Vous le savez certainement, je randonne et j’organise des randonnées.
C’est « semi-publique », sur inscription.
Nous sommes le 6 mai dernier, et j’avais lancé une randonnée de 12 km.
Au départ d’un petit village de caractère.
Avec un beau parcours, notamment en bordure de rivière.
Je l’avais faite voilà plus de 4 ans, sans me souvenir d’une difficulté particulière.
Bien sûr, il y a des règles de base à respecter, et notamment une « charte du participant ».
Pour ma part, je demande expressément de la bonne humeur, des « ondes positives », et que ce soit « cool ».
Nous sommes sept, et je vais donner des surnoms à certaines personnes.
- LeMoulinàParoles
Quatrième fois qu’il participait à mes randonnées, et je commençais à en avoir ma claque.
Soi-disant ancien membre des « commandos ». Divorcé trois fois, et il s’en vante. Il connaîtrait le département comme sa poche, car il était chauffeur de camion dans une coopérative agricole. Se dit capable de marcher vite et sur de longues distances. Et surtout, incapable de se taire, et il en est fier, sauf qu’il répète les mêmes choses ad nauseam.
- LeBoulet
Une « femme ». Elle est venue avec LeMoulinàParoles, en covoiturage. Dès que j’ai vu sa tête, j’ai compris que ça allait être pour le moins peu sympathique. Visage fermé, attitude distante. - LaPlombe
Celle-là s’était « abonnée » à mes randos depuis quelques mois. Elle m’avait amené du monde, mais que des gens à problèmes. Elle-même était un ramassis de problèmes qu’elle ne voulait en aucun cas résoudre. En mars, je m’étais retrouvé seul avec elle sur un très joli site, et j’avais passé plus de 3 heures à faire le « psy » et à lui prodiguer des conseils. Sans le moindre remerciement ni « retour » par la suite.
Ce 6 mai, elle paraissait particulièrement taiseuse, et même constipée, comme s’il y avait un nouveau problème/une embrouille.
En janvier, elle était présente à une autre de mes randonnées, contribuant à l’explosion d’une relation amicale vieille de plus de 6 ans. Un « révélateur » ou un cygne noir… - L’Amie
On se connaît depuis longtemps, et elle sait beaucoup de choses sur moi, notamment ma problématique santé et l’importance que j’accorde à ces randonnées, qui doivent être pour moi des moments de ressourcement et de lâcher-prise.
Elle est la seule à savoir que je suis en attente de greffe rénale, que je peux être appelé 24/7, que j’ai de l’anémie — manque de globules rouges pour transporter l’oxygène — et que je dois faire des efforts particuliers à certains moments, sans parler du « poids » de l’organisation d’une randonnée avec un tel contexte.
Elle se dit « carrée » et franche, et elle devrait d’autant plus tenir compte de mes « difficultés » et composer avec puisqu’elle est médecin généraliste à la retraite. De plus, elle connaît mon caractère et mes « exigences ».
Elle n’était pas « invitée », elle s’est inscrite à cette randonnée (après plusieurs dizaines d’autres avec moi), comme les autres.
Nous voilà normalement partis pour 4 heures de convivialité et de respect, dans un beau coin que je leur fais découvrir et que j’ai plaisir à retrouver…
En fait, une randonnée en enfer, celui des autres…
La question de ma responsabilité
Nous venons de quitter le village situé sur une hauteur.
Et, dès le premier petit chemin, le LeMoulinàParoles commence à me parler.
« Au fait, la dernière fois, tu avais évoqué ta responsabilité en tant qu’organisateur. J’en ai discuté avec l’une de mes filles, qui est avocate et qui a travaillé dans le cabinet de Dupont-Moretti — c’est dire si elle s’y connaît —, et tu avais raison, tu es bien responsable juridiquement en cas de problème(s). »
Tiens donc, pourquoi vérifier mes dires ?
Et pourquoi me confirmer ainsi que j’avais raison ?
Bon, au moins, il est censé savoir que ma responsabilité est engagée dans ses actes le temps de cette randonnée, ce qui n’est d’ailleurs pas rassurant pour moi, mais ce que j’assume pour le groupe entier, même mal construit.
L’épisode du chien
Nous prenons un petit chemin qui descend vers la rivière.
Nous sommes suivis par un autre groupe de « randonneurs », je crois qu’ils sont cinq, et ils sont accompagnés d’un chien, style « de chasse ».
L’animal n’est pas attaché et il n’a pas de muselière.
Et il passe son temps à errer d’un groupe à l’autre, se faufilant en courant entre nous. À aucun moment son maître ne le rappelle malgré le fait qu’il ne pouvait que voir son manège.
Mes randonnées sont spécifiées « sans chien », mais s’il faut se farcir celui d’inconnus…
À un moment, une participante de mon groupe me dit qu’elle trouve ce chien gênant, voire dangereux, et qu’il pourrait provoquer une chute.
Je suis assez d’accord avec elle et je réfléchissais d’ailleurs à une action.
Nous arrivons alors à une intersection, et je demande à mon groupe de s’arrêter.
L’autre groupe arrive, que des hommes, dans les 70 ans, au pas militaire.
Même pas un bonjour, rien.
Je lance au premier : « Nous vous laissons passer, à cause du chien !… ».
Le dernier passe à notre hauteur, et il me lance d’un air dédaigneux : « Le chien, ouais ! »
Il manque le « pauvre con ! » à la fin, mais la pensée était probablement là.
J’ajoute : « Sur ces chemins de randonnée, les chiens, c’est obligatoirement en laisse ! »
C’est alors que j’entends, sur un ton agressif et méchant : « N’importe quoi ! »
Devinez qui m’a lancé ça devant tout le monde…
L’Amie !!!
La pancarte « Espace naturel sensible »
Une dizaine de minutes plus tard, au bout de ce chemin, débarrassés du chien, mais pas des mauvaises ondes, nous arrivons devant une pancarte présentant le site.
Je cherche machinalement quelque chose sur cette pancarte.
C’est alors que L’Amie me lance d’un air presque enjoué : « Tu as vu ?! »
En me montrant le fameux pictogramme que je cherchais et que je venais d’ailleurs de repérer.
« Chien(s) interdit(s), sauf tenu(s) en laisse »
Même pas un « Tu avais raison » et/ou un « Je m’excuse pour ma remarque déplacée de tout à l’heure ».
L’Hexagone des Bermudes
Nous sommes sur une petite route en bitume, 45 minutes après le début de la randonnée.
Je suis aidé par ma tablette Samsung S2 — un peu ancienne — qui me sert de GPS, en mode non connecté, avec une cartographie préalablement téléchargée.
Il faut rappeler que la précision de ce type d’équipement est de l’ordre de 5 à 10 mètres, voire 20 à 30 selon les zones. Sans parler de problèmes de réception, notamment dans les zones boisées.
Justement, nous devons suivre la « Boucle des Collines »…
Je m’engage donc à gauche, sur ce qui semble être une « allée ».
Il y a des maisons sur la droite.
Je suis un peu interloqué par le lieu, mais je continue, confiant.
Quelqu’une me dit : « Ce ne serait pas une propriété privée ? »
Je fais remarquer qu’il n’y a ni portail, ni panneau, ni boîte aux lettres, et que cela correspond au tracé prévu sur ma carte.
À ce stade, je vous montre les différentes cartes de la zone, sachant que je ne disposais que d’une seule sur site :
Et voici maintenant le tracé effectué, en bleu, sur la carte que j’avais sous les yeux, à cet instant :
Arrivé au point 3, je constate que nous ne sommes que deux. Deux femmes — dont LaPlombe — sont restées au point 2, et trois — LeMoulinàParoles, LeBoulet et L’Amie — sont resté(e)s au point 1, comme s’il s’agissait d’un bord de précipice.
En face de moi, je vois que l’allée continue. Je suis entre une haie d’arbres et une grosse maison.
Je fais signe de la main au groupe en 2 de me rejoindre. Je les vois faire le même signe aux trois resté en 1.
2 nous rejoint, nous sommes maintenant quatre, il en manque trois.
LaPlombe me dit : « Je crois qu’ils continuent sur la route… »
D’où j’étais, en contrebas et derrière la maison, je ne pouvais les voir.
Consterné, je me dis que tout le monde a mon numéro de portable, et qu’ils vont m’appeler ou finir par nous rejoindre.
Mais rien ne se passe.
À un moment, une femme sort sur le pas de la porte de la maison.
Je lui dis : « Ce chemin est mentionné comme étant de randonnée sur ma carte, mais est-ce qu’il est privé ? »
Elle me répond : « Je ne sais pas, c’est ma fille qui habite ici ! »
Plantés à côté de cette maison, je prends alors mon smartphone « privé », pas celui dédié à la randonnée.
Et j’appelle L’Amie…
En Absurdie
Elle décroche…
— Mais vous êtes où ?
— Nous sommes sur la route, au-dessus du manoir, dans la bonne direction…
— Quel manoir ? Et comment ça, la bonne direction ? Vous ne connaissez pas le circuit et n’avez pas la carte. Et vous n’avez pas à quitter le groupe comme ça ! Merci de nous rejoindre !
— Je te passe LeMoulinàParoles, je lui donne mon smartphone…
Comment ça, elle me passe LeMoulinàParoles, c’est lui le nouveau « chef » ?
— Oui, nous sommes sur la bonne route, nous continuons…
— Comment ça, sur la « bonne route » ? Non, ça n’est pas le bon chemin, et vous vous éloignez du sentier que nous devons rejoindre. Revenez immédiatement !
— Houlà, je ne veux pas d’embrouille(s) ! OK, nous revenons.
J’ai tout de suite saisi l’inversion accusatoire dans cette réponse.
Au bout de quelques minutes, les voici au point 3, mon groupe est reconstitué.
À seulement 3 km/h, en 4 minutes on parcourt 200 mètres, ils étaient donc déjà sortis de la carte ci-dessus.
Je regarde LeMoulinàParoles et lui lance : « C’est quoi cette histoire “d’embrouilles”, alors que c’est toi qui les faits ? Et on ne quitte ni le groupe ni l’organisateur ! S’il y a un problème, on le résout ensemble ! »
Il s’agite et me répond : « Puisque c’est comme ça, je quitte la randonnée ! Et merci de me blacklister pour l’avenir, je ferai pareil pour toi ! »
— C’est ça, barre-toi, je ne veux plus voir ta gueule !
Moi qui déteste m’énerver, je devais être rouge de colère.
Et dire que c’était avec cet énergumène que nous avions discuté juste avant de ma « responsabilité » d’organisateur.
Il se ravise et dit : « Ah ben non, je ne peux pas, j’ai LeBoulet en covoiturage… »
Je tente de me calmer et n’ai pas le réflexe de lui dire qu’il pouvait l’attendre au village.
Dans cette merveilleuse ambiance, nous reprenons la randonnée…
Nous passons un vieux portail rouillé bloqué en position ouverte, nous sommes alors au point 4.
J’avais remarqué qu’un peu plus loin, à une soixantaine de mètres, en 5, il y avait un chemin en pointillé sur la gauche, pour rejoindre la fameuse « Boucle des Collines ».
Remarquez que nous sommes sur une allée qui n’est pas mentionnée sur ma carte.
Mais c’est pile à cet endroit que L’Amie me lance : « Ah ben voilà, nous retournons sur la route où nous étions, c’était bien la bonne ! »
Je m’arrête, et sur un ton excédé/exaspéré, je lui rétorque : « Non, pas toi L’Amie, ça fait six ans que l’on se connaît ! »
Sur un ton de mijaurée, elle précise : « Non, pas six ans, huit ans ! »
Je n’en reviens pas, et j’en rate le chemin 5.
L’Amie ajoute : « On se voit demain !? »
Je comprends qu’elle envisage de passer chez moi pour prendre le café, et parler de cet incident.
« Tu sais comme je suis », sous-entendant qu’elle est franche et directe, enfin normalement, à défaut d’être honnête et respectueuse.
Visiblement, elle a oublié comment j’étais, moi.
Je lui dis OK pour le lendemain.
Le chemin salvateur
Du coup, nous nous retrouvons au point 6, sur la fameuse « route » que je sais mauvaise.
Je ne me vois pas dire à ce groupe majoritairement de merde qu’il faut légèrement rebrousser chemin.
Tout le monde attend ma réaction.
Je cherche mon cap sur ma tablette-GPS, avec ses imprécisions (voir le tracé bleu, mais nous sommes bien sur la route).
J’avance d’une trentaine de mètres, et c’est alors que je vois un poteau « randonnée » qui pointe un chemin immédiatement sur la gauche, en 7.
Chemin qui ne figure sur aucune de mes cartes !
Je le prends d’un pas décidé, suivi par mon « groupe ».
Arrivés en 8, je repère sur la gauche le fameux chemin qui allait en 5 voire en 4.
À ce stade, je ne dis plus rien, nous allons vers 9 et sommes bien sur la « Boucle des Collines ».
Personne ne me dira : « Oui, il fallait bien quitter cette putain de route ! »
Ambiance de merde
L’épisode près de cette maison a duré pas moins de treize minutes.
Et il nous reste trois heures de randonnée.
LeMoulinàParoles ne cesse de déblatérer sur mon compte.
L’Amie lui dit — ça me sera rapporté — « Je lui parlerai demain, je le connais bien ! », continuant visiblement à se ranger de son côté.
LeBoulet marche légèrement devant, sans dire un mot.
Plus tard, de retour sur la place du village, j’apprendrai qu’elle avait dû décommander par téléphone un rendez-vous prévu à 18 heures.
Ma randonnée était pourtant annoncée comme commençant à 14 heures, pour une durée de 4 heures, et elle avait 40 minutes de route. Finalement, elle aurait dû quitter la randonnée tout à l’heure, avec LeMoulinàParoles qui la covoiturait et qui l’a utilisée comme argument pour rester.
À 18 heures, nous sommes de retour dans le bourg, et ce cauchemar prend presque fin, c’est le moment de la séparation/dispersion.
En nous quittant, L’Amie me rappelle : « On se parle demain… »
Je suis surpris de voir L’Amie monter dans la voiture de LaPlombe — du covoiturage partiel —, alors que j’aurais plutôt vu l’inverse. Une occasion pour continuer la discussion entre personnes toxiques : peut-être cela avait-il déjà commencé lors du trajet « aller » ?
Les « embrouilles » continuent…
Je suis de retour chez moi, et je tente de décompresser après cette randonnée éprouvante riche en ondes négatives.
Mon téléphone de randonnée sonne avec un numéro qui m’est inconnu.
Je décroche quand même, et silence au bout du fil. Je raccroche.
Deux minutes plus tard, on me rappelle, c’est LeMoulinàParoles.
Il n’est pas content et me répète qu’il était bien sur la bonne route.
Le ton monte très vite. Je lui dis que je n’ai pas besoin de ce genre d’after, qu’il m’a bien bousillé ma randonnée et qu’il n’a pas à me bousiller aussi ma soirée.
Je lui rappelle que je suis l’organisateur et qu’il y a un minimum de règles à respecter.
Il me répond : « C’est du délire ! »
Je lui raccroche au nez.
Le lendemain, preuve d’amitié…
7 mai 2025, d’après ce qu’elle m’avait annoncé, L’Amie de six huit ans devrait me téléphoner dans la matinée pour me demander si elle peut passer chez moi prendre le café et pour « parler ».
À ce stade, je ne sais pas s’il y a encore des choses à dire.
Mais aucun signe… Ni téléphone ni sonnette de porte.
L’occasion de me rappeler que cela fait maintenant des années que je n’ai pas été invité chez elle/eux.
L’après-midi passe, et toujours aucun signe.
18h54, mon portable sonne, c’est L’Amie…
— Je viens de tomber en descendant de mon Scudo (pour les chevaux) et je me suis fait mal au genou, je pars à la clinique. Tu me dirais « les ondes négatives » ?…
— Peut-être !
Oui, mais de qui viendraient ces « ondes négatives » ?
Et je ne lui ai même pas dit que, si elle avait respecté ses engagements/son ami, elle ne serait peut-être pas tombée de sa camionnette.
Quel intérêt ?
30 mai 2025, toujours aucune nouvelle de L’Amie…
L’amour (mal)propre sans doute.
En plus de perdre un « ami de 8 ans », elle a aussi perdu des occasions de randonner.
Sans parler de « services » qui, maintenant que j’y réfléchis, étaient très asymétriques.
Mais tout cela me ramène à la notion de RESPECT, et je vais d’ailleurs en parler à ChatGPT…
Visuel : « Des mineurs de carrière, pas de randonnées. » (Photo prise précisément sur cette randonnée)
© PF/Grinçant.com (2025)
PS : Le 24 avril 2025, lors d’une autre de mes randonnée — nous étions huit —, j’avais décidé de ne pas terminer en remontant le Chemin du Bout du Monde, mais d’emprunter un autre sentier le long du fleuve, avec de magnifiques saules pleureurs. À partir de là, deux personnes sont passées devant, puis ont « largué » le groupe dans la dernière montée. Il s’agissait de LeMoulinàParoles et de… L’Amie !
Autre billet récent (16/05/2025) sur le même thème : La randonnée révélatrice de trahison(s) en amitié
Quelle aventure, une nouvelle fois ! Rajoutée au facteur humain, ce fut encore une randonnée mémorable. J’espère que vous avez quand même pu profiter du paysage et de la balade malgré les ondes négatives qui vous ont accompagné.
Bonne journée à vous, j’espère que celle-ci vous sera plus agréable, puisque particulière ;-)
Non, impossible d’en profiter correctement tant ce genre d’ambiance est toxique, d’autant que j’analyse en temps réel et que je suis très réceptif/sensible à ces « ondes négatives ». C’est à la fois individuel et collectif, et il y a une volonté — consciente ou inconsciente, peu importe — de nuire. En plus, ces lieux ne méritent pas ces comportements.
Dans ces conditions, je préfère randonner seul, et c’est peut-être ce que je vais finir par (re)faire.
J’ai l’habitude d’avaler des pilules — une vingtaine par jour vu mon traitement médical actuel —, mais celle-là est particulièrement dure à avaler. La mettre par écrit est une façon de l’évacuer, et, comme vous le voyez, je m’y suis collé seulement après 3 semaines.
Oui, c’est une journée un peu « particulière » pour moi ;-), mais même le « cadeau » que je me suis fait — un peu piégé par le jeudi de l’Ascension que j’avais zappé — risque de ne pas arriver aujourd’hui, Chronopost semblant ne pas vouloir me livrer un samedi alors que le colis « Express » est bien à l’agence finale depuis cette nuit.
En fin de billet, ajout du lien vers l’article « Décryptage » sur la réponse de ChatGPT sur le RESPECT.