ceux qui ont encore un job acceptent l’inacceptable et les regardent avec peur.
Cela génère des fractures en cascade dans une société d’esclavagisme.
Esclavagisme par la Finance, par l’argent, ou plutôt le manque d’argent, la dette.
Pourquoi faire des microprojets alors que certains ont de vrais projets ?
Pourquoi octroyer des microcrédits qui limitent toute vision de grandeur ?
Pourquoi, par ce biais, endetter des gens déjà plantés par le système ?
Combien s’en sortiront avec des sommes aussi dérisoires ?
Avec un moral détruit par les démarches et les exigences ?
Les banques ne jouent pas/plus du tout leur rôle économique, on le sait.
Mais pourtant on continue à les « sauver »…
Sachant que tout est détourné, volé, joué dans leur grand casino privé ou dans des bulles.
La BCE va faire tourner la planche à billets (QE) à partir de mars prochain…
Plus de 1 100 milliards d’euros, voire 2 000, et ils/elles en réclament même 3 000 !
Cette fausse/vraie monnaie, la vraie économie n’en verra pas la couleur, mais la garantira.
Tout ira dans un puits sans fond, dans des poches avides et meurtrières de cols blancs.
1 100 milliards, c’est pourtant au moins 110 millions de… Microcrédits de l’Adie !
Mais les bénéficiaires de ces « microcrédits » auront un couteau de plus sous la gorge.
Des engagements qu’ils ne pourront probablement pas tenir.
Et pendant ce temps, il y a cette affiche, pour ceux qui attendent le bus.
Pour ceux qui n’ont peut-être même plus d’autre moyen de locomotion.
Pour ceux pour qui un ticket d’autobus est un investissement.
Mais c’est vrai, on leur montre un carton et un food truck à crédit…
De quoi dormir façon SDF, rouler, manger, pour Julie, jusqu’à la faillite et les saisies…
Tout ce montage, car c’en est un, est obscène.
C’est du parasitisme, de la fausse bonne conscience.
Car, au lieu de faire leur métier, et de permettre à d’autres de travailler, de vivre…
Des grandes banques qui ne prêtent pas ou plus, des organismes déficients…
Et d’autres opportunistes en profitent pour se faire de la publicité à bon compte.
J’arrête et ne les liste même pas, le pied de l’affiche suffira :
L’Adie, une « association loi 1901 », vraiment ?
Et pendant ce temps, pas loin, à 800 mètres, à l’entrée de cette ville plutôt riche.
De cette commune plutôt catho, pleine d’écoles privées.
Le pape Jorge Mario Bergoglio, dit « François »…
Fait la quête, la manche, le pouce levé, sur une affiche en sucette.
« Vous donnez à l’Église ? J’aime ! »
« Mon don, c’est pour aimer et servir. »
Bien curieux parallèle, curieuse concomitance…
Pourquoi ne pas donner à ceux qui sont dans l’abribus ?
Pourquoi les obliger à solliciter un microcrédit à l’Adie ?
Alors que d’autres recueillent de la thune en levant simplement le pouce ?
Pourquoi le pape et ses sbires…
Ne passeraient-ils pas par l’Adie et ses « partenaires » bien particuliers ?
Un microcrédit suffirait-il à financer une soutane blanche et des chaussettes rouges ?
Pourquoi certains ont-ils droit à des dons, alors que d’autres doivent emprunter ?
Petit résumé d’un monde en dérive en deux petites affiches…
PS : Adie = « Association pour le droit à l’initiative économique » – Ah bon, c’est un droit ?
« En 2014, l’ADIE a permis la création de 11 000 emplois » (La Croix, l’un des “partenaires”) – Facile de s’approprier le travail des autres en leur faisant l’aumône ! Non, en octroyant un « microcrédit » à quelqu’un, on ne peut pas dire que l’on a créé son emploi…
Vignette : Un pouce du pape, du fric en échange d’un doigt © PF/Grinçant.com (2015)
© PF/Grinçant.com (2015)
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Et puisque les Banques populaires sont sur l’affiche de l’Adie…
Un très beau texte du Monolecte sur les règles et leurs perversions :
La lutte contre les inégalités expliquée à ma fille
Oui, quelle insolence !
Les bobo qui n’ont pas encore assez trimé pour parader dans un vrai Cayenne, ont le « petit » Cayenne, pourquoi pas la maquette au 1/43 tant qu’on y est !
Là, pareil, vous les pauvres, sans dents et assimilés, vous n’avez pas accès aux banques traditionnelles, pas grave, venez à moi, je vais picorer dans votre maigre budget, vous n’allez même pas le sentir.
Quand au jésuite qui ose dire lors d’une visite dans son continent d’origine qu’il faut arrêter de se reproduire « comme des lapins », raque 2 milliards de $ aux States pour éviter le procès pour pédophilie de ses représentants, et fait aussi raquer les pays déjà ruinés quand il s’y invite sans laisser la moindre obole, oui, on adore qu’il aime, trop cool, trop in, trop branché, on rêve d’y aller.
Au fait, la banque du Vatican, c’est pas la préférée des mafieux pour les blanchiments ? Je dois peut-être confondre ?
Quant aux banques, elles sont intégrées dans tous les systèmes de dominances, et pas dans les hiérarchies basses. Profitons des banques de détails qui ont encore une utilité tant que ça dure.
Ça fait beaucoup de parasites à traiter !
Ceux qui recourent au « microcrédit » sont exclus du système… Et ont les oriente vers ce genre d’embrouille alors même qu’ils tentent souvent leur ultime coup : se mettre à leur compte !
Tout le monde les attend au tournant, notamment pour les charges à payer avant même que l’activité ne commence réellement.
Autant dire que le « microcrédit » sera bouffé en un rien de temps et que l’on viendra leur prendre le peu qu’il leur reste tout en faisant jouer les cautions.
Notez les vampires sur cette affiche.
Ils ne jouent pas leur rôle en amont, mais ils sont là pour sortir le peu de jus qui reste.
Marrant de voir même Cetelem (filiale de BNP Paribas), spécialiste du « revolving » sur ce genre de coup.
Quant au Bon Coin, c’est peut-être pour que « Julie » y vende son food truck avant qu’il ne soit saisi ?
Encore un statut « associatif » utilisé abusivement !
Pour le pape, je trouve l’usage de sa photo, dans ce contexte, assez stupéfiant.
C’est l’index qu’il aurait dû lever, pas le pouce.
La banque du Vatican avait même été écartée du système Swift début 2013. Ils avaient monté une filiale en Suisse en urgence pour pouvoir encaisser ne serait-ce que les CB des touristes suite à cette « sanction ».
Le problème des banques « de détail », c’est qu’elles appartiennent souvent, d’une manière ou d’une autre, aux « grandes banques » qui plombent la planète.
Quant aux banques « en ligne », avec des noms souvent à la con, surgies d’on ne sait où, même topo, elles sont derrière.
Il y a vraiment de grosses véroles dans ce bas monde.
Pourquoi l’index du pape, plutot le majeur ?
Pas vraiment, le majeur levé, c’est le doigt d’honneur, signe d’hostilité, voire insultant.
Là, je nuance, c’est plus médical, et le doigt est plus petit ;-)
Et ça reste quand même le pape, ne l’oublions pas.
Par ailleurs, ici je pense souvent « mise à l’index », donc ça a du sens.
Et vous le savez, la vulgarité doit rester exceptionnelle ;-)
Il y a aussi le V chez les Anglais… Avec le majeur et… l’index !
En fait, ce doigt d’honneur « majeur », c’est à nous de le faire au pape, pas l’inverse !
A propos de microcrédit, j’ai fait l’acquisition en septembre d’un lave-linge pour ma belle fille : facilité de paiement en trois fois sans frais au magasin, il suffisait d’un RIB, une carte bancaire et de signer le dossier de prêt COFIDIS. Depuis, je reçois tous les mois des offres de prêt de ces vampires, il suffit de renvoyer le formulaire signé dans l’enveloppe jointe. En bon plaisantin et ayant du savoir vivre, je réponds à leur missive avec le retour de leur enveloppe vide (port payé).
Là, il ne s’agit pas de « microcrédit » au sens de l’Adie, du monde de la Finance et du billet, mais de « crédit » tout court, avec des taux prohibitifs derrière.
Alors que les banques ont de l’argent presque gratuitement (taux proches de zéro), ces organismes, filiales des mêmes banques, vous « financent » à près de 20 %, à la limite du taux d’usure.
Je viens d’entendre une publicité COFIDIS…
« Élu “Service Client” de l’année »… Ah oui, par qui, comment ?
« Cofidis, changez votre regard sur le crédit », c’est leur slogan actuel. Eux n’ont strictement rien changé, toujours les mêmes techniques de vampires, comme vous dites si bien.
Avec votre méthode de renvoi de l’enveloppe T, vous contribuez à l’augmentation du TEG, même s’ils n’ont pas besoin de ce genre d’alibi pour être aux taquets ;-)
Le renvoi de toute enveloppe T est systématique chez moi, je ne refuse jamais ce qui est gratuit ;)
Suite à la dernière contribution de lechauve (07h12), j’ai jeté un œil sur les taux pratiqués par l’ADIE.
C’est édifiant !
Il s’agit bien d’une antenne déguisée de Cetelem, BNP Paribas, Crédit Mutuel et consorts pour gérer les « exclus du système » sous forme associative et soi-disant « solidaire ».
« Microcrédit professionnel et financements complémentaires » –> Taux de 6,48 % à 7,48 %, avec une « Contribution de Solidarité : 5 % du montant du microcrédit », ce qui nous amène à 12,48 %.
Copie d’écran de ce jour.
« Microcrédit personnel pour l’emploi » –> Taux de 13,08 % à 14,85 %, et l’histoire ne dit pas vraiment si la « Contribution de Solidarité : 5 % du montant du microcrédit » est incluse (mentionnée en bas de page)… Notez aussi un « N° Cristal »…
Copie d’écran de ce jour.
(J’ai surligné les TEG)
Quant aux mentions « légales » sur ces deux pages, c’est plus que limite…
Le « ressenti » de ce billet, simplement en réaction à l’affiche, est totalement validé ;-)
Rappelons que dans les deux cas, le « taux d’intérêt légal » (dont les règles viennent d’être changées en douce + taux fortement à la hausse) annuel de référence est de… 0,93 % !!!
Si c’est ça qu’ils appellent « aider » et « solidaire »…
Scandaleux !
Et cette association fonctionne comment ? Avec une majorité de bénévoles, comme par hasard !
Je suppose aussi que ceux qui sont salariés sont grassement rémunérés, et qu’ils cumulent tant qu’a faire avec un salaire de cadre supérieur « Cetelem, BNP Paribas, Crédit Mutuel et consorts » pour reprendre PF.
Ca me fait directement penser à la banque alimentaire avec son directeur cité dans un autre billet.
Système vicieux et vicié.
Oui, bien sûr ;-)
1 338 bénévoles pour 453 salariés…
Extrait de leur site :
Ce système est criminel !
Regardez à nouveau les logos du bas de l’affiche…
Autant être clair, soit ces « bénévoles » son des cons, des idiots utiles, soit ils sont (aussi) salariés des « partenaires », et c’est donc totalement bidon et cela relève de la tromperie.
Cela empiète de toutes les manières sur le secteur marchand et met en difficulté des gens dont c’est le métier et qui doivent facturer leurs prestations. Ces « associations » constituent donc une concurrence déloyale.
Et, sous un air de « solidarité », il s’agit bien de « parasitisme ».
Système mortifère !
PS : Dans le bilan 2013, section « Salaires et charges sociales » à 20,678 millions d’euros (dont environ 33 % pour les charges sociales), ce qui nous fait une moyenne de 46 357 € par tête de pipe…
Et ils disent « créer les emplois… des autres » ;-)
En soi le micro-crédit n est pas condamnable. Après tout, pour certaines activités, vous avez pas besoin de centaines de milliers d’euros pour démarrer. C’était d’ailleurs l’idée de départ dans les pays du tiers monde. Je crois que l’initiateur du système avait discuté avec une femme qui faisait des paniers en osier. Ce dont elle avait besoin c’est d’argent pour acheter l’osier (et elle l’empruntait a un usurier)
Là ou PF a raison, c est sur le taux d intérêt: 12 % c’est du vol, surtout sur quelque chose qui a en théorie une vocation sociale et fait travailler des bénévoles ….
PS:
1) Si c est 84 000€ pour 3, c est pas énorme. Ca fait 2334 €/mois brut soit 1800 net. Après évidement il faut voir le temps de travail et les à-côtés (notes de frais, voiture …)
2) Si le pape commence a vouloir limiter le lapinisme, c est une bonne chose (bien que contraire a la bible (« croissez et multipliez ») . Ca évitera de devoir réguler la population via guerre et épidémies comme d habitude. Et vu augmentation drastique de la population, il y a urgence (quand PF et moi sommes nés, il y avait 4 milliards d’humains, on est a plus de 7, à notre mort on dépassera probablement les 10…)
Ça n’est pas le principe du microcrédit que je conteste, quoique, en France, cela démontre vraiment la marginalisation d’une bonne partie de la population. (Cela a été imaginé pour les payes pauvres.)
Ils visent un peu les mêmes cibles que les Restos du Cœur, ne l’oublions pas.
Ce que je dénonce, c’est la défaillance totale des banques dans le financement de l’économie, avec le recours à des structures « associatives » assez délirantes comme celle-ci, derrière lesquelles elles se cachent, jusqu’au moment où elles affichent leurs logos…
Tout ça pour aggraver la situation de personnes souvent désespérées qui ne vont voir, comme seule issue, que de créer « leur job ».
Quel intérêt pour les banques « partenaires » de l’Adie, de « prêter » à des conditions normales à des créateurs d’entreprises, alors qu’elles peuvent les pousser à quémander un microcrédit à 14 %, limite usuraire ???
C’est comme pour les découverts ou les rejets, elles se font un maximum de thunes sur les personnes à la trésorerie tendue.
Quant aux 84 000 €, la mention (obligatoire) est rédigée de manière ambigüe (c’est volontaire, sinon ils auraient mentionné « rémunération globale »)… Et je suis absolument certain qu’il s’agit de la rémunération « par dirigeant »… (Donc 7 000 € bruts par tête de pipe.)
D’ailleurs, il est très difficile de trouver les comptes de cette « association », et j’ai dû me rabattre sur la publication 2012 pour trouver cette information.
Notez aussi des logos « tricolores » dans ce « montage »… Avec, notamment, la Caisse des Dépôts…
Bref, il s’agit bien de faillites organisées, car cela amène une grande majorité des « demandeurs » (poussés par Pôle Emploi, aussi partenaire), au plantage.