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Un étang loin du marécage de la République

Etang ensoleilléAu fin fond de la Creuse, un étang.

Entouré d’une nature verdoyante.

Un petit monde à part.

Avec sa vie, ses règles, la hiérarchie de Mère Nature.

Un petit monde vraiment à part, où il fait bon faire une pause.

Pour se rappeler qu’il est possible d’avoir des moments de vie zen.

Loin de presque tout, presque coupé du monde.

Pour la téléphonie mobile, c’est une zone dite « blanche », c’est-à-dire que rien ne passe, ou presque.

Pour loger, une maison en rondins.

Un certain confort quand même, grâce à la fée électricité, mais à utiliser avec circonspection.

Pas d’internet non plus, donc pas de mails, ni de « réseaux sociaux ».

En remplacement, les modes de communication de la nature et de ses habitants.

En guise de réseau social, les règles de chaque espèce.

Au bord de cet étang, la possibilité d’admirer les lumières, toujours différentes au fil des heures.

Des bruits inhabituels : sauts de carpes, cris de rapaces, toc-toc du pic vert, plongeon des deux ragondins, vols des insectes…

Et surtout, du silence ! Un silence plein de vie.

Régal pour les yeux : couleurs de la végétation, vie dans l’étang, vie autour de l’étang…

Rappel que, de jour comme de nuit, ça bouge, ça bruisse, ça fait des bulles.

Les ragondins ont leur heure pour faire leur sortie quotidienne.

Les chauves-souris entament leur ballet à la tombée de la nuit.

Tout ce petit monde se fout bien de l’heure d’été et de l’heure d’hiver.

Tout ce petit monde vit sa vie, avec ses risques, ses règles, ses joies, ses peurs.

L’imprévisible n’est pas le prédateur qui fond sur sa proie.

Non, l’imprévisible, c’est le coup de feu, celui de l’homme qui veut tuer les ragondins.

Celui de l’homme qui croit avoir vu un canard, un lièvre, un chevreuil…

Celui de l’abruti qui tire, et qui fait tout fuir, même en ratant sa cible.

Il s’en fout, il reviendra demain, il aura peut-être la main moins tremblante, l’oeil plus perçant, et l’haleine moins avinée.

Cet « imprévisible » est aussi celui qui est citoyen, qui vote, qui va en ville, qui va dans les grandes surfaces.

Il regarde la télé, et chez lui il y a même l’ADSL.

Il suit les infos, et se prononce, comme tous les autres, lui le tireur fou.

Par contre, il obéit, il est aux ordres de la République.

La rébellion, ça n’est pas pour lui.

Le monde de la campagne n’est finalement pas si éloigné de celui des grandes villes.

Il ne peut plus traiter le « 75 » de « Parisien », les plaques des véhicules n’étant plus suffisamment explicites.

Mais il croit les détecter et tente quand même un « Parigot ». Le Bordelais rigole.

Rien de bien méchant.

Simplement une vision différente des choses, un autre style de vie, d’autres rythmes.

Mais cet étang, tout comme les humanoïdes du coin, fait partie de ce pays, de cette « république », la France.

Un pays en crise, au milieu d’une Europe que l’on nous a imposée malgré un NON de la population.

Une crise sortie de l’on ne sait quel chapeau.

Ou plutôt une crise organisée, pour profiter à peu de gens tout en plumant les plus nombreux.

Autour de cet étang, lorsque l’on trouve des plumes, c’est souvent pour de bonnes raisons, à l’échelle animale.

L’oiseau tué, c’est pour le manger, pas pour se goinfrer.

La nature est cruelle, mais elle a ses raisons.

La République a créé d’autres raisons, artificielles, faussées.

Elle en est arrivée à bafouer ses propres règles : Constitution, Droits de l’Homme, respect d’autrui.

L’épervier s’arrête de chasser lorsque ses besoins sont satisfaits.

Les rapaces de nos républiques (politiques, financiers, grands patrons) sont insatiables.

Pour le profit, non seulement ils détruisent la nature, mais aussi leurs congénères, nés théoriquement égaux.

Mais au milieu de cela, il est encore possible de s’isoler.

En oubliant ces règles artificielles, et en renouant avec celles,
plus élémentaires, de la nature.

Au milieu de tout cela, il y a un petit étang.

Il y a un petit coin de paradis.

Brume matinale…

 Etang - Brume matinale

Ou après-midi ensoleillé…

 Etang ensoleillé

Qu’il est bon d’oublier la République, la société…

… qu’il est bon de se ressourcer…

… au bord de cet étang creusois…

 © PF/Grinçant.com (2012)

10 commentaires sur “Un étang loin du marécage de la République”

  1. Avatar photo

    Oui, c’est sain de se replonger dans ce type de refuge naturel.

    Un beau lieu pour se ressourcer, et relativiser les gesticulation des agités, et des nuisibles.

    En plus, je parie qu’il y a des champignons cachés pas loin, pour accompagner la rouelle ;-)

    Et quelle réserve pour le colibri !

  2. Avatar photo

    « Celui de l’abruti qui tire, et qui fait tout fuir.
    Il s’en fout, il reviendra demain, l’haleine moins avinée.
    Cet « imprévisible » est aussi celui qui est citoyen, qui vote. »

    C’est exactement le genre de réflexion qui me vient à l’esprit depuis des années quand je regarde la télé, que je lis les forums, etc, etc…  » et on leurs demande de voter !  »

    bon, je vais aller prendre l’air moi aussi.

    1. Avatar photo

      Eh oui, et il y en a qui ont parfaitement compris les avantages de ce système.
      Ils s’appellent les « politiques » ou les « élus » et tous ceux qui gravitent autour.
      Eux, on ne se demande pas trop comment ils « vivent », ni avec quoi.

      Et quand le système n’est pas encore assez bien pour leur garantir ce qu’ils veulent, ils arrangent la carte électorale et/ou le mode d’élection (une pincée de proportionnelle, quelques « grands électeurs », etc.).
      Et en plus, ils recourent à des magouilles dans les bureaux de vote, avec des subventions à des associations, des attributions de logement, et/ou des versements en cash (Marseille ou Corbeil-Essonnes, notamment).

  3. Avatar photo

    La politique !

    Un sens noble chez les grecs (anciens) qui est devenue une parodie depuis un moment, hélas.

    Nécessaire pour cohabiter, mais avec une seule partie, les mandatés pour la piloter, qui se servent au lieu de servir, c’est un « brin » déséquilibré.

    Et croyez-moi, piloter un truc déséquilibré, en l’air ou sur l’eau, la planète s’en charge.

  4. Avatar photo

    Bon, je reviens du futur, Grinçant ayant pointé vers ici ;-)

    Et si la vie c’était de contempler ça toute la journée ? Avec un carré de patates, et un poulailler de palettes (demandez au patron la recette ;-) ), les champignons, et les châtaignes…

    Il faudra peut-être engager des pigeons pour passer les billets, mais rien d’impossible, et surtout clouer le chasseur à sa porte, ou lui filer un arc.

    1. Avatar photo

      J’y étais, et j’avoue que cela permet de sérieuses remises en cause.
      C’est nettement mieux que les plages de Vendée au mois d’août pour réfléchir sur le monde.
      Obligé d’aller sur les hauteurs du village le plus proche pour arriver à capter un réseau…
      Je cogite !

      1. Avatar photo

        C’est un bon plan pour se ressourcer, remettre en cause pourquoi pas, quand la tête est aérée, et l’estomac rassasié (en qualité), tout devient clair !

        Le reste en découle ;-)

        Un petit coup d’iode, Vendée par exemple, hors cohue, c’est aussi une bonne thérapie de maintenance.

        Et tant qu’à penser, autant ne penser à rien…

        1. Avatar photo

          « Un petit coup d’iode, Vendée par exemple, hors cohue, c’est aussi une bonne thérapie de maintenance. »
          Depuis que j’ai fait le Cap Fréhel et la Pointe du Raz, la côte Atlantique, c’est fini ;-)

          Pointe du Raz
          (Pointe du Raz, mer d’Iroise)
          Finistère, Penn-ar-Bed, Finis Terræ, « fin de la terre » / « bout du monde »…

          1. Avatar photo

            C’est sûr qu’un spectacle pareil ça renvoie les nains désordonnés dans la boîte d’où ils n’auraient jamais dû sortir !

            La fin d’un truc, c’est le début d’un autre ;-)

            Einstein l’a clairement dit, 2 choses lui donnaient une idée de l’infini, l’espace, et la bêtise humaine, et encore, il avait un gros doute pour le 1er. Comme pour la Terre, il y a de belles occasions de ballades avant d’en faire le tour.

            Pour l’autre, c’est pas la peine…

            1. Avatar photo

              D’ailleurs, au rythme où ça va, les politiques vont pouvoir rebaptiser le Finistère… Finistoire !
              Pour Finistoire, Penn-ar-Istor, Finis Historia, « fin de l’histoire »…

              Et dire que le 29 pourrait devenir si facilement le 92, département le plus « riche » (financièrement, pour le reste c’est de la guignolade) de France (après Paris), il suffit d’une simple inversion ;-)

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