Retour de randonnée.
Nos deux voitures sont garées sur le petit parking, en face de la place — fraîchement refaite — de cette petite commune d’environ un millier d’habitants.
Je pose mon sac à l’arrière de ma Xantia.
Puis, en me retournant, je vois un jeune homme desservir une table sur ce qui sert de terrasse à ce bar/tabac/PMU/FDJ de campagne.
Ça a été un réflexe, je me suis dirigé vers lui, en souriant et en joignant un geste à la parole…
— Vous acceptez les clients sans « pass », en terrasse ?
— Euh, vous l’avez oublié ou pas de pass du tout ?
— Non, pas de pass du tout, nous sommes de vrais terroristes !
Son masque est descendu sur le menton. Il réfléchit et pèse visiblement le pour et le contre, pour finalement accepter :
— Bon, d’accord, mais seulement si vous ne restez pas longtemps !…
— Merci, je reprends mes affaires, et nous arrivons !
Et nous voilà, à deux, assis autour de cette petite table, pour siroter une boisson fraîche.
Un chat à la queue coupée vient nous tenir compagnie.
Ce petit plaisir tout simple nous est maintenant normalement interdit, à nous, les nouveaux « parias » de la société française.
J’ai apprécié, bien évidemment.
Mais j’ai aussi été très gêné…
Car, en voyant passer des badauds qui jetaient un œil sur nous, je me suis dit :
« Ils doivent croire que nous avons le “pass”, et peut-être même que nous sommes vaccinés ! »
Et, alors que je contournais le « système » tout en le rejetant, je me suis paradoxalement vu en « collabo »…
Un peu la remarque — « Collabos ! » — que je me fais en observant des gens en terrasse ou dans un restaurant…
Et pendant ce temps, le tenancier de l’établissement devait se dire, en stressant :
« Pourvu qu’ils respectent leur parole et qu’ils ne restent pas longtemps ! »
Tout ça pour un Coca et une eau gazeuse avec un peu de sirop à la menthe après une rando d’une dizaine de kilomètres en plein soleil…
Un vrai crime en 2021 !
© PF/Grinçant.com (2021)
EXCELLENTISSIME, votre réflexion !!! J’en suis exactement à ce point-là ! D’autant plus qu’osant ce geste ultimement provocateur d’oser espérer souhaiter (oh, très peu… Bien consciente que mes plus belles années sont très loin derrière moi)… disais-je donc… J’ai osé réserver une table pour ce midi dans un resto du Vieux-Nice que je connais bien (et inversement). Pour l’occasion, et c’est vraiment le cas de le dire, je me suis livrée à un test salivaire dans une pharmacie de Nice qui est en train de se faire des couilles en or. Pour info : la pharmacie de la Gare du Sud à Nice qui délivre le QR Code en 15 minutes chrono ! Hormis la honte que je me tape, en plus de mon année supplémentaire, et à 64 ans quand on ne présente plus un pass sanitaire sur papier d’examens sanguins normalement qualifiés d’à peu près normaux… en plus d’un ausweiss… Ca gâche quand même sacrément la fête ! Un « bon point » pour le resto où je vais ce midi… Ne voulant pas le « dénoncer », je n’en dirai pas plus, mais je viens de lire sur son palmarès Trip Advisor qu’ils ne demandent pas l’Aussweiss ! Ce qui ne m’étonne pas trop d’eux. Mon inquiétude résiduelle étant de m’interroger sur l’incertitude de ne pas me faire agresser à la sortie du resto pour cause d’être taxée de « collabo » !
Pour ma part, je me refuse à faire tout test, et donc à figurer dans leur base de données. Mon absence me place donc, de fait, en position de dangereux individu, ce que j’assume parfaitement.
La situation est ubuesque et met tout le monde mal à l’aise, même ceux qui bénéficient de ce « sésame » obscène et liberticide.
En prenant la photo, j’ai pris soin que l’on ne puisse reconnaître l’endroit, sauf à vraiment fréquenter le coin.
D’un autre côté, j’ai peut-être commis un impair, un chat sans queue, c’est louche, et peut-être va-t-il me dénoncer, livrant aussi en pâture le propriétaire de cet établissement arrangeant aux milices — « police » et « justice » — de notre « république ».
Par contre, me sentir « collabo » rien qu’en sirotant un Coca, ça m’a fait tout drôle. Bon, je reconnais aussi qu’un Coca, ça n’est pas bien !:-/
Quelques grincements de dents chez Nice-Matin du jour : le plus grand Carrefour de Nice (je parle de l’hypermarket) impose le Pass chez ses 420 employés à partir de lundi ! Une cinquantaine de rebelles donnent de la voix dans le mégaphone… Ça va faire du potin chez Félix !
S’il y a une pharmacie dans le centre commercial, voilà un commerçant qui va se frotter les mains pour les « tests » et peut-être même la « vaccination » !
Tout cela est d’un ridicule et d’un cynisme absolus !
Ces petits bonheurs, spontanés, comme de s’installer en terrasse pour boire un café après une belle rando, telle une cerise sur un gâteau, ou plus prémédités, comme de réserver une table dans son restaurant préféré, parce qu’on veut juste une petite parenthèse gourmande dans une vie pas toujours drôle, particulièrement en ce moment, sont devenus de vraies prises de tête, tellement, qu’on est tenté d’abandonner, de guerre lasse, même si on a envie de faire de la résistance, de continuer à profiter un poil de la vie.
Oui, oui, ils arrivent à nous gâcher ces instants précieux qui devraient être essentiellement insouciants, car c’est leur but, enfin ça l’était, « dans la vie d’avant » : se poser dans un endroit sympa et oublier tous ses tracas…
Aussi, j’ai la haine, comme on dit dans les banlieues chaudes, et ce matin, en parcourant vite fait les titres de l’actualité, je lis avec effroi que 15 de nos départements, via un courrier adressé à « Casse-tête » — le 1er sinistre bien surnommé — par les présidents de leurs conseils, tous socialistes, proposent de ne plus verser le RSA aux salariés suspendus pour non-vaccination.
À partir de là on peut aussi envisager de ne plus payer leur pension aux retraités récalcitrants aux vaxx-passe… Flippant !
« … on est tenté d’abandonner, de guerre lasse, même si on a envie de faire de la résistance, de continuer à profiter un poil de la vie. »
Moi, ça n’est pas de « guerre lasse », c’est du boycotte pur et dur ! En plus avec un devoir de mémoire.
Là, ça a été comme un « réflexe », et j’ai tenté. Mal m’en a pris, car j’ai constaté que je n’étais pas à ma place.
Quant à « continuer à profiter un poil de la vie », on peut parfaitement le faire malgré toute cette merde. C’est peut-être même bénéfique puisque cela nous pousse à privilégier d’autres moments, d’autres personnes et aussi/surtout d’autres « valeurs ».
Et je n’aimerais pas être dans la peau d’un « injecté » qui finit par se demander ce qu’on a bien pu lui mettre dans le corps et qui va saturer les hôpitaux d’une telle manière que même un film d’horreur/gore/de zombie ressemblera à un conte de fées. Marrant, les gens que je croise ont l’air plus flippé que jamais.
Ces « élus » ont une imagination sans nom et ils se révèlent dans tous leurs travers. De vrais nazillons ces petits marquis locaux.
Là encore, devoir de mémoire, et même esprit de revanche. Le vent tournera, forcément…
C’est une course à l’échalote, une fuite en avant, et tout est envisageable avec ces tarés, d’autant qu’ils semblent faire un Concours Lépine du pire.