Aller au contenu

Précieux tableaux photo : ce coliseur est un salopard

Étiquette d'identification/de production — Tableau photoSéquence émotion(s), surtout pour moi.
À la droite de mon poste de travail, j’ai une photo de mon arbre fétiche.
Un tirage au format 40×60 cm sur verre acrylique, en rendu mat.
Je le trouve toujours aussi splendide, mais c’est « mon » arbre.
Sur cette photographie, il est complètement déplumé, ce qui n’enlève rien à son côté majestueux.
Le 18 décembre 2020, j’en ai fait une photo plus récente.
Et il est avec ses feuilles, en livrée « fin d’automne ».
Petit à petit, l’idée a fait son chemin dans ma tête.
Et je me suis décidé à en faire un tirage au format carré, et de plus grandes dimensions.
C’était samedi 16 janvier 2021, en début de soirée.
J’ai donc préparé soigneusement ma photographie pour passer commande.

Pour mes impressions, j’ai recours à une société allemande, « Deutsche Qualität ».
Je choisis un tirage photo haut de gamme : impression type « galerie » sur verre acrylique.
Pour la première fois, ce sera en rendu « brillant », et au format 70×70 cm.
Pas de cadre « caisse américaine », et système de fixation en profilé aluminium.
Et je vois qu’il y a une réduction jusqu’à minuit…
Je décide alors de me lancer dans une folie en commandant deux autres tirages.
Un 90×60 cm, et un autre en 120×60 cm.
Des photos prises lors de ma dernière randonnée, qui a d’ailleurs été assez mémorable pour moi.

Pour de tels tirages, pas le droit à l’erreur.
Les fichiers fournis doivent être aux petits oignons.
Mais il y a toujours une inconnue quant au résultat final.
Si je me trompe, c’est directement pour mes pieds.
Hors frais de port, j’en ai pour 529,97 €.
Mais avec la promotion en cours, l’ensemble me reviendra à la bagatelle de 454,87 € euros.
Et 10,99 € à ajouter pour « Emballage / Frais d’envoi ».
Total facturé : 465,86 €, une paille !

Dans ces trois tirages, il y a un peu, et même beaucoup de mon âme.
Elles valent ce qu’elles valent, mais ce sont MES photos, avec la symbolique et le vécu qui vont avec.
Et je compte sur elles pour m’amener de bonnes ondes à domicile.
J’imagine par ailleurs tout le soin qui leur sera apporté lors de la production.
Impression de haute qualité au verso d’un verre acrylique.
Le tout collé sur une plaque en aluminium (Dibond).
Et avec des profils de fixation connus qui ne devraient pas remettre en cause les chevilles/vis en place.
Elles étaient savamment positionnées pour mes tirages précédents de taille inférieure.
Et je ne tiens pas à refaire des trous dans les murs.

Dès le lundi matin 18/01/2021, mes tirages apparaissent « En production ».
Et le même jour, à 16h23, je recevais un mail « Confirmation d’expédition de votre commande »
Bigre, c’est efficace !
Un peu plus d’un millier de kilomètres à parcourir…
J’espère que c’est bien emballé, mais j’ai comme un mauvais pressentiment.

Le tracking colis est un peu en vrac.
Le 19 janvier, mon colis est dans un dépôt à Weinheim, en Allemagne.
Le 20 janvier, il arrive dans un autre dépôt, à Roissy, en France.
Et le 21 janvier, il est dans un autre dépôt à 80 kilomètres de chez moi, pour livraison.
Ce même 21 janvier, à 11h20, l’interphone sonne.
C’est le livreur qui me dit, d’une voix excitée : « J’ai un colis pour vous, vous pouvez descendre ? »
Les portes de sa camionnette sont ouvertes, et à plat, au sol, il y a mon colis.
Il me le sort et me le tend, à la verticale.
Malgré la pluie, j’ai froid dans le dos en voyant son état.
Je ne fais même pas de réserves sur le bordereau de livraison, car j’ai compris l’origine du problème.

Inquiet, je transporte ce « colis » jusqu’à mon appartement.
Et voici le spectacle :

L’emballage final, c’est un « coliseur » qui le fait.
C’est un métier à part entière, semble-t-il.
C’est la « touche finale » du prestataire pour que tout se passe au mieux pour la suite.
Mais comment est-il possible de faire un tel travail de salopard ?
Un carton qui ne pouvait qu’être éventré lors des transferts entre dépôts et véhicules.
Le contenu essentiellement retenu par quatre cerclages distendus en plastique.

Mais heureusement, si le coliseur fait n’importe quoi…
L’emballeur, lui, a fait du bon travail.
Chaque tableau est soigneusement emballé individuellement, parfaitement maintenu sur du carton bien rigide.
Avec des coins, des feuilles de mousse, et un film plastique.

Au dos de chaque tableau, il y a une fiche de production/d’identification en noir et blanc.
Les rails de fixation sont impeccablement… fixés !
Et leur taille me permettra de les positionner idéalement, le centre à hauteur d’yeux.

Dos du tableau photo (emballé)

Je retourne le tableau avec un peu d’émotion et d’appréhension.
Le verre acrylique est protégé par un film plastique soigneusement collé.

Le tirage sur verre acrylique

Et je découvre le travail…

On enlève la protection pour voir le rendu (brillant)

Rien à redire !
Le côté brillant est déconcertant du fait des reflets, mais il y a un effet de profondeur.
Mes fichiers étaient bons, et le boulot est impeccable !
J’avais des craintes sur la définition (nombre de pixels) fournie compte tenu de la taille, mais c’est parfait !
Et voici mon tableau photo à sa place :

Le tableau accroché au mur

La photographie initiale, pour s’affranchir des reflets et des problèmes d’éclairage :

Mon arbre — La photographie d'origine

Quant à mon arbre déplumé, en version 40×60 cm et en mat, je le positionne à côté d’une lampe murale.
Clin d’œil, car c’est un chêne qui est photographié.
Et la lampe est fabriquée à partir de douelles de tonneau de vin vieux de 75 ans en… chêne !

Tirage mat, lampe en douelles (bois de chêne)

Voilà une histoire qui finit bien.
Malgré un coliseur qui a failli tout saboter.
En attendant, ce « maillon final » me laisse comme une drôle d’impression.
Contacté, le prestataire m’a répondu ceci après avoir vu mes photos :
« Ça ne devrait pas se produire ! »
Eh oui, mais ça c’est produit !

Vignette : « L’étiquette de production/d’identification. C’est impeccable, au moins jusque là… »

© PF/Grinçant.com (2021)

8 commentaires sur “Précieux tableaux photo : ce coliseur est un salopard”

  1. Avatar photo

    Je ne sais pas dire mieux en reprenant un petit poème qui est en symbiose avec votre billet, votre prose, votre affection pour ce chêne…

    « Mon arbre à moi

    Lorsque je le caresse,
    Mon arbre apprivoisé
    Se dresse
    Sur la pointe des feuilles
    Dans le vent.
    Alors moi je lui cueille
    Un bouquet d’oiseaux blancs
    Et il remue la tête
    Heureux
    En souriant
    D’un grand rire d’écorce
    Pour me faire la fête. »

    Christian Poslaniec
    http://lakanal.net/poesie/monarbreamoi.htm

    1. Avatar photo

      Oui, on entend dire parfois qu’il faut se trouver un arbre. Pour moi, c’est fait.

      Signe des temps, il est maintenant cerné par une clôture que l’on aperçoit au fond, en bas à gauche.
      Devant, il y en a aussi une pour le séparer de la rivière, mais j’ai pu trouver un angle de prise de vue pour la faire disparaître.
      Mais en fait, ce « confinement » est plutôt destiné aux moutons lorsqu’il y en a : PF/Grinçant, un objectif, des moutons, un arbre, des ruines (06/10/2020)

  2. Avatar photo

    Concernant les arbres, des milliers d’oliviers sont arrachés entraînant moins d’oxygène et plus de pollution avec les avions et un nouvel aéroport… Cela ne se passe pas en France mais en Crète/Grèce, mais il y a aussi l’entreprise ADP dans ce chambardement/saccage/scandale de la nature…
    http://blogyy.net/2020/12/29/alerte-grece-120-000-oliviers-deja-coupes-pour-laeroport-de-kastelli-et-autres-nouvelles/
    https://www.grece-austerite.ovh/aeroport-de-kastelli-en-crete-reve-ou-cauchemar/

    Ainsi, les oliviers ne seront pas détruits par un incendie… À Nantes, l’aéroport n’est pas né, mais en Crète il en est autrement.

    « (…) on ne cesse de commettre sur soi une espèce de saccage, comme un homme qui se promènerait dans son jardin en décapitant tout ce qui lève la tête, les tiges les plus assurées de croître. »
    Romains (Louis Farigoule, devenu Jules) 1885-1972, les Hommes de bonne volonté, t. II, II, p. 13.

    1. Avatar photo

      Pendant ce temps ADP (Aéroport de Paris) impose une baisse de salaire à ses employés, et s’ils refusent, c’est… la porte !

      Pour « mon » arbre, je ne peux même pas le rejoindre par mon chemin habituel, car la rivière en crue rend le parcours digne de Bear Grylls. Et encore, je ne sais s’il y arriverait.

  3. Avatar photo

    Le chêne sur pied est magnifique et les photos aussi, bravo !

    C’est marrant, j’ai fait moi aussi énormément de photo mais à l’époque de l’argentique et j’ai toujours mon matos, un Nikon FM2 totalement manuel, sauf la cellule avec une pile bouton et comme objectifs un 70-210 et un 20 mm, une torche hyper puissante Metz 45 CT 4 si mes souvenirs sont bons, un mini et un maxi pied plus tout le matos dans une sacoche bien rembourrée qui pesait un certain poids et quand je suis descendu et remonté à pince en bas du grand canyon où j’ai été récompensé par de très belles photos aussi, j’ai eu mal à l’épaule pendant 15 jours !

    C’était un vrai plaisir de bien cadrer, de calculer son temps de pose (j’utilisais que du 100 ASA en diapos, c’était beaucoup moins cher et je faisais tirer celles qui me plaisaient) avec cette angoissante période d’attente du résultat et des fois même de super photos qu’on aurait même pas imaginées.

    J’ai tout arrêté quand le numérique est arrivé, je pense que c’est simplement dû au fait que pour avoir une qualité équivalente avec l’argentique, l’investissement en matos était monstrueux et j’ai dit stop ! Maintenant c’est devenu abordable, encore que…

    Il me reste des centaines de diapos (que je ne regarde jamais malheureusement) et j’ai adoré ton article (ne m’en veux pas si je pratique le tutoiement, c’est pas irrespectueux mais juste une vieille habitude des forums) sur tes nouveaux filtres qui donnent de superbes photos mais le matos n’est rien, c’est le photographe qui fait tout, on le sait quand on a pas mal pratiqué (je me suis même amusé à faire de la pose B avec une boîte à chaussures percée d’un trou d’aiguille et une pelloche au fond, le résultat était stupéfiant du reste) et je m’éclatais aussi à faire des poses B de<5 ou 6 heures d’un sujet bien immobile ou du ciel en plein hiver où on voit les étoiles faire des fils, bref, j’adorais et on voit que toi aussi vu la qualité de tes images.

    Je savais absolument pas qu’il était possible d’avoir des tirages sur des supports comme ce que tu décris mais, et même si ça fait carrément chier quand ça arrive, quelque soit la marchandise que tu reçois, soit tu prends des réserves précises écrites et motivées devant le chauffeur soit tu refuses purement et simplement la camelote qu’autrement sinon, si c’est niqué à l’intérieur tu l’as dans le fion et profond !

    Faut bien voir que ta came à été très probablement emballée chez les Teutons par un lascar casqué un peu moins qu’une misère (merci Merkel !) et que de toutes façons, les avaries leur coûtent moins cher que les salaires, geld ist geld !

    1. Avatar photo

      Oui, le tutoiement m’a surpris, et je l’interdis généralement ici (c’est même dans mes CGU), en m’autorisant à « corriger ». Mais là j’ai laissé, car je trouve que ça va bien avec le style des posts et le personnage qui doit se cacher derrière ce pseudo amusant.

      Concernant le matériel photographique, c’est l’inverse, les prix deviennent délirants, l’excuse étant un marché phagocyté par les smartphones.

      En photo, c’est le regard qui est essentiel. La « technique », ça vient après, ou alors c’est un prérequis pour certains domaines (comme la macro).
      Et le plus important est d’y prendre du plaisir, et la photographie c’est génial pour ça, sans pour autant faire du « nu ».

      Pour le colis, j’ai de suite compris ce qui était arrivé, et j’ai prié pour que les emballages individuels soient parfaits, ce qui a été le cas. Refuser le colis m’aurait frustré.
      Je n’ai même pas fait de réserves, sachant que ce genre de société refait les tirages si l’on n’est pas satisfait. Par exemple, dans le cas d’une rayure ou d’une mauvaise impression, on ne s’en rend compte qu’au déballage complet (toutes protections enlevées).
      Oui, l’impression sur verre acrylique, c’est impressionnant.
      J’ai aussi été très satisfait de l’impression sur aluminium brossé, mais il faut que la photo s’y prête.
      Et je viens aussi de recevoir des tirages sur simple PVC, et c’est assez superbe, même si c’est plus « cheap » (mais pour un usage précis).

      1. Avatar photo

        :D Je dois z’avouer que j’ai pas lu les CGU, ah quel saligot je fais !

        C’est marrant, je lis les articles au fur et à mesure et je vois qu’on est quand même plein à penser la vie de la même façon et qu’elle peut basculer si facilement que c’est pas la peine de trop se prendre la tête avec tous ces petits bâtards qui nous la pourrissent, et ils sont légion hein !

        Je pense que TU (pan ! Aïe !) en as certainement encore pris bien plus conscience quand on t’a annoncé que tu as un grave problème de santé puisque je l’ai lu et que la décence ne me fais pas chercher à en savoir plus, tu as simplement mon empathie.

        J’ignorais complètement que le matos de photo est inabordable, je pensais vraiment que c’était le contraire, comme quoi…

        J’ai même découvert en te lisant qu’il y a des télécommandes maintenant, moi qui suis resté au déclencheur en en ayant toujours dans la sacoche un de secours tellement ça cassait facilement au niveau du cône de vissage.

        En lisant ce billet, je me suis retrouvé à me balader aussi seul (la photo en groupe, c’est de la science fiction, y’a toujours un lourd qui fait chier pour aller ailleurs ou pour rentrer et moi ça me gave qu’on me gonfle :D) et à construire ma photo, tranquille en jouant avec l’ouverture et le temps de pose, bref en étant ailleurs.

        J’aurais bien aimé avoir une chambre (de Bonn, c’est les meilleures :D) mais j’en ai jamais ni eu ni utilisé.

        1. Avatar photo

          Ah zut, je ne connais même plus mon blog !:-/
          Ça n’est pas dans les CGU, mais dans la FAQ où j’ai carrément créé un item « Tutoiement ou Vouvoiement ? » dans la section « Commentaires ».

          Oui, la vie « peut basculer si facilement », effectivement.
          Pas de problème, j’ai choisi d’être transparent et d’en parler librement ici.
          Pour faire court, aller droit au but, il y a ce billet parmi d’autres : Mais que m’est-il donc arrivé ? Une histoire de filtres !
          Ça peut plomber un peu l’ambiance — d’ailleurs je crois que ça a été le cas —, mais cela permet de remettre les choses à leur place, de hiérarchiser, et d’envoyer bouler les conneries. En plus, c’est dérangeant pour les personnes qui ne sortent jamais de leur zone de confort, et donc ça me plait.

          Question matériel photo, depuis la vague des « hybrides », les prix s’envolent alors que les matériels sont simplifiés puisqu’il n’y a quasiment plus de mécanique perfectionnée à l’intérieur (tout électronique/électrique).
          C’est un gros foutage de gueules, et il se peut que j’écrive sur le sujet, même si mes lecteurs n’ont pas l’air très intéressés par ce genre de chose.

          Oui, il y a de belles télécommandes, et elles permettent beaucoup de choses, dont des timelapses, en dehors de la classique pose longue (« Bulb ») et du déclenchement à distance (plusieurs dizaines de mètres).
          Voici la mienne :

          Télécommande/déclencheur à distance pour APN

          Ça existe également pour les flashes/éclairages de studio. Le mien, pour mes flashes « cobra » :

          Télécommande pour système d'éclairage photo Godox

          J’ai souvent lancé des sorties/randos « de groupe », mais j’ai arrêté.
          Je prévenais pour le rythme « cool » et la photo, mais effectivement, il y en avait toujours pour qui ça n’allait pas.
          Beaucoup de gens sont des couillons, vides de toute passion, et qui veulent simplement qu’on les balade comme des couillons.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *