Aller au contenu
Étiquettes :, ,
AVERTISSEMENT :
Ce billet date de plus d’un an (certains éléments techniques/juridiques peuvent avoir évolué).
Les commentaires restent ouverts : proposer une mise à jour / un retour d’expérience.

Elle est petite, étroite, sur trois niveaux.

Une pièce par étage.

Cette maison était son rêve.

Être propriétaire est une finalité dans notre société.

Elle a emprunté, à ses parents et à divers organismes.

Elle a trop emprunté.

Tous les soirs, elle ouvre avec plaisir les trois serrures qui donnent accès à son couloir.

Tous les matins, elle quitte avec regret ce lieu privilégié.

Tous les week-ends, elle reste cloîtrée dans cette maison.

Lorsque la sonnette retentit, elle reste immobile.

L’orage doit passer.

Personne ne doit entrer.

Une fois, elle a fini par craquer.

Elle était amoureuse, et sa maison lui manquait, car elle habitait chez l’autre.

Il a emménagé, au premier niveau, près de la sortie.

En fait, il n’a jamais quitté ce rez-de-chaussée.

De viol, il s’est retrouvé accusé.

Même avec les clefs, pénétrer en cet endroit est un acte belliqueux.

À l’amour d’un homme, elle a préféré l’amour de sa maison.

De cet antre, jamais elle ne sortira.

Ici, au numéro huit, un monstre est tapi…

© PF/Grinçant.com (Projections 1992-1993)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *