Attention, enquête scientifique, économique, et scoop de Grinçant.com !
Vacances obligent, et en l’absence d’informations intéressantes sur les médias les plus populaires, voici une enquête qui dépote !
Direction la boîte à pièces, ou la tirelire, vous savez, là où l’on décide de mettre les pièces, pour les enfants, pour un cadeau, pour un voyage…
Dans notre cas, la boîte à pièces est limitée aux pièces jaunes jusqu’à 20 centimes.
L’échantillon portera donc sur 688 pièces, totalement représentatives de la réalité, car non sélectionnées ou triées.
Soit 2 341 grammes de pièces, pour une valeur totale de 33,64 euros.
Le constat en France :
- Combien d’entre vous ont déjà eu un billet, à eux, de 500 euros ?
- Avez-vous essayé de donner un billet de 200 euros à un commerçant sans qu’il ne vous regarde comme un escroc patenté ?
- Fréquentez-vous ces magasins qui refusent tous les billets de plus de 50 euros ?
À l’inverse, demandez à un Allemand s’il connaît les billets de 500 euros : il vous dira qu’il en voit régulièrement dans son pays…
Le but de l’étude est simple : quantifier l’origine des pièces récupérées normalement, au fil du temps, en France.
En pariant sur le fait que, plus leur valeur frontale sera importante, moins elles viendront de France…
Les résultats sont stupéfiants :
| Pièces | 0,01 € | 0,02 € | 0,05 € | 0,10 € | 0,20 € |
| Françaises | 163 | 224 | 100 | 50 | 35 |
| Étrangères (CE) | 13 | 20 | 24 | 30 | 29 |
| Total | 176 | 244 | 124 | 80 | 64 |
| % Étrangères | 7,4 % | 8,2 % | 19,4 % | 37,5 % | 45,3 % |
L’analyse est sans appel : plus la valeur est faible, plus les pièces sont d’origine française !
Précisons qu’il y a tous les échanges avec les pays frontaliers, et que les visiteurs repartent aussi souvent avec des petites pièces, donc il y a un « brassage » naturel.
Envie de pousser plus loin l’enquête… Et pour les pièces plus grosses ?
Pas de bol, quasi rupture de pièces « hors boîte », et encore plus de pièces bicolores…
Direction La Poste et l’échangeur de billets…
- 1er billet de 20 euros, les pièces tombent… Que des 0,50 et des 2 euros !
- 2e billet de 20 euros, les pièces tombent… Que des 0,50 et des 2 euros !
- Même pas le temps de mettre un 3e billet, une « cerbère » arrive en disant que son appareil est dévalisé et qu’il est réservé aux clients des automates à affranchissement (ce qui n’est pas indiqué sur la pancarte « À votre service »).
Repli, avant qu’ils n’appellent le GIGN, car visiblement La Poste manque même de pièces…
| Pièces | 0,50 € | 2,00 € |
| Françaises | 5 | 8 |
| Étrangères (CE) | 5 | 12 |
| Total | 10 | 20 |
| % Étrangères | 50,0 % | 60,0 % |
| (Nota : 40 € à La Poste, plus pièces en porte-monnaie) | ||
Même si l’échantillon est plus réduit, il confirme la première analyse…
Manquent les pièces d’un euro, mais il y a fort à parier qu’elles se situeraient entre 50 et 60 % !
Il serait intéressant de regarder les pays d’origine des pièces à plus forte valeur, mais c’est quasiment sans surprise : en majorité Allemagne, Belgique, voire Espagne (à moins que ce dernier pays n’ait plus que des pièces).
Contrairement aux instituts de sondage, nous apportons la preuve de l’existence de notre échantillon représentatif.
En bas, les pièces de la Communauté européenne, hors France…
À droite, celles hors « boîte », de 0,50 et 2,00 euros.
688 + 30, soit 718 pièces…
Donc oui, en France, nous conservons les pièces que nous fabriquons, celles de plus faible valeur.
Quant aux billets, nous ne manipulons que les plus petits, un 500 euros provoquant une réaction du type « Mais ça existe ? ».
Si vous avez de la monnaie, enfin un échantillon un tant soit peu valable, amusez-vous…
La brouette n’est pas loin, car, avec notre « boîte », 1 000 euros pèseraient 69,68 kilogrammes !
C’est scientifique : la France n’aime pas les gros billets, elle préfère les… petites pièces !
Serait-ce un pays pauvre ?
Addenda du 11/09/2012 : nouvel échange d’un billet de 20 euros, résultat sans appel.
- Pièces de 50 cents : 4, dont 2 françaises, soit 50 % d’étrangères…
- Pièces de 2 euros : 9, dont 1 seule française, soit 89 % d’étrangères…
© PF/Grinçant.com (2012)
Site très intéressant, bravo…. J’ai fait la même constatation que vous : depuis deux ans à peu près, je garde des pièces d’euro grecs, irlandais, portugais, maltais…. Et comme je vis dans une région touristique, on en trouve facilement sauf les pièces de un centime, je n’en ai pas une seule !! 99% de celles que je récupère sont françaises…
Effectivement, c’est assez troublant, et le constat fait ici n’est pas anodin, d’autant qu’il avait été fait à plusieurs reprises précédemment, dans plusieurs régions, mais sur un échantillon moins nombreux.
Merci pour le compliment sur le site Grinçant.com.
Une histoire de monnaie qui m’est arrivé en juillet. Ayant égaré ma CB, je veux retirer 1000 euros pour partir en vacances en Allemagne avec ma famille. Au guichet de la poste on me sert 4 billets de 200, 1 billet de 100, 1 de 50, 2 de 20 et 1 de10. Surpris je demande de la monnaie. Impossible la caisse décide toute seule et on y a pas accès. De toute façon les commerçants sont obligés d’accepter les gros billets. Ok je vais au guichet des timbres et demande 1 timbre à 60 cts et présente un billet de 200. Je me suis fait « engueuler » copieusement et même jusqu’à la chef d’agence, à force de négociation ils ont consenti à me rendre la monnaie mais je me suis abstenu de renouveler l’opération avec les autres billets de 200….
Placer un billet de 200 euros est devenu une mission quasiment impossible en France.
Avoir un billet de 500 relève de la contemplation, pas de son usage.
Et dans beaucoup de magasins, les billets de 100 prennent le même chemin.
Quant aux distributeurs (DAB/GAB), ceux de La Poste se cantonnent le plus souvent à des billets de 10 et 20 euros quand ceux de certaines banques donnent encore des 50.
Bientôt, le Français devra se contenter des pièces les plus représentées dans cet article : celles de 1 à 20 centimes !
Signe des temps peu rassurant.
Dans votre cas, comme vous le dites, ils sont obligés de rendre la monnaie sur un « gros » billet, d’autant que La Poste a aussi une activité bancaire.
Cela dit, leur « fond de caisse » est plus rikiki que jamais (aveu récent d’une guichetière), ce qui stresse les employés dans ce genre de situation.