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L’ange du labo, l’infirmière au microperfuseur de fée

C’est le jour de mes analyses biologiques maintenant bimestrielles.
Comme d’habitude, la prise de sang sera faite sur le dessus de ma main droite.
C’est désagréable, voire douloureux, et j’appréhende de plus en plus.
À vrai dire, j’en rêve/cauchemarde de très nombreuses nuits avant le prélèvement, sentant une aiguille imaginaire me perforer la main.
5h00, je me lève, puis douche.
5h30, je me pose un patch à la Lidocaïne/Prilocaïne — cf. “Patch Emla” — censé « anesthésier » la zone.
Il faut le laisser agir pendant environ 90 minutes.
Je ne trouve pas cela très efficace, mais bon, c’est surtout psychologique.

Patch anesthésiant à la Lidocaïne/Prilocaïne

7h05, j’arrive au laboratoire central, tout neuf, tout grand.
Mais là, c’est ambiance confinement/coronavirus.
Je dois attendre à l’extérieur, une personne étant déjà dans le sas.
Puis elle entre, je prends sa place entre les deux portes automatiques.
Il y a une pancarte « Pas plus de 2 personnes à l’accueil ».
De toutes les manières, un seul guichet est ouvert.
Le distributeur de tickets et condamné.
Sur une petite table, un distributeur de gel hydroalcoolique avec une affichette « Veuillez vous désinfecter les mains avant de vous présenter ».
Puis c’est mon tour.
Au guichet, même plus de chaises pour s’assoir, on reste debout, derrière une plaque de plexi.
On glisse son ordonnance par le côté à l’opératrice masquée.
Et l’on doit insérer soi-même sa carte Vitale dans le lecteur.
Heureusement, je suis un « bon client », et je suis vite enregistré.
Je vais dans l’espace d’attente où tous les sièges sont condamnés, sauf une chaise.
Je regarde le distributeur de boissons, condamné lui aussi.

Pour les prélèvements, il y a deux techniciennes, une jeune, et une quinqua, ou presque.
Je crois reconnaître la plus âgée, et je me mets à espérer tomber sur elle.
Effectivement, coup de bol, c’est elle qui m’appelle !
Et il s’agit bien de ma préférée, qui n’est pas simple « technicienne », mais infirmière.
J’avais un doute, car elle est masquée, avec une surblouse et une charlotte.
Avant, à part des gants, il n’y avait rien de tout cela.

Elle est contente de me voir, et c’est réciproque.
Elle sait me piquer, elle ne m’a jamais raté, contrairement à d’autres qui n’aiment pas prélever sur la main.
C’est même la seule à me demander quel microperfuseur épicrânien je souhaite…
« Un bleu, aiguille à ailettes, pour bébé… »
Elle sait opérer avec douceur et rendre ma veine bien apparente, même si elle l’est déjà.
Et, pendant qu’elle opère, nous discutons tranquillement.
De ce coronavirus, de l’ambiance glauque, des doutes sur ce qui se passe.
Nous sommes d’accord sur la remise en cause de nos défenses immunitaires, sur les effets néfastes du confinement.
Elle me dit que les gens ont besoin de parler, et que pour certains, c’est la première fois — depuis le début du confinement — qu’ils parlent à quelqu’un en chair et en os, en se faisant piquer…
Bref, elle est comme moi, dubitative, et elle se pose plein de questions.
Ça y est, c’est fait !

Pansement après prise de sang sur la main

Et finalement, cette prise de sang que j’appréhendais tant a presque été un plaisir.
Comme quoi, les relations humaines, ça compte.

7h40, je suis sorti, ça a été plus long que d’habitude du fait du contexte « Covid-19 ».
Et maintenant, autre étape, c’est l’attente des résultats…
Et c’est toujours stressant/angoissant !…

Vignette : « La preuve que j’ai de la veine. »

© PF/Grinçant.com (2020)

Billet en rapport : SVP, aiguille à ailettes pour bébé ! (04/10/2019)

9 commentaires sur “L’ange du labo, l’infirmière au microperfuseur de fée”

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      Merci. :-)

      Je ne fais pas de pronostic.
      J’attends que les résultats soient accessibles sur le serveur du labo, dans la journée. Je pourrais même les visualiser au fur et à mesure qu’ils « tombent », mais c’est un drôle de jeu, je vais essayer d’attendre leur mail de mise à disposition.
      J’espère simplement que le Covid ne m’aura flingué quelques valeurs qui allaient plutôt bien, et même s’amélioraient.

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        En fait, non, je n’ai pas eu la patience…
        La curiosité l’emporte, et je consulte mes résultats « partiels » au fur et à mesure de leur arrivée.
        Ce système en ligne est assez génial, car on suit les analyses au fur et à mesure de leur réalisation, quasiment en temps réel.

        Bon, j’ai au moins 6 pages à décortiquer, mais comme j’aime les chiffres…
        Mais ça fait vraiment bizarre de se voir « décortiqué » à ce point.

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    Après la prise de sang que je pense à jeun, je me suis dit PF va prendre un petit-déjeuner. Et comme PF n’a pas osé en parler, cela devait être un petit-déj gargantuesque…

    « (…) les du Ronceret donnaient un grand dîner à trois services (…) Ce repas gargantuesque durait six heures. »
    Balzac (Honoré de) 1799-1850, le Cabinet des antiques, Pl., t. IV, p. 430.

    Les lecteurs souhaitent que les résultats soient des plus parfaits afin que vous ayez la gnaque pour allumer le gouvernement et consorts avec des billets leaders…

    Gnaque : nom féminin. Terme familier utilisé pour désigner un état, un esprit particulièrement compétitif chez une personne, qui possède une combativité importante, et par extension un fort entrain.

    Leader : Presse. Article de fond, figurant généralement en première page. — Adjectif. Article leader.

    « (…) il écrivait maintenant, non plus simples chroniques et feuilletons, mais ce que nous appelons l’article leader dans le Constitutionnel et dans le Globe. » »
    Louis Madelin (1871-1956), Talleyrand, V, XXXVI.
    Député modéré (1924 ~ 1928), il fut un spécialiste de l’histoire de la Révolution française et du Premier Empire.
    Peut-être la France macronienne aura-t-elle sa révolution en 2020 !

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      Eh oui, c’était bien à jeun.
      Par contre, raté pour le « petit-déj gargantuesque » : un bout de baguette (bio) décongelé avec un peu de beurre dessus, sans épinards.

      À 13h37, j’ai eu 5 pages d’analyses, avec 38 valeurs/résultats.
      Globalement, rien de catastrophique (enfin pour moi, pour d’autres ce serait une toute autre histoire), disons que je suis « stable ».
      Par contre, pour ce que je surveille le plus (en fait l’essentiel/le principal), mon DFG (alias « clairance »), je suis revenu à 14* — alors que j’espérais être à 20 —, comme il y a quatre mois, après un passage par 18 en mars. D’après leur abaque/tableau, je suis donc à nouveau en zone rouge écarlate/noire.
      Deux médecins — dont mon Néphrologue — ont été destinataires de ces analyses, et aucun ne m’a appelé. Ils sont habitués à l’improbable avec moi.
      J’en ai vu d’autres, et je pense que ça va continuer encore quelque temps. ;-)

      * Je mettrais bien ça sur le dos de Macron et consorts/du confinement, mais ça va être dur à prouver.

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        « * Je mettrais bien ça sur le dos de Macron et consorts/du confinement, mais ça va être dur à prouver. »
        Ben si, justement, avec toutes leurs déclarations, informations, injonctions contradictoires qui nous tourneboulent
        le cerveau, pas étonnant que votre point sensible ait morflé grave, la preuve en mars, 18 (avant ou au début du confinement), il était dans la logique d’attendre 20 début mai !!!
        Bon, on reste zen et on n’écoute plus ces idiots avec leur déconfinement à géométrie variable !

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          Voilà quelque temps, j’étais remonté à 17, et suite à un ajustement de traitement, j’avais chuté à 12 en une semaine, pour remonter ensuite à 14 la semaine d’après.
          On va presque dire que pour moi c’est une bonne valeur de DFG (n’oublions pas que je reviens d’un 9 en novembre 2018, alors que j’avais été hospitalisé à 11).
          Il est certain que ça va être compliqué de retrouver mon 108 de 2017.

          Les plages, les forêts, les lacs, les sentiers, etc., sont toujours interdits par le préfet du coin. Ça, ça doit peser dans l’histoire. C’est presque criminel pour un mec comme moi.

          D’un autre côté, vous avez raison, je fais tout pour éviter le stress et lâcher prise, et dans le contexte récent, c’est bigrement difficile.

          À vrai dire, j’ai quelques autres valeurs — dont l’hémoglobine* — qui se sont améliorées, donc c’est paradoxal.

          * Je suis à 11,6 (11,1 il y a deux mois), alors que le minimum normal est de 13. Mais tant que je ne repasse pas sous les 10, j’échappe aux injections d’EPO.

          PS : ET si j’ai bien eu le Covid-19, pas impossible que ça ait joué aussi.

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        Ah oui 14 c’est hmmm comment dire, enfin non vous le savez…

        Je ne vous connais pas assez et ne suis pas spécialiste en la matière, ni ne connais vos antécédents et patrimoine génétique.
        Je me pose juste une question.
        Vous étiez — êtes — un grand buveur d’eau et notamment d’eau dite minérale ET gazeuse.
        Ces eaux sont souvent salées, vous en avez fait un long billet.

        Problème le sel, outre son pouvoir à générer de l’hypertension crée des désordres sur différents organes… dont les reins.
        Y a-t-il un lien de cause à effet chez vous ?

        À titre personnel, et également pour d’autres soucis de santé, j’ai banni le sel de mon alimentation qui est depuis cette période devenue exclusivement BIO.
        Il y en a bien assez dans le pain, les biscuits, la moutarde, la charcuterie, même BIO, et l’alimentation variée en apporte suffisamment.
        Le sel est un poison naturel, au même titre que bien d’autres substances, et la dose létale n’est pas si élevée que nous pourrions le croire.

        D’ailleurs, l’un de mes réflexes devenu inné est aujourd’hui de regarder le sel, le taux de matières grasses saturées et le type d’huile de manière à déterminer le ratio oméga 6/oméga 3.
        Bref, je l’ai remplacé — le sel — par des épices et aromates divers, ail, curcuma, poivre, thym, marjolaine, origan, etc., etc.

        Hippocrate disait d’ailleurs « que l’aliment soit ton premier médicament ». Bien sûr, il s’agit d’une alimentation saine et non bourrée de pesticides, ou dont les nutriments sont faibles vu le mode de culture.

        Après, le facteur stress est un élément aggravant dans nombre de pathologies, et en ce moment nous en avons une sacrée dose si nous ne prenons pas garde à nous en préserver.

        Ceci étant bon courage, accrochez-vous et prenez soin de vous.

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          Ben oui, 14, c’est le stade « terminal » (DFG<15), avec lequel je flirte depuis septembre/octobre 2018.

          Au niveau de l’eau, j’ai toujours bu de l’eau peu salée, de la Salvetat, et ensuite je suis passé à la Cristaline (les deux étant pauvres en sodium). D’ailleurs, mon billet sur le sujet date de plus de 2 ans 1/2 avant mon « pépin »/mon hospitalisation.

          Pour le sel, ça fait au moins deux décennies que je n’en rajoute sur aucun aliment, et je fais attention à tout ce qui en contient.

          En fait, la raison reste inconnue.
          Je n’ai pas d’explication, et c’est bien ce qui me dérange le plus.
          D’après les néphrologues — ils ont travaillé de manière collégiale, comme souvent à l’hôpital —, ce serait une IR (insuffisance rénale) « aigüe », maintenant devenue chronique.
          Ça a été brutal — je n’avais d’ailleurs que les chiffres pour le prouver lorsque j’ai été admis aux urgences, à ma grande surprise —, et la cause la plus probable serait une intolérance/intoxication médicamenteuse à/avec une molécule pour le diabète (type 2) connue/utilisée depuis des dizaines d’années. Mais ça, on ne veut/peut me l’écrire.

          Bon, le stress, j’ai eu ma dose, probablement (énormément) plus que beaucoup de personnes.
          D’ailleurs, cela m’est arrivé après bien des « péripéties » très génératrices de cette saloperie. Comme une sorte de « décompensation ».

          Donc, oui, il faut bien prendre soin de soi, même/surtout quand les carottes sont — en théorie — bien cuites, y compris sans sel.

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