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Torture psychologique au salon de coiffure

Paris Match n° 3932

Je suis arrivé un peu en avance.
Et ma coiffeuse attitrée n’avait pas terminé avec son client.
Sa collègue — elles sont deux, c’est un petit salon — me prie de m’asseoir sur un fauteuil « coupe ».
Puis elle a une idée machiavélique…
« Ah, vous voulez peut-être lire !… »
Elle prend une revue sur une table basse.
Et pose devant moi un Paris Match bien usagé.
Je l’ai regardé d’un œil torve.
Paris Match ? Mais quelle horreur ! Ça existe encore ?!
Et en voyant la couverture, j’ai failli m’étrangler :

« MICHEL BARNIER
PORTRAIT INTIME
La famille et les amis d’enfance du Premier ministre témoignent.
LES PHOTOS INÉDITES D’UN HOMME POLITIQUE SURPRENANT »

Avec une photo du couple en pleine page.
D’ailleurs, c’est édifiant, il a les mains dans les poches.

Ma coiffeuse m’a appelé pour un shampoing avec un massage de crâne non sollicité.
Puis elle m’a prié de rejoindre ce fameux siège.
Et pendant toute la durée de ma coupe, j’ai eu ce torchon dans mon champ de vision.

Remarquez, je n’aime pas vraiment les salons de coiffure.
Et cela me rappelle une anecdote vieille de plus de vingt ans.
C’était fin 2003, dans un salon mixte du « 92 », à Courbevoie.
J’étais le seul homme, et ça pérorait, ça pérorait.
Que des femmes, disons « plutôt âgées » et plutôt « bourges ».
Entre les bigoudis et le papier alu sur la tignasse, à leur place j’aurais lu Paris Match.
Mais non, elles disaient de ces énormités !
Et à un moment, j’ai dit à voix haute…
« Eh ben, dites donc, la canicule n’a pas fait beaucoup de dégâts ici ! »
Oui, c’était après la canicule de l’été 2003 qui aurait causé 15 000 morts.
Mon odieuse remarque a été pertinente, car j’ai obtenu le… silence !

Visuel : « Torture psychologique habile. »

© PF/Grinçant.com (2024)

6 commentaires sur “Torture psychologique au salon de coiffure”

  1. Avatar photo

    C’est vrai, on a déjà connu la canicule en 2003 ! Elle dure cette canicule… ou elle s’aggrave ?
    Je n’ai jamais eu la chance de mettre les pieds dans un salon de coiffure, donc je n’ai jamais vécu l’expérience « Paris Match ». Mais on retrouve facilement ce même « Paris Match » chez le médecin ou le dentiste, où l’ambiance est néanmoins plus calme en général. Chez le vétérinaire, c’est plus rare de trouver la revue. À croire que l’on monte d’un certain « niveau »…

    1. Avatar photo

      Chez ma généraliste, il n’y a plus la moindre revue à disposition, tout le monde étant accroché à son smartphone.
      Chez ma dentiste, il n’y a que des publicités pour des prothèses dentaires à se mettre sous la dent.
      Chez le vétérinaire, c’est parce que les animaux refuseraient de lire Paris Match.

      Jamais fréquenté un salon de coiffure ? Que d’économies réalisées !
      Mais parfois, c’est marrant, rien que pour les « ragots ».

  2. Avatar photo

    Gracias pour cet article qui me permet de commencer le week end tordu de rire!!!!
    J’imagine votre regard irrésistiblement attiré malgré vous par cette magnifique couverture!!!!!!! Cela serait pu être pire avec á la une un autre couple très haut placé dans la hiérarchie politique, lá de torture vous passiez á supplice!!!!

    1. Avatar photo

      Là, j’étais quand même pas loin du supplice.
      Mais bon, le massage temporal — non sollicité — m’a remis les idées en place et j’ai supporté cette épreuve.

      En fait, ça m’inquiète, car si je devais donner une revue à quelqu’un, je me poserais la question : « Qu’est-ce qui pourrait bien l’intéresser avec sa tête/dégaine ? »
      J’espère qu’elle ne pensait pas « viser juste » :-/

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