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Pique-nique champêtre, cocktail pharmaceutique

Notices de médicaments, plaquettes de comprimés et clémentines sur sol fleuriSac récupéré chez une personne décédée…
Des médicaments, et encore des médicaments.
Certains, encore en boîtes, d’autres en vrac.
Tout comme la personne qui les prenait.

Des laboratoires richissimes.
Des médecins inconscients.
Des pharmaciens heureux.
Des patients zombifiés, liquéfiés.

Personne ne les déroule.
Mais je voulais vous les montrer, ces notices.
Avec les avertissements, les précautions.
Recto-verso, petits caractères, et même sur deux colonnes !

Notices pharmaceutiques et plaquettes de médicaments dans l'herbe

Et ne parlons même pas des interactions…
Qui ne peuvent en aucun cas être maîtrisées à ce stade.
Ni par les médecins qui prescrivent.
Ni par les pharmaciens qui délivrent.

De gauche à droite :

  • BISOPROLOL 5/10 mg (Sandoz, générique du CARDENSIEL), un bêtabloquant
  • SEROPLEX 20 mg (Lundbeck), un antidépresseur (Escitalopram)
  • NÉBIVOLOL 5 mg (EG Labo, générique du NÉBILOX et du TÉMÉRIT), un bêtabloquant
  • AMOXICILLINE 1 g (Mylan, générique du CLAMOXYL), un antibiotique (pénicilline)
  • DAFALGAN 1 g (UPSA), un antalgique et antipyrétique (paracétamol)

Notice du Bisoprolol, sur 1 colonne de petits caractères…
62 cm de hauteur sur 16,5 cm de largeur, soit 0,1 m² !
Le Seroplex, 40×19 cm (0,076 m²), sur 2 colonnes, en police plus petite encore…
À côté, l’antibiotique fait « petit bras » avec ses 22×17 cm, soit 0,0374 m² !

Je voulais vous faire une belle scène champêtre…
Avec de l’herbe, des fleurs, des clémentines…
Et des pilules blanches, qui surexposent au soleil.
Ça doit faire le même effet dans l’organisme.

Bien sûr qu’il faut se soigner…
Mais là, on joue avec nos vies.
On joue aux apprentis sorciers.
On nous drogue…

Dans le lot, il y en a qui mettent sous dépendance.
Décrocher risque d’être difficile, voire impossible.
Plus difficile, certainement, qu’avec l’alcool, le tabac.
Et même que bien des drogues dites « dures ».

Dans le lot, il y en a à prendre à vie.
Est-ce que l’on vous l’annonce lors de la première prescription ?
Le jeu en vaut-il la chandelle ?
L’effet recherché sera-t-il réellement obtenu ?

Alors voici une idée de joli pique-nique…
Bien mortifère vu avec un peu de recul.
Vu avec la nature et tout ce qui vit autour.
Après la confiture et les clémentines, les « bonbons »…

Confiture, clémentines et des plaquettes de médicaments, dans l'herbe

Les connaisseurs, les fins gourmets diront que je triche.
Que les pilules, les comprimés ne correspondent pas aux notices.
Et ils auront raison et pourraient gagner des plaquettes.
Car, dans le sac, il y en avait encore et encore !

  • FÉNOFIBRATE (hypolipidémiant, soi-disant contre l’excès de cholestérol et de triglycérides)
  • ATARAX (anxiété, urticaire ou avant une anesthésie générale)
  • TÉMÉRIT (bêtabloquant, princeps, voir générique NÉBIVOLOL plus haut)
  • ALPRAZOLAM (anxiolytique : benzodiazépine – Générique du XANAX)
  • MÉTÉOSPASMYL (antispasmodique & « pansement » au silicone)
  • ZOPICLONE (hypnotique/somnifère, générique de l’IMOVANE)

La nature n’avait pas besoin de tout ça…

Bon appétit !

Signé : Un ami qui vous veut du bien  !

Vignette : « Le pique-nique des labos pharmaceutiques est servi » © PF/Grinçant.com (2015)

© PF/Grinçant.com (2015)

7 commentaires sur “Pique-nique champêtre, cocktail pharmaceutique”

    1. Avatar photo

      C’est l’un des sous-entendus du billet…
      La preuve, avec toutes ces molécules pour une seule personne.

      Nous en usons, et cela nous use aussi…
      Il n’y a qu’à voir les effets secondaires, ainsi que les effets « cocktail » : à partir de trois, voire de deux médicaments, les interactions possibles deviennent imprévisibles, voire ingérables…

      Imaginez la fusion, ne serait-ce que des deux premières notices…

  1. Avatar photo

    La majorité des médicaments sont pris pour éviter les effets du 1er médicament … (Oui c’est une suite sans fin puisque le 3eme médicament est là pour bloquer des effets du 2eme médicament, mais les labos s’en foutent vu qu’ils fabriquent les 3 !)

    Les cas les plus parlants sont les personnes atteintes du VIH, les cancéreux et les vieux (non ceci n’est pas une maladie ;) )…

    1. Avatar photo

      Avec des effets que l’on ne maîtrise plus extrêmement vite, quoi qu’ils en disent.

      S’agissant du « psychisme », de la santé mentale, c’est le pompon. Lisez les notices, c’est de la novlangue où l’on voit bien qu’ils nous enfument.
      Même Merlin l’Enchanteur ou la sorcière Madame Mim n’oseraient pas en faire le dixième…

      L’Arbre d’Or de la Forêt de Brocéliande (Paimpont) :

      L'Arbre d'Or de la forêt de Brocéliande ou

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    Oui, c’est un vrai scandale, un commerce juteux (pensez aux traders, ces drogués du jeu et du risque, en train de miser gros sur nos vies et notre comportement…).

    Le terme « à vie » n’est pas, d’expérience vécue, précisément lâché lors d’une consultation. Le praticien parle de traitement de longue durée, susceptible d’être prolongée (« adapté ») si besoin, etc, etc, etc. (« revenez me voir dans 1 mois/ 2 mois/ 6 mois »…)

    Une fois qu’on a compris que le traitement risquait d’être long, voire imposé ad vitam aeternam, alors deux schémas sont possibles :
    – soit il est déjà trop tard, le traitement est déjà consommé depuis des mois, et peut entraîner une dépendance qui le rendra très difficile à arrêter,
    – soit vous décidez de peser le « pour » et le « contre » avant de vous lancer dans cet inconnu déstabilisant. Les « encouragements » et « menaces » des médecins quant aux risques pour votre santé si l’on refuse les soins sont aberrants, et leur statut social leur permet d’obtenir facilement une résignation docile d’un patient affaibli par la maladie, et usé par un diagnostique morbide lancé sans retenue. Tous les coups sont permis…

    A les écouter, le médicament est un miracle, et nous sommes notre propre obstacle à la guérison en refusant de le prendre… On est dans un commerce, face à un vendeur qui connaît son argument de vente sur le bout des doigts, et qui compte sur la faiblesse de son client pour en obtenir une obéissance aveugle. Echec et mat.

    (j’aime beaucoup les photos!)

    1. Avatar photo

      Vous utilisez le terme « Client » pour le patient d’un médecin.

      Mais sachez que dans ce monde médical ils utilisent le terme de « PATIENTÈLE », étymologiquement de patient + (clien)tèle
      Ça leur sert aussi à « évaluer » leur « fonds de commerce » dans le cadre de cessions ou de regroupements, ou pour obtenir des financements.

      S’agissant de la médication à vie, ils n’en parlent pratiquement jamais, y compris pour d’autres « maladies » dont certaines sont créées de toutes pièces par simple abaissement des taux/normes.
      En 10 minutes, un simple généraliste peut vous mettre sous béquille thérapeutique pour des décennies !
      Après, vous revenez pour avoir vos ordonnances, d’autant que le plus souvent vous êtes sous dépendance médicamenteuse*…
      Facile de s’attirer la fidélité de « patients » de cette manière.

      *Dans les photos du billet, vous avez déjà plusieurs saloperies (oui) de ce genre.

  3. Avatar photo

    Oui, c’est très facile, désormais, de se garantir la fidélité d’un patient…
    Tout comme à la SNCF, le terme de « client » devient un nom générique qui en dit long sur les pratiques du service public (usagers ? ;-) ) et de l’exercice de la médecine : deux lignées parallèles, un objectif commun.
    Je me suis souvent amusée à utiliser consciemment le terme de « client » dans le cabinet d’un médecin, laborantin ou radiologue… Ou auprès des secrétaires médicales (métier que j’ai également exercé quelques temps), lors de la prise de RDV (« Mme untel, je suis cliente du docteur Untel ») Ils ne s’en offusquent pas, et la plupart utilisent également ce terme avec une facilité déconcertante !

    J’ai fait 5 ans de dépendance à la Paroxétine (Deroxat), molécule (efficace, certes) d’un antidépresseur aux effets secondaires assez pénibles, qui entraîne une dépendance rapide et costaude ! Les effets de ces dépendances entraînent parfois des conséquences dramatiques, liées au manque d’informations lors de l’arrêt du traitement.
    J’ai essayé de me faire aider d’un médecin, mais il a essayé de me « raisonner » pour que je continue d’en prendre « à dose plus faible », alors que je n’en avais aucun besoin… Ils ne prennent pas de risques.

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